Little angel, I'll Stand By You ○ Anne Stafford

Little angel, I'll Stand By You

Won't let nobody hurt you

28 Décembre 1553

Trois jours étaient passés depuis la fameuse journée de Noël que le Duc avait passé à l’abbaye puis au palais de Whitehall. Trois jours durant lesquels, Thomas avait préparé son départ de Londres avec une grande impatience. En effet, ce dernier s'était dit ne pas rester trop longtemps, à la capitale, après la réception, car il se sentait bien trop opprimé dans cette dernière, forcé à jongler avec des faux semblants et paraitre enthousiaste face aux désires de la Reine concernant le retour des doctrines catholiques, alors qu'il était bien évidemment tout le contraire d'enthousiaste face à cela. Pour tout dire, il craignait énormément leur retour, car cela signifiait de lourds changements pour le royaume, mais plus encore pour les protestants, et donc pour lui, même s'il ne montrait pas appartenir à cette religion. Mais les nouvelles d'un vent de révoltes qui se propageaient à Londres parvenaient à réchauffer son coeur meurtri. Après tout, si ces révoltés parvenaient à mettre leur projet à terme, Mary Tudor ne serait plus sur le trône, et ce serait Elizabeth Tudor qui s'installerait dessus. Ce qui, parviendrait à stopper nette les idées de Mary Tudor sur le retour des doctrines et donc, parviendrait à stopper la crainte qui s'était installé dans chaque fibre du Duc.

C'est l'esprit brumeux, complètement éloigné de la réalité, que Thomas monta sur le dos de son étalon. Il comptait se rendre à l'extérieur de Londres pour respirer de l'air frais, soit de l'air non imprégné de mensonges, et visualiser au mieux son voyage vers le Hertfordshire, vers sa demeure et donc, vers une certaine paix intérieure. Sans vraiment faire attention aux passants, il descendit les rues de Londres vers les lourdes portes de la capitale, pensant que les passants feraient assez attention pour deux. Après tout, qui ne remarque pas le bruit produit par les sabots d'un cheval ? Personne. Tout du moins c'est ce qu'il avait pensé jusqu'à ce qu'une petite tête blonde passe très près de lui, trop près de lui, et manqua de se faire renverser par le Duc. Remarquant la jeune femme qui vacillait par sa faute, Thomas stoppa nette son avancé et bondit de son cheval pour retomber sur ses pieds sur le sol enneigé des rues de Londres. Quelle ne fut pas sa surprise que de se retrouver face à la personne qui le connaissait le mieux, celle qui avait inspiré maint de ses écrits. Sa petite fée...Anne...

Elle se trouvait là, tentant pleinement de reprendre son équilibre, comme une petite fée quelque peu blessée et abasourdie, lorsque Thomas sans la moindre gêne lui pris le bras pour l’aider en arborant un ravissant sourire. Car oui, il était vraiment heureux de la revoir, étant donné que cela faisait pas mal de temps qu’il n’en avait pas eu l’occasion et qu’en ces jours de fête, il avait un petit présent pour elle. Et puis…retrouver un ange parmi l’enfer qu’était sa vie se trouvait être là une pure merveille. « Oh ! Anne ! Allez-vous bien ? J’espère ne pas vous avoir trop effrayé en m’approchant aussi près de vous ! » L’effrayer était bien la dernière des choses qu’il désirait en cette journée.

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The Sun is so shinning when you’re

close to me.

