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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
N'hésitez pas à regarder les PV et scénarii en priorité.

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MessageSujet: She dreamed of Paradise ♦ Mary & Katherine.  She dreamed of Paradise ♦ Mary & Katherine. Icon_minitimeSam 28 Fév - 22:02
« Il est des matins qui se lèvent sur d'autres nuits »

Les yeux rivés vers l'extérieur du carrosse, c'est le coeur battant que je regardais la ville défiler par la fenêtre. L'aube était tout juste naissante, et c'était à peine si on distinguait les rayons du soleil à travers cette épaisse brume hivernale. Mon coeur battait la chamade. Je sentais que le regard de ma gouvernante Michèle était concentré sur mon visage, non sans inquiétude. Elle me trouvait anormalement pâle depuis déjà quelques jours, depuis que j'avais appris la mort soudaine de John Dudley fils. Sans doute était-ce pourquoi elle avait tant insisté auprès de Mère pour que je puisse passer quelques jours à la campagne. Pour ma part, la peine que j'éprouvais était nuancée d'une part par la joie que j’éprouvais à retrouver la campagne et ma chère Lady Mary, d'autre part par mon impatience de voir Londres s'effacer de mon champ de vision. L'éloignement ne serait sans doute pas assez long à mon goût, mais il m’offrirait assurément ce calme qui me manquait tant depuis presque un an. Déjà apparaissaient devant mon regard avide les portes de la ville. Plus qu'une minute... Mon coeur eut un premier raté. Plus que trente secondes... Second raté. Je retins mon souffle. Dix secondes... Neuf... Mon coeur cognait si fort contre mes côtes que j'étais persuadée que si Michèle tendait l'oreille, elle l'entendrait. Cinq secondes... Deux secondes... Et enfin...

" - Cocher !" Fis-je, criant presque, en donnant un coup du plat de la main sur le toit du carrosse. Tout s'arrêta a peine avions-nous quitté Londres. J'ouvris la porte à la volée et descendis sans attendre que quiconque ne vienne à mon aide.
" - Katherine, puis-je savoir ce que vous faîtes ?" Michèle me détaillait avec souci. Je lui souris avec assurance.
" - Lady Katherine, est-ce que tout va bien ?
- Très bien, chevalier, je vous remercie. Qu'on me donne un cheval !"


J'avais parlé assez haut pour que tout le monde m'entende. Hors Michèle et deux servantes, j'étais entourée de soldats mandés par la Reine pour veiller sur ma personne et, accessoirement, me surveiller. L'homme qui s'était adressé à moi me regardait avec un certain étonnement. Derrière moi, des murmures se faisaient entendre, mais je résolus de n'y prêter aucune attention, et de ne pas bouger tant que ma demande n'était pas exaucée, malgré mon croissant désir de m'éloigner au plus vite de Londres.

" - Vous comptez chevaucher jusqu'au Kent, my Lady ?
- Penshurt Place n'est qu'à trente-deux miles de Londres, chevalier. Me croiriez-vous incapable de chevaucher semblable distance ?"


Question rhétorique s'il en était. J'avais fait de bien plus longues chevauchées du temps où je vivais dans le Suffolk avec les miens. De la ville portuaire d'Ipswich jusqu'à Bradgate Park dans le Leicestershire, du nord au sud de ce duché qui resterait à jamais le plus bel endroit du monde à mes yeux. Finalement, on me mena la monture attendue, et je montais en selle sans la moindre difficulté. Un sourire ravi naquit de lui-même sur mes lèvres. Dix longs mois s'étaient écoulés sans que je ne puisse parcourir une route plus longue que celle menant de Whitehall Palace à la Tour de Londres. Mon air réjoui n'échappa pas à Michèle qui, rassérénée sans doute, rentra dans le carrosse en refermant la porte derrière elle. Un coup de talons, et je pris la tête du petit groupe. Quelques secondes plus tard, nous nous étions remis en route. Sans doute ma mère n'aurait jamais accepté que je fasse le voyage à cheval, aussi avais-je pris les devants et m'étais-je résolue à ronger mon frein jusqu'à ce que Londres soit derrière nous. L'air était glacé, mais il ne pleuvait pas. Lorsque, me retournant à demi, je constatais que la capitale avait disparu derrière moi, je sentis la joie et la sérénité envahir tout mon être, et repris ma route. Nom d'un chien, ce n'est pourtant pas un sujet heureux qui me mène à Penshurt Place ! Alors que la route du Kent s'ouvrait devant moi, je songeais à cette famille sur laquelle s'étaient abattus autant de malheurs que sur la mienne. Il m'était impossible de me souvenir avec précision des traits de John Dudley fils, pourtant j'avais déploré sa mort comme j'aurais déploré celle d'un ami... Il était le frère de mon amie, après tout, et le beau-frère de Jane. Ma chère Jane... Dieu l'avait rappelée à Lui, comme Il avait rappelé mon père, par la hache du bourreau. De la même manière, John Dudley père, son fils Guildford, avaient rejoint les Cieux. Et maintenant, l'aîné des fils Dudley, fauché dans la fleur de l'âge. Une fièvre fatale contractée à la Tour, disait-on à la Cour. Du poison, murmuraient d'autres. La Mort ne cesserait-elle donc jamais d'étendre son Empire sur les miens ? Ne nous oublierait-elle donc point ? Ne serions-nous jamais en paix ?

