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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

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MessageSujet: ❧ Voila un discours qui sent fort l’amertume {PV Antanasya  ❧ Voila un discours qui sent fort l’amertume {PV Antanasya Icon_minitimeJeu 2 Mai - 12:11
Antanasya & Henriette

Voila un discours qui sent fort l’amertume


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Toute jeune fille bien éduquée se doit de comprendre qu'il faut parfois faire de nombreux sacrifices pour obtenir ce que l'on veut. On avait appris à Henriette que dans la majorité des cas, tout sacrifice se voit récompensé un jour ou l'autre. Parfois quand on s'y attend le moins. D'autres fois, aucun sacrifice n'est nécessaire et dans d'autres cas, rien de ce que l'on peut sacrifier n'est suffisant pour parvenir à ses fins. Ces adages font partie intégrante de la vie de la jeune fille qui, du haut de ses douze printemps, a déjà connu le sacrifice. Devoir abandonner sa religion, le protestantisme, au profit d'une autre la mit très mal à l'aise. Elle aimait la religion qui berçait alors son enfance. Mais le catholicisme reprit le pouvoir. Enfin c'est ce qu'on lui avait dit. Et si une Reine catholique est au pouvoir, alors l'Angleterre toute entière se doit d'être catholique aussi. Henriette avait entendu parler de certains protestants mystérieusement disparus. Elle ne souhaitait évidemment pas qu'une telle chose arrive à l'un des membres de sa famille. Le changement était alors inévitable. Et même si son coeur resterait peut-être toujours un peu protestant, la jeune fille devint catholique à son tour.

La Reine Mary venait à peine de s'asseoir sur le trône et ce jour-là, la pluie battait dehors. Le ciel était couvert d'épais nuages gris, annonçant l'arrivée imminente d'un orage. Henriette n'aimais pas les orages. Elle ne pouvait s'empêcher de sursauter à chaque coup de tonnerre et les éclairs illuminant le ciel la rendait nostalgique. La famille Cavendish séjournait à Londres pour quelques semaines, dans une petite maison des rues de la ville. Des rues qui débordaient d'agitation depuis des jours... Ce jour-là, seule dans sa chambre, Henriette regardait par la fenêtre. Les gens courraient se réfugier chez eux, d'autres rejoignaient leur auberge. Le sol devenait de plus ne plus boueux et la Tamise gonflait un peu plus à chaque minute. Un coup de tonnerre retentit alors, surprenant la jeune fille qui, machinalement, fit quelques pas vers l'arrière de la pièce. Seule, elle ne se sentait pas rassurée. C'est pourquoi elle quitta sa chambre à grands pas, traversa le couloir sans se préoccuper des dames de compagnie qui passaient là, et poussa finalement la porte qui menait à la seule personne capable de la réconforter. Anya.

De ses mains frêles et encore tremblantes, Henriette prit tout de même soin de refermer la porte derrière elle et se dirigea vers celle qu'elle considérait désormais comme sa mère. Elle s'empressa de la serrer dans ses bras. Une étreinte bienfaisante dont seule Antanasya avait le secret. Le regard perturbé de la jeune fille ne tromperait pas sa nouvelle maman. Il est vrai qu'elle se sentait beaucoup mieux en sa présence, surtout lors d'un orage tel que celui-ci. Mais depuis quelques temps déjà, Henriette se posait de nombreuses questions au sujet de la couronne d'Angleterre. Tout ces changements, la jeune fille ne les comprenait pas bien. Elle se demandait cependant pourquoi autant de tourments autour d'une seule personne causaient tant de problèmes. La blondinette voulait des réponses, et ce n'était certainement pas son père qui allait lui donner. La seule qui prendrait le temps de lui parler, c'était Anya.

    « Je n'aime pas l'orage Anya... », lui souffla Henriette en posant de nouveau ses yeux clairs sur le paysage sombre qu'elle percevait à travers une fenêtre. « J'aimerais rester avec toi, le temps que le ciel redevienne bleu... Je peux dis ? », ajouta la jeune fille d'un air triste.



