Sujet: Après-midi entre filles [PV Lizzy] Jeu 18 Juil - 17:03
Lerena ne savait plus depuis combien de temps exactement résidait-elle auprès de la Princesse Elizabeth Tudor, mais chaque jour était pour elle un bonheur renouvelé, en compagnie de cette personne qui, petit à petit, s'était faite chère à son cœur et à son âme. A présent, elle n'arrivait plus à imaginer son existence en-dehors de ces murs, éloignée de la femme qui avait eu la générosité de recueillir une pauvre ignorante comme elle l'était et, mieux encore, de faire d'elle sa dame d'honneur. C'était là une tâche à laquelle Lerena avait du mal à croire qu'elle excellait, ses nombreux trous de mémoire l'empêchant parfois de retenir les instructions qu'on lui donnait ou les plus simples convenances, à son grand désarroi. Néanmoins, la jeune femme y mettait tout son cœur et consacrait sa vie et ses journées à cette grande Dame, s'efforçant de la satisfaire au mieux. Cette après-midi, Lerena devait rejoindre la Princesse dans ses appartements, afin de pouvoir passer un peu de temps avec elle et apprendre à la connaître d'autant plus. Après tout, Lerena d'Aché n'était la dame d'honneur d'Elizabeth que depuis peu de temps et il leur fallait encore s'apprivoiser pour mieux s'apprécier. De cette façon, la jeune femme serait en mesure d'égayer les journées de la Princesse, sans risquer de la froisser ou de l'agacer, ce qui était sa plus grande crainte. Vêtue d'une robe pourpre sertie de pierres précieuses, Lerena marchait d'un pas joyeux, un franc sourire aux lèvres. Elle avait passé la matinée dans le jardin, assise au milieu des fleurs, occupée à les tresser en couronne, une activité qui s'était concrétisée par le serre-tête champêtre qui trônait sur son crâne, sur son épaisse chevelure. Parfois, l'on pouvait encore apercevoir les stigmates de sa chute hippique, dissimulés sous ses beaux cheveux sombres, une plaie recousue par des doigts habiles dont la vision était assez peu ragoûtante. Pour cette raison, Lerena revêtait souvent toutes sortes de couvre-chefs. Aujourd'hui, c'était cette couronne fleurie qu'elle avait choisi, des fleurs multicolores, dont elle pouvait encore humer la délicieuse senteur. Arrivée devant les appartements de la Princesse, Lerena s'annonça avant d'entrer. Comme toujours, la jeune femme était émerveillée par la magnificence des lieux, lieux qu'elle avait impression de découvrir à chaque fois qu'elle passait cette porte. Attendant l'arrivée de la Princesse, la petite demoiselle profita de son absence pour scruter l'endroit, palpant les tapisseries, admirant la vue que l'on pouvait avoir de cette place, avant de tester le confort d'un fauteuil particulièrement élégant. Elle décida de s'y reposer, une certaine langueur commençant à l'envahir. Sa condition physique était assez précaire et Lerena s'épuisait vite, ce qui l'obligeait à se cantonner à des activités calmes et reposantes, elle qui aurait tant souhaité courir dans les champs et parcourir le monde pour en découvrir chaque parcelle. Un filet de sang s'égara sur ses mains. Aussitôt, la jeune fille tira un mouchoir en tissu, sur lequel elle avait maladroitement brodé ses initiales, et le porta à son nez mutin, attendant que l'hémoglobine cesse de s'écouler. C'était une chose à laquelle elle était habituée, depuis son accident...Le choc fut violent, lui avait-on dit. Entendant des bruits de pas, Lerena s'empressa de ranger ce mouchoir pour ne pas incommoder son interlocutrice, son nez ayant, fort heureusement, cessé de saigner de la sorte. Effectuant une révérence, la jeune femme souffla un "Princesse" empli de dévotion, avant de s'avancer lentement vers son interlocutrice :
"Quel plaisir de passer cette après-midi à vos côtés, je suis si heureuse de vous voir. Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que nous avons été séparées durant une éternité !"
