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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
N'hésitez pas à regarder les PV et scénarii en priorité.
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Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Empty
MessageSujet: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeSam 31 Jan - 23:02
Katherine Grey


« My skin has turned to porcelain, to ivory, to steel. » G. R. R. Martin.


TON PERSONNAGE
PRÉNOM & NOM ♦️ Katherine Grey, Herbert pendant quelques mois.
AGE ♦️ 14 ans.
DATE DE NAISSANCE ♦️ Le 25 août 1540.
ORIGINE ♦️ Anglaise, elle est née à Bradgate Park dans le Lincolnshire.
SITUATION FAMILIALE ♦️ Divorcée de Henry Herbert, et célibataire à présent, elle est orpheline de père.
MÉTIER ♦️ Survivre, n'est ce pas un métier ?
GROUPE ♦️ Famille royale.
CRÉDITS ♦️ Fassylover et Tumblr.

LE JOUEUR
PSEUDO ♦️ Rivendell.
AGE ♦️ 20 ans dans trois jours Laughing
OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦️ C'est Richard qui m'a kidnappée pour me forcer à m'inscrire, j'vous jure que j'y suis pour rien !... Bon, personne n'y croit, c'est pas grave Evil or Very Mad
TON AVATAR ♦️ Emilia Clarke.
VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦️ Historique.
VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ♦️ Nine, danke !



Audience devant la Reine.



QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦️ Je suis protestante, comme l'était mon père, comme l'était ma soeur, comme l'était ce pays avant que Mary Tudor ne vienne tout détruire. Rien, jamais, personne ne me déviera des prêches réformés, malgré mes paroles. Je joue à la bonne catholique pour espérer sortir la tête de l'eau, mais rien ne me semble plus faux que les dogmes papistes imposés par Rome et Madrid. Alors que l'Angleterre s'en remet de plus en plus à cette tyrannie venue du sud de l'Europe, je reste intérieurement campée sur mes positions, dans l'attente du jour où, enfin, la vraie chrétienté s'imposera aux yeux de tous. Même si les récents évènements me laissent croire qu'il va me falloir prendre mon mal en patience encore quelques temps...

QUE PENSEZ-VOUS DE LA REINE D'ANGLETERRE? ♦️ Sans doute la haïrais-je, si je n'étais pas trop accaparée par l'idée de sortir de cet Enfer la tête haute et le sourire aux lèvres. Mary Tudor est un fléau, une malédiction bien pire que les Sept Plaies d'Egypte, j'ai tout perdu par sa faute. Mon père... Ma soeur... Mon rang... Tout s'est écrasé en un million d'éclats de verres sans que je puisse y faire quoi que ce soit. Je déteste cette femme plus que quiconque sur Terre, et je prie chaque jour pour que Dieu l'expédie au plus vite au tréfonds des Enfers, là où est sa vraie place. Mais les prières sont, il faut le dire, mes seuls actes répréhensibles : nul désir de vengeance n'habite encore mon coeur, je laisse ça à Mary, et à sa trempe de combattante. Survivre m'est plus important que Mary Tudor.

QUE PENSEZ-VOUS DE LA PRESENCE DES ESPAGNOLS EN ANGLETERRE ET DU MARIAGE DE LA REINE ? ♦️ Bien peu, même si j'accepte difficilement que leur présence ici engage encore plus l'Angleterre dans le giron romain. D'autant que si la souveraine tombe enceinte, non seulement le catholicisme sera ancré définitivement sur le trône du pays, mais en plus, cela achèverait toute chance de voir ma cousine Elizabeth monter un jour au pouvoir. Je ne m'intéresse que de loin à la politique, étant fille et étant Grey, ma place ne serait pas la bienvenue parmi celles et ceux qui décident, directement ou non, du sort du peuple anglais. Mais mon désir le plus cher concernant l'Angleterre est de voir Elizabeth en prendre la tête, or la présence des espagnols amoindrit nettement ce futur possible.

AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦️ Si j'agis, ce n'est pas dans l'ombre, c'est bien trop risqué. Je refuse de connaître le destin de Jane, de mourir exécutée avant ma vingtième année. Entre vivre des décennies dans le plus total anonymat, et vivre seize ans en marquant les esprits par une fin sanglante et démesurée, je préfère la première option. Pour m'en sortir, je dois rester dans la lumière, quitte a maintenir mon coeur dans l'ombre. Je désire avant toute chose rester droite et digne dans ce milieu de vipères et de persiffleurs, ma survie est ma principale priorité. Mary vengera, c'est certain. Moi, je me contenterai de la regarder faire, une fois qu'elle et moi serons à l'abri de ce monde hostile, devenu nôtre par la force des choses.




Dernière édition par Katherine Grey le Sam 13 Juin - 21:57, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeSam 31 Jan - 23:05
This ain't no hymn

Le 9 mars 1554 au soir.
Palais de Whitehall, Londres.

A celui qui ne me lira jamais.

J'ignore d'où me vient ce soudain désir d'écrire. Ce n'est pourtant pas un geste appartenant à mon quotidien : depuis ma naissance, j'y éprouve de grandes difficultés, de même qu'en lecture. Et pourtant, maintenant que la lune baigne de ses rayons d'argent les jardins de Whitehall Palace, que je contemple depuis ma fenêtre laissée ouverte, indifférente à la fraîcheur de ce mois de mars, voilà qu'une furieuse envie de tailler ma plume et de coucher à l'encre mes pensées sur du papier me saisit. Ce ne sera pas sans efforts : ce que je m'apprête là à écrire nécessitera plusieurs heures sans doute, vu ma lenteur à la tâche. Et lorsque j'en aurais fini, je contemplerai un bref instant le feu qui brille dans l'âtre, avant d'y jeter mon travail. Mesure de sécurité oblige, personne ne doit lire ce que j'écris avec tant de peine à présent. Personne, jamais, ne doit savoir. Mon besoin de parler dépasse trop l'imagination pour que je puisse me taire encore plus longtemps, et je n'ose réveiller ma petite soeur, qui a mis tant de temps à s'endormir. Je parlerais au papier, éclairée par la froideur de la lune et la chaleur de la flamme, et je détruirais tout. Mais je dois me confier avant. Aujourd'hui ne fut pas un jour comme les autres, aujourd'hui ma mère a célébré son second mariage. Ah ! Ma main tremble de colère à l'écriture de ce mot, et Dieu sait que la colère n'entre pas dans les sentiments qui me guident d'ordinaire. La compassion, la douceur, la tristesse, oui, mais jamais la colère. A croire qu'il faut un début à tout. Le mariage de ma mère, donc. Elle s'est, en toute légitimité, unie ce matin devant Dieu à Sir Adrian Stokes, maître de Cavalerie et obscur noble du Pays de Galles, dont personne jusqu'à ce jour n'avait entendu parler. Je le connais depuis bien logtemps déjà, de vue seulement : tout ce temps passé dans l'ombre de mon père, à attendre son heure, à envier sa position sans doute, des années durant. J'ignore si mon père s'était douté des sombres desseins que Sir Adrian nourrissait dans son coeur félon. Je suppose que non : il est exactement le genre de personnage que mon père aurait rejeté s'il avait eu connaissance de la noirceur qui pourrissait son être. Et ma mère... Ma mère ! Je ne sais que penser d'elle. Elle dit l'avoir épousé pour assurer notre sécurité, à Mary, moi et elle-même. J'aimerais la croire, mais je n'y parviens pas. En dépit de ce qu'elle dit, je reste persuadée qu'elle ne nous a jamais aimées, Mary et moi. Mary me le dit depuis des années déjà. J'ai refusé d'y prendre part, arguant qu'une mère se devait d'aimer ses enfants, mais aujourd'hui je sais qu'elle a raison, depuis le début. Seule Jane a jamais compté à ses yeux, quoique j'émets un léger doute, vu la façon dont elle pouvait être traitée parfois, par cette personne qui osait se faire appeler 'Mère'. Jane est morte, à présent, voilà un mois. Notre père, depuis onze jours. Ces deux êtres qu'elle prétend avoir aimé, Mère salit leur mémoire.