Dernière édition par Henriette Cavendish le Ven 31 Mai - 8:57, édité 1 fois
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Antanasya L. Cavendish
Antanasya L. Cavendish
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MessageSujet: Re: ❧ Voila un discours qui sent fort l’amertume {PV Antanasya  ❧ Voila un discours qui sent fort l’amertume {PV Antanasya Icon_minitimeMar 7 Mai - 10:29


Un jour d'orage.

Demeure londonienne des Cavendish.
Août 1553
Un voile brumeux s’était abattu sur l’Angleterre en ce début août. Après la journée ensoleillée qui annonça l’arrivée de la reine Mary Tudor à Londres, le mauvais temps était arrivé sur les terres de la rose, donnant un aspect monotone à la vie sur le pays. Antanasya n’oublierait jamais la journée qui avait scellée son destin, après des heures de fastes et de bonne humeur, les heures sombres semblaient inévitables, la jeune femme, épouse et mère de quatre beaux enfants, ne voulait pas de cette vie. Elle voulait vivre pour ses idéaux, se battre et non pas rester inactive, elle était prête à tout pour sa religion, le protestantisme et aussi pour faire chuter Mary Tudor. Cependant, elle le savait, elle se devait de rester discrète, elle avait quelques contacts et partageait ses idéaux avec son frère ainé, qui était le seul à pouvoir la comprendre aujourd’hui. William était différent, pour sauver sa famille, il courbait l’échine, mais Antanasya ne le pouvait pas, même si elle souriait, au fond d’elle, elle conservait un masque d’amertume, refusant cette vie qui ne lui apporterait que du malheur. La jeune femme risquait gros, elle savait que comme beaucoup de traître, elle pouvait perdre sa tête, mais impulsive, elle ne pouvait pas s’empêcher de faire à l’encontre du bon ordre. Elle ne voulait pas de Mary Tudor, encore moins de ces espagnols au gouvernement et surtout pas des réformes qui se préparait au tréfonds de la grande salle du conseil. La duchesse de Devonshire avait compris depuis le triomphe de la reine que la faire sortir ne serait pas évident, que la jeune Jane Grey ne pourrait pas devenir reine à nouveau. Pourtant, elle gardait en tête qu’Elizabeth Tudor avait eu son petit lot de succès, si bien qu’il était évident pour elle, que cette princesse bâtarde était le nouvel espoir des protestants. Anya la connaissait peu, mais elle avait cette jeunesse et ce piquant que possédait Henry VIII, elle était intelligente et surtout un profond mystère résidait quant à son culte, si bien que la mère de famille ne pouvait qu’imaginer que cette jeune femme était protestante. Après tout, sa mère Anne Boleyn l’avait été, de plus, elle avait été éduqué par Katherine Parr, une protestant confirmée, qui avait écrit de très bons ouvrages, qui faisaient partis de la bibliothèque des Cavendish. A l’occasion, à son retour à Devonshire’s House, elle se ferait un plaisir de relire ces ouvrages de théologie.
A Londres, la famille Cavendish résidait dans un beau manoir, loin du faste de leur demeure dans le Devon, mais qui était coquet et se situé au cœur de Londres, proche du palais de Whitehall. L’emplacement était stratégique et bien pratique pour son époux qui se rendait souvent à la cour. Seule dans ses appartements, assise dans un délicat fauteuil, Antanasya regardait le monde et la pluie à travers la fenêtre. Les enfants étaient calmes et devaient probablement jouer dans leurs chambres. Seule, elle pensait à cette journée qui avait changé sa vie, à cette reine glorieuse qui avait montré à son peuple qu’elle n’était pas prête de partir de son trône. La jeune femme était en train de broder un nouveau mouchoir, pour sa fille Agnès qui avait dernièrement perdu le sien. Anya ne comptait plus le nombre de fois où elle avait raccommodé les robes de sa fille, elle ne disait pourtant rien, sa fille lui ressemblait tellement, elle ne pouvait pas lui en vouloir pour son comportement sauvage. L’orage se mit à gronder soudainement dans le ciel. Anya jeta un regard par la fenêtre, dehors, c’était un vrai déluge. Puis, elle entendit un petit bruit derrière la porte, des petits pas de souris, puis une poignée qui se tournait. La mère de famille posa sur un petit guéridon son ouvrage et accueillit son ainée Henriette dans ses bras. La petite détestée l’orage et il n’était pas rare qu’elle vient la retrouver quand celui-ci gronder sur le pays. Elle serra la fillette dans ses bras, même si elle n’était pas de son sang, Antanasya avait toujours considéré la fille de William comme la sienne, devenant son amie, sa sœur, sa confidente, sa seconde mère. Tristement, la blondinette lui demanda si elle pouvait rester à ses côtés, le temps que le ciel se calme.