Lerena se laissa aller à un rire amusé, avant de demander d'un ton curieux et enjoué :
"Souhaitez-vous que nous fassions quelque chose en particulier, Princesse ? Vous devez sûrement posséder un jeu d'échecs, les règles ne me sont pas encore sorties de la tête, fort heureusement ! A moins que vous ne désiriez faire autre chose ? Je suis toute à votre disposition, Princesse !"
Oubliant toute convenance, Lerena prit les mains d'Elizabeth dans les siennes, les serrant avec affection, tout en reprenant d'une voix enchantée :
"Comme je suis heureuse d'être à vos côtés, Princesse !"
Lâchant les mains de la Princesse pour rajuster sa couronne fleurie, Lerena attendit sa réponse, peinant à dissimuler son excitation.
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❝ Elizabeth Tudor ❞
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Sujet: Re: Après-midi entre filles [PV Lizzy] Jeu 18 Juil - 22:48
Après-midi entre fille.
Appartement d'Elizabeth à Whitehall. novembre 1553
Elle faisait aller sa monture aussi vite qu’elle le pouvait, forçant sur les rênes, toujours plus vite, toujours plus loin traversant les limites du possible. Ses cheveux volaient au vent, alors qu’elle portait un chapeau noir et blanc, dans un léger filet noir lui caché une partie du visage. Sa robe était de la même couleur que son chapeau, noire, et le corset était principalement blanc avec des motifs à fleurs brodés de couleurs noirs. Sa jument avait l’habitude de ces galops intensifs, c’était ce dont Elizabeth avait le plus besoin, ne faire qu’un avec sa monture pour oublier, pour s’éloigner de tous ces complots qui se trouvaient autour d’elle et ne plus penser à rien. Mary avait peut être à nouveau confiance en elle, mais la rousse craignait que les ambitieux de la cour, ceux qui craignaient qu’elle amènerait à nouveau le protestantisme ne lui fassent du tort. En un rien de temps, elle pouvait tout perdre et principalement sa vie. Maintenant, elle voulait surtout retourner à Hatfield et quitter la cour pour quelques temps et retrouver la paix de la campagne, et surtout son cher domaine, là où elle n’était pas prisonnière. Les festivités du couronnement commençaient à s’achever, Elizabeth pensait bientôt pouvoir repartir et connaître à nouveau la paix. Ce projet, elle espérait bien pouvoir le réaliser, mais entre-temps, elle devrait se présenter à plusieurs autres festivités auprès de Mary. Elizabeth Tudor passa ainsi plusieurs heures à galoper entourée bien sûr de plusieurs gardes et servantes, puis elle retourna à Londres, au palais de Whitehall, une fois là-bas, elle laissa sa jument entre les mains expertes d’un palefrenier, puis elle partit vers ses appartements, en compagnie de ses servantes qui la laissèrent sur le pas de la porte. Liz était épuisée, mais heureuse de cette promenade revigorante, elle aimait par-dessus faire du cheval et c’était dans ces moments-là qu’elle se sentait le mieux. Quand elle entra dans ses appartements, l’une de ses dames d’honneur s’y trouvait déjà, attendant son retour. Il s’agissait de Lerena d’Arché, une jeune femme assez étrange, mais qu’Elizabeth appréciait beaucoup. Selon la famille de sa nouvelle dame d’honneur, celle-ci perdait la mémoire suite à un grave accident de cheval. La rousse retira son chapeau, le posant sur une petite table et salua, la jeune Lerena, se demandant bien dans quel état, elle la trouverait aujourd’hui.