28 Décembre 1553

Voilà quatre jours qu’Anne semblait vivre comme dans un rêve éveillé. Parfois, n’osant croire à la félicité qui venait la toucher de ses rayons ardents, elle se pinçait pour être sûre de ne pas dormir. Cependant, elle devait tout de même réaliser que ce qui se déroulait dans sa vie n’était pas du ressort d’un petit lutin enchanteur. Lorenzo lui avait réellement demandé sa main lors du réveillon de Noël et ils seraient bientôt liés pour l’éternité. Elle avait trouvé le prince charmant, le chevalier servant, le sauveur dont elle rêvait depuis des années. Le monde n’aurait pu être plus beau à ses yeux. En de posséder un amour réciproque, elle allait devenir sa femme pour le meilleur et pour le pire. Elle serait sienne devant les yeux de Dieu et du monde entier. Ce mariage d’amour lui faisait songer à cet amour qu’avaient toujours prôné ses parents. Mary Boleyn et William Stafford s’étaient liés par amour, faisant même fi de la colère de la reine Anne Boleyn et des murmures de la cour. C’était une idée qui l’avait toujours exaltée : l’amour toujours plus fort que tout. Et Lorenzo faisait très certainement de gros sacrifices en choisissant de s’unir à Anne. Cette dernière n’était aucunement de noble origine, elle n’avait aucun titre, ses parents étaient des bannis de la cour, sa mère était morte, son père s’était exilé, elle était contrainte de vivre avec sa demi-sœur et elle était démunie de dot. Alors pour un Comte, fils de cardinal, l’affaire avait sans nul doute été périlleuse. Mais visiblement, il avait dû trouver les mots et les arguments pour convaincre sa famille, si loin en Italie.
Depuis, elle ne rêvait plus que de ce jour où elle pourrait vivre à ses côtés, qu’ils pourraient fonder une famille ensembles. Mais pour l’instant, elle souhaitait rester discrète même si elle ne rêvait que de laisser exploser sa joie. Bientôt, elle irait rejoindre sa cousine Elizabeth à Hartfiel et elle comptait bien lui apprendre la nouvelle de vive voix. Et comme lui avait promis la princesse, elle la conseillerait sur son futur mariage. Puis elle comptait aussi en parler à ses amis les plus proches. Elle ne songeait qu’à les voir pour leur en parler.
Même après le départ de son père et les événements douloureux qui se succédaient depuis l’avènement au trône de Mary Tudor, son monde s’était éclairé et il n’aurait jamais pu lui semblait plus beau qu’à cet instant.
Elle évoluait donc dans les rues de Londres, le cœur léger et le pas presque dansant. Elle ne pouvait empêcher un sourire joyeux d’être peint sur son visage rougis par le froid de l’hiver. Elle était partie faire des courses pour Catherine et toute la petite tribu qui l’entourait. Anne se disait même qu’en devenant Duchesse, elle pourrait venir en aide à sa famille qui se trouvait cruellement dans le besoin. Sa pauvre sœur n’avait plus vu son mari depuis des mois et elle devait faire face à une dure vie à Londres avec ses dix enfants. Bien entendu, la jeune fille n’était nullement au courant de l’épée de Damoclès qui pendait au-dessus de sa tête vis-à-vis du pouvoir mis en place par Mary Tudor. Elle voyait seulement que l’argent manquait et qu’il fallait nourrir beaucoup de bouches et les tenir au chaud durant l’hiver. Anne ne savait réellement que faire pour les tirer de cette situation et elle s’en remettait aux anges qu’elle priait avec ferveurs chaque jour.
Et justement, elle observait le ciel, cherchant une petite tête d’angelot au travers des nuages cotonneux. Si bien qu’elle ne vit pas le cheval qui passait à côté d’elle et elle faillit bien être renversée. La blonde étouffa un cri de surprise et fit un pas en arrière. Malheureusement, son mouvement de recul lui fit perdre l’équilibre et elle commença à perdre pied. Mais ce fut sans compter sur le cavalier qui bondit promptement de son cheval et retint Anne par le bras pour l’empêcher de tomber.

« Je vous remercie. Comme une idiote je ne regardais pas où j’allais. » sourit la blonde qui s’amusait d’une telle situation. « Heureusement que vous avez été vif. »

« Oh ! Anne ! Allez-vous bien ? J’espère ne pas vous avoir trop effrayé en m’approchant aussi près de vous ! »

Ce ne fut qu’à ce moment qu’elle releva son regard du pavé enneigé et qu’elle aperçut ce visage qu’elle connaissait si bien. Aussitôt, son regard s’illumina et un sourire éclatant naquit sur ses lèvres.

« Thomas ! »

Il n’en fallut pas plus pour que la jeune fille se jette à son cou, défiant toute décence et notamment l’étiquette. Mais tout cela ne comptait pas pour elle, hormis la joie de revoir cet homme qui représentait tant pour elle.

« Comme je suis heureuse de vous revoir, vous m’avez tant manqué pendant les fêtes ! » fit-elle avant de se défaire de son étreinte pour le regarder. « Noël à la cour a-t-il été à votre goût ? Oh racontez-moi tout Thomas ! » le somma-t-elle presque avec tendresse mais toujours avec cette engouement enfantin qui la caractérisait.