Assise ce soir à mon bureau, je regarde les jardins du célèbre palais londonien, résidence de l'actuelle reine Mary Tudor, et je me demande comment nous en sommes arrivés là. Tout avait bien commencé, pourtant. Nous aurions pu être si heureux, nous les Grey du Suffolk et du Dorset ! Je ne puis retenir un sourire nostalgique en y songeant, car nous avons été heureux. J'ai été, je l'avoue, l'enfant la plus heureuse de l'univers. Personne ne pouvait l'être davantage que moi ; autant peut-être, mais jamais davantage. Je suis née un après-midi d'août 1540, sous le règne d'un des plus grands rois de l'histoire anglaise : Henry VIII. Un roi dont nous étions les petites-nièces, mes soeurs et moi. Notre mère, Lady Frances Grey, née Brandon, est issue de l'union entre Mary Tudor, soeur du roi Henry, et le duc de Suffolk Charles Brandon. Une parenté dont elle s'est toujours vantée. Par sa position, elle était non seulement une figure incontournable de la Cour, mais en plus une potentielle héritière au trône. Quant à mon père, ses origines royales sont certes plus lointaines, mais bien présentes : son ancêtre, Lord Thomas Grey, était le fils aîné d'Elizabeth Woodville, qui épousa en secondes noces le roi Edward IV, union dont descend directement la mère du roi Henry, Elizabeth d'York. Héritier du marquisat de Dorset, le roi le fit également duc de Suffolk lorsqu'il épousa ma mère, après la mort de ses deux frères. Je suis le deuxième fruit de cette union, après ma soeur Jane et avant ma soeur Mary. Avant nous étaient nés deux fils, morts en bas âge. Nul garçon pour le couple Grey, mais trois demoiselles. Ma mère en fut fort contrariée, mais pas mon père, qui se réjouissait d'avoir trois enfants bien vivants. De mes deux frères morts, nous ne parlions jamais. La blessure ne s'était pas encore guérie dans le coeur de ma mère, et je crois qu'elle ne le sera jamais. Je suis née à Bradgate Park, un palais du Lincolnshire, d'architecture très Tudor, offert à ma mère par son royal oncle. Je me rappelle m'y être rendue à plusieurs reprises avec mon père, à cheval. Mais l'essence de mon existence se trouve à quelques lieues de là : le duché du Suffolk. Je sens mon sourire renaître de plus belle en écrivant ces trois mots. Duché du Suffolk. Le simple fait de les écrire me met du baume au coeur. Aurais-je jamais assez de mots pour dire à quel point cet endroit m'apparaît, et m'apparaîtra toujours, comme le paradis sur Terre ? Je me souviens encore des collines douces et verdoyantes qui ceinturaient le château où j'ai grandi, pourvu de tout le confort moderne, comme une protection sûre. Les forêts sombres et mystérieuses, les lacs qui s'illuminaient au soleil, et les rivières, semblables à des rubans d'argent, qui murmuraient dans ce langage que seule la nature maîtrise. Je donnerais tout pour sentir à nouveau le vent sur mon visage, l'odeur des fougères, pour cueillir les fleurs en bouquets, pour revoir les pelages enflammés des écureuils et des renards. Je donnerais le monde pour remonter à cheval et galoper jusqu'à Ipswich à travers ces paysages familiers, tendrement aimés, et ne revenir qu'à la nuit tombée, au trot, en souhaitant que jamais cette journée ne s'achève. Je donnerais l'univers pour revoir la pluie drue s'abattre sur les vitraux de la petite chapelle, pour revoir les éclairs de l'orage fendre le ciel et s'abattre sur les collines, pour revoir la pierre blanche directement importée de Normandie, dans laquelle étaient bâtis les murs. Hélas, j'ai fini par comprendre , lentement mais sûrement, que l'on a beau tout tenter, aussi heureux que l'on ait pu être, on ne revient pas en arrière.