« Lerena vous êtes déjà là. J’espère que vous ne vous êtes pas trop ennuyé pendant mon absence ? » Demanda-t-elle soucieuse, face aux questions de la jeune fille, qu’elle avait vu il y a quelques jours de cela. « Nous nous sommes vus, il y a quelques jours, vous ne vous souvenez pas ? Avant que vous vous rendiez faire une visite à votre famille. » Répondit la jeune femme en souriant.
Elle s’avança vers un petit meuble et servit deux coupes de vin, l’une pour elle et l’autre pour Lerena, qu’elle lui tendit. Elle s’installa dans un fauteuil bien confortable, faisant face à sa demoiselle d’honneur. C’était il y a quelques temps qu’elle avait fait sa rencontre, peu après le couronnement de Mary. Elle avait tout de suite trouvé Lerena intrigante, ce fut pour cela, qu’elle l’accepta comme dame d’honneur, au moins, Elizabeth était presque sûre que la jeune femme ne la trahirait pas pour s’attirer les faveurs de la reine. La jeune femme lui prit ses mains les serrant dans les siennes avec une grand dévotion tout en lui demandant, ce qu’elles allaient bien pouvoir faire de cette après-midi.
« Pourquoi ne pourrions-nous pas discuter un peu, on ne sera pas déranger avant un petit moment. » Proposait la jeune femme tout en souriant. « On ne se connait pas encore beaucoup après tout Lerena, j’aimerai en apprendre plus sur vous, qu’aimez-vous faire ? Quelles sont vos passions. » Demanda la princesse, tout en buvant dans sa coupe de vin.
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Sujet: Re: Après-midi entre filles [PV Lizzy] Jeu 18 Juil - 23:33
Lerena haussa un sourcil à ses mots, intriguée. Elle était donc allée rendre visite à sa famille ? Elle n'avait pas souvenir de l'avoir revu, pourtant...Songeuse, elle se creusa la cervelle, cherchant à débusquer quelques petits souvenirs à ce sujet, en vain. Le néant...Au bout de quelques minutes, Lerena abandonna ses efforts et décida de se concentrer sur la situation présente, comme les soeurs du couvent qui l'avaient recueillie le lui avaient conseillé, voilà fort longtemps. Elle avoua d'une petite voix à la Princesse, les joues empourprées par la gêne :
"A dire vrai, je...je n'ai point souvenir de notre entrevue, Princesse. Mais ce n'est pas parce qu'elle était dénuée d'intérêt, loin de là ! Je suis sûre qu'elle était passionnante et riche, mais..."
Lerena eut un rire embarrassé et accepta la coupe de vin sans discuter, ne refusant rien de la part de sa chère Princesse. Après avoir trempé ses lèvres dans ladite coupe, la jeune fille s'installa en face d'Elizabeth, dans un fauteuil des plus confortables. Elle prit ses aises presque immédiatement, tout en dégustant le vin qui lui avait été offert aussi gracieusement. Ecoutant attentivement la proposition de la Princesse, Lerena s'empressa d'y agréer, battant presque des mains :
"J'aime à discuter, vous savez ? Malheureusement, je ne trouve pas ici d'interlocuteurs ou d'interlocutrices qui souhaitent vraiment s'entretenir avec moi. Nos conversations ont tendance à s'arrêter très brusquement, parfois de manière peu agréable."
Lerena poussa un petit soupir, mais elle se ressaisit vite, retrouvant son sourire habituel, innocent et enjoué. La question de la Princesse la prit quelque peu au dépourvu, mais elle s'efforça tout de même d'y répondre :
"Eh bien...je...j'aime bien la broderie, je dois dire. Je ne suis pas très douée pour cela, mais j'y travaille. J'adore les fêtes en tout genre et, ne serait-ce ma faible condition physique, je pourrais passer des heures à danser. Il m'arrive de chanter également, bien que je ne me rappelle pas forcément des paroles. Oh, j'allais oublier..."
