Sujet: La confiance engendre la confiance, on l’obtient quand on l’accorde ✦ Héléna Sheridan Dim 7 Avr - 15:15
La confiance engendre la confiance, on l’obtient quand on l’accorde..
Je ne savais pourquoi mes pas m'avaient entrainé à l'extérieur où soufflait une légère brise en cette fin d'après-midi. Et pourtant, je continuais mon chemin, comme une âme en peine sans un but bien défini, rodant autour de Whitehall sans savoir précisément ou me rendre. Cette journée n'avait pas commencé pour moi de la meilleure façon possible, car, contre toutes attentes, j'avais rêvé de mon frère. Rêver du moment où sa tête avait roulé, détaché de son corps. Mais...on ne pouvait appeler cela un rêve, plutôt un cauchemar. Un satané cauchemar où Mary Tudor était en seconde place, se délectant du malheur que j'avais éprouvé au moment où la sentence était tombée et que j'éprouvais encore aujourd'hui. J'avais l'impression de ne plus être complet sans la présence d'Edmond à mes côtés. Cette présence qui durant mon enfance et adolescence avait toujours eu un effet apaisant. Mais désormais, cette sensation n'était plus, se déchirant de mon être sans le moindre état d'âme, me laissant cette blessure, Ce trou béant dans ma poitrine, que rien, et je le savais, ne pourrait refermer. Pas même la présence d'une femme à mes côtés et ce n'était pas faute pour moi d'avoir essayé. Alors je continuais à marcher, à penser, à respirer, à vivre, en étant aussi complet qu'une coquille vide. Cet événement, m'avait anéanti et quelquefois j'avais l'impression de devenir fou à cause de cela, déposant sur des feuilles blanches des mots emplis d'une grande amertume et d'une imposante nostalgie. J'espérais, oui, j'espérais redevenir un jour entier, parvenir à rire sans aucunes faussetés, à sourire sans souffrir, à aimer sans trahir, à vivre sans vouloir mourir. Et je savais, je savais que ce jour n'arriverait que lorsque l'usurpatrice ne sera plus et qu'une autre Reine montera sur le trône. Une Reine légitime cette fois. Mais...cela risquait de prendre du temps. Beaucoup trop de temps. Mais fort heureusement, je n’en avais que trop et étrangement, je désirais que ce dernier s’estompe plus rapidement. Fou ? Peut être. Blessé ? Sans le moindre doute.
Passant une main dans mes cheveux, je chassais de mon esprit, toutes mes sombres pensées, mon concentrant sur l'instant présent, sur mes faits et gestes et non sur mon morale qui était au plus bas. Je pris alors conscience que je me trouvais dans les jardins, mais même s'il n'y avait pas beaucoup de noble à l'heure là, je trouvais l'endroit bien trop peuplé pour mon humeur. Je continuais donc mon chemin. Sombre chemin. Pour finalement arriver à la Roseraie, endroit où je n'avais jusqu'alors passé que très peu de temps, car je n'en avais pas eu l'occasion de m'y rendre, mais maintenant que j'y étais, j'appréciais, et grandement. De plus, il n'y avait personne, à mon immense bonheur. Les fleurs qui se tenaient ici en reines, réchauffèrent doucement mon cœur. Leurs chaudes couleurs me redonnèrent un peu d'espoir, de joie, même si ce n'était pas, pleinement. Je parcourus la Roseraie avec plaisir, admirant les fleurs, découvrant enfin la vraie beauté. Puis entre toutes, j'en aperçus une à la beauté éblouissante, une qui avait mainte et mainte fois était la source de mon inspiration. Une qui était ma muse, tant sa beauté n'avait pas d'égale. Une qui n'était guère une fleur mais une femme a pars entière...Héléna. Comme toujours elle était belle, non, elle était ravissante et je ne pus m'empêcher de sourire délicatement en la voyant. « Héléna, quel plaisir que de vous trouver en ce lieu. » Et pour une fois, j'étais pleinement sincère, je ne faisais pas semblant. Ce qui ne m'étais presque pas arrivé depuis ce maudit jour où j'avais porté allégeance à cette nouvelle souveraine.