Même le manque d'affection de ma mère n'était pas une ombre à ce tableau si idyllique. J'avais celle de mon père, et cela m'était suffisant. J'avais celle de ma soeur Jane, aussi, différente mais bien présente. J'avais, et j'ai toujours, celles de ma cadette Mary et de ma gouvernante Michèle. Naître Grey exigeait bien des choses que je ne maîtrisais pas toujours : Mère veilla à ce que mes soeurs et moi reçûmes une éducation digne des propres filles du roi, Mary et Elizabeth ; et mon père, luthérien convaincu, insista pour que cette éducation soit des plus protestantes. Nous avions un train de vie plus élevé que celui des princesses, nos princières cousines. Nous étions gâtées, choyées, sur-couvées. Les malheurs du monde valaient pour les autres, pas pour nous, ou tout au moins ne connaissions-nous pas les mêmes malheurs. Je me souviens que Jane disait souvent que chacun avait sa croix à porter sur Terre... Jane, ma soeur, ma grande soeur... Je revois encore, dans mes rêves, son visage d'antan. La Jane que j'ai connue, pas celle dont j'ai vu la tête tomber il y a quatre semaines, avait de longs cheveux sombres et brillants, des yeux clairs et vifs, et un sourire à toute épreuve. Cette Jane là, ma Jane, scintillait d'une force intérieure comme une étoile, mieux, comme un soleil. C'est ce qu'elle était, au fond : le soleil du Suffolk. Je ne puis retenir l'élan de tristesse qui saisit mon coeur lorsque, en écrivant ces derniers mots, je réalise que Jane n'a sûrement jamais vu les choses ainsi. Elle a été, je le sais, très malheureuse dans le Suffolk. Elle était l'aînée, et l'héritière de nos parents, puisque nul garçon ne venait compléter notre fratrie. Etant de sexe féminin, elle aurait à s'imposer dans un milieu d'hommes, et d'après nos parents, elle n'avait pas la personnalité convenable. Sa position n'était guère enviable, au moins ma cadette et moi avons nous été plus libres. Mais Jane... Mon père et ma mère étaient à son égard d'une dureté sans pareille, ma mère surtout. Elle en a été fort peinée ; et je sais par ses lettres à quel point elle a été heureuse lorsque la sixième reine du roi Henry, la formidable Katherine Parr, en fit une de ses dames de compagnie. Elle quitta sans regrets le Suffolk, ce jour-là. Chacune d'entre nous avait ses tares : Jane, sa position et ses responsabilités ; Mary aurait été un lord formidable, elle qui avait le caractère bien trempé, les façons masculines, le franc-parler que l'on n'aurait jamais reproché à un fils. Pour notre mère, elle était dépourvue de bon sens, de grâce, de beauté, et d'un avenir digne de ce nom. Entre Mary et notre mère, le conflit fut constant. Entre notre mère et moi, ce fut plus doux. Pour elle, j'avais au moins l'avantage d'être belle et malléable : on me trouverait facilement un mari. J'avais cependant un défaut impardonnable, qui hélas échappe encore à ma volonté, une maladie dont j'ignore les causes mais dont je vis au quotidien les effets, celle qui m'empêche de lire et d'écrire convenablement. J'ai appris les alphabets grecs et latins par coeur auprès de précepteurs. Je n'avais aucun mal à les réciter sans faute, attirant les félicitations. Mais lorsque vinrent les premières lectures, tout changea : les lettres se mélangeaient en tas informes dans mon esprit, qui ne parvenait pas à les démêler. De nombreux médecins se succédèrent à mon chevet, avec toujours le même verdict, arguant que j'étais atteinte à vie. Ils avaient déjà rencontré des cas semblables au mien, et savaient que rien n'altérait ce handicap. Ma mère refusa d'y croire, persuadée qu'à force de travail, je surmonterais cet obstacle. L'on me donna des heures d'exercices supplémentaires, et je dus travailler presque autant que Jane, ce qui m'aida un peu, sans pour autant résoudre quoi que ce soit. Ce fut de mon père que vint la consolation : pour lui, lorsque un sens faisait défaut, il fallait se fier à un autre, et il m'encouragea à développer mon ouïe autant que possible. Jane et Mary me faisaient la lecture à voix haute. Les yeux bandés alors que jouaient des musiciens appelés par mes parents, mécènes à leurs heures, je devais identifier les divers instruments, reproduire leurs mélodies, sans me fier à la partition mais au son. J'acquis une mémoire auditive certaine, mais restai nantie d'un handicap qui ne voulait pas me lâcher, en dépit de mes efforts. Encore à ce jour, il reste un problème avec lequel je dois composer. Je n'étais cependant pas "bonne à rien", selon l'expression maternelle, qu'elle appliquait généreusement à ma chère Mary. Ma gouvernante étant française, j'appris par elle la langue d'outre-Manche, et aimais plus que tout l'écouter parler de cette région de Navarre où elle avait vu le jour. J'avais du talent pour la broderie, la danse, pour l'entretien d'une maison. Et j'avais une passion, partagée par mon père et ma cadette, celle des chevaux. Mon père m'offrit mon premier poney le jour de mes quatre ans, et j'en garde encore un souvenir ébloui. Je le prénommais Nuage, et s'il était destiné à être seulement mien, je l'offris à Mary lorsqu'elle eut quatre ans. J'en avais alors huit, et mon père m'avait jugée assez grande pour monter un vrai cheval. Mère désapprouva, mais Père insista, et remporta la bataille, à mon plus grand bonheur. Le palefrenier me voyait faire, et disait que j'étais sans doute en passe de devenir la meilleure cavalière de tout le duché. N'ayant jamais su réagir aux compliments, je me contentais de sourire en rougissant jusqu'aux oreilles. J'ignore si cela vient de mon caractère profond, de ma maladie ou de ma position dans la fratrie qui me plaçait toujours derrière Jane, mais ma timidité était constante, à la limite de l'agoraphobie. J'aimais être seule, ou en retrait, être au centre de l'attention me paniquait à un point impensable. Là où Jane et Mary prenaient sans peine la parole, je plaçais deux mots lorsque j'avais le moins de chances d'être entendue. La foule m'effrayait. Le monde, hormis le Suffolk, m'effrayait. Les décisions m'effrayaient. Je préférais me plier à la volonté d'un tiers, certaine de ne jamais prendre les bons partis par moi-même. Mon père était un homme au jugement sûr, je m'en remettais entièrement à lui. J'étais douce, très douce, à l'opposé de ma petite soeur pour qui je débordais pourtant d'amour. J'aimais les fleurs, les animaux, la nature. J'aimais les oiseaux, je rêvais d'avoir des ailes. Je prêtais une grande attention au monde qui m'entourait. Je soignais les loirs blessés, écartais les escargots de la route pour m'assurer qu'ils ne seraient pas écrasés sous le sabot d'un cheval. Je soignais les éraflures de Mary, lorsqu'elle tombait en courant dans les bois, je l'aidais à coiffer ses cheveux bruns toujours en bataille, et contrairement à Mère, je la trouvais jolie. Je restais dans l'ombre de mon aînée, persuadée que là était ma place. J'étais anxieuse, maladroite, soumise, sensible, fragile, délicate, naïve. Mais au delà de tout, j'étais heureuse. Aussi heureuse qu'on puisse l'être. Mon père m'avait promis un bel avenir, je savais que je l'aurais. J'aimais mes soeurs, et elles me le rendaient bien. J'aimais ma mère, même si elle ne me le rendait pas forcément bien. Les gens du Suffolk m'appréciaient, disait-on. Je les appréciais aussi, même si je ne les connaissais pas, parce-qu'ils avaient prêté allégeance à mon père, et parce-qu'ils vivaient sur nos terres. Contrairement à Mary, je n'avais aucun désir d'indépendance où de découvertes. Certes, les récits de 1492 faisaient briller mes prunelles, mais cela s'arrêtait aux frontières du rêve. J'admirais les gens prêts à vivre pareille aventure, mais je m'en savais incapable. En dépit de ce que cette dernière année m'a vue traverser, je garde de mon enfance un souvenir ébloui, comme un moment dans ma vie où tout avait été beau et où le laid n'existait pas, où la mort, le sang, le désespoir et le malheur n'existaient pas.