Au moins, à Penshurt Place, je n'aurais pas à supporter la puanteur de Londres et son insalubrité. Plus le temps passait, et plus cette cité me semblait l'antichambre de l'Enfer, alors que Whitehall Palace était l'Enfer incarné. Et dire que certains y voyaient un endroit superbe... Je haïssais ces lieux plus que tout au monde. L'air sentait le venin, les pierres suintaient des complots ourdis par les uns et les autres. A croire que lorsqu'on franchissait les portes du palais, on y laissait toute intégrité morale, tout sens de l'honneur et de la dignité. Rares étaient ceux qui avaient conservé leur pureté dans cet univers de vipères et de monstres. Ceux qui jouaient un double jeu, comme Lady Radclyffe. Ceux qui étaient assez forts pour garder la tête froide, comme ma cousine Elizabeth. Et ceux qui, comme Lady Mary Sidney, étaient parvenus à trouver des aspects positifs à cette vie dont je ne voulais pas, qui s'était imposée à moi. A travers les nuages, il était possible de voir transparaître la lumière du soleil, sans qu'à un instant elle ne perce la surface. Si les dires de Michèle étaient justes, nous devrions arriver dans le Kent avant midi. Plus le temps passait et plus j'avais hâte d'y être, quoique contempler les abords boisés et paisibles de la capitale anglaise avait quelque chose de réjouissant. Dans ces moments-là, je réalisais à quel point je détestais la ville, combien cet univers ne pourrait jamais être mien, en dépit de mes efforts. Le léger mal de dos qui me menaçait, la faute à l'absence de pratique quotidienne, ne pouvait atténuer le plaisir que j'avais à être de nouveau en selle. La perspective de voir Penshurt Place dont j'avais à maintes reprises entendu vanter la beauté ne faisait qu'accentuer ce plaisir. J'étais impatiente de voir cette imposante bibliothèque dont j'avais ouï tant d'appréciations ; je connaissais assez Lady Mary pour savoir quelle importance elle accordait aux livres. Mystérieux savoir que celui des livres, déterminé à rester étranger pour moi. Sans doute serais-je plus à l'aise pour parler jardins. On disait ceux de Penshurt ravissants, et Dieu savait combien les jardins m'étaient chers. A défaut de parler littérature, je pourrais parler roses.

La matinée passa aussi vite que dans un songe, et c'est avec ravissement que je vis les portes de la demeure offerte aux Sidney par Edward VI se dessiner devant mes yeux. Heureusement que je porte un manteau noir, sinon qui aurait pu comprendre qu'il s'agissait d'une visite de condoléances ? En moi, la peine était bien réelle pourtant, mais se disputait à la joie de retrouver Lady Mary et la campagne. M'appuyant sur le bras d'un garde pour descendre de cheval, j'arrangeais les plis de ma robe bleu sombre, alors qu'un domestique portant la livrée des Sidney - je reconnus avec satisfaction le porc-épic - s'approcha de nous. Prenant une grande inspiration, je fus la première à prendre la parole.