« Bien sûr Henriette. » Disait-elle tout en posant un baiser sur son front juvénile. « L’orage devrait vite passer, ils ne durent pas à cette saison et il fera bientôt aussi beau qu’hier. » Continua la jeune femme tout en rassurant sa fille.
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MessageSujet: Re: ❧ Voila un discours qui sent fort l’amertume {PV Antanasya  ❧ Voila un discours qui sent fort l’amertume {PV Antanasya Icon_minitimeVen 31 Mai - 9:35
Antanasya & Henriette

Voila un discours qui sent fort l’amertume


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Un simple baiser sur son front devenu pâle, et toutes les peines d'Henriette s'évanouirent. Rien ne pouvait surpasser la tendresse d'une mère, surtout lorsqu'il s'agissait de rassurer la jeune fille. Anya était la seule à vraiment savoir comment réconforter la blondinette. Un baiser, une étreinte sincère, des mots doux qui apaisèrent la fillette et ce, malgré l'orage qui continuait de frapper le sol anglais dehors. Elle ne se sentait plus seule à présent. Les battements de son cœur ralentirent au fur et à mesure. La jeune fille esquissa alors un sourire en direction de sa mère. Comme un "merci" silencieux, un mot qu'elle n'aurait de cesse de prononcer depuis qu'Anya était entrée dans la vie de son père, et dans la sienne. Comme un cadeau tombé du ciel. Cette même tendresse que lui aurait procurée sa génitrice, Anya la lui offrait sans se préoccuper des liens du sang. Une mère exemplaire. Et Henriette avait développé une admiration à toute épreuve à son égard. Depuis tout ce temps passé ensemble, la fillette n'aspirait plus qu'à une seule chose, lui ressembler. Devenir comme elle, une lady respectée.

Henriette fit alors quelques pas, s'approchant de nouveau de la fenêtre qui, d'ordinaire, éclairait la chambre d'Anya. Aujourd'hui, elle ne faisait que transmettre l'obscurité qui régnait dehors. Dans les rues, les gens se bousculaient encore. Et la jeune fille ne comprenait pas vraiment pourquoi. Toute cette agitation dans la ville depuis plusieurs jours la rendait curieuse. Elle avait eu vent de ces troubles qui perturbaient l'Angleterre. Elle avait même du changer de religion pour protéger sa famille, et se protéger elle-même. Abandonnant le protestantisme au profit de l'Eglise catholique. Elle savait que ce choix avait été nécessaire, mais elle ne comprenait pas pourquoi. Elle avait même entendu son père parler de cette nouvelle Reine. Mary Tudor, c'était son nom. Mais elle avait vite comprit que l'arrivée de cette nouvelle souveraine sur le trône ne réjouissait pas ses parents. Encore une fois, elle ne savait rien des raisons qui les poussaient a ce désamour. Henriette avait aussi entendu parler d'une Elizabeth Tudor. La sœur de Mary. Et étrangement, Anya et son père semblaient plus enclins à voir cette dernière porter la couronne plutôt que son aînée. Les affaires politiques n'intéressaient pas du tout la blondinette, trop jeune pour comprendre quoi que ce soit dans ce domaine. Mais l'agitation qui régnait dehors, ces mouvements de foule dans les rues, Henriette voulait savoir à quoi ils étaient destinés. Ou à qui.