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Sujet: Re: La confiance engendre la confiance, on l’obtient quand on l’accorde ✦ Héléna Sheridan Sam 13 Avr - 21:45
Un pas après l'autre, Héléna déambulait dans les jardins de Whitehall, le regard absent. Avait-elle fait le bon choix ? Depuis quelques heures déjà, elle se posait cette question. Depuis que son mari était repartit au domaine des Sheridan, Lancaster's House. Il avait des affaires urgentes à traiter et même si sa femme l'avait longuement cuisiné, supplié pour qu'il lui dévoile de quoi il s'agissait, il n'avait rien dit, gardant les lèvres closes. C'était pareil, pourquoi continuait-elle a insister si elle savait pertinemment qu'il refusait toujours de lui dire de quoi il en retournait ? Elle espérait, voilà tout. Elle espérait qu'un jour, son mari lui fasse réellement confiance et qu'il comprenne qu'avec lui, elle n'était nullement la manipulatrice qu'elle pouvait devenir, s'impliquant avec précautions dans quelques histoires à la Cour. Tout était fait dans la discrétion... Héléna n'était pas ainsi avec le Comte de Lancastre, elle voulait absolument garder ce lien qu'ils avaient tissé au fil du temps, ce respect mutuel et pour cela, elle lui racontait tout, lui faisait part de ses décisions les plus sombres et de ses angoisses. Alors que lui... Il pouvait se montrer si distant parfois ! Mais cette fois, Héléna ne l'avait pas suivi, non. Elle était restée là. Depuis peu, la Reine Mary était enfin sur le trône. Elle avait assuré à son mari qu'il était de son devoir de rester ici, de passer encore quelques jours loin de son fils, pour son plus grand malheur, et d'approcher la Reine, ou du moins de tenter de l'approcher; mais également pour monter dans son estime, montrer que les Sheridan étaient de loyaux sujets et qu'on pouvait compter sur leur dévotion. Mais les distances étaient aussi à garder car trop de courbettes et de grands sourires pouvaient aussi avoir l'effet inverse et énerver rapidement la Reine, qui les mettraient alors sur la touche. Et cela, la brune ne le supporterait pas. Car c'était aussi à travers sa position à la Cour qu'elle trouverait un moyen d'atteindre directement sa sœur, Antanasya. Suite à cette pensée, un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme.
Aujourd'hui Héléna portait une robe simple, bleu nuit, sans fioritures et à la coupe ordinaire. La brise matinale soufflait, faisant virevolter les longs cheveux bruns de la Comtesse qui tombaient en cascade sur ses épaules. Comme bijoux, elle ne portait que son alliance et un pendentif que son mari lui avait offert il y a quelques années, représentant une colombe finement ciselée en argent. Elle enroula la chaîne autour de ses doigts et continua d'avancer. A chacun de ses pas, les chaussures qu'elle portait faisaient un bruit sec sur le sol pavé. Une cape recouvrait ses épaules et la protégeait du froid éventuel. Elle s'était levée tôt, tirée de son sommeil par un affreux songe: elle y voyait tout ce qu'elle avait construit, après le mariage de sa sœur avec le Duc de Devonshire, réduit en cendres. Et le pire était qu'un homme au visage inconnu, venait lui enlever son fils, Charles. Héléna restait par terre, inconsolable, hurlant le prénom de son enfant, une main implorante toujours tendue alors que l'homme avait disparu depuis bien longtemps. Et les pleurs du bébé ne cessaient de résonner dans sa tête. Quand elle se réveillait, à chaque fois elle avait le cœur qui battait à tout rompre. En général son mari était à côté pour la rassurer, mais ce matin, il n'était pas là. Pour oublier le mauvais rêve, la Comtesse avait décidé que prendre l'air serait le plus grand des remèdes. Elle releva la tête et sourit lorsqu'elle vit qu'elle se trouvait tout juste devant la roseraie. Cette endroit était si beau, avec ces couleurs à la fois si vives et si douces. Héléna ralentit l'allure encore un peu et finit par se pencher et attraper délicatement une rose, sans la cueillir. Elle se pencha, courbant son buste, et en huma le parfum. Le sourire qu'elle avait eu plus tôt s'étira. Ce fut juste lorsqu'elle eut terminé de se relever qu'elle entendit:
-Héléna, quel plaisir que de vous trouver en ce lieu.