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28 Décembre 1553

Tout s'était passé si vite. Ô combien vite pour Thomas qui n'avait pas pu voir venir l'événement dû à son manque de concentration colossale. La ravissante tête blonde était passée bien trop près de son cheval pour que le Duc eus le temps de l'écarter assez pour éviter tous dangers, tous heurtements. Remarquant son erreur, d'avoir été bien trop pris dans le courant de ses pensées, plutôt rapidement il parvint à retenir la jeune femme par le bras avant que cette dernière ne tombe à cause de ses vacillations. En effet, en découvrant que l'équilibre de la jeune femme avait été fragilisée par sa faute, il avait sauté de son cheval presque aussitôt. Toutes personnes ayant vu la scène auraient pu être surprises par le manque d'étiquette du Lord lorsque ce dernier avait attrapé le bras de la ravissante tête blonde pour maintenir son équilibre. Après tout, agir ainsi en public, n'est en rien un acte acceptable pour une personne de haute naissance comme l'était Thomas, mais ce dernier n'en avait qu'à faire. Il n'aurait jamais laissé tomber la jeune femme par sa faute, même s'il suivait en très grande majorité l'étiquette de la société, et encore moins en sachant qu'il ne s'agissait autre qu'Anne Stafford. Sa petite fée qui avait, et ce qu'importe les saisons, des ailes d'une incroyable beauté. De pars son aura délicat, elle parvenait à adoucir Thomas et à le faire se sentir bien. Divinement bien. Comme si cette dernière était dotée du merveilleux pouvoir que de contrôler ses émotions : faisant disparaître ses sentiments les plus sombres et faisant remonter à la surface de son coeur ceux qui se trouvaient être les plus lumineux. Oui...C'était pour Thomas une petite fée qu'il ne cesserait jamais d'apprécier, car bien trop importante dans sa vie pour qu'il ne puisse s'éloigner d'elle ne serait-ce que l'espace d'un instant. Certes il est souvent éloigné de sa chère fée à cause de ses obligations, mais il n'en est éloigné que physiquement, car moralement, elle se trouve toujours à ses côtés.

L'équilibre de la jolie Anne étant retrouvé, Thomas la lâcha doucement, comme s'il craignait que s'il retirait trop rapidement sa main du bras de cette dernière, elle ne vienne à tomber pareil à une poupée de chiffon. Mais ce ne fut en rien le cas. Anne avait désormais les pieds bien encrés dans le sol glacé des rues de Londres et semblait comme déterminer à ne pas glisser. Sachant qu'elle n'allait plus se précipiter vers le sol, il entrouvrit ses lèvres et lui demanda si elle allait bien, mais plus encore, s'il ne l'avait pas effrayé en agissant comme il l'avait fait. Pour simple réponse, la jeune femme détourna son regard du pavé pour le plonger dans le sien. Lorsqu'il pu enfin la regarder dans les yeux, qu'elle ne fut pas son plaisir que de voir que ce dernier s'était illuminé en le reconnaissant. Le sourire qui apparut sur ses lèvres suffit à retirer toutes marques de culpabilités du cœur de Thomas et de le réchauffer tendrement. « Thomas ! » A ce mot, Anne se jeta au cou du Lord qui avec bonheur passa ses bras autour de sa taille, l'enlaçant délicatement. Ah ! Comme cela lui avait manqué de pouvoir ainsi la prendre dans ses bras. Il avait le sentiment que cela faisait des années qu'il ne l'avait pas vu et pourtant... cela ne devait en rien être le cas. Certainement un mois, voir deux, mais cela ne devait être plus. Il faut croire que les impressions étaient bien souvent loin de la réalité. Encore moins lorsqu'il s'agissait d'une impression de manque que celle qu'avait ressentit d'un seul coup Thomas. Mais désormais, tout allait bien. Il était là. Sa petite fée était là. Tout était parfait.

Après quelques instants, qui le revigorèrent comme jamais, Thomas desserra l'emprise de ses bras sur la taille d'Anne en répondant à ses propos. « Vous m'avez manqué aussi. » Pour finalement la laisser se défaire complètement de son étreinte, ramenant ses propos bras le long de son corps. La phrase qui suivi ne l'étonna pas vraiment de la part d'Anne, et non désireux de la décevoir quant à la façon dont il avait perçu Noël cette année, il répondit. « Disons que Noël à la cour a été...intéressant, mais j'aurais mille fois préférés le passer à vos côtés. Le passer aux côtés des personnes qui comptent vraiment. » Un sourire étira alors ses lèvres. Sourire qui d'apparence était heureux, mais qui au fond était plutôt mélancolique, car parmi ces personnes il y avait Anne, mais aussi...Edmond. Pour Thomas, plus aucun Noël ne pourrait être aussi joyeux qu'avant cette sombre période, qu'avant la mort de son frère. Non désireux de sombrer à nouveau dans un état loin d'être joyeux, il demanda. « Que souhaitez-vous savoir de ce Noël ? Et le vôtre, comment était-il ? J'espère que vous vous êtes amusé bien plus que moi. » Il lui proposa alors son bras, car ils ne pouvaient pas vraiment rester au beau milieu du chemin, même s'il n'y avait pas particulièrement de passages en cette froide journée d'hiver.

