L'insouciance de l'enfance, cette époque où tout nous paraît féerique, ou rien n'a vraiment d'importance, cette impression éphémère que jamais les années ne nous changerons.

L'histoire de celle qui mit au monde Eusébie n'est pas un compte de fée, la fin n'est pas heureuse et le prince charmant ne finis pas avec la bergère. Gaïlen, la douceur blafarde sous les traits d'une pauvresse. Nul n'aurais pu voir la beauté cachée sous ses guenille et cette crasse, enfin personne, appart un homme de bien, cette classe d'aristocrate qui couvrirait d'or une roturière pour ses beaux yeux. Il l'aima, au premier regard son coeur s'arrêta, un rêve de bourge que celui de pouvoir aimer et être aimé en retour. Mais le bourgeois vivait de rêve, un philosophe pourriez-vous en déduire? Non, seulement un homme qui avait ce besoin humain de se nourrir de songe pour bâtir sa vie. Il lui offrit ainsi le gîte, le couvert pendant de nombreuse lunes. Mais le détenteur de toutes ces richesses n'avait pas la même vision d'un mariage...

-Une fille sans dot ? Sans attache ? Sans le sous ? Que nénies mon fils, que je sois damné milles-fois si j'autorise une telle union, une telle aberration de la nature !

-Mais, father, vous m'avez toujours dit...

-Qu'une femme aussi belle qu'elle soit, roturière ne pénétra jamais notre famille pour bafouer le sang de nos ancêtres !

Sons avis fus sans appelle, elle retourna dans la rue, trente souverains d'or dans la poche, un destin incertain ce traça devant-elle. Le jeune homme quant à lui fut exilé en Angleterre, loin de sa terre natale, sa douce Ecosse. Les cycles lunaires n'eus de cesse de se répéter, les mois puis années passèrent comme des mirages au loin. Il fallut six longs printemps pour qu'il refoule le sol de sa patrie, devenu homme, il n'avait vécu que pour cette nuit, ou la pauvreté incarnée en un ange lui vola son coeur. Il ne mit pas longtemps avant de retrouver Gaïlen, mais elle était déjà sienne, femme d'une autre, sans plus de tristesse que sa joie vive ne pouvais le montrer. Chaque jour, la voir fut un supplice amer, un poignard enfoncé de plus en plus profondément. Quand une seule chose, un unique objectif guide votre vie et que vous vous rendez compte que celui-ci n'existe que dans les limbes de votre vie passée, un sentiment bien loin de la rancune s'installe, la colère, la haine... La vengeance. Retourner en Angleterre pour oublier ? Impossible, plutôt la tuer que devoir la partager...

- Dix souverains d'or pour qui me prêtera sa lame le temps d'une nuit.

-A qui voulez-vous qu'on règle le compte ?

-Ne posez aucune question...Ils sont deux, dans une petite chaumière, je vous y conduirais. Je ne me salirais pas les mains, vous êtes là pour ça. J'attendrais donc devant la bâtisse que vous finissez votre ouvrage, aucun abus physique sur la jeune femme, tué là comme vous le désirez mais n'abîmer pas son visage. Une fois sortis je vous donnerais assez d'argent pour que vous puissiez passer toute la fin de votre grotesque existence dans un bordel.

Alors que Gaïlen connue une prompte mort, démunie de toute souffrance, son mari n'eus d'autres procès qu'une longue agonie avant de perdre la vie. Enguerrand n'en était pas plus satisfait, une coquille vidée de toute joie de vivre lui tenais lieux de coeur. Seule une larme tranchai son visage inexpressif, il lui dit adieux sans dénouer les lèvres, lui demanda pardon sans le regretter. Mais que vient faire Eusébie dans toute cette histoire ? Gaïlen avait eu un enfant, une petite fille aussi blafarde que l'astre de la Lune, aussi fragile qu'une porcelaine. Elle était là, quand les hommes tuèrent sa seule famille. Quand vint Enguerrand, elle sortie de sa cache, croyant que son sauveur était enfin là. Il n'avait pas eu le courage de tuer l'enfant, celui qui, à ses yeux auraient dû être le sien. D'ailleurs elle ne saura sans doute jamais que l'homme qu'elle considérera plus tard comme un père, avait orchestré toute la peine que sa courte vie pouvait lui réserver.