Cette voix masculine... Elle la connaissait. Thomas, Duc de Hertfordshire mais également un ami. Elle lui adressa un grand sourire et d'une démarche assurée, vint réduire la distance qui le séparaient. Elle ne se trouvait plus qu'à un mètre lorsqu'elle s'autorisa à l'observer attentivement. Héléna avait été obligé de s'avouer, peu de temps après leur première rencontre, qu'elle trouvait l'homme fort bien mis de sa personne. Mais jamais, non jamais, elle n'aurait fait un pas plus grand vers lui. Oui, à certains moments, elle tentait de le séduire par quelques paroles subtiles, mais elle ne s'autorisait rien de plus, respectant trop bien son mari pour l'instant. Elle s'inclina légèrement, un sourire toujours aux lèvres et répondit:
-Un plaisir bien partagé, soyez-en assuré !
Elle se plaça maintenant tout à fait à côté de lui et continua:
-Je m'étais inquiétée de ne pas vous voir depuis un moment, comment vous portez-vous Thomas ?
L'inquiétude. Héléna la ressentait souvent, surtout s'il s'agissait de personnes qu'elle appréciait. Sauf pour sa sœur, encore une fois, elle ne ressentait pas ce genre de chose pour elle. Mais face au Duc, la brune était totalement sincère, si elle faisait mine de s'inquiétait pour lui, s'était à prendre avec sérieux. Elle savait que Thomas avait prêté allégeance à Mary, mais quant à savoir ce qu'il pensait vraiment, c'était une toute autre histoire. Cependant, elle n'y prenait pas garde pour le moment.
Spoiler:
Désolée pour cette réponse que je trouve... Pas des plus magnifiques >.< >.< Les partiels auront ma peau ! J'espère faire mieux à la prochaine ! èwé
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Sujet: Re: La confiance engendre la confiance, on l’obtient quand on l’accorde ✦ Héléna Sheridan Mer 24 Avr - 10:35
La confiance engendre la confiance, on l’obtient quand on l’accorde..
Moi qui m'étais dit qu'il me fallait ne plus m'attacher aux autres pour ne pas avoir à perdre à nouveau un être qui m'étais cher, pour ne plus avoir à souffrir, je m'étais désormais fourvoyé. En effet, je n'avais pas écoutée la voix de la raison qui hurlait en moi, qui cherchait à se faire entendre. Je ne l'avais pas écouté et je m'étais rapproché de la Comtesse de Lancastre, d'une façon qui me la faisait voir comme une amie, une très bonne amie. Et intérieurement je savais, que s'il venait à lui arriver malheur, la même douleur qui avait pris possession de mon âme lorsque mon frère avait été tué remontrait à la surface. Me torturant sans répit l'esprit. Me susurrant l'envie de partir aussi. Oui, je n'avais pas réfléchi. Les temps dures qui planaient autour de nous autres anglais, avec l'arrivée au trône de Mary Tudor, ne laissaient pas place à l'amitié, à l'amour et à la confiance. Et pourtant...Pourtant, je l'avais laissé embrasé mon affection et lui avait offert une pars de mon âme. Pars qui, si elle venait à disparaître, disparaîtrait aussi. Désormais, c'était trop tard, mon affection ne pouvait lui être reprit, étant bien trop inscrite dans son esprit. Je me devais de vivre avec. Avec la crainte de souffrir peut être à nouveau...
Face à elle je me tenais. Face à Héléna qui était parvenue à faire taire cette petite voix en moi. En me reconnaissant, un ravissant sourire éclaircit ses traits et elle se mit à marcher dans ma direction, pour finalement arriver à quelques petits pas de moi. Lorsqu'elle fut plus proche, je la considérais. Comme à chaque fois que je la voyais, une sensation d'attirance s'emparait de mon être. Elle avait la beauté, la délicatesse, mais aussi la force d'une rose. Elle semblait parfaitement à sa place entourée de ses consœurs, les fleurs. Mais il va de sois, qu'elle était la plus éblouissante de toutes, trônant parmi elles. Elle s'inclina légèrement devant moi, ce que je fis à mon tour, en prenant délicatement sa main pour la porter à mes lèvres. Je me redressais alors, lâchant lentement sa main. Elle se rapprocha un peu plus, puis se mit à parler. « Je m'étais inquiétée de ne pas vous voir depuis un moment, comment vous portez-vous Thomas ? » Je ne savais que répondre à cette question, car si je disais que je me sentais bien, ce serait un mensonge et elle le remarquerait bien, et si je disais ce que je ressentais vraiment, cela signifiait que j'avais pleinement confiance en elle. Ce qui d'un certain côté est le cas, après tout, elle est l'une de mes plus proches amies mais d'un autre côté, j'avais du mal à faire, à nouveau, confiance. Finalement, ce fut la vérité qui s'échappa de mes lèvres. C'était seulement à ses côtés que je parvenais à être sincère, à alléger le masque que je portais et je ne désirais nullement modifier cela. Je ne voulais pas trahir sa confiance en lui mentant, même pour une simple question telle que celle-ci. « Ce serait vous