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28 Décembre 1553

C’était une fois de plus à cause d’une rêverie de la jolie blonde qu’un accident avait bien failli se produire dans les rues de Londres en ce 28 Décembre de l’an 1553. Fort heureusement, le cavalier fut suffisamment adroit pour éviter la jeune femme. Elle n’eut à souffrir qu’une brève perte d’équilibre qui aussitôt rattrapée par son sauveur du jour. Certes, elle n’aurait eu à endurer qu’une chute dans la neige, mais avoir ses vêtements trempés dans une eau glacée n’était pas une chose souhaitable durant un hiver aussi vigoureux que celui qui s’installait en Angleterre. Ce reflexe était donc un geste qu’elle devait féliciter et l’associer presque à la bonne félicitée.
Mais lorsqu’elle releva le regard, quel n’avait pas été son bonheur de retrouver le visage adoré de son ami Thomas. Comme elle aimait cet homme ! Il était de ces rares gens qu’elle jugeait d’une pureté exceptionnelle et d’une honnêteté sans faille. Son amitié pour lui était proche du dévouement car elle ne voyait que du bon en lui alors qu’il ne semblait guère avoir une bonne opinion de lui-même. Elle se faisait donc à chaque fois un devoir de le glorifier à ses propres yeux car il était pour elle un être merveilleux et unique. Il était son ami proche, son confident et l’amitié qu’il lui portait était une chose qu’elle considérait comme la chose la plus précieuse au monde. Parfois, elle se plaisait à imaginer que les sentiments qui liaient deux personnes étaient comme une petite étoile qu’elle plaçait alors dans un magnifique écrin afin de le protéger éternellement de tous vices. Elle ne souhaitait point que les sentiments se gâtent et certainement pas ceux qu’elle ressentait à l’égard de Thomas.
Il lui était agréable de voir le visage de lord se parer d’un tendre sourire et d’une expression de joie sincère lorsque son chemin venait à croiser celui d’Anne. Elle aimait à dispenser la bonne humeur dans le cœur des gens et il lui était désagréable de penser que le cœur de son ami pouvait connaître de tristes heures. Mais dès lors, elle se contentait seulement de profiter du bonheur qui montait au creux de sa poitrine de le retrouver après ces longues semaines d’absence. Il lui avait manqué.
Son cœur explosa de joie quand il lui rendit son étreinte. Anne avait tendance à songer aux conséquences de ces actes qu’après les avoir commis. Elle ne souhaitait aucunement mettre l’aristocrate en mauvaise posture parce qu’elle avait manifesté son affection avec trop d’emportement en public. Le jeune homme avait une réputation à tenir et elle ne voulait en rien l’entacher, d’autant qu’elle risquait aussi de compromettre celle de Lorenzo par la suite. Lorsque leurs fiançailles deviendraient officielles, il serait difficile d’empêcher le reste du peuple de jaser.
Un sourire ourla les lèvres de la blonde lorsque Thomas avoue qu’elle lui avait aussi manqué. Chaque marque d’affection de sa part était une grande fierté pour elle et quelques fois, elle songeait qu’elle ne la méritait pas. Les prochaines paroles du lord attendrir considérablement Anne qui posa sa main sur le bras de son ami avec affection.

« J’aurai tant aimé le passer à vos côtés moi aussi. Noël au Majestic Rose a été un réel enchantement et il aurait été merveilleux de vous avoir avec nous ! Messire Carafa était là aussi, il est vraiment dommage que vous n’ayez pu l’accompagner ! » se désola la blonde qui aurait sincèrement souhaité passer ce moment magique avec son tendre ami.

Mais elle se consolait en se disant qu’après son mariage avec Lorenzo, elle pourrait passer le prochain Noël à la cour avec Thomas, et même la charmante Mary Grey, et sa sœur Katherine. Tant de changements allaient se produire au cours de la prochaine année !

« Que souhaitez-vous savoir de ce Noël ? Et le vôtre, comment était-il ? J'espère que vous vous êtes amusé bien plus que moi. »

Sa remarque lui fit froncer les sourcils tandis qu’elle s’accrochait au bras de Thomas lui offrait.