"Je suis Lady Katherine Grey, Lady Sidney a dû vous mettre au fait de ma venue." J'eus un sourire poli. "Seriez-vous assez aimable pour me faire annoncer ?" Loin de Londres, là ou rien ni personne ne m'était hostile, je me sentais renaître.
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Mary Sidney
❝ Mary Sidney ❞
La Noblesse Anglaise
♕ Métier : Dame de la Cour, Mécène et Comploteuse. ♕ Age : 27 ans. ♕ Religion : Protestante. ♕ L'avatar a été fait par : Maquizz ♕ Mon nombre de messages est : 291 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 0 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 17/03/2013 ♕ Mon pseudo web est : Menthe. ♕ Mes autres visages : Thomas Howard

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MessageSujet: Re: She dreamed of Paradise ♦ Mary & Katherine.  She dreamed of Paradise ♦ Mary & Katherine. Icon_minitimeMer 29 Juil - 21:32

She dreamed of Paradise

L'encre et la plume étaient les seules armes dont disposait Lady Sidney. Les seules armes pour combattre l'infamie avec laquelle on faisait rimer le nom de Dudley, les seules munitions qu'elle possédait pour parer aux quolibets qu'elle recevait, les seuls boucliers pour protéger son cœur trop fragile du chagrin qui le rongeait. Cela faisait plusieurs jours que l'aîné de la fratrie Dudley avait fini par rendre l'âme après une longue et mystérieuse agonie, un râle de souffrance entrecoupé par de courtes accalmies, suffisantes pour prier et se reposer, mais toujours vaincues par le retour de ce mal innommable. Plusieurs jours déjà, mais dans l'esprit de Mary, seules quelques heures la séparaient du trépas de son frère. Parfois même, il lui semblait entendre son souffle, et sa voix qui l'appelait. Elle relevait alors la tête de son ouvrage, se rendait dans la chambre qu'il avait occupée et découvrait, encore et toujours, la pièce vide. Son occupant avait été inhumé, "paix à son âme", avait dit la maisonnée. D'abord le Duc de Northumberland, puis son fils Guildford, avec la jeune épouse de ce dernier, et puis maintenant John. La colère de la souveraine n'aurait-elle point de fin ? John Dudley avait été emprisonné si longtemps qu'il en était tombé malade, avait diagnostiqué le médecin que Mary avait fait quérir en urgence dès l'arrivée de son frère à Penshurst, et c'était ce même mal qui l'avait emporté. On ne pouvait décemment imputer cette tragédie à la volonté royale, mais Lady Sidney ne parvenait guère à se soustraire à l'envie de l'attribuer contre toute attente à la reine. Mary Tudor avait tardé à faire sortir les fils Dudley de prison, alors qu'ils étaient pourtant inoffensifs depuis son mariage avec Philippe de Habsbourg, elle avait donc sa part de culpabilité. Par chance, Robert et Henry n'avaient pas contracté le même mal que leur aîné, et avaient survécu à leur captivité pour finalement se retrouver libres dès le mois d'octobre 1554. Ils séjournaient à présent à Penshurst Place, Henry Sidney ayant tout naturellement cédé aux prières de son épouse de voir ses frères se reposer dans un environnement calme et loin de la cour. Mais pouvaient-ils seulement se décharger de tous les tourments qu'ils avaient endurés, quand une nouvelle tragédie les assaillait de nouveau ? Le silence régnait en maître dans la demeure familiale Sidney. Les repas n'étaient guère rythmés de paroles et chacun rivait des yeux rouges sur son assiette. Seuls les pas des domestiques et l'agitation en cuisine ou dans le logis prouvaient que Penshurst était occupé en cette période de l'année. Le maître des lieux n'était présent que par intermittence, puisque ses fonctions auprès du roi l'obligeaient à se rendre régulièrement à la cour et à délaisser son épouse. Ses allers-retours fréquents entre le Kent et la capitale avaient été les seules joies de Mary, du moins jusqu'à ce qu'elle reçoive la lettre tant attendue de Lady Grey annonçant que cette dernière répondait présente à son invitation. Ce jour-là, les domestiques de Penshurst remarquèrent un léger sourire sur le visage de leur maîtresse, chose presque exceptionnelle en ces temps sombres.

