❝ Invité ❞ | Sujet: une vie sans caprices ne se nommerait pas ''la vie''. [mark earnshaw] Dim 7 Avr - 1:09 | | | Il y a tout juste une semaine de cela, elle avait flanché. Oui, la belle Lucrezia avait perdu le contrôle, du moins en partie. A force de trop jouer avec le feu, on finit par se brûler, n'est-ce pas ? Mais la brûlure qu'avait eu à subir la jeune femme avait été d'une incroyable douceur. Et d'ailleurs, si elle venait à devoir la subir de nouveau, elle ne s'y refuserait en aucun cas. Mais il était bien là le problème. C'est que... C'est que peut-être, elle n'aurait tout simplement pas dû. Peut-être devrait-elle s'éloigner de ce feu qui brûle bien trop fort et donr les flammes ne cessent de l'attirer ? Une telle chose finira tôt ou tard par lui être néfaste. … Enfin, quoique. C'est vrai... Il pouvait lui servir. Tout cela pouvait tourner à son avantage si elle avait suffisamment de jugeote pour en user correctement.
A quoi pensait-elle ? A une certaine personne. Et à une certaine nuit. Mark Earnshaw. Un membre de la garde royale. Sympathique, drôle. Séducteur, mais tout de même galant. Des jours durant, il lui avait fait la cour comme on le ferait à n'importe quelle femme respectable, contrairement à bien des hommes qui se contentaient de se mettre sur son chemin et de tenter de l'attirer dans leurs bras forts et puants. Lui, au contraire, lui avait adressé de simples mots, compliments, et regards. Des gestes, ici et là, mais rien pour la presser. Et si au départ elle n'avait fait que s'en amuser, en apprenant qu'il était membre de la garde royale, qu'il avait un lien avec la royauté, son avis sur la chose changea totalement.
Pas qu'il ne lui avait pas plu dès le départ, au contraire. Dire une telle sottise serait mentir. Mais disons juste... Que ce petit détail tripla son intérêt à son égard. Elle n'hésita alors plus à s'arrêter plus fréquemment pour lui parler. Et puis... Elle se fit plus plus séductrice. Des regards, des gestes... Un certain comportement de sa part qui devait lui signifier qu'elle n'était en aucun insensible à ses charmes. Puis un jour, les évènements prirent une tournure qu'elle n'avait pas prévu. Cela aurait sûrement fini par arriver. Inévitablement. Mais ce jour-là, à cette heure-là, puis à cet endroit... Elle ne l'avait pas prévu. Et il était bien là, le problème. Elle n'avait rien prévu. Et la jeune Lucrezia avait donc tout simplement l'impression que son destin, ou du moins ce qu'elle comptait en faire, lui échappait des mains.
Lucrezia avait été élevée en Espagne, en compagnie de ''faux'' catholiques ou, si vous préférez, des andalouses qui se contentaient simplement de jouer un rôle pour ne pas s'attirer les foudres du régime en place. Et, parmi tous ces andalouses, il y avait des femmes. Qui savaient parfaitement user de leurs charmes orientaux, et qui lui avaient appris à en faire de même. Des masques, divers produits, rituels de beauté... Mais surtout, l'art de la danse. Cet art qui avait un incroyable pouvoir sur les hommes. Pourtant, à la base, ce jour-là, Lucrezia ne pensait à danser que pour elle-même, dans cette salle, vêtue d'une robe légère épousant ses formes et en dévoilant d'autres.
Elle avait laissé la fenêtre ouverte. Le soleil était haut dans le ciel, pourquoi ne pas en profiter ? Et c'est par cette même fenêtre que Mark l'aperçut. Puis qu'il décida de la rejoindre. Elle n'arrêta pas sa danse. Et, évidemment, comme toujours, ces quelques mouvements furent fidèles à eux-même et eurent l'effet attendu sur l'homme qu'il était...
Elle ne regrettait pour rien au monde le plaisir qu'elle avait eu en sa compagnie. Ce qu'elle regrettait, c'était simplement... Qu'elle ne l'avait pas prévu. Et puis, de quoi avait-elle l'air maintenant ? D'une femme de peu de foi, sûrement. Une femme respectable ne se serait jamais ainsi donnée. Que lui avait-on donc appris ? Avait-elle tout oublié ?
Mais, après près de dix-sept ans à vivre repliée sur elle-même, à sentir les mains d'un homme qu'elle n'aimait pas et qui n'était pas son mari se poser sur elle sans son propre consentement... Pourquoi n'aurait-elle pas enfin le droit de profiter de la vie ? De faire ce dont elle avait envie ? Et puis, il s'agissait là de son corps. De sa vie. Oui, elle n'avait qu'à en faire ce qui lui chantait, sans se soucier du reste.
A trop penser, la jeune femme ne rendit alors pas compte qu'elle fonçait droit sur une personne dont les bras étaient bien chargés. Elle la percuta de plein fouet et en perdit presque l'équilibre, mais s'inquiéta rapidement de tous ces objets qui tombaient sur le sol plus que de son propre sort. Tout ce qu'elle espérait, c'est qu'ils ne soient pas d'une grande valeur. « Ho mon dieu, je vous prie de m’excuser, tête en l'air que je suis ! Je... Je vais vous aider à ramasser ça ! » Et sans regarder son visage, elle se baissa alors et attrapa dans ses mains les objets un à un. Si seulement elle savait que celui qu'elle venait de bousculer n'était autre que ce cher Mark, justement. |
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