Lerena retira la couronne de fleurs qui trônait au sommet de son crâne et ajouta d'une voix pensive :
"Tout ce que la nature produit a grâce à mes yeux. Si je le pouvais, je passerais ma vie à l'extérieur, au milieu des champs de fleur, me noyant dans leurs senteurs si particulières..."
La damoiselle se laissa aller à un petit gloussement, avant de reprendre :
"Evidemment, c'est un rêve idiot ! Comment pourrais-je me débrouiller seule dans la nature, loin du confort d'un palais, loin de toute compagnie ?"
La jeune femme laissa son regard s'égarer, le temps de remettre de l'ordre dans ses pensées. Puis elle posa ses yeux sur Elizabeth et avoua, de but en blanc, très innocemment :
"Je vous aime aussi, Princesse ! Je ne vous connais pas encore très bien, mais...j'ai la certitude de vous aimer du plus profond de mon cœur !"
Une fois cette déclaration faite, Lerena se replongea dans sa coupe de vin, n'en sortant que pour siffloter un air qu'elle avait déjà entendu à la cour, celui de Greensleeves, une chanson des plus romantiques, aux sonorités entêtantes. Lorsqu'elle parvint à centrer à nouveau son attention sur la situation présente, la demoiselle posa son regard sur Elizabeth et lui demanda d'une voix curieuse :
"Et vous, qu'aimez-vous, Princesse ? J'ai tellement envie de le savoir !"
Lerena eut un rire joyeux.
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❝ Elizabeth Tudor ❞
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Sujet: Re: Après-midi entre filles [PV Lizzy] Sam 20 Juil - 17:24
Après-midi entre fille.
Appartement d'Elizabeth à Whitehall. novembre 1553
Lerena d’Arché était une étrange personne, mais surtout une jeune femme fidèle et digne de confiance, comme il y en avait peu en ce monde. Ce trait de caractère plaisait beaucoup à Elizabeth qui ne pouvait faire confiance en peu de personne à la cour et dans son entourage que la reine lui avait imposé. Tous étaient prêts à vendre n’importe quel complot à la souveraine anglaise pour lui plaire et faire en sorte de gagner titres et terres en lui donnant des informations compromettantes. Elizabeth le savait, elle était la cible, la tête à faire tomber, la menace pour le catholicisme et même Mary doit penser par moment qu’il valait mieux de l’éliminer maintenant, plutôt que de la voir ceindre la couronne d’Angleterre. Peut-être même qu’elle voyait une toute autre héritière, comme Mary Stuart, la fille de Marie de Guise, ce qui pourrait expliquer la présence de la reine douairière dans le pays de la rose. Après tout, la petite reine n’était-elle pas en France, entourée de bons catholiques ? L’alliance franco-écossaise était une vraie menace pour le pays et Elizabeth espérait bien que Mary n’avait pas l’intention de prendre un autre héritier. Seul un Tudor devait monter sur le trône, c’était la volonté de leur père Henry VIII, qui avait couché les noms de ses deux filles pour succéder à leur frère. D’abord Mary puis Elizabeth. La reine ne pourrait donc pas renier le testament qui l’avait mise sur le trône, sinon elle légitimerait à nouveau le règne de Jane Grey, ce qui conduirait à nouveau le pays dans l’instabilité. Ce qui rendait sa dame d’honneur unique en son genre, c’était le fait que sa mémoire soit défaillante et qu’elle ne se souvenait plus de ce qu’elle avait fait la veille, voir une heure avant. Elizabeth était beaucoup attachée à cette jeune femme assez originale.
« Ne vous inquiétez pas Lerena, je comprends tout à fait. » Disait-elle pour rassurer la jeune femme à propos de ses oublis. « Et les personnes qui ne souhaitent pas parler avec vous sont idiotes, votre conversation est fort distrayante à mes yeux. » Continua la jeune femme un sourire aux lèvres.