    « Que se passe-t-il dehors Anya ? », questionna la jeune fille en se retournant doucement vers sa mère. « Pourquoi tout le monde court dans tous les sens sous la pluie ? », continua-t-elle d'un air innocent. Et au fil des questions qu'elle posait, d'autres lui venaient en tête. Sa curiosité ne cessait d’accroître.

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Antanasya L. Cavendish
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MessageSujet: Re: ❧ Voila un discours qui sent fort l’amertume {PV Antanasya  ❧ Voila un discours qui sent fort l’amertume {PV Antanasya Icon_minitimeDim 9 Juin - 14:23


Un jour d'orage.

Demeure londonienne des Cavendish.
Août 1553
A l’âge de quinze ans, jamais Antanasya ne se serait doutée qu’elle deviendrait mère. Même si elle était plus sage et beaucoup plus réfléchie que par le passé, elle désirait vivre librement, sans mari et sans attache. Protéger les pauvres et les démunis voilà ce qu’elle voulait faire de sa vie. Cependant, quand on vivait dans une famille noble et qu’on était une femme, on ne pouvait jamais choisir son destin, les parents étaient toujours là pour nous conduire dans le droit chemin. Si sa mère n’avait pas été là, Anya le savait jamais elle n’aurait épousé William, puisque qu’elle ne l’aurait jamais rencontré. Elle ne regrettait pourtant pas, elle avait de beaux enfants, et une ravissante belle-fille qu’était Henriette. A son arrivée à Devonshire’s House, l’enfant avait été un véritable trésor, Anya qui était si anxieuse de sa nouvelle vie avait peur de ne pas réussir à ses obligations, mais pour l’enfant, elle avait trouvé force et courage pour affronter les épreuves. Henriette qui était autrefois si triste, avait retrouvé le sourire et la duchesse lui avait procuré tout l’amour d’une mère, dont elle avait besoin. Et Dieu sait que la petite en avait besoin, sa mère était morte en couche et William ne lui avait procuré aucune attention. D’ailleurs, elle avait peur de cela pour ses propres enfants, mais son mari, c’était montré tendre avec eux. C’était triste d’imaginer qu’à peine nait, Henriette avait connu un aussi triste destin, alors que ses frères et sœurs avaient eu tout l’amour de leurs deux parents, voilà pourquoi Antanasya prenait grand soin à combler la jeune fille.

Henriette était bien curieuse de savoir le pourquoi de l’agitation qui se trouvait dehors, en effet, depuis l’arrivée de Mary Tudor à Londres, les anglais étaient en ébullition, toutes les grandes familles comme les Cavendish étaient arrivées dans la capitale et avec eux leurs servants. Un nouveau monde se construisait dehors et Whitehall Palace en était le centre de gravité. Tout cela inquiétait Antanasya qui se demandait bien comment l’avenir allait se dérouler, elle le savait la famille avait des ennemis qui seraient prêt à tout pour les faire couler. William et elle, se devaient de protéger leurs enfants, mais Henriette tout comme Henry n’étaient plus de simples enfants, ils étaient assez grands pour connaître la vérité. A douze ans, selon certains critères, Henriette était presque une femme, mais ce n’était certainement pas le point de vu de la duchesse, la jeune fille était encore pour elle une fillette et pour le moment, elle fermait tout contrat de mariage qu’on pouvait leur proposer. Elle avait déjà dans l’idée de faire rencontrer à la petite blonde le fils de son amie Anne de Vere, et si tous les deux s’entendaient bien, peut-être qu’un jour un contrat pourra se faire.