Le serviteur qui annonça l'arrivée de la jeune Katherine Grey à Mary trouva cette dernière penchée au dessus d'une masse de papiers, une plume à la main et les sourcils froncés, visiblement en pleine correction d'un énième poème. Dans toute autre maisonnée, une telle attitude la part de la maîtresse de maison serait passée pour excentrique, mais les domestiques d'Henry Sidney avaient appris à connaître la jeune Dudley et savaient que cette dernière troquait volontiers fil et aiguille contre plume et papier. Néanmoins, elle abandonna son 'ouvrage' dès qu'elle entendit le nom de son invitée, et se précipita aussi vite qu'elle le pouvait dans le hall afin de l'accueillir. "Katherine ! Quel bonheur de vous voir ici !" Sans plus de cérémonie, Mary serra dans ses bras son amie et élève, oubliant presque la présence de l'enfant qu'elle portait et qui n'avait cessé d'arrondir son ventre ces derniers mois. Relâchant son étreinte, elle fixa un instant la jeune femme, le sourire aux lèvres. "Votre venue illumine les tristes jours que nous avons traversés. Si vous saviez..." Sa voix se perdit dans un murmure, à mesure que le visage de John et les derniers râles de son agonie s'imposaient à nouveau dans l'esprit de Mary. Elle ferma les yeux quelques secondes, comme pour chasser ses pensées ainsi que les larmes qui menaçaient de poindre et reporta son attention sur Katherine dont la pâleur habituelle avait été remplacée par de jolies couleurs s'étalant sur ses joues, témoignant du bon bol d'air qu'elle venait de prendre. Un coup d'œil en direction de la cour permit à Mary de comprendre que la demoiselle avait chevauché elle-même depuis Londres. "Oh mais vous devez être frigorifiée ! Venez, rentrez vite vous réchauffer," dit-elle en s'effaçant devant Katherine. Elle donna ses ordres aux domestiques pour que l'on prenne soin de l'équipage de Lady Grey, et conduisit elle-même son invitée dans le parloir qu'elle occupait avant son arrivée. Bien plus petite que le grand hall servant aux réceptions, la pièce offrait une atmosphère beaucoup plus chaleureuse, sans doute de par la présence de nombreux coussins et de boiseries recouvrant l'intégralité des murs, gardant ainsi comme dans un écrin la douce chaleur que diffusait la cheminée. "Tenez, venez vous réchauffer par ici," dit Mary en désignant la dite cheminée. Le vieux lévrier qui somnolait non loin des flammes releva la tête d'un air méfiant en entendant les pas qui se dirigeaient vers lui, mais décida finalement de partager avec la jeune femme la place qu'il s'était octroyée près du feu. "Rebecca, va prévenir en cuisine que Lady Grey est arrivée." Rapide comme l'éclair, la jeune suivante de Lady Sidney abandonna son ouvrage de broderie—une couverture de baptême brodée d'un porc-épic que sa maîtresse était censée réaliser elle-même, mais qu'elle avait abandonnée pour se consacrer à ses poèmes—et fila en cuisine par une petite porte dérobée, laissant Mary et Katherine seules.

Lady Sidney en profita pour rassembler en hâte les papiers qui s'amoncelaient sur la table et les ranger dans un coffre dissimulé par des coussins. "Pardonnez ce désordre Katherine, j'étais en train de choisir parmi les poèmes que l'on m'a envoyés ceux qui figureront dans l'anthologie que je prépare pour mon frère John. Je... j'ai décidé de lui rendre un dernier hommage par la poésie..." Mary tritura ses plumes nerveusement et profita du moment où elle les rangeait dans son écritoire pour tourner le dos à son amie. Le fantôme de John Dudley n'était jamais bien loin ces temps-ci. Elle fit à nouveau face à Katherine, un mince sourire étirant cette fois-ci ses lèvres. "Je suis tellement contente de vous voir à Penshurst. Je sais que vous vouliez depuis longtemps voir les jardins. Ils ne sont pas aussi fleuris qu'au printemps en cette fin d'année, mais je les trouve néanmoins fort apaisants. Je vous y conduirai si vous le souhaitez." Si Mary avait toujours aimé arpenter les couloirs et les grandes galeries de la cour—du moins du temps où le nom de Dudley était encore respecté—elle éprouvait cependant un certain réconfort rien qu'en parcourant les allées des jardins de Penshurst, comme si son esprit s'allégeait au contact de cette nature luxuriante et étrangement inspirante.

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