mentir que de vous dire que je me porte comme un charme, car ce n'est guère le cas. Disons que lentement je me rétablie, renforçant par la même occasion mon âme qui a bien trop souffert à la mort de mon frère et ceux, même s'il était désigné comme un traître aux yeux de notre nouvelle Reine. Sans lui, je n'ai plus d'attache...C'est comme si un gouffre s'ouvrait sous mes pas, me faisant plonger dans un noir complet, sans possibilité de retour, sans possibilité de revoir un jour cette lumière qui brillait tant à mes côtés. » Je secouais alors légèrement la tête, mes boucles blondes qui encadraient mon visage, bougeait au gré de ces mouvements. Lorsque je recroisais son regard, je poussais un léger soupir de désespoir, finissant par dire. « C'est idiot, je le sais, mais c'est ainsi que je le ressens et je ne saurais l'expliquer différemment... » Après un petit temps d’arrêt, je lui demandais. « Et vous, comment vous sentez-vous ? » J’espérais fortement qu’elle allait bien, après tout, n’était-ce pas notre devoir que de vouloir le bonheur des personnes qui nous son proche ? Je lui proposais ensuite, en lui adressant un délicat sourire, mon bras. Lui demandant par ce simple geste si elle désirait continuer sa promenade dans la Roseraie en mon humble compagnie.
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Sujet: Re: La confiance engendre la confiance, on l’obtient quand on l’accorde ✦ Héléna Sheridan Sam 27 Avr - 17:22
Héléna écoutait Thomas qui visiblement se confiait en toute sincérité. Et la Comtesse fut contrainte de reconnaître qu'elle fut touchée par ce geste. Considéré comme un traître envers la couronne, le frère de Thomas avait été exécuté sous les ordres de Mary Ière. La Comtesse de Lancastre en frissonna; elle essayait d'imaginer ce que cela faisait de perdre un membre de sa famille, surtout si on était très proche de celui-ci. Elle ne pouvait faire qu'imaginer et rien de plus, pour l'instant elle ne connaissait pas la douleur que son ami pouvait ressentir. Mais si on venait à faire du mal à son fils ou a son mari... Sa gorge se noua et elle se dit que cela ne pouvait être qu'un seul des effets. On devait ressentir bien d'autres choses:
« C'est idiot, je le sais, mais c'est ainsi que je le ressens et je ne saurais l'expliquer différemment... »
Elle tenta de lui répliquer un faible sourire, espérant que cela pourrait l'apaiser pendant un temps, elle n'était cependant pas dupe. Son sourire, aussi grand put-il être, n'arrangerait rien et ne ferait pas revenir le frère de Thomas d'entre les morts. Il n'est plus et cela, à cause de la nouvelle reine. Jusque là, Héléna l'avait aveuglément suivit, mais... Aujourd'hui elle voyait à quel point elle avait pu causer de tors à certaines personnes. Elle avait séparé des familles sur des accusations qui, parfois, étaient infondées. La Comtesse secoua la tête, elle ne devait pas s'éloigner de son but. Seulement, elle ne pouvait rester sourde face à un tel fait. Encore une fois, elle était incapable de juger correctement, car sa famille n'avait été en rien touchée par cette forme de tragédie, Héléna avait donc pensé que Mary I était quelqu'un de tout à fait fiable. Mais plus elle écoutait de personnes perler, plus elle se rendait compte que Mary avait répandu la tristesse dans les cœurs. Héléna baissa la tête, tendit une main pour serrer le bras droit de Thomas, adoptant une mine compatissante; ce n'était rien, elle le savait. Elle voulait lui signifier qu'il pouvait compter sur elle. Si la jeune femme avait pour but de se rapprocher le plus possible du pouvoir royal dans le but d'accomplir sa vendetta envers sa plus jeune sœur (et aussi parce qu'elle pensait que le pouvoir amenait pas mal d'avantages), elle n'en restait pas moins un être humain, capable de ressentir et d'éprouver de la peine pour quelqu'un qu'elle jugeait de confiance et comme une personne chère à ses yeux. Répandre du sans pour obtenir ce que l'on voulait... L'idée fit frissonner la brune une fois de plus; mais cela n'était-il pas le principe de base des guerres ? Héléna, dans sa jeunesse, ne s'était que très peu penché sur la question de la politique. Ses parents pensaient qu'une femme et surtout une future épouse n'avait pas à se mêler de ce genre de chose. Aujourd'hui, elle était piquée par la curiosité et il n'était pas rare de la retrouver quelques fois, près de l'âtre de la grande salle de Lancastre's House, en compagnie de son mari. Elle lui posait alors toute sorte de questions et il tentait d'y répondre le mieux qu'il pouvait; car au fond de lui, Trystan était fier que sa femme s'intéresse à un domaine dit "pour les hommes". Il avait même pour projet secret de l'initier à la chasse... Tout venait en son temps cependant, et cela n'avait pas dépassé le stade de projet.