J'hésite un instant avant d'écrire que mon enfance a pris fin le 21 mai 1553. C'est sans doute ainsi que d'autres verraient les choses, mais pas moi. Cette date restera gravée dans mon coeur, dans mon âme, dans ma chair à jamais, mais mon enfance ne prit pas fin à ce moment là. J'avais douze ans, alors... Ma gorge se serre alors que j'écris ces mots. J'ai l'impression que des siècles se sont écoulés depuis ce matin où j'ai enfilé la plus belle robe que j'aie jamais eu l'occasion de porter pour qu'un homme m'embrasse et m'appelle sa femme. Des soieries blanches et bleu pâle, une rivière de perles et de diamants autour du cou, dans mes longs cheveux blonds ramenés en chignon. Jane, vêtue exactement comme moi, les mains tremblantes comme les miennes, entre peur et excitation. Et notre père, entre nous, nous conduisant chacune vers l'autel où attendaient nos fiancés, vers notre avenir. L'homme que Jane s'apprêtait à épouser était à peine plus âgé qu'elle, et issu d'une famille aussi importante que la nôtre : les Dudley. Guildford Dudley, car tel était le nom de celui qui devint dès lors mon beau frère, comptait parmi les fils du duc de Northumberland, alors Lord Protecteur du royaume d'Angleterre au même titre que mon père, le duc de Somerset ayant été évincé depuis quelques temps déjà. Henry VIII n'était plus, son fils Edward, âgé de neuf ans lors de son couronnement, avait pris la relève sous le nom d'Edward VI. Mon père et celui de Guildford étaient les véritables maîtres de l'Angleterre. Jane étant l'aînée, c'était à elle que revenait le meilleur parti. Je ne m'en plaignis pas : mon père et son acolyte Dudley parlaient déjà de placer ma soeur sur le trône du pays. J'espérais voir ma chère Jane reine, mais certainement pas être reine moi-même. Elle avait l'air heureuse, ce matin-là, et je réalisais alors à quel point elle pouvait être bonne comédienne. Elle n'avait pour son promis aucun sentiment amoureux, et résonnaient encore à mes oreilles ses hurlements lorsque, ayant avancé l'idée qu'elle n'avait pas la moindre envie d'épouser un homme qu'elle ne connaissait pas, Mère l'avait battue jusqu'au sang. Je retins la leçon, et ne me plaignis pas. Mon époux, plus âgé que celui de ma soeur, était comte de Pembroke, un titre d'importance certaine. Henry Herbert, tel était son nom. Il me parut gentil dès le jour de notre rencontre, donc le jour de notre mariage, et se montra doux et prévenant avec moi. Mon père avait rempli sa promesse, convaincu qu'auprès de lui je serais une femme comblée. Je n'en pensais pas moins, persuadée que je parviendrais à aimer cet homme, persuadée que je ferais une bonne épouse, une bonne mère, car je l'avais promis à mon père et que tel était mon devoir. En ce jour de début d'été, je me souviens de ciels bleus et de coeurs en fête. Sauf sans doute celui de Jane, quoique elle et son nouvel époux parurent vite trouver terrains d'entente et sujets de discussion, et celui de Mary, guère enchantée à l'idée de rester seule avec Mère. Je compatissais, évidemment, et promis de lui écrire aussi souvent que je le pouvais. J'avais pris l'habitude de dicter mes lettres à Michèle, qui m'accompagnerait dans ma nouvelle vie. Un nuage passa dans ces cieux si purs lorsque je dus quitter le Sufflok pour Londres : je jugeais Ipswich trop grand et craignais la ville, alors la simple mention de la capitale me donnait des sueurs froides. Mais mon nouvel époux m'assura que tout irait bien, que je n'avais rien à craindre. Il m'installa dans son château de Baynard, sur la Tamise, et m'assura que je m'y plairais. Ce fut le cas. Je ne sais que penser de cet homme, aujourd'hui. Mary l'a toujours haï, mais je l'ai aimé, car une épouse doit aimer son époux. Longtemps, je ne lui ai jamais reproché ce qui s'est passé, maintenant, je sais que je le déteste. Les derniers évènements ont fait rejaillir le ressentiment que j'avais vis à vis de lui, cet homme à qui j'avais tout donné et qui ne m'avait rendu que le déshonneur. Mais lorsqu'il entra pour la première fois dans ma chambre, le soir de nos noces, je n'en étais pas encore là. J'ignorais à quoi m'attendre, personne ne m'avait préparée pour cette tâche, et j'avais peur. Là encore, il fut doux et prévenant, si bien que je n'eus presque pas mal. Un peu au début, mais plus du tout ensuite. Il m'appelait son cher amour, sa princesse, il disait m'aimer avec assez de force pour pousser les montagnes. Je croyais à ses paroles comme j'avais cru à celles de mon père, certaine que je l'aimais aussi, certaine que lui et moi étions liés à vie, pour le meilleur et pour le pire. Il était riche, pas autant que mon père, mais riche quand même : il ne se passait pas une journée sans qu'il ne m'offre un bijou ou une robe neuve. Il ne me manquait plus que le titre de princesse... Qui arriva, par un magistral tour de force du destin, le 10 juillet 1553, soit à peine plus d'un mois après mon mariage. Le roi Edward était tombé malade au mois de janvier ; je ne fréquentais point la Cour, mais me tenait au courant des nouvelles, par mon époux et les lettres de mon père. J'ignorais qu'il était souffrant au point que mon père et John Dudley, le beau-père de Jane, élaborent avec lui un testament successoral pour éviter que le pays ne retombe dans le catholicisme. La crainte de mon père, partagée par tous les protestants du pays, était de voir la couronne sur le front de Mary Tudor, première fille d'Henry VIII, que Mère affectionnait mais que Père appelait en grimaçant Mary d'Espagne. La mort du souverain accéléra les choses : son testament fut mis en vigueur, et ce fut bien une reine protestante qui fut couronnée. Ma soeur, Jane Grey, première du nom, et son consort, Guildford Dudley, avec qui elle s'entendait, finalement, fort bien. J'étais princesse, par conséquent Henry était prince. J'étais fière, plus heureuse que jamais, et le couronnement de ma soeur fut le plus beau jour de ma vie. Quelle jeune fille ne peut être heureuse lorsque sa soeur bien-aimée s’assoit sur le trône de Saint Edward ? J'ai revu ma tendre Mary, ce jour-là, et mon bonheur fut comblé. Toute ma vie avait été un long processus aboutissant à ce jour de gloire.