Il l'éduqua comme un père, sans qu'elle n'eu jamais le droit de lui donner ce nom, le père d'Enguerrand ne posa jamais de question sur les provenances de l'enfant, tant qu'elle ne gênait pas son fils. Il devint même un grand-père aimant, étrangement pris d'affection pour la tendresse que suscitai l'enfant de prime abord. Alors que celui qu'elle appellera oncle, pris le parti de la fuite plutôt que de l'élever, incapable de voir autre chose en elle que sa mère. Une nourrice anglaise devint ainsi son seul port d'attache. Quand les soirées mondaine était organisée dans la demeure du marchand, Eusébie restais cloîtrée dans la chambre de bonne, pour éviter toute question gênante à son sujet. De nombreux tuteurs lui apprirent les bases pour devenir une dame convenable, elle se manifesta en grandissant, être une élève cultivé qui avait ce besoin d'en connaître autant qu'un homme. Ambition que son oncle admira, pour la première fois, une complicité enfantine s'installa entre eux. Elle appris ainsi à lire et écrire auprès du frère François, un drôle de bonhomme pataud doté d'un coeur immense. Il lui enseigna même, dans le plus grand secret le maniement des armes, sans avoir réel idée de l'utilité de son enseignement.

-Oncle, comptez moua oune histoire je vous prie.

-Eusébie, votre accent Écossais est tenace. Je ne vous donnerais ce que vous voulez, que si vous faites des efforts pour rectifier votre prononciation désastreuse.

-Jé vous en prie... J'ai fait des efforts plou que satisfaisaient. Votre anglais reste oune chose compliquée pour moua.

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Les années fugaces passèrent aussi rapidement que la beauté d'Eusébie grandissait, l'oeil qui peu de temps avant n'avais pas goût à la chair des hommes, pris rapidement le ton d'une timidité éphémère, qui n'avait de feu qu'attisé le coeur de c'est messieurs. Ce qui, rapidement ne fus pas au goût de son tuteur, plus ça beauté accroissais, plus elle ressemblait à celle qu'elle aurait pus appeler mère. Un étrange sentiment naissait dans le coeur froid d'Enguerrand, loin d'un amour paternel, le désir incontrôlé qu'un homme peut avoir à l'égard d'une femme. Le caractère était en tout point inexact à celui de l'original, mais le physique n'avait de cesse de s'en rapprocher, sans réellement être en tout point identique. Mais la jalousie que nourrissais désormais Enguerrand pour quelconque homme posant son regard sur sa fille, devenais un sujet de discorde entre eux. Elle demandait une certaine liberté, chose qu'il ne pouvait lui accorder sans craindre qu'un maraud ne lui vole son coeur, un bien précieux dont il ne voulait pas avoir à partager.

Malgré tous les efforts dont il fit peuvent pour éviter le plus dramatique des scénarios, son coeur avait tout de même vite fait d'être volé. Peut-être pas par un vilain, comme son oncle le redoutait, mais par un sang noble anglais. Un Abbot. Rien n'aurais pu faire plus plaisir à tout marchand qui se respecte, que son unique née est trouvée amour au sein d'une famille si aisée. Mais ce qui fait le bonheur des uns, fait le malheur des autres, n'est-il pas ? Alors qu'une correspondance assidue , qu'Eusébie tenais aussi régulièrement que ses courts instants de solitude lui permettaient, l'homme continuait, quant à lui, de faire parvenir par la main discrète de messager des demandes de plus en plus hâtive. La patience était le mot d'ordre de la jeune femme, mais pas celui du nobliau apparemment. Une certaine forme d'amusement, proche de la moquerie s'installa dans le coeur de la douce, mais dieux qu'elle l'aimait. Le niais n'avait peut-être pas le charisme d'Enguerrand, mais la tendresse qu'il lui portait n'avait t'aucune égale.

