Sujet: Correspondance anglo-écossaise (Agnès) Mar 30 Juin - 21:03
Agnès & Thomas
Si mon heure est venue, elle n’est pas à venir ; si elle n’est pas à venir, elle est venue : que ce soit à présent ou pour plus tard, soyons prêts, voilà tout.
Alnwick Castle, décembre 1554.
Chère Agnès,
Votre dernière lettre a été source de bien des exclamations de joie à travers le manoir : en mon nom ainsi qu'en celui des miens, je vous félicite pour la naissance de votre fille. Je ne doute pas un instant qu'elle soit une belle enfant, se porte-t-elle toujours bien ? Votre époux était présent pour vous soutenir, j'espère ? D'aucuns prétendent que lorsqu'une épouse met au monde l'enfant qu'elle porte, mieux vaut se retirer et s'adonner à une activité telle que la chasse le temps que le travail soit accompli ; je trouve cela passablement incorrect. N'êtes vous pas trop fatiguée ? J'espère que chacun à Edimbourg s'efforce de vous rendre le quotidien aussi agréable que possible, surtout reposez-vous. Et si je puis me permettre, évitez de trop sortir : chez nous, le froid s'est abattu comme une masse, aussi mortel qu'il puisse l'être, ce doit être bien pire par chez vous. Ma soeur Joan demande quand est-ce que vous comptez revenir en Angleterre : surtout ne voyagez pas tant que vous êtes fatiguée, mais ma soeur insiste tant que je me sens obligé de vous poser la question. Surtout, si vous désirez redescendre sur nos terres, n'hésitez pas à passer par Alnwick : je peux vous assurer que vous y serez fort bien reçue, j'y veillerais personnellement. Comment se porte votre belle Ecosse ? La rumeur de la grossesse de notre bien-aimée Reine Mary se sera assurément répandue jusqu'à vous, j'espère sincèrement que votre gouvernement n'a pas grincé des dents à la nouvelle. Pour ma part, et en dépit de ma fidélité à la Reine, j'avoue avoir grincé des dents, et plutôt deux fois qu'une. Diantre, été 1553 et le rapprochement entre notre souveraine et votre régente étaient d'excellente augure, pourquoi a-t-il fallu que Charles Quint et ses sbires s'en mêlent ? Assurément, ce n'est pas la faute de la Reine, mais bien de ces espagnols, ils feront le malheur de mon royaume je le crains. Mais assez parlé politique : il serait inconvenant de ma part de vous ennuyer avec cela alors que votre famille est bénie de Dieu en ce moment, par la naissance de votre fille. Jane, m'avez-vous dit ? C'est un charmant prénom qu'elle portera avec grâce, j'en suis sûr. Recevez à nouveau toutes mes félicitations. Saluez de ma part votre époux au passage, ainsi que Lady Somerset - même si je doute fort que cela lui plaise beaucoup ! J'espère que vos frères et soeurs vont bien. De notre côté, chacun est au sommet de sa forme, hormis peut-être Mary qui est sujette à une mauvaise toux depuis avant-hier. Je doute de pouvoir venir en Ecosse dans l'immédiat, néanmoins nous sommes nombreux à la cour à oeuvrer pour conserver une entente entre nos deux pays, malgré les risques. J'espère vous voir en Angleterre dans l'année, à défaut je compte bien être de ceux qui joueront les ambassadeurs pour apaiser les houleuses relations à venir entre nos deux royaumes, qui pourtant avaient tout pour s'entendre.
Dernière édition par Thomas Percy le Sam 5 Sep - 18:13, édité 1 fois
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Sujet: Re: Correspondance anglo-écossaise (Agnès) Mer 1 Juil - 20:31
Agnès
ft. Thomas
Chapitre un
Décembre 1554 Édimbourg,
Mon cher ami,
Je suis heureuse d'avoir une missive de vous et je m'excuse du temps de ma réponse. Mon ami, je vous remercie à vous et votre noble famille les félicitations pour la naissance de ma princesse. Elle se porte bien, elle ne pleure pas la nuit, contrairement à son frère quand il avait le même âge qu'elle. Elle est si belle, un jour, j'aimerais que vous la voyez. Elle est si petite, elle a des cheveux blonds des blés. Il n'était pas avec moi dans ma chambre lors de ma délivrance mais il était présent dans l'antichambre avec Lord Damian Blackwood ainsi que Priam d'Anjou. Je suis très fatiguée, mais, heureusement que ma sœur ainsi que les miens veillent sur moi. Ne vous en faites pas, William ainsi que les médecins souhaitent que je ne bouge pas d'un pouce. Je suis donc condamnée à rester dans mon lit. Je dois vous avouer que sortir me manque, je suis enfermée dans cette chambre depuis le début du mois de novembre à cause de cette tragédie lors du bal de Samain. Croyez-moi mon ami, les flocons de neige me manque ! Dites lui que je pense venir dans le courant du mois de mars, est-ce que ce mois vous conviendrez ? Je pense demander à ma sœur Lady Margaret Fleming de venir avec moi, est-ce que cela vous gêne qu'elle vienne ? J'aimerai tant que ma sœur quitte notre Écosse natale pour découvrir votre pays. Par la suite, je ne pense pas emmener la petite Jane, elle risque de tomber malade. Nous pouvons parler de mon arrivée en Écosse ? Si vous voulez bien, bien sûr. Et, je sais que je serais bien accueillie chez vous, mon ami. Vous comptez pour moi, mon cher ami. Et vous Thomas, comment allez-vous ? Comment se porte votre famille ? Embrassez les de ma part.