Vaine gloire. Ultime gloire. Je sens mon sourire se faner sur mes traits, comme l'eau des pluies glisse sur la vitre. Ma gorge se serre, mes doigts se crispent autour de la plume. Je m'en veux. Oui, j'ai honte d'avoir pu croire que les beaux jours étaient éternels, d'avoir été assez naïve pour penser que le soleil ne se coucherait jamais pour nous. Dix jours, c'est le temps que dura cette gloire qui nous mena droit au précipice. Dix jours de fastes où je me voyais avoir une maisonnée plus grande, de plus nombreuses robes, des bijoux plus brillants, outre la fierté de voir Jane à la tête du royaume. Peut-être pourrais-je convaincre Henry de prendre Mary sous notre aile, la soustrayant ainsi à la présence de notre mère ? Ou mieux : maintenant que Jane avait le trône, n'était-ce pas à la deuxième-née des Grey, donc moi, de prendre des rênes du Suffolk ? Je n'aspirais pas au pouvoir, croyez-moi, je désirais simplement rentrer sur mes terres. Mon époux serait prince par alliance, et duc de Suffolk. Je pourrais vivre à nouveau avec Mary, alors qu'à Londres, Jane assurerait le bonheur de ses sujets et le maintien en place de la religion réformée, de ce protestantisme auquel j'ai toujours cru, et auquel je crois encore. Jane, je le sais, aurait fait une reine d'exception. Elle était déjà, à mes yeux, une reine d'exception. Cela dura dix jours. A la fin de ce désormais funeste mois de juillet, l'héritière évincée, la catholique Mary Tudor, marcha sur Londres à la tête d'une armée de fidèles. Et le vent tourna à nouveau, mais cette fois, ce ne fut pas en notre faveur. Arrêtés, incarcérés, mon père, ma soeur, son époux, ses beaux-frères et son beau-père trouvèrent place à la Tour de Londres, là où tant de têtes - même couronnées - étaient tombées, là où erraient encore les âmes d'Anne Boleyn, d'Edward et Thomas Seymour, de Katherine Howard, de Thomas More, de Thomas Cromwell, de Margaret Pole, des fils d'Edward IV. Des histoires que je connaissais, qui me glaçaient. Je voulus m'en remettre à Dieu et à Henry, je ne pus compter que sur la lointaine présence de Dieu. L'amour qu'Henry prétendait avoir pour moi s'était envolé à l'instant où ma soeur eut franchi les grilles de la Tour. Avant même que ne soit prononcé le Bill of Attainder qui annonçait la condamnation à mort du beau-père de Jane et allié de mon propre père, Henry avait déclaré notre mariage invalide car non consommé, et m'avait renvoyée avec mes équipages dans le Suffolk, sans autre forme de procès. Mon estomac se noue alors que j'écris ces mots, et que je repense à ma totale incompréhension des choses. Trop jeune, trop naïve, trop inexpérimentée sûrement, je n'eus pas le temps de réagir, ni d'argumenter quoi que ce soit, tant la tournure qu'avaient pris les évènements me laissait hébétée et choquée. Henry m'avait juré amour, soutien et fidélité, devant Dieu. Nous étions unis dans l'adversité, pour le meilleur et pour le pire. Il avait prêté serment au pied de l'autel, sous les yeux de mon père et avec de consentement de Dieu. Etait-ce ainsi qu'il traîtait ses serments ? Où était son honneur ? Ne craignait-il point le parjure ? Dieu punissait le déshonneur, mais il faut croire qu'Henry Herbert n'avait cure des sanctions divines. Et moi, j'ai fait alors ce que je savais faire de mieux : je me suis soumise à sa volonté. J'aurais au moins respecté une clause de mon serment, celle d'être fidèle, de servir mon mari et de lui obéir. Mère m'en a voulu. Aucun homme n'avait le droit de mettre ainsi une Grey à la porte, et sans le soutien de mon père, elle m'aurait obligée à retourner à Londres le supplier de me garder à ses côtés. Je ne le désirais aucunement. Je ne le détestais pas, alors, pas encore, mais j'étais trop heureuse d'avoir retrouvé le Suffolk et Mary, trop heureuse de m'éloigner de Londres en ces temps troublés. Henry avait été formel : il ne voulait plus de moi pour épouse. C'était douloureux, cela m'aurait humiliée si j'avais eu une once de fierté. Mais je me réjouissais d'être auprès de ma soeur, sur mes terres, et je ne voulais pour rien au monde retourner auprès d'un homme qui ne voulait plus de moi. Mes pensées se détachèrent vite de lui, à croire que je ne l'aimais pas autant que je le pensais. C'était vers Jane qu'allaient toutes mes prières. Père m'avait juré qu'il arrangerait tout, et je le croyais. Il n'y avait rien qu'il ne pouvait faire : il sortirait Jane de la Tour avant que son chemin ne suive celui de la mère de notre cousine Elizabeth, la reine Anne Boleyn. Il arrangerait tout auprès de Mary Tudor, auprès d'Henry aussi, sans doute. Il irait au secours de John Dudley et ses fils. Il s'en alla pour Londres, et ne revint jamais. Tout cela n'avait pris que deux journées. Trois, si l'on compte le matin qui suivit, où les messagers vinrent nous chercher, Mary, Mère et moi, ainsi que nos domestiques personnels, pour nous mener à Londres, par ordre de la reine. J'eus un éclat de joie : Jane était bien reine, finalement ! Mère m'apprit d'une voix dénuée d'émotion que ce n'était pas de Jane dont il s'agissait, mais de Mary Tudor. La Mary d'Espagne si décriée par mon père. Nous sommes parties avant que l'église d'Ispwich ne sonne neuf coups, ma main droite glissée dans celle de Mary et la gauche dans celle de Michèle. J'aurais voulu m'enfuir, partir très loin, me cacher sous un arbre, sous un pont, au fond d'une rivière, je voulais prendre le premier cheval et galoper vers un endroit où personne ne me retrouverait jamais. J'aurais voulu être tuée là, tout de suite, à cet instant, et partir dans la lumière divine en ne gardant comme dernier souvenir que celui de mon château et de mes terres. Mais évidemment, rien ne se passa comme tel. Il me fallait vivre, survivre même, et endurer. Je ne le savais pas encore, mais je ne tarderais pas à l'apprendre. C'est avec mon second séjour à Londres que commença la fin progressive de mon enfance : je fus nommée pupille de la reine au même titre que ma soeur Mary, et Mère en fut réjouie au point que j'eus du mal à croire Michèle lorsqu'elle me dit que tout ceci n'était qu'un leurre pour que la reine puisse nous surveiller à loisir. Je rencontrais le chef de la garde royale, John Herbert. Est-ce le fait qu'il porte le même nom que mon ancien mari, en semblant être son opposé radical, qui me fit poser les yeux sur lui ? Michèle me fit jurer de ne faire confiance à personne, sinon à Mary, et surtout pas à un homme, m'assurant que la vie serait plus sûre ainsi, désormais. J'ai promis. Mais cet homme là, John, n'est-il pas différent des autres ? Je ne sais. Je n'ose chercher à savoir. Ma soeur, qui n'avait connu Londres que très brièvement jusqu'alors, prit tout de suite la ville en horreur, et la Cour plus encore. Cet univers était celui de notre mère ; ni ma soeur ni moi n'y avions notre place. J'étais trop douce, trop malléable, trop naïve. Mary était trop franche, trop bagarreuse, trop impulsive. Nous étions trop, nous étions en trop. Entre Mère et Mary, les disputes redoublèrent. Je me souviens d'un jour où ma cadette s'écria que jamais notre père ne nous aurait forcées à vivre dans cet univers qui voulait notre perte. Notre père, lui, nous aurait comprises, protégées, sauvées. Je me souviens d'avoir levé les yeux de ma broderie, d'avoir fixé le visage de ma mère, car ma soeur avait dit tout haut ce que je pensais tout bas, et que je voulais voir sa réaction. Avoir sa réponse. Elle ne tarda guère : "votre père," a dit Mère avec un calme tranchant, "vous aime de tout son coeur, et ferait tout pour vous sauver. Je vous aime aussi, mais différemment." Elle nous regarda, l'une après l'autre, nous dardant de son regard de glace. La tension était palpable, et même Mary se taisait. Mère acheva : "je vous aime assez pour vous tuer."