Lerena aimait les choses simples, comme danser, broder, ce que toutes les jeunes femmes nobles devaient savoir faire. Elle aimait aussi la nature. Il était vrai qu’Elizabeth voyait souvent la jeune femme avec de jolies couronnes de fleur dans les cheveux. Cette allure simple et naïve était presque angélique. Elizabeth voyait bien que la jeune femme était l’innocence même, ce qui pouvait être dangereux ici dans cette cour de fous, mais la rousse saurait la protéger, de toute façon, elle ne comptait pas rester encore longtemps à Londres et si Lerena le souhaitait, elle l’emmènerait avec elle à Hatfield. Elizabeth l’écoutait attentivement, parlant de ce qu’elle aimait, puis de sa dévotion envers elle. La jeune lady était vraiment touchée par cela et lui accorda un ravissant sourire, sans pour autant ajouter d’autres paroles. Lerena continua donc et lui demanda ce qu’elle aimait. Un petit rire sortie de la bouche d’Elizabeth, cette question, on ne lui avait jamais posée et pourtant, elle avait parlé avec de nombreuses personnes tout au long de sa vie.
« Et bien, je dois dire qu’on ne m’avait jamais posé cette question. » Commença-t-elle en marquant une pause. « J’aime apprendre et découvrir de nouvelles choses, lire les vieux ouvrages de nos ancêtres et ceux de nos plus célèbres humanistes. J’aime danser, en fait j’adore ça, si je pouvais toujours danser, ça serait un réel plaisir pour moi. J’aime monter à cheval et galoper aussi vite que je peux dans la nature. Sinon j’aimerai explorer le monde, comme les grands hommes comme Magellan l’ont fait avant, découvrir de nouveaux mondes, de nouvelles cultures, de nouveaux produits, comme on en trouve sur nos tables. » Elle marqua une autre pause et reprit d’un ton moins joyeux. « Mais ce rêve sera impossible à réaliser, je suis une Tudor et mon devoir est ici, dans ce pays. Avez-vous des rêves Lerena ? » Demanda la jeune femme pour terminer.
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Sujet: Re: Après-midi entre filles [PV Lizzy] Dim 21 Juil - 22:20
Lerena accompagna le rire d'Elizabeth, habituée qu'elle était à partager la joie de son entourage, avant de redevenir plus sérieuse afin de l'écouter attentivement. Elle fut étonnée de savoir que personne ne lui avait posé cette question auparavant. Etait-ce si inhabituel que cela ? Pourtant, Elizabeth l'avait bien interrogée à ce sujet...Etait-ce donc inconvenant de poser ce type de questions à une Princesse ? Lerena l'ignorait complètement et n'eut pas le temps de réfléchir plus à ce sujet. Déjà, Elizabeth reprenait la parole et lui exposait tout ce qu'elle pouvait aimer et tout ce qui la passionnait. La dame d'honneur était suspendue à ses lèvres, ses grands yeux bleus, curieux et pétillants, dardés sur elle, un sourire étiré sur son visage délicat. Lerena passa par une grimace quand Elizabeth évoqua les chevaux, qu'elle aimait à monter. Elle-même ne pouvait s'empêcher d'être contrariée à la simple pensée de ces créatures hippiques et il lui était difficile de se promener à proximité d'elles tout en demeurant tranquille. Rien d'étonnant à cela car, d'après ce qu'on lui avait appris, c'était une chute à cheval qui avait été la cause de toutes ses complications et ses difficultés jusqu'alors. Le récit d'Elizabeth lui donnait la désagréable impression d'être furieusement ignorante. Qui était donc ce Magellan, pour lequel la Princesse semblait s'enthousiasmer de la sorte ? Représentait-il pour elle un intérêt amoureux ? Et qui étaient donc ces humanistes dont elle n'avait jamais entendu parler jusqu'alors ? Lerena sentait un gouffre les séparer, un gouffre profond et terrifiant qu'elle ne pensait pas avoir le courage de traverser. Si elle-même n'était qu'un insecte perdu parmi les roches, les herbes et toutes les étrangetés de ce monde, la Princesse, de son côté, était un aigle trônant sur une falaise, ayant l'obligeance de lui accorder son attention et lui offrant l'honneur de partager son existence. Lerena aurait aimé pouvoir offrir à la jeune femme bien plus qu'elle ne le faisait actuellement, mais elle ignorait comment le faire. Que pouvait-elle faire d'autre, elle qui disposait de si peu d'armes pour affronter l'existence ? Un soupir lui échappa et il lui fallut quelques instants pour réaliser que la Princesse lui avait posé une question. Rougissante, la dame d'honneur s'excusa timidement auprès de la noble demoiselle, avant de répondre d'une voix hésitante :
"J'ai des rêves, oui. Ils sont pour le moins vacillants. Un jour, je vous dirais que je désirerais posséder des ailes immenses et m'envoler autour du monde pour le découvrir. Le lendemain, je me contenterais de vous annoncer que je souhaite trouver un homme qui aurait la complaisance de bien vouloir m'épouser...Savez-vous qu'on me considère presque comme une vieille fille ? C'est perturbant..."