« Ce n’est rien Henriette, nous avons une nouvelle reine et toute cette agitation c’est pour cela. La plupart de ces personnes se rendent au palais pour tenter de la rencontrer. » Disait-elle tout en se levant et en se plaçant à côté de la jeune fille.
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MessageSujet: Re: ❧ Voila un discours qui sent fort l’amertume {PV Antanasya  ❧ Voila un discours qui sent fort l’amertume {PV Antanasya Icon_minitimeVen 2 Aoû - 19:17
Antanasya & Henriette

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Comme le brouillard de cet après-midi d'orages se répandait sur Londres, le doute et l'incompréhension venaient habiter petit à petit le cœur et l'esprit de la jeune Henriette. Si la jeune fille s'était tenue à l'écart de l'agitation ambiante depuis quelques temps, aujourd'hui elle souhait plus que tout comprendre le pourquoi de tout cela. Elle se le devait. Elle n'était plus une enfant à présent. Bientôt, peut-être, elle devrait se positionner, apprendre à se forger sa propre opinion sur la politique de son pays. Bientôt, on ne lui permettrait plus de rester sans rien dire. Elle ne choisirait certainement pas les mots qu'elle devrait prononcer, son statut de jeune femme ne lui autoriserait pas, mais elle devrait parler. Alors autant en apprendre le plus possible, dès maintenant. Elle était avide de connaissances. Elle ne voulait surtout pas devenir comme l'une de ses femmes potiches et complètement incultes qui traînent les pieds derrière leurs maris, ne servant qu'à enfanter, sans demander rien de plus. Non. Elle ne deviendrait pas l'une d'elles. Elle voulait comprendre ce qu'on lui demanderait de faire. En avoir conscience. Devenir intelligente et cultivée. Alors elle se posait de nombreuses questions. Et celles auxquelles elle ne trouvait pas de réponses, elle les posaient à Anya.

Alors que sa maman venait se replacer aux côtés de la fillette, Henriette songeait à la première réponse que cette dernière lui avait donnée. Tout ces gens se rendaient au palais de Whitehall pour rencontrer la Reine. Notre nouvelle Reine. Alors, des dizaines de questions venaient se bousculer dans la tête de la blondinette. Et comme prise d'un élan de curiosité, elle ne put retenir ses paroles.


    « Ils veulent tous rencontrer la Reine ? Mais pourquoi Anya ? », questionna la jeune fille. « Que peuvent-ils bien lui demander ? »


La jeune fille fronçait alors les sourcils. Comme en pleine réflexion. Elle cherchait à comprendre pourquoi tout ces badauds courraient à en perdre haleine sous la pluie en direction du palais de la Reine, pourquoi autant de carrosses aux dorures fines se bousculaient sur les routes de Londres depuis des jours. Tout ces gens cherchaient-ils à obtenir les faveurs de la nouvelle souveraine ? Le monde de la cour royale ne serait alors que faux semblants et hypocrisie. Henriette ne voulait pas croire une chose pareille même si sa lucidité voudrait qu'elle l'accepte bel et bien. Le fait qu'elle même ai dû changer de religion lui mettait cependant la puce à l'oreille sur une chose. L'arrivée de cette nouvelle souveraine n'augurait peut être pas de bonnes choses pour elle et sa famille. Et cela l'inquiétait beaucoup. Elle était l'aînée, et même si ses relations avec ses frères et sœurs étaient parfois houleuses, elle les aimait tous et voulait les protéger, prenant son rôle de grande sœur très à cœur. Henriette tourna alors la tête vers sa mère, le regard vide.


    «Dis Anya, est-ce que notre nouvelle Reine est gentille ? », demanda-t-elle un peu moins innocemment. « Je veux dire, est-ce que nous devons la craindre ? Peut-elle nous faire du mal ? », continua la fillette, s'inquiétant de plus en plus au fil de ses propres mots.

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Antanasya L. Cavendish
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MessageSujet: Re: ❧ Voila un discours qui sent fort l’amertume {PV Antanasya  ❧ Voila un discours qui sent fort l’amertume {PV Antanasya Icon_minitimeJeu 8 Aoû - 23:30


Un jour d'orage.