« Ne vous êtes-vous point amusé ? » s’enquit Anne, alors qu’elle entendit des échos favorables de ce Noël à la cour auprès de Mary. Puis elle se souvint d’un détail. « Oh… songez-vous à ce chien qui a été retrouvé dans les appartements de la reine Mary Tudor ? » avança-t-elle, d’une voix basse. « Mary Grey m’en a parlé lorsque nous nous sommes vues il y a peu. Quel effroyable évènement ! »

Tandis qu’elle disait ses mots, elle se resserra un peu plus contre le bras de son ami, sentant une peur monter en elle. Mais c’était une peur dont elle ne comprenait pas le sens car elle ne savait rien de ce qui se jouait en Angleterre entre protestants et catholiques, mais elle avait toujours ce mauvais pressentiment qui la suivait partout. Elle se reprit néanmoins, songeant à la question que lui avait posée Thomas.

« Mon Noël a été exquis, rassurez-vous sur ce fait. Il était bien modeste en ces temps difficiles, mais la magie résidait tout de même et puis… j’ai une grande nouvelle à vous annoncer Thomas. » en disant ces derniers mots, Anne avait relevé le visage vers son ami, ses prunelles illuminées et brillantes d’impatience. « Je suis persuadée que vous ne vous attendrez pas à ce que je vais vous apprendre. Etes-vous prompt à m’entendre ? »

//J'suis tellement en retard. J'ai honte !! Je suis désolée >.<\\

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28 Décembre 1553

Thomas avait le sentiment d'avoir à ses côtés le Soleil en personne, car la pureté, la lumière, et la joie de vivre qui s'échappait du corps de sa petite fée, de son ange tombé du ciel, de sa divine nymphe, ne parvenait qu'à éclaircir son coeur, voir son âme tout entière, ô combien tourmenté. Dès qu'elle se trouvait près de lui, toutes ses sombres pensées, toutes ses douleurs, toutes ses rancoeurs étaient comme chassées, pour ne laisser en lui qu'un sentiment de bien être profond. Il avait oublié tous ses problèmes pour ne plus penser qu'au moment présent, ce qui ne lui était pas arrivé depuis la dernière fois où il l'avait vu, car son esprit se trouvait être toujours accaparé ailleurs : que ce soit dans le passé pour penser aux bons moments vécus aux côtés de son frère avant son exécution, que dans un futur, plus ou moins proche, où Mary Tudor serait mise à bas de son trône et où Elizabeth Tudor prendrait le pouvoir et ce, pour le plus grand bonheur des protestants. Se trouver enfin dans le présent, donna une bouffé d'air frais dans toutes les fibres du corps de Thomas, il avait le sentiment de respirer à nouveau, comme si avant ce jour il n'avait vécu qu'en apnée.

« J'aurai tant aimé le passer à vos côtés moi aussi. Noël au Majestic Rose a été un réel enchantement et il aurait été merveilleux de vous avoir avec nous ! Messire Carafa était là aussi, il est vraiment dommage que vous n'ayez pu l'accompagner ! » Les paroles d'Anne ramenèrent soudainement Thomas à la réalité en le faisant grandement sourire. Il avait été parfaitement sincère en lui disant qu'il aurait préféré passer Noël avec elle. Après tout, à quoi cela sert-il de faire des fêtes si on ne peut pas être avec les personnes qu'on aime ? Avec les personnes qui comptent vraiment ? En tout cas, c'était ainsi que pensait Thomas, même s'il avait dû passer Noël à la cour pour se faire bien voir de la Reine et ainsi éviter d'être soupçonné. « Il est vrai que cela aurait été merveilleux que j'accompagne Messire Carafa au Majestic Rose, et ainsi vous y retrouver, mais en tant que Duc, je me devais de me tenir aux côtés de la Reine. » S'il n'avait pas été à la cour, et s'il avait passé son Noël avec les gens du peuple, Mary Tudor l'aurait certainement très mal pris, car l'absence d'un Duc est là une chose que l'on remarque aisément, ce qui aurait joué en la défaveur de Thomas.