Héléna finit par accepter de poser sa main sur le bras que lui présentait Thomas. Les doigts fins de la jeune femme se refermèrent ainsi délicatement sur leur "proie". Elle le remercia d'un signe de tête accompagner d'un nouveau sourire:
« Et vous, comment vous sentez-vous ? »
Et elle commença à avancer d'un pas lent, le bas de sa robe traînant sur le sol. L'étoffe faisait un léger bruit au rythme de ses avancées:
-Je me porte assez bien. Mon mari est rentré chez nous et il semblerait que notre fils se porte également bien, ce qui me comble, vous connaissait l’attachement que j'ai pour lui... Je regrette tellement de ne pas pouvoir l'emporter avec moi, peut être quand il sera plus grand et ainsi vous pourriez le rencontrer, je suis certaine qu'il vous apprécierait.
Il était vrai que Thomas n'avait jamais vu Charles, le fils d'Héléna et du Comte de Lancastre, Trystan Sheridan. Il était l'être qu'elle chérissait le plus sur cette terre, l'instinct maternelle devenant le plus fort. Le couple avait mis longtemps avant d'avoir enfin un enfant; Héléna en était venue à penser qu'elle ne pouvait pas enfanter et cette idée la rendait malade. Certaines fois, elle était d'humeur massacrante; la crainte que son mari puisse se détourner d'elle lui était cruelle. Elle se dit certainement qu'elle pourrait supporter le fait qu'il prenne une maîtresse... Sauf que si cette femme donnait un enfant à son mari, Héléna la tuerait de ses propres mains ou s'attarderait à faire de sa vie un véritable enfer. La brune avait mis trop de temps à pouvoir trouver le bonheur qu'Antanasya lui avait volé, elle y avait mis tant d'ardeur qu'elle en aurait le cœur brisé si ce bonheur se venait à être entaché. Puis elle songea que ses pensées étaient bien égoïstes face à ce que son ami vivait, elle releva donc la tête d'un mouvement vif pour encrer son regard dans celui de l'homme à ses côtés:
-Thomas... Je suis tellement désolée pour votre frère... Si je peux faire quelque chose pour vous, même une action qui semble sans importante, je vous en prie, n'hésitez point !
Ses lèvres s'étirèrent un un triste sourire alors qu'elle continuait:
-Je n'ai pas la prétention de pouvoir alléger votre peine mais...
Sa phrase se perdit. Elle était sincère, elle aurait tellement aimé pouvoir faire quelque chose pour lui, quelque chose qui tendait à le ramener sur le chemin de la paix intérieure...
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Sujet: Re: La confiance engendre la confiance, on l’obtient quand on l’accorde ✦ Héléna Sheridan Sam 4 Mai - 10:13
La confiance engendre la confiance, on l’obtient quand on l’accorde..