Mon pays a eu quelques problèmes lors de l'anniversaire de la Reine Mary Stuart, ma sœur a failli y rester mais heureusement que quelqu'un l'a sauvé. Sinon, l'hiver s'installe doucement, la verdure a disparu et a laissé place à un manteau de neige. Concernant la nouvelle de la grossesse de la Reine Mary Tudor, je dois avouer que j'en sais pas plus concernant les sentiments de mes patriotes mais je ne pense pas qu'ils apprécient l'alliance anglo-espagnol. Je ne sais pas pourquoi votre Reine a choisi l'Espagne. Elle aurait pu choisir un prince français ou un noble Écossais. C'est bien le prénom de Jane que j'ai choisi mon ami. Je transmettrais vos salutations à William, concernant Lady Somerset, elle est déjà rentrée à Londres. Puis-je vous demander comment votre relation avec la jeune femme a évolué ? Je sais que c'est indiscret mais je suis sûre que vous formerez un couple uni. Mais, je ne peux pas forcer deux cœurs purs à s'aimer. Oh mince, dites à votre sœur de prendre du miel et de boire une bonne infusion. J'espère également vous voir bientôt mon ami, embrassez votre famille.
Avec tout mes respects et que Dieu vous bénit
Agnès
Agnès ❧ correspondance anglo-écossaise
(c) ystananas
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Sujet: Re: Correspondance anglo-écossaise (Agnès) Sam 5 Sep - 18:44
Agnès & Thomas
Si mon heure est venue, elle n’est pas à venir ; si elle n’est pas à venir, elle est venue : que ce soit à présent ou pour plus tard, soyons prêts, voilà tout.
Alnwick Castle, décembre 1554.
Chère Agnès,
Les nouvelles que vous me donnez de votre nouvelle-née sont d'excellente augure, et je prie pour que cette belle santé et ce caractère agréable durent encore longtemps. Le soutien de votre famille dans cette belle mais difficile épreuve est une très bonne chose, je conçois que cela soit difficile pour vous de ne plus voir le jour autrement que par la fenêtre, mais je reste persuadé que William agit pour le mieux dans le but de préserver votre santé. Soyez patiente, mon amie, d'ici peu vous retrouverez la neige, de toute façon vous aurez jusqu'au mois d'avril pour en profiter, votre contrée et la mienne y sont sujettes jusqu'à bien tard. Dire qu'à Londres, c'est le début du mois de mars qui sonne la fin de l'hiver ! Ce n'est certes pas nous qui pourrions en dira autant ! Une fois encore, recevez les saluts de tous les miens. A ce propos, si le mois de mars est idéal pour vous, il le sera pour nous aussi : vous et les vôtres serez les bienvenus à Alnwick quand vous le souhaiterez, et aussi longtemps que vous souhaiterez y rester. Votre soeur est, évidemment, comprise dans l'invitation, ce sera un honneur autant qu'un plaisir de l'accueillir au château. J'ose espérer que votre époux et le reste de votre famille vont aussi bien que vous l'avez écrit dans votre dernière lettre ; de mon côté, chacun se porte comme au mieux. Mary s'est pleinement remise de sa toux, elle et notre mère sont à présent lancés de façon plus qu'active dans les préparatifs de son mariage. Elle épousera Sir Francis Slingsby, un gentleman du Yorkshire, au mois de février : j'aurais préféré un homme plus titré pour elle, un baron ou un comte, mais elle est follement éprise et Slingsby vient d'une famille digne et honorable, il sera parfaitement à même de veiller sur elle comme il le doit. Je profite de cette allusion au mariage de ma soeur pour répondre à votre question concernant Lady Somerset : vous me demandez comment nos relations ont évolué, demandez plutôt comment elles n'ont pas évolué ! Lady Anne est fidèle à elle-même, aussi rancunière qu'on puisse l'être, et je la crois déterminée à détester ma famille pour le restant de ses jours. Ne croyez pas toutefois que cela m'afflige, avec tout le respect et l'amitié que j'ai pour vous, l'avis de Lady Somerset ne compte pas assez à mes yeux pour que je m'en formalise. Je suis au regret de vous annoncer que vos espoirs nous concernant sont vains, car ni elle ni moi ne pourrions vivre sous le même toit dans cette harmonie qui sied aux couples. Nul n'est à l'abri d'un miracle je le sais, mais je crains fort que dans ce cas, nul miracle ne soit possible.