Demeure londonienne des Cavendish.
Août 1553
Elle avait rencontré pour la première fois la jolie Henriette quand elle n’avait que quinze ans. Antanasya avait tout pour être une bonne grande sœur pour la petite, surtout qu’à cette époque, c’était Héléna qui devait épouser William et non elle. Dès leur première rencontre, un lien s’était tissé entre elle, les rapprochant à jamais. A l’époque, Anya était attristée par le destin de cette petite fille qui n’avait jamais connu sa mère et surtout qui était laissée entre les mains des gouvernantes et de sa grand-mère, ne recevait que peu d’affection. Ensemble, elles avaient beaucoup joué, de toute façon Antanasya ne s’intéressait pas aux conversations fiançailles et mariages de sa sœurs, sa mère et de la duchesse douairière, qu’elle trouvait bien trop ennuyeuses. En se rapprochant d’Henriette, elle avait découvert un peu de sa vie, mais aussi celle du duc, qui s’intéressait beaucoup à elle, bien plus que de sa fiancée d’ailleurs. Au début, la jeune femme qu’elle était, n’avait pas compris cet intérêt, elle pensait que c’était normal, que le duc voulait se montrer sympathique envers la sœur de sa fiancée, mais non au fil de son séjour, le duc devenait de plus en plus proche d’elle et aussi familier, puis vint le jour où il lui apprit les sentiments qu’il avait à son encontre. Les choses allèrent vite, il y eu le mariage, les premiers enfants, les disputes, les retrouvailles et la vie avait suivi son cours. En ce qui concernait Henriette, dès ses fiançailles, Antanasya avait fait en sorte que la fillette soit toujours à ses côtés. La petite fille avait été sa demoiselle d’honneur, puis plus tard, elle n’avait cessé de l’intégrer à cette nouvelle vie. La nouvelle duchesse de Devonshire aimait l’enfant comme une petite sœur, puis plus tard, comme une mère, quand elles purent accepter ce rôle toutes les deux. Si elles étaient très proches aujourd’hui, Anya regrettait toujours que cela ne soit pas toujours le cas avec William, elle savait que la petite blonde en voulait beaucoup à son père, pour son ignorance pendant ses premières années de vie et malgré le temps la rancune était toujours forte.
Henriette avait toujours été une petite fille très intelligente qui posait beaucoup de questions et s’interrogeait sur le monde qui l’entourait, cela n’étonna donc pas Antanasya d’entendre son ainée s’interroger sur la nouvelle reine d’Angleterre.

« Beaucoup vont la voir pour la saluer, mais aussi pour lui prêter allégeance et montrer qu’ils sont fidèles envers elle. Ton père lui aussi l’a fait. » Expliqua la jeune femme, avec une pointe d’amertume dans la voix.

Si elle avait pu, elle aurait empêché William de se rendre à Whitehall auprès de cette femme, cependant, s’il l’avait écouté, il serait mort à l’heure qu’il est. Mary Tudor demandait l’allégeance de tout le monde et elle l’obtenait, pourtant, le cœur d’Anya n’appartenait pas à cette reine et elle avait bien l’intention de la mettre hors du jeu, comme elle l’avait fait avec Jane Grey. Pour cela, elle serait capable de tout, de tricher, mentir ou voler, de faire courir les pires rumeurs, mais aussi de s’apporter les grâces de plus de monde. Aujourd’hui, le peuple voyait en la Tudor une sauveuse, mais bientôt, ils changeraient d’avis. Le cœur de cette femme était avant tout espagnol, elle ne causerait que du mal à l’Angleterre et Antanasya ferait tout pour protéger son pays. Il semblerait qu’Henriette ait compris ses craintes envers la nouvelle reine et la jeune fille s’empressa de lui poser des questions sur une potentielle menace de la part de cette femme. La duchesse de Devonshire n’avait pas le cœur de mentir à sa fille, elle lui rapporta toute la vérité.

« La reine peut être gentille, mais elle ne le sera pas avec ses ennemis Henriette. Avec ton père, nous avons soutenu Jane Grey, donc elle nous soupçonne encore, mais ton père travaille à cela, et il parviendra à lui retirer ses doutes. » Disait-elle la tristesse au bout des lèvres. « En tout cas Henriette, je ne la laisserai jamais nous faire du mal, même si elle a le trône et une armée, elle ne pourra rien nous faire, nous sommes une famille et cela, c’est plus fort que tout. » Continua la duchesse, tout en déposant un baiser sur le front de sa fille.
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