Lerena tritura ses cheveux d'un geste agacé, le regard dans le vague, avant de reprendre :
"En fait, je crois que je rêverais de retrouver celle que j'étais autrefois. J'avais une famille, un homme qui allait m'épouser et, m'a-t-on dit, j'étais comblée. Je pouvais courir des heures sans me fatiguer, danser sans que la tête ne me tourne et je n'avais jamais la honte de voir le sang tacher mon beau visage lorsque mon nez me faisait défaut. Mais, plus encore que cela, je pouvais envisager un avenir, construit sur un passé sûr et vivace..."
La jeune fille sentit sa gorge se serrer. Elle prit une profonde inspiration, gloussa pour évacuer sa nervosité, avant de se lever de son siège et de s'agenouiller devant la Princesse, soufflant d'une voix pleine de reconnaissance et de dévotion :
"Mais si ma vie s'était déroulée ainsi, je ne vous aurais probablement jamais rencontrée, Princesse. Vous êtes la plus belle chose qui me soit arrivée durant cette courte existence qui est la mienne. Pour cela, je ne regrette rien.
Lerena étira un sourire radieux sur ses lèvres, illuminée de joie et d'amitié pour Elizabeth. Après un petit silence, elle reprit :
"Vous savez, il existe toujours des moyens de voyager. Vous pouvez lire des livres, qui vous emmèneront dans des contrées inimaginables où quelques rares hommes ont osé s'aventurer. C'est une chose qui m'est impossible, Princesse."
Lerena se releva et, faisant les cent pas, elle signala à Elizabeth d'une voix espiègle :
"A vos pieds et à portée de jambes, il existe des paysages merveilleux, dont on ne soupçonnerait même pas la richesse et la beauté. Il suffit de marcher à l'extérieur et de se laisser aller à la contemplation pour prendre conscience des petits miracles sublimes qui peuvent se trouver à proximité..."
La demoiselle s'interrompit alors, se laissant aller à une autre rêverie. Il lui fallut une petite poignée de minutes pour revenir à la réalité et souffler d'une voix songeuse :
"Êtes-vous heureuse, Elizabeth ?"
Plongée dans ses pensées, Lerena semblait avoir oublié toute forme de protocole.
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❝ Elizabeth Tudor ❞
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Sujet: Re: Après-midi entre filles [PV Lizzy] Mer 24 Juil - 16:52
Après-midi entre fille.