En lui proposant son bras, il lui demanda comme s'était passé le Noël au Majestic Rose, et si elle s'était plus amusée que lui. Il faut bien avouer qu'au niveau de l'amusement lors de cette soirée, Thomas s'était trouver au point mort, car certes le début passé aux côtés de Mary Grey avait été fort sympathique, mais là fin avec les menaces sous-entendues de la Reine à l'encontre de sa jeune protégée, ne lui avait en aucun cas plus, ayant eu l'impression que la tempête tomberait bientôt. Et qu'elle ravagerait les rangs protestants. Lorsqu'Anne se souvint d'un détail qui avait frappé tout le monde lors de cette soirée, et qu'elle l'exprima à haute voix, Thomas hocha gravement la tête. « En effet...je songe à ce chien mort, qui ne présage rien de bon pour les temps à venir... » Il présageait nul autre qu'une guerre sans merci entre catholique et protestant. Guerre que Thomas allait bientôt jouer masqué aux côtés des protestants.

Non désireux d'assombrir leur retrouvailles, Thomas se mit à chercher un moyen de tourner leur conversation sur une pente plus douce, plus joyeuse, plus lumineuse, mais ce fut sa petite fée qui trouva une façon de ramener la joie dans leurs deux coeurs. « Mon Noël a été exquis, rassurez-vous sur ce fait. Il était bien modeste en ces temps difficiles, mais la magie résidait tout de même et puis... j'ai une grande nouvelle à vous annoncer Thomas. Je suis persuadée que vous ne vous attendrez pas à ce que je vais vous apprendre. Etes-vous prompt à m'entendre ? » Face à ces mots, la curiosité de Thomas fut piqué à vif, se demandant bien quelle nouvelle elle allait lui annoncer. Il dit alors d'un ton des plus enjoués. « Vous savez que je suis toujours tout ouïe pour vous écouter, Anne. Qu'elle est donc cette grande nouvelle que vous désirez tant m'annoncer ? » Un tendre sourire flottait sur ses lèvres : désormais il était rassuré, car si elle avait une si grande nouvelle à lui dévoiler, cela ne pouvait qu'affirmer qu'elle passait de bons moments même en ces temps troublés. Et c'était là, ce qui importait énormément à Thomas, que sa petite fée soit heureuse.

//Ne t'inquiètes pas pour le retard ♥\\

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28 Décembre 1553

Depuis le départ de Lorenzo pour l’Italie, Anne avait la sensation d’avoir perdu une part d’elle-même, que dans ses bagages, il avait emporté avec lui le cœur de la jeune fille. C’était une sensation qu’elle n’appréciait guère, cette impression constante de manque que lui infligeait l’éloignement de son tendre fiancé auprès duquel elle se sentait constamment en sécurité. Avec lui, elle n’avait jamais craint pas sa vie, toutefois, Thomas pouvait aussi se targuer de susciter l’apaisement et le calme dans l’âme d’Anne. La jolie anglaise avait beau être naïve, elle n’aurait pas accordé une confiance aveugle à un homme comme elle aurait pu se le laisser faire auprès de Thomas et Lorenzo. Elles les savaient francs, sincères et droits, des qualités qui semblaient manquer dans cette Angleterre en perpétuel changement.

« Il est vrai que cela aurait été merveilleux que j'accompagne Messire Carafa au Majestic Rose, et ainsi vous y retrouver, mais en tant que Duc, je me devais de me tenir aux côtés de la Reine. »

Pour avoir souvent entendu les confessions du Duc, l’anglaise avait parfaitement connaissance de ce masque que le pauvre jeune homme devait porter lorsqu’il se trouvait à la cour ou dans une société qui épiait le moindre de ses gestes pour connaître son bord religion. Elle ne connaissait pas grand-chose à la politique, mais elle parvenait à comprendre que se défiler à une invitation de la reine pourrait être très mal venue. Anne ne l’avait rencontrée qu’en de très rares occasions et toujours de très loin. C’était une femme qui l’impressionnait pas sa prestance mais qui suscitait aussi sa peur par les récits que sa cousine Elizabeth avait pu faire d’elle.

« Je vous comprends parfaitement Thomas. Vous avez bien fait, il serait malvenu que vous décliniez la généreuse invitation de la reine. »