J'ignore quels mots sont assez justes pour décrire les mois passés depuis ce funeste été, j'ignore comment parler correctement de mes premiers mois à la Cour. Je savais mon père et ma soeur toujours à la Tour, et ce bien après que John Dudley eut été accueilli par Dieu aux portes de la Jérusalem céleste. Plus que jamais j'ai prié, mais pas de la bonne manière. Je suis née et ai grandi protestante, mais ce n'était pas une chose que Mary d'Espagne était prête à laisser passer. Ma soeur et moi nous sommes converties au catholicisme, de force et non de gré. Nier la religion de mon père me peinait, mais je me réconfortais dans l'idée que Dieu connaissait la direction de mon coeur, et les raisons qui m'avaient poussée à rejeter mon baptême. Je n'étais pas une combattante, je n'avais pas l'âme d'une martyre. Même Mary, pourtant plus courageuse que moi, s'y était pliée. Ce qui ne nous empêchait pas de prier ensemble, dans le secret de nos alcôves, au nom du protestantisme qui trônait toujours dans nos coeurs. La vie a repris son cours, avec ses heurts et ses déboires, c'est vrai, mais elle a continué de filer. J'ai haï la Cour autant que mon âme tendre pouvait haïr, j'aurais pu supporter les attaques sur ma personne, j'avais trop peu d'amour-propre pour me sentir mise à mal, mais voir mon père et ma soeur bafoués m'a brisé le coeur. Seule l'idée qu'il étaient vivants, là-bas, l'idée que Mère faisait son possible pour obtenir de sa désormais royale cousine leur libération, et la présence continue de ma chère Mary, me permettait de tenir, comme des étoiles lumineuses dans la plus noire des nuits. Je me suis tenue droite, pour eux. Je suis restée moi-même, pour eux. La douce Katherine, l'humble Katherine, la discrète Katherine. Mon prénom signifiait "pure", en grec ancien, je me suis efforcée de rester pure. De rester moi, envers et contre tout. Mentir sur ma foi m'était assez pénible pour aller plus loin, je ne voulais pas être comme ces courtisans manipulateurs. Je voulais rester douce, humble et discrète, ils m'avaient pris mon monde mais je ne voulais pas du leur. Nous étions des Grey, nous étions puissants. Mon père était un homme extraordinaire, un héros des contes, un chevalier, il sauverait la famille. Je n'avais aucun doute sur l'issue de tout : Jane sortirait vivante, mon père aussi. J'avais peur, c'est vrai, des fantômes. De ces noms, de ces têtes ornées de joyaux qui s'étaient vues emporter. Mais je croyais dur comme fer que Dieu était de notre côté, que Père était invincible. Que tout se finirait bien. Je ne me suis pas endurcie, pas consciemment en tout cas. J'ai prié, j'ai espéré. J'ai vu nos efforts couronnés de succès lorsque, au dernier hiver, mon père fut libéré. Par ordre de la reine, nous devions rester à Londres, et lui à Ipswich, mais j'obtins le droit de lui rendre plusieurs visites. Il me promit que tout s'arrangerait bientôt, parlait d'un Thomas Wyatt en jurant qu'il mettrait fin à cette terreur papiste. La sauvagerie espagnole prendrait fin, Mary Tudor perdrait. Cela me remplissait de joie et d'espoir : je ne souhaitais pas la mort de la reine, je n'avais jamais souhaité la mort de quiconque, mais je voulais voir Jane reine et ma famille à sa place légitime. J'étais convaincue que tout allait vite rentrer dans l'ordre, et que ces longs mois ne seraient bientôt qu'un lointain souvenir. Henry Herbert avait complètement quitté mes pensées, et les quelquefois où il se rappelait à ma mémoire, c'était sans animosité ni nostalgie. J'espérais qu'il trouverait ce qu'il cherchait. Moi, j'étais déjà passée à autre chose : mon père, mes soeurs étaient prioritaires. C'était vers ces trois êtres qu'allaient mes pensées.