Je ne savais pas ce qui m'avait pris que de me confier ainsi à elle. De lui dévoiler mes plus profonds sentiments à l'égard de ce triste sujet. De mettre mon âme comme à nu face à cette femme. Et pourtant...pourtant je l'avais fait. Mes mots étaient passés sans que je puisse les en empêcher. Ils s'étaient échappés et cela contre toutes attentes, m'avais fait le plus grand bien. Il faut croire que j'avais eu besoin de me confier, de dire pour une fois la vérité à ce sujet, de savoir qu'une personne autre que moi connaissais la douleur qui étreignait mon cœur. Douleur qui semblait me ronger petit à petit, me torturant sans merci. Douleur que je ne parvenais à stopper, à arrêter. Au fur et à mesure que mes mots se déversaient dans l'air tel une cascade, je constatais que la lueur au fond de ses yeux se faisait de plus en plus triste, contenant de la compassion. A la fin de mon monologue emplis d'une grande mélancolie, elle m'adressa un faible sourire qui, bien que ce dernier ne puisse effacer ma peine face à la mort de mon frère, réchauffa tant bien que mal mon être tout entier. J'avais face à moi une personne sur qui je pouvais compter. Je le voyais. Je le sentais. Même si mon expérience personnelle me forçais à la plus grande prudence : à ne pas me lancer trop rapidement dans une amitié qui pourrait à la fin me détruire. Car oui, même si je lui avais dévoilé mes sentiments, je ne savais guère si je pouvais lui faire pleinement confiance. Elle était passée tout comme moi du protestantisme au catholicisme avec une réelle facilitée et elle semblait, tout du moins devant cette dernière, apprécier la nouvelle Reine d'Angleterre. Je ne savais donc pas si c'était là, la comédie tout comme moi. Comédie qui ne servait juste à garder sa tête sur ses épaules ou s'il s'agissait de la pure et stricte vérité. Il faut croire que c'est temps troublaient mettaient un brouillard sur les amitiés, sur la confiance. Mais je savais. Je savais qu'un jour, je saurais ce qu'elle pensait vraiment et que tous les deux nous pourrons nous apprécier calmement, sans avoir à trahir, mentir, tout le temps. Sa main sur mon bras dévers en moi une forme de paix, ce simple contact avait réussi à me calmer là où toutes choses que j'avais tenté avait échoué.
Enfin calme, comme apaisé par le contacte d'Héléna, je lui proposais mon bras en lui demandant comment elle se portait. A mon plus grand bonheur elle allait bien ou du moins assez bien. C'était déjà ça, car il me faut avouer que si elle m'avait annoncé aller mal, un autre poids aurait pris place dans mon être et cela, m'aurait encore plus rapidement achevé. Je voulais son bonheur, comme toutes personnes épris d'amitié pour une autre. « Je serais ravi de rencontrer un jour votre fils. Je dois avouer que s'il vous ressemble, et cela je n'en doute point, il est certain que je l'apprécierais fortement. Ce doit-être merveilleux d'avoir un enfant, non ? » Il faut dire que j'en désirais fortement un, que ce soit pour avoir un héritier, ajouter un nouvel être dans la famille Hertford me sentant bien trop seul ainsi, mais aussi pour découvrir ce que cela faisait de devoir faire attention à une personne qui se trouve être comme une partie de soi-même. Oui, ce devait être une expérience fabuleuse, magique, mais pour la vivre, il me fallait me marier et ceux, pour ne pas avoir un enfant né d'une liaison illégitime. Même si, et je le savais, si je venais à avoir un enfant bâtard, je ne pourrais m'empêcher de le chérir. Après tout, même s'il ne se trouve pas être légitime, il serait tout de même une pars, ne serait-ce qu'infime, de moi. Mais pour le moment, je n'en étais guère là. J'avais encore le temps avant d'en avoir, même si à ce jour, à cette période sombre, le temps manquait quelque peu. Après tout, comment savoir si ce jour n'était pas pour moi le dernier ? Si je vivrais encore longtemps ou si au contraire comme mon frère je mourrais trop jeune ? Seul Dieu le savait et je dois avouer que c'est derniers temps, j'avais l'horrible impression qu'il m'avait abandonné.
Mon regard était porté sur les ravissantes roses de la Roseraie lorsqu'Héléna se remit à parler de mon frère, Edmond. « Je vous en pris, ne dites rien. Il est inutile de vous excuser ainsi ou de vous sentir coupable pour quoi que ce soit, ce n'est pas de votre faute si mon frère est passé de vie à trépas. Il faut croire qu'il était temps pour lui d'être ramené auprès de Dieu. » Je disais cette dernière phrase sans le penser, car pour moi Dieu l'avait ramené bien trop tôt et en faisant bien trop de peine dans le cœur de l'un de ses serviteurs. A croire que les sentiments des proches des défunts lui importaient peu. Certes, mes pensées sentaient fort l'amertume, mais c'était là, la vérité que je croyais. « Sachez, que votre amitié me touche fortement et que je n'ai besoin que de cela. » Je lui adressais alors un sourire que je voulais rassurant, tendre.
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Sujet: Re: La confiance engendre la confiance, on l’obtient quand on l’accorde ✦ Héléna Sheridan
La confiance engendre la confiance, on l’obtient quand on l’accorde ✦ Héléna Sheridan