La blonde ne pouvait s’empêcher de songer que pour les années à venir, elle aurait la grande joie de pouvoir fêter cet heureux événement qu’était Noël auprès de Thomas à la cour. Son mariage avec Lorenzo allait la propulser dans un monde inconnu mais elle se rassurait en se disant qu’elle serait auprès d’amis chers. Et puis sans doute pourrait-elle être auprès de sa tendre Lizzie. Elle ne rêvait plus que de ce jour où elle pourrait être la digne demoiselle d’honneur de la princesse d’Angleterre. Cet espoir ne l’avait toujours pas quitté, bien que sa cousine se trouvât à Hartfield pour l’heure. Très prochainement, elle comptait bien aller lui rendre visite car elle la savait malade et qu’elle se refusait à être loin d’elle plus longtemps.
Ainsi, accrochée à son bras, se mirent-ils à parler des festivités de Noël. Anne avait tant de bonheur à partager ses instants de joie avec lui, souhaitant qu’un beau jour, il en soit le spectateur mais aussi l’acteur. Elle ne pouvait envisager sa vie sans lui et sa douceur, sa tendre inquiétude dont il la couvait souvent.
Toutefois, la discussion s’assombrit quelque peu avec l’évocation de cet événement terrible qui était survenu lors de réveillon à la cour. Mary lui avait décrit la scène avec force gesticulation et la blonde en avait été profondément choquée. Thomas paraissait connaître un sentiment beaucoup plus grave.

« En effet...je songe à ce chien mort, qui ne présage rien de bon pour les temps à venir... »

La blonde fronça les sourcils, les paroles de son ami l’ayant jetée dans le trouble.

« Qu’entendez-vous par là ? Pensez-vous à de prochains malheurs ? » s’enquit Anne en dévisageant Thomas du regard.

Mais le temps n’était pas qu’aux mauvaises nouvelles et aux récits qui faisaient frissonner ceux qui l’entendaient. Anne n’avait pas vu son amie depuis de longues semaines et elle profitait de ce moment de retrouvailles pour lui annoncer une nouvelle qu’elle ne souhaitait pas qu’il apprenne par un autre. Elle avait songé à lui envoyer une lettre afin qu’ils se voient mais le destin avait décidé avant elle. Son visage s’éclaira quand elle vit qu’elle avait piqué sa curiosité. Elle s’amusait déjà de la tête qu’il allait faire en apprenant pareilles fiançailles. Comme elle trépignait d’impatience ! S’arrêtant à coup, elle se tourna face à lui et prit ses deux mains dans les siennes afin de conférer toute l’importance qu’elle souhaitait offrir à ces mots qu’elle comptait prononcer. Finalement, les paroles s’échappèrent de ses lèvres étirées par un sourire qu’elle ne parvenait à contenir.

« Messire Carafa m’a demandée en mariage le soir de Noël ! Il veut faire de moi son épouse ! Vous rendez-vous compte ? Nous sommes fiancés ! » annonça-t-elle finalement en accentuant la pression sur les mains de son ami. « J’ai enfin trouvé ce prince dont je vous ai tant parlé Thomas. Je suis si heureuse ! »

Oui, ce prince qui habitait ses rêves de nacre, elle l’avait enfin trouvé. Il était arrivé avec son fidèle destrier, sa bravoure et son épée, il avait galopé jusqu’à elle et aujourd’hui, il avait ravi son cœur et son âme.

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28 Décembre 1553

Lentement, ses pas foulaient le sol quelque peu enneigé dans la rue de Londres dans laquelle il se trouvait, car maintenant qu'il avait Anne à ses côtés, il n'avait pas la moindre raison de se dépêcher. Au contraire, il préférait même parvenir à stopper le temps pour que cet instant dure infiniment. Après tout, les bons moments que l'on passe auprès des personnes qui comptent vraiment sont celle que l'on ne voudrait jamais vouloir s'arrêter. Et dans l'esprit de Thomas, c'était totalement cela. Il savait qu'il pourrait rester des jours et des jours aux côtés de sa petite fée sans se lasser, car elle était pour tout dire, la seule personne de tout Londres qui parvenait à ravir son humeur en ces temps troublés. « Je vous comprends parfaitement Thomas. Vous avez bien fait, il serait malvenu que vous décliniez la généreuse invitation de la reine. » Face à ces mots, Thomas aurait ardemment désiré s'arrêter, et rire d'une profonde dérision, non pas pour se moquer d'Anne, car c'est là une chose qu'il ne ferait jamais, ô grand jamais, mais plutôt parce qu'il n'imaginait pas le moins du monde que les invitations de la Reine soient de nature généreuse. Imaginant parfaitement dans son esprit que si une personne venait à refuser l'une de ces dites invitations, elle aurait droit à un allé simple vers la prison. Donc généreuse, cela n'aurait certainement pas été le terme que Thomas aurait utilisé pour qualifier cette invitation, car pour lui, cette générosité était à double tranchant et il ne désirait en aucune façon que cette dernière vienne à le toucher de ses lames glacées. Pour toutes réponses, le Duc tourna son visage vers sa petite fée, lui adressa un sourire plus ou moins heureux et enchaîna finalement vers des propos qu'il avait espérés plus réjouissants : lui demandant si elle s'était amusée lors de la soirée au Majestic Rose. Ce qui malheureusement, avait tourné vers le chien mort qui avait été retrouvé dans les appartements de la Reine et qui pour Thomas ne présageait rien de bon pour les protestants. « Qu'entendez-vous par là ? Pensez-vous à de prochains malheurs ? » Face à ces questions, Thomas vint à vouloir revenir quelques instants en arrière et ainsi ne pas parler de ses doutes, mais il ne le pouvait pas. Au lieu de répondre clairement aux questions, non désireux de mettre sur le tapis tout ce qu'il pensait pour les temps à venir qui allaient être bien sombre et certainement emplit de massacre, Thomas soutient juste son regard d'une manière très appuyée qui sous-entendait que oui, il pensait à de prochains malheurs.