Je marque ici une pause dans mon récit. Mes mains tremblent de plus belle, et une bile amère me monte aux lèvres. Tout ceci, ce que je ne croyais qu'un mauvais moment à passer, s'est finalement avéré un processus de destruction de mon idéal, de mon enfance, de mon innocence. Pas seulement pour moi, d'ailleurs, mais pour Mary aussi. On dit qu'après la pluie vient le beau temps, que les rayons du soleil percent la noirceur de la nuit. On dit que l'ombre n'est que passagère, que l'obscurité se diffuse et laisse place à un jour nouveau. J'y ai cru. C'était faux. 12 février 1554, c'est cette date qui fit tout exploser en un millier d'éclats de verre. Michèle vint me lever aux petites heures, affichant un teint blême et des vêtements de deuil. Mère était sur le palier de ma porte, toute de noir vêtue également. Je ne compris pas, personne ne m'expliqua. Je renonce à expliquer en détail ce que je vis, ce que j'entendis, je ne me souviens plus de rien. Lorsque l'on se réveille après avoir fait un abominable cauchemar, on l'oublie. Je crois que notre esprit se protège ainsi de toute intrusion du mal. C'est plus ou moins la même chose qui m'est arrivée, en ce début d'année. J'ai oublié, mon esprit a noyé l'horreur dans les limbes de ma mémoire, mais j'ai vu l'horreur de mes propres yeux, et elle reste là, tapie au fond de mes prunelles. J'aurais préféré un cauchemar. C'en était un, d'ailleurs, mais celui-ci était bien réel. J'ai tout vu, et lorsque la nuit je me réveille en sursaut, trempée de sueur et de larmes, je sais que j'ai l'horreur s'est à nouveau imposée à moi, choisissant le moment où mon esprit était trop faible pour la contrer. La chute, la fin. Etait-ce une chose à montrer à la jeune fille de treize ans que j'étais alors ? Etait-ce une chose à montrer à ma soeur de neuf ans ? Une chose est sûre, si Mère m'a longtemps reprochée d'être restée une enfant, pareille notion ne s'applique plus à moi à présent. Toujours, les dernières paroles de Jane resteront gravées dans ma mémoire en lettres de feu, ma courageuse Jane, qui avait refusé de se convertir au catholicisme, qui était restée droite et digne jusqu'à l'instant où la hache du bourreau s'était abattue sur son cou mince. Au moins n'aura-t-elle pas souffert... Sept jours plus tard, l'horreur recommença : mon père suivit Jane dans la tombe. Morts sous les huées de la foule, eux qui auraient mérité les plus grandes gloires étaient morts en parias, en traîtres, en martyrs de la cause protestante. Mary Tudor serait donc la digne descendante d'Isabelle la Catholique, elle avait reçu en héritage sa rage meurtrière, son refus de croire en d'autres vérités que celles qu'on lui avait inculquées. La mort de ma soeur, la mort de mon père, la révolte de Wyatt finalement avortée signaient le retour de l'Angleterre dans le giron romain, et la fin de mes certitudes. J'étais seule, désormais, seule avec Mary. Nous à qui le monde était promis, nous n'avions plus rien. Compter sur Mère était impossible, et qui à la Cour pouvait se compromettre à fréquenter les filles d'un traître ? Car c'était tout ce que nous étions, à présent : les filles d'un traître. Je suis restée longtemps prostrée, hébétée par tant de peines, tant de violences, avec toujours cette question, cette éternelle question. Pourquoi ? Je ne puis m'empêcher de relever les yeux de ma page, et de contempler le ciel. L'heure est avancée, très avancée. La nuit règne en maîtresse, je distingue à peine le paysage extérieur tant le noir est intense, et la lune dissimulée derrière d'épais nuages. J'ai refermé la fenêtre. Le froid s'est installé dans les appartements qui nous ont été donnés, à ma soeur et moi. De beaux appartements, avec des fenêtres ouvragées, une vue splendide sur le parc, des tentures, des tapisseries, des meubles confortables. Une cage dorée dans laquelle j'étouffe, comme un oiseau pris au piège. De la porte entr'ouverte, j'entends Mary gémir dans son sommeil, sans doute assaillie comme je le suis par ces souvenirs que j'aurais aimé ne jamais avoir. A quoi demain ressemblera-t-il ? Sans doute ne sera-t-il pas différent d'un jour habituel à la Cour : Michèle viendra me réveiller, m'aider à m'habiller, et quand je serais fin prête, je rejoindrais les appartements de cette souveraine venue du plus profond des Enfers, que j'avais pourtant juré d'aimer comme une mère. Je croiserais des jeunes filles en chemin, des jeunes filles de mon âge, voire plus âgées peut-être, souriantes et joyeuses, pleines de vie, de bonne humeur. Elle m'enverraient des regards appuyés, dédaigneux, pleins d'orgueil et de mépris. Car en plus d'être les filles d'un traître, ma soeur et moi sommes depuis ce matin les filles d'une traîtresse. Onze jours que mon père est décédé, et son corps n'a pas encore eu le temps de refroidir que déjà, ma mère se remarie. Elle a choqué la Cour entière par son acte, même ceux qui haïssaient mon père. Anne Stanhope allait s'arroger le rôle de la veuve vertueuse, et notre mère traînait dans la boue le peu d'honneur qui restait accroché au nom des Grey. Je n'ose songer à demain, et aux épreuves qui m'attendent encore. Mary se dit prête à tout pour obtenir réparation, je vois dans ses yeux que l'étincelle du désir de revanche s'est allumée, pour ma soeur, pour mon père et sa mémoire bafouée. Deux cibles principales pour elle, la reine et notre mère. Vengeance, vengeance, vengeance, c'est le seul mot qu'elle a a la bouche depuis que nos avons quitté l'église ce matin... Je la comprends, bien sûr, mais je ne me battrais pas pour la vengeance : elle seule a assez de courage pour le faire. La survie est ma première priorité désormais ; sans doute est-ce égoïste de ma part, mais je commence à comprendre que ce monde-là est désormais bien, et que si je refuse d'entrer dans ce jeu, je mourrais. J'ai peur, je l'avoue, de la mort. Je ne veux pas mourir. A chacune son modèle, me dis-je alors que les traits de ma petite soeur s'imposent à mon esprit. Ma petite soeur qui n'a que neuf ans, et qui déjà se rêve en nouvelle Electre... J'ai un modèle bien plus a ma portée, et bien plus de mon temps, en la personne de ma cousine Elizabeth. Ma mère a toujours détesté la sienne, et nous nous sommes bien peu vues dans notre enfance, il est vrai... Sans doute était-ce mieux ainsi, fut un temps où notre train de vie était plus élevé que le sien. Mais ce temps est révolu, et nous sommes dans le même bateau, désormais. Sauf que contrairement à moi, elle connaît cet univers, elle est une survivante. C'est ce que j'aspire à être, moi aussi, une survivante à son image. Y parviendrais-je seulement ? J'ai encore bien des choses à apprendre du monde, et sans doute bien des tourments à y vivre encore, mais je veux faire face à l'avenir la tête haute, et non point les yeux baissés comme je l'ai toujours fait. Lorsque je brûlerais cette missive d'ici plusieurs minutes, je considèrerais cela comme la mort de Katherine du Suffolk, et la naissance de Katherine de Londres. Mais ais-je assez de force pour être digne de Katherine de Londres ? Katherine du Suffolk sera-t-elle vraiment morte avec cette lettre ? Une voix intérieure me dit qu'elle est morte sur Green Tower, en même temps que Jane et Henry Grey. Une autre susurre qu'elle est toujours là, au fond de moi, qu'elle peut ressortir à tout moment. A défaut de pouvoir l’annihiler, je dois la faire taire.

Et voilà que mon récit touche à sa fin. J'écris à un inconnu qui ne me lira jamais, qui ignore jusqu'à mon visage ; mais si les pas de cet inconnu venaient à le guider vers Whitehall Palace, et si il désirait distinguer mes traits parmi ceux des autres demoiselles de la Cour, je lui donnerais cette seule indication : cherchez la fille au sourire brisé. Cette fille, ce sera moi. L'inconnu saura alors à quoi je ressemble, quelle fut mon passé, et peut-être quel sera mon avenir. Mais tout ceci reste pure fiction : jamais personne ne saura rien. Je brûlerais tout, et tant pis si le futur ignore jusqu'à mon existence. Je préfère vivre longtemps dans l’anonymat plutôt que marquer les esprits par une mort précoce, comme ma soeur Jane. Dans l'âtre, le feu se meurt, me voilà prête à lui donner de quoi tenir quelques instants supplémentaires.

Lady Katherine Grey.