Mais le bonheur à ses rebondissements, un jour, pour une raison encore obscur, Enguerrand réussi à détourner une de ses lettres, et pris conscience que le fruit de son désir allait être croqué s'il n'y faisait rien. Il n'avait pas pris, d'ailleurs, la nouvelle avec une très grande diplomatie. Même le flegme anglais dont son père lui avait fait cadeau, n'avait eu aucun effet sur la colère grandissante d'Enguerrand. Un gamin, un cavaleur, alors qu'il se convainquait de moult raison pour la dissuadé d'aimer cet homme, elle, continuait à faire comme si de rien était. Croyait elle vraiment que son oncle ne remarquerait rien, même si son comportement ne laissait étrangement rien paraître, celui d'Enguerrand changea brutalement. A la fois distant et nerveux, il avait bien plus l'allure d'une théière fumante, prête à exploser, que celle d'un homme.

Loin d'être un homme à ce battre, surtout pour une femme, il n'en étais pas moins capable du pire pour annihiler toute forme de concurrence.

-Eusébie !

-Mon oncle m'avez-vous mandé ?

-Oui ma tendre enfant. C'est dernier temps je n'ai pas été des plus présents, je m'en excuse. Mais vous avez conscience que je suis à votre entière disposition, si quelconque sujet venais à perturber votre si jeune esprit. Je suis un homme de justice, rien ne me ferais plus plaisir que partager les dernières années qu'il vous reste à passer près de votre vielle oncle.

-Ne dite pas ça ! Vous savez que lorsque viendra le jour de mon départ, notre séparation me déchirera !

-Vous vous gaussez de moi ! L'homme lui donna une gifle en signe de sanction.

-Mais...qu'ai-je fait pour vous tourmenter à ce point !

- Et ça ! Pauvre sotte ! Enguerrand jeta la lettre au visage larmoyant d'Eusébie.

Spoiler:

Quand pris fin son exile, Eusébie avait bien changée. Ce n'est pas une frêle jeune fille qu'Enguerrand retrouva au port où il l'avait lassé l'année passée. Non c'est une femme, belle comme la nuit, la prestance d'une des plus grandes dames, la retenue dont elle manquait avant. C'est à peine s'il en crut ses yeux, il n'en narra pas mot, mais seuls ses yeux suffisaient à trahir sa surprise. A peine ils furent rentré, elle ne demanda pas la pluie et le beau temps, et préféra exprimer physiquement à quel point il lui avait manqué. Il n'avait pas eu vraiment le choix au début, mais il ne s'en plaignait pas ensuite. Elle ne lui témoigna par la suite, pourtant aucun sentiment d'amour vraie, peut-être juste une attirance sans lendemain. Sa première expérience hors mariage n'était pas vraiment dans l'optique de l'année qu'elle venait de passer, mais que le diable la damne, elle n'en perdit pas son ambition.

Contre l'apport de son corps, elle lui demanda deux services, le premier constituait en majeure partie à lui apprendre à tuer, mais pas seulement à ce battre, surtout à être aussi fourbe et discrète qu'un assassin. Il accepta sans rechigner la première condition, il faut dire que ses arguments étaient plutôt convainquant. Demandant de l'aide pour l'apprentissage auprès d'un de ses proches collaborateurs, Hans Wolf Volker, un homme bien mystérieux, mais beau ténébreux pour résumer. Un mercenaire de carrière, alliant le barbare au discret, même si son sens de la diplomatie reste un peu à désirer, et qu'il oublie des fois qu'elle est sa place.