Fort heureusement pour lui, Anne n'insista pas pour connaître le fond de sa pensée et choisi de mener leur discussion sur une pente bien moins glissante. En même temps son regard avait été bien assez transparent et facile à lire, pour que sa petite fée puisse comprendre tout ce qu'il pensait de cette histoire et qu'elle découvre toutes ses sombres pensées. Cette pente qu'elle avait choisi d'arpenter, n'était autre qu'un sujet qui avait ouvert, à son summum, la curiosité de Thomas. Et autant dire qu'il pouvait en avoir de la curiosité ! Aussi oublia-t-il d'un coup ses doutes, ses peurs, sa rancoeur, pour ne plus se concentrer que sur la voix de sa petite fée et sur les idées qui venaient à fuser dans son esprit. Lorsqu'elle s'arrêta d'un coup net, Thomas fut pendant un bref instant déboussolé, ne s'étant pas attendu à la voir soudainement face à lui. Il crut d'ailleurs qu'il allait lui rentrer dedans par mégarde, mais fort heureusement, il s'arrêta juste à temps. « Messire Carafa m'a demandée en mariage le soir de Noël ! Il veut faire de moi son épouse ! Vous rendez-vous compte ? Nous sommes fiancés ! J'ai enfin trouvé ce prince dont je vous ai tant parlé Thomas. Je suis si heureuse ! » De toutes les annonces qu'elle aurait pu faire, Thomas ne s'était pas attendu à celle-là. Sous l'effet de la surprise, ses yeux s'écarquillèrent et sa bouche s'entrouvrit légèrement pour former une sorte de o. Autant dire que pour une surprise, c'était une surprise ! Lorsqu'il se fut remis de ses émotions, un large sourire étira ses traits. L'un de ces sourires qu'il n'avait plus refait depuis l'été. L'un de ces sourires qui parvenait à exprimait toute la joie dont il était pourvu. Sans le moindre mot, et sans la moindre gêne, Thomas la pris, comme tantôt, dans ses bras. Et pareil à un grand frère, tourna avec elle pendant quelques instants. Si bien qu'elle finit par avoir ses pieds qui décollèrent du sol. Lorsqu'il cessa de tourner et la reposa au sol, il déposa sur ses joues un doux baiser. Puis exprima enfin sa pensée. « Oh ! Anne ! Je sais écrire maintes vers, mais là...Je n'arrive même pas à trouver les mots pour exprimer combien je trouve cela merveilleux ! Fabuleux ! Je suis tellement, tellement heureux pour vous ! Et si Messire Carafa est le prince charmant dont vous m'avez maintes et maintes fois parlé, je ne puis qu'être certain qu'il saura vous rendre heureuse. » En parlant ainsi, Thomas avait l'impression d'être comme un frère qui espérait fortement que sa soeur tombe entre de bonnes mains, qui sauraient la chérir. Mais d'une certaine manière, n'était-ce pas-là la manière dont il avait toujours agi envers elle ? Comme un grand frère protecteur ? « De plus, si vous vous mariez vous deviendrez Duchesse si je ne m'abuse, et auquel cas nous aurons d'autant plus de raison de passer du temps ensemble. » Plus heureux que cela, Thomas ne le pouvait pas et cela lui faisait un bien fou.

» [MISSION] Anna Danford & Anne Stafford ♣ "Les banalités font bien les choses."
» Mr catastrophe- Pv Anne Stafford
» I can't unlike you, sorry. • Anne Stafford
» Anne Stafford † Court Lady
» Fais attention à toi [Anne Stafford]