Dernière édition par Katherine Grey le Sam 13 Juin - 21:56, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeSam 31 Jan - 23:08
RE bienvenue ♥️
Bon courage pour cette nouvelle fiche Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1783823733 Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1803503357 Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 3460332237
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Antanasya L. Cavendish
Antanasya L. Cavendish
Admin ❧ « Duchesse de vos coeurs. »
♕ Métier : Duchesse ♕ Age : 30 ans ♕ Religion : Protestante ♕ L'avatar a été fait par : fassophy ♕ Mon nombre de messages est : 2572 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 0 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 06/10/2012 ♕ Mon pseudo web est : Mari-Jane ♕ Mes autres visages : Elizabeth - Constance - Edward Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Tumblr_oam02miqEi1qdzfs0o2_250

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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeSam 31 Jan - 23:15
Re-Bienvenue parmi nous Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1345126580
C'est ma Anne qui va être contente d'avoir sa future belle fille (mais elle ne le saura pas avant quelques années) Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 3728097385
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeSam 31 Jan - 23:18
Heyho re-bienvenue apparemment (j'ai loupé un truc?)

emiliaaaaaaaaaaaaaa Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1803503357 Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1783823733 Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 3641689417 Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 4205929361 Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 2063618935

Jme demande si je vais pas lâcher ELizabeth pour Katherine finalement Surprised
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeSam 31 Jan - 23:29
Merci à tous Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1366640713 Et oui, Grégoire, re : ici Richard sous son second visage Very Happy Et vive les schizos... Laughing Ne t'inquiètes pas, j'ai déjà une petite idée de lien entre Grégoire et Katherine Twisted Evil
Héhé, cette brave Anne a du faire une attaque cardiaque quand elle a su What a Face Les dînes de famille devaient être fort sympathiques Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 3728097385 Tiens, cyanure en cadeau de Noël ! Twisted Evil
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William Cavendish
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William Cavendish
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♕ Métier : duc de Devonshire ♕ Age : 42 hivers, un âge bien avancé. ♕ Religion : catholique aux yeux de tous, mais a toujours eu un coeur protestant. ♕ L'avatar a été fait par : swan (avatar) / ASTRA (signature) (& BONNIE pour les icons) ♕ Mon nombre de messages est : 2192 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 5 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 26/02/2014 ♕ Mon pseudo web est : proserpina ♕ Mes autres visages : George Hastings Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 9Ci5RkZG

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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeSam 31 Jan - 23:36
EMILIIAAAA Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1345126580 t'as fait un suuper choix là ! Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 3412087572
REbiienvenue parmi nous alors !!! :licorn1:
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeSam 31 Jan - 23:42
Merci William Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1366640713
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeSam 31 Jan - 23:47
Re bienvenue et bon courage pour ta fiche ! Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1345126580
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeSam 31 Jan - 23:50
Merci Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1366640713

J'ai terminé ma fiche, d'ailleurs Very Happy Je l'avoue, j'avais commencé il y a une semaine déjà... Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1194427796 J'ai interprété pas mal d'éléments du PV à ma manière, avec ce que je sais de la famille Grey par Wikipédia, en particulier pour ce qui est de la dyslexie de Katty : Jane et Mary étaient cultivées et lettrées, ça m'est apparu comme la seule explication du fait qu'elle ne sache ni lire, ni écrire correctement, et comme rien ne dément cette idée... I love you Enfin, n'hésitez pas à me dire si je dois corriger quelque chose !
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeDim 1 Fév - 9:36
Katherine???!!!!!!!!!!!!
!!!OMG OMG OMG!!!
Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 3920004554 Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 3641689417 Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 4091420931
Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 3380235140

Re-bienvenue parmi nous!!

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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeDim 1 Fév - 9:53
re-bienvenue à toi ma jolie What a FaceKatherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1345126580
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeDim 1 Fév - 12:18


Félicitation!



Ouahhh Ouahhh Ouahhh !! Franchement, je crois que je n'ai jamais lu une fiche aussi magnifique ** Je te jure, on en parlait avec Agnès, qui la lisait en même temps que moi, on est sur les fesses, tellement c'est superbe. Je crois qu'on a jamais eu de Katherine aussi douée et j'ai hâte de voir ce que tu vas faire de cette belle princesse ♥️ Je sens vraiment que tu vas roxer du poney avec ce personnage Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1783823733 Merci à toi pour ce moment de lecture, tu m'as vraiment transporté dans la vie de Katty Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 507061471 Je te valide tout de suite et tu rejoins aussi le clan des Pascal que tu pourras retrouver [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien].

Et voilà, tu es validé et pour toi une longue aventure commence, pour commencer à jouer avec nous, il va falloir travailler un peu et faire votre fiche de lien et de rp [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], comme ça tu auras le grand bonheur de te faire harceler par les membres du forum.

Par [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien], tu peux aussi faire une demande de rang et d'habitations, bah oui être SDF, c'est pas toujours drôle surtout à l'époque

Si tu veux, tu peux créer un ou des scénarii, pour faire une famille, des amis, un compagnon ou une compagne, ça se passe par [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]!

Après tout pour bien commencer sur le forum, tu peux tout aussi bien passer par le flood et les jeux, c'est la meilleure porte à prendre pour une meilleure intégration [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Maintenant tu sais tout sur tout et ton aventure à Londres peut parfaitement commencer Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1211531879



Dernière édition par Janet Beaton le Dim 1 Fév - 13:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeDim 1 Fév - 13:09
Oh. Mon. Dieu. Alors là, tu n'as pas idée du sourire banane que j'ai derrière mon écran Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1366640713 Merci, merci encore, je suis enchantée de lire que ma fiche t'a plu à ce point Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1366640713 Merci à toi pour la validation, déjà que j'étais hyper motivée pour la jouer, je suis définitivement à fond Laughing

Et évidemment, merci à John et Agnès pour les messages de bienvenue Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1194427796
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeDim 1 Fév - 13:27
Tu nous as émerveillé Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 4205929361Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 4205929361
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeDim 1 Fév - 13:58
Comme une quiche, je me suis trompée pour ton groupe, c'est Pascal, pas les Minions Razz J'ai édité dans mon message précédent Smile
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeDim 1 Fév - 14:53
Aucun souci, je l'aime bien, Pascal Laughing En plus mes deux personnages sont du même groupe, c'est pas beau ? Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1366640713
Merci Agnès, tu m'en vois ravie Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1366640713
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeLun 2 Fév - 6:09
Je suis en retard et je sens que je vais être jalouse Razz

Mon John !! hihi Razz je rigole, je t'aime hein!

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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeLun 2 Fév - 11:07
Bienvenue Very Happy
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeLun 2 Fév - 19:08
Bienvenue!!
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeLun 2 Fév - 21:02
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Merci beaucoup ! Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. 1366640713
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitimeMar 3 Fév - 18:40
Re Bienvenue !!
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MessageSujet: Re: Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort.  Katherine Grey ♦ Méfiez-vous de l'eau qui dort. Icon_minitime
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