-Tu n'es qu'une enfant pourrit gâté par son père, un seul coup d'épée et n'importe quelle invalide pourrais t'embrocher sans plus de difficultés que moi !

-Vil scélérat ! Comment osez-vous me tutoyer ! Et me parler comme à une pauvresse !

-Face au fil de l'épée penses-tu sérieusement que ton ennemi prendra le temps de faire une courbette à sa majesté ? Non !

Au fil du temps elle prenait du caractère, la peur d'une femme face à un homme est de ne pas pouvoir se défendre, une dame avec une épée est plus efficace qu'une reine avec des jupons. Mais les armes ne sont pas les seules méthodes qu'on lui enseigna à utiliser, le corps dont elle était affublée était une bénédiction comme une malédiction, faire plaisir aux hommes pour son métier ne lui est pas venus naturellement. Son tuteur n'était pas hommes fidèles, loin de là, mais elle ne voyait plus maintenant pourquoi elle lui réserverait son corps, alors qu'il pourrait servir les intérêts de ses propres projets. Elle commença alors à s'offrir, toujours hors du mariage, d'ailleurs cette ennuies perpétuel de certaines femmes de chercher un mari n'était même pas une possibilité envisageable, aussi bien pour elle que pour Enguerrand.

Ensuite elle avait dû acquérir l'art des poisons grâce à Esteban Gomez, un tire-laine qu'Hans eu vite fait de maîtriser et de prendre sous son aile. Il n'avait pas eu une enfance heureuse, vue les nombreuses cicatrices qui couvraient son corps, mais en tout cas c'était un sacré coureur de jupons. La demeure de son oncle les accueillis tout deux, à la demande d'Eusébie. Continuant a renfoncé leur rang, commettant de plus en plus de petits délies qui au fil du temps se transformèrent en contrat qu'Enguerrand eu vite fait de gérer, ils trouvèrent un nom qui leurs correspondaient bien. Le Culte de la Rose accueillait déjà trois fleurs aux épines mortelles. Digne d'une famille, un lien unique c'était noué entre eux, même si quelque divergence de caractère empêchait tout le monde de s'entendre, mais on n'était pas non plus au point de centre tuer...Quoique...

Encore bien loin de celle qu'elle est aujourd'hui, elle n'avait jamais ôtée la vie à un homme, les Roses ne la jugeais pas encore prête, Enguerrand lui n'avait que faire, de plus en plus absorbé dans ses affaires, une fois que le corps d'Eusébie avait été sien, elle pouvait faire ce qui lui chantait après tout, tant qu'elle était sous la surveillance d'Hans bien-sûr. Elle était encore anxieuse, elle appréhendait le moment venu où elle devrait tuer un homme. Elle avait beau faire la fière, elle n'en était pas moins toujours la petite fille fragile qui rêvait de plaire à son papa. Mais les temps changeant, on lui proposa enfin, de participer à un meurtre, pas le rêve qu'avais la plupart des filles de son âge, mais pour elle c'était un honneur qu'elle ne risquerait pas de refuser.

Une mission plutôt simple, un aristocrate avait trompé un noble sur les revenus de son théâtre, et c'était amassé un petit bénéfice chaque mois, ce n'était pas le genre de la maison de laisser passer ça tout de même. Elle les suivait tant bien que mal, pendant le chemin prévue, elle ne devait pas prendre pas au meurtre, juste regardé les faits pour comprendre les rebondissements qu'une mission comme celle là pouvait engendrer. Mais quand vint le faubourg où il avait prévu d'achever l'homme, alors qu'il disparaissait dans la brume opaque de Londres. Pris au dépourvut les hommes n'avaient pas eu le temps de prévenir Eusébie loin derrière, mais quand ils la retrouvèrent, une dague dans leur cible avait été plantée en plein coeur, pendant qu'elle était tâchée de sang. Personne n'a jamais su ce qu'il avait pu se passer cette nuit là, mais une chose était sûre, son premier meurtre c'était fait ainsi.

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