Appartement d'Elizabeth à Whitehall. novembre 1553
Les moments de paix étaient rares dans sa vie et lady Elizabeth savait que les murs avaient des oreilles, même dans son propre appartement. Il y avait toujours ses servantes qui étaient là pour l’épier et faire un rapport auprès de la reine quant à son comportement. Il y a quelques mois, elle avait été stupide de croire qu’elle pourrait feindre une maladie pour éviter la messe catholique en l’honneur de son frère. Son comportement aurait pu l’envoyer en prison, mais par chance, la rousse avait échappé à une terrible sentence de la part de sa sœur et avait eu droit à sa grâce. Elle se savait constamment surveillé, voilà pourquoi, elle ne pouvait faire confiance qu’en quelques rares personnes. La plupart de ses dames d’honneur avaient été choisi par Mary, donc la jeune femme savait que ces femmes étaient toutes du côté de la reine et non du sien. En ce qui concernait Lerena, Elizabeth doutait par moment, mais la jeune femme était si naïve et si protectrice envers elle, qu’elle n’arrivait plus à douter et lui parlait sincèrement, comme aujourd’hui. La conversation était plaisante et Elizabeth écoutait avec plaisir les rêves de sa protégée. Cette dernière avait différents rêves, qui devait correspondre à sa perte de mémoire, il était vrai que si on lui posait la même question à différent moment de la journée, les réponses ne seraient jamais les mêmes. Cela devait être triste de ne plus se souvenir ainsi. D’après la mère de la jeune Lerena, sa fille avait fait une violente chute de cheval, ce qui l’avait privé de sa mémoire. Le plus terrible était qu’à cette époque, elle était fiancée, mais bien sûr l’homme qu’elle devait épouser, était parti en voir une autre. Un homme serait-il capable d’affronter l’avenir avec une épouse dont la mémoire était défaillante ? Pourtant Lerena méritait d’avoir un homme qui s’occupa d’elle, mais les hommes bons étaient rares, beaucoup avaient tendances à tromper leurs femmes, certains même à les battre. Voilà pourquoi, Elizabeth détestait l’idée de mariage, elle préférait rester une femme célibataire, surtout que sa position de première héritière sur le testament de son père, en faisait un grand parti pour un homme.
« Je suis sûre que vous parviendrez à vous construire un bel avenir Lerena et je vous aiderai pour ça. Il doit bien y avoir en Angleterre un homme bon pour vous. » Disait la jeune femme tout en souriant. « Même si vous êtes une perle rare en ce qui concerne le rôle de demoiselle d’honneur, j’aimerai vous voir réaliser vos rêves. » Continua Elizabeth.
Le pouvoir des livres s’était une grande force que les Hommes pouvaient posséder, avec les livres on pouvait voyager loin, vivre au rythme des protagonistes. Elizabeth aimait particulièrement les récits de voyage des grands explorateurs, elle aimait retrouver les petits détails de leurs aventures, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Depuis sa plus tendre enfance, la jeune lady lisait beaucoup et entretenait une vaste correspondance, comme avec son amie Mary Sidney, une jeune femme intelligente, qui partageait son engouement pour l’humanisme. Et puis comme Lerena le soulignait, il était vrai que l’Angleterre regorgeait de très beaux paysages. Elizabeth admirait son pays et sa protection lui tenait réellement à cœur.
« Vous avez raison Lerena, dans ce si noble pays, on trouve parfois des lieux magnifiques, c’est pour cela que je ne pourrais jamais quitter l’Angleterre, ici c’est ma terre. » Déclara la jeune femme.
La question qui vient par la suite étonna la jeune femme. Lerena lui demandait si elle était heureuse et tout de suite la réponse fut évidente, c’était non. Vu son niveau de vie, elle n’était pas la plus à plaindre, mais on ne pouvait pas dire qu’avec le destin qu’elle avait, elle soit la personne la plus heureuse. Les moments de bonheur sont bien souvent plus courts que les moments de malheurs, si bien qu’ils se supplantés plus vite aux premiers.
« Eh bien, la question est assez étonnante. Je ne suis pas personne la plus à plaindre, si on voit l’environnement dans lequel je vis. Mais la richesse ne fait pas le bonheur, tout comme le pouvoir malheureusement. » Répondit lady Elizabeth.