J'ai en effet ouï dire que les festivités prévues pour l'anniversaire de votre reine Mary Stuart avaient connu quelques déboires, vous m'en voyez navré. Savez-vous qui sont les coupables de cette terrible affaire ? J'ose espérer que votre soeur s'est pleinement remise de cette indigne attaque ; il faut être le pire des lâches et des hommes sans honneur pour s'en prendre ainsi à une jeune femme. Puisque nous ne sommes pas loin de la politique, entrons-y pleinement : j'ignore qui, en Angleterre, apprécie beaucoup cette détestable alliance avec le royaume d'Espagne. Les imbéciles, sans nul doute, ou ceux qui se fichent bien des dramatiques conséquences que ce regrettable mariage pourrait entraîner. Je vous l'accorde, Sa Majesté aurait dû choisir un prince de France ou un noble d'Ecosse pour époux, ainsi nous aurions pu former un ensemble solide capable de résister à la toute-puissance espagnole, mais aussi préserver une paix durement acquise, jamais garantie. Je regrette de le dire, car j'ai pour la reine d'Angleterre une grande admiration ainsi qu'un profond respect, mais elle a cette fois négligé les intérêts du peuple et de son royaume, et cela ne sera pas sans conséquences. Peut-être me trouverez-vous pessimiste, et sans doute le suis-je un peu, mais les gens du Northumberland ont gardé d'effroyables souvenirs de la dernière querelle entre Angleterre et Ecosse, et je ne souhaite pour rien au monde voir mes terres et mon peuple souffrir, pas plus que je ne souhaite m'opposer militairement à votre pays, pour lequel j'ai beaucoup d'estime et de respect. Ce que l'avenir me laisse entrevoir est bien sombre, j'espère me tromper, mais mieux vaut s'attendre au pire ! Toutefois, et quelle que soit la manière dont évolueront les relations entre Ecosse et Angleterre, je conserve pour vous et les vôtres une grande amitié, ne serait-ce que vous cela, je souhaite de tout coeur voir les tensions naissantes s'apaiser bientôt. Saluez votre époux pour moi. La question est sans doute stupide, mais sera-t-il, lui aussi, du voyage ? J'espère que oui, voilà longtemps que nos chemins ne se sont plus croisés.
Sujet: Re: Correspondance anglo-écossaise (Agnès) Ven 23 Oct - 19:42
Agnès
ft. Thomas
Chapitre deux
Janvier 1555 Édimbourg
Mon cher ami,
Je m'excuse pour le temps de mes réponses, je suis assez fatiguée mon doux ami. Je sais bien que mon aimé souhaite préserver ma santé si fragile. Mais j'ai qu'une hâte c'est de pouvoir m'échapper de cette maudite chambre. La nature me manque terriblement … J'espère bien que je pourrais profiter de cette neige. Pensez-vous qu'en avril, sur vos terres, nous aurons quelques flocons de neige ? J'ai hâte de vous voir mon ami. Ainsi nous verrons nous en mars, plus que deux mois et nous allons nous retrouver. J'ai si hâte de vous serrer dans mes bras, Thomas ! Excusez moi de mon côté enfantin mon ami. Concernant ma petite sœur, je suis ravie que vous acceptez que ma chère sœur soit des nôtres lors de ce voyage. Je veux le bonheur de ma sœur et je veux qu'elle change d'air et qu'elle découvre des nouveaux horizons. Ma famille se porte bien, Jane et Margaret ne sont pas encore rentrées d'Angleterre, sinon mon doux aimé, ma sœur et ma petite Jane vont bien. Je vous remercie Thomas. Je suis heureuse que votre sœur se porte bien, quand doit-elle se marier ? Transmettez mes vœux de félicitée pour son hymen. Comment est son époux ? Je suis heureuse pour elle, Thomas. Ce n'est pas la faute d'Anne, Thomas. J'en suis sûre qu'Anne ne vous déteste pas. Je pense qu'il faut attendre un petit peu avant qu'il se passe quelque chose ?
Hélas non, je ne connais point les coupables … Certains prétendent que c'est des protestants. Qu'en pensez-vous ? Ma sœur va mieux, rassurez vous. Margaret est forte et tenace . Je suis d'accord avec vous ! Je n'aurais jamais supporter le deuil de ma sœur adorée. Concernant la politique, je vous comprends. Mais sachez que je ferais tout pour l'Écosse et l'Angleterre restent comme des sœurs. Pour vous répondre, mon époux sera bien présent lors de ce voyage. J'en suis sûre qu'il sera ravi de partager une chasse avec vous. Il me tarde de vous revoir, mon ami. Et, je saluerais mon époux, ne vous en faites pas. Embrassez votre famille.