We don't choose our enemies but we fight against them with the friends we chose to have. ♦ Katelina & Antanasya

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 27/06/2013

We don't choose our enemies but we fight against them with the friends we chose to have. ♦ Katelina & Antanasya 1382961902-mg

We all need friendship

Depuis qu'elle avait épousé Jeremy, Katelina était passée du stade de jeune fille pratiquement invisible au yeux de la noblesse au stade de centre d'attention de la cour anglaise.
Dès les premiers jours, son angoisse d'apparaître en public, au côté de Jeremy, craignant à chaque seconde de faire un mauvais pas, de ne pas respecter une coutume dont elle ignorait l'existence, de devoir répondre à des questions trop compliquées dans une langue qu'elle connaissait mais qui n'était pas la sienne au départ et qu'elle ne maitrisait pas totalement...Tout cela s'était révélé justifié.
Les regards la toisaient de toute part, la dévisageaient de haut en bas, la jugaient sans la connaître et faisaient ensuite place au paroles, qui la critiquait dès que son jeune mari avait le dos tourné. Malgré tout, à côté de tout ces gens qui la détestaient d'avance, uniquement parce qu'elle n'était pas née du même monde, elle avait trouvé des alliés.

Antanasya Cavendish était l'une des premières à lui avoir manifesté du soutien.
Cette duchesse, Katelina la considérait comme l'une de ses meilleures amies à la cour, si pas la meilleure tout simplement. Elle l'avait déjà vue aperçue, quand elle était servante pour Jeremy, qu'elle appelait à l'époque Lord Wyckham, et qu'Antanasya venait accompagner son mari, qui était un ami proche du lord, et l'un des alliés de la cause Grey.
Déjà à l'époque, la duchesse lui avait fait bonne impression. Elle était très belle, avec son teint clair et ses longs cheveux foncés, et portait des robes qui lui allaient à ravir. Elle n'avait jamais posé de regard méprisant sur elle, mais n'avait pas pour autant ignoré sa présence. Elle se souvenait même avoir échangé quelques mots avec elle, un jour lorsqu'elle venait servir le thé. Des banalités certes, mais il était rare dans son milieu, que les gens riches, et encore moins les nobles, fassent attention à elle.
Quand Jeremy l'avait épousée, Antanasya avait été la première à lui témoigner son soutien et à lui donner des conseils afin de pouvoir s'intégrer à la cour et surmonter les critiques, parfois blessantes, des autres nobles. Elle avait été elle aussi la cible des regards mauvais, lui avait elle raconté, ce que Katelina n'aurait jamais pu imaginer, et avait finalement réussi à les affronter.
La jeune flamande espérait qu'il en serait de même pour elle, même si ce n'était pas pour les même raisons qu'elle était critiquée.
L'aide d'Anya lui était très précieuse, tout comme son amitié. En plus d'être son amie, la duchesse était aussi en quelque sorte un modèle pour l'épouse de Lord Wyckham qui aspirait à avoir des enfants tout en soutenant la cause de son mari. Elle admirait le courage d'Anya, qui agissait pour sa religion et ses principes malgré sa condition de femme, et son caractère fort qui lui permettait de se faire facilement respecter. En résumé, Antanasya comptait énormement pour Katelina, c'est pourquoi, quand Jeremy lui avait annoncé qu'il avait à se rendre chez les Cavendish pour mettre William au courant de certaines choses, elle en avait été ravie. Même si elle déplorait que Jeremy aie refusé de lui en dire plus au sujet de ce dont il souhaitait informer William. Il était facile de deviner que cela avait un rapport avec les réunions auxquelles il participait et dont il ne lui parlait jamais de son plein gré. Mais soit, cela ne lui gacherait pas son enthousiasme aujourd'hui. Elle était toujours très heureuse de voir les Cavendish, autant Anya que ses enfants, qu'elle trouvait adorable.

La demeure londonienne des Cavendish n'étant pas loin, le couple avait choisi de s'y rendre à pied. C'est donc au bras de Jeremy que Katelina arriva enfin à la porte de la maison de son amie. Un domestique vint leur ouvrir et William les accueillit. Ils n'échangèrent que quelques mots avant que Jeremy ne demande finalement si Anya était là. Ce à quoi William répondit positivement, demandant à un domestique de conduire lady Wyckham à elle. Jeremy devait être pressé de parler en face à face avec William. Encore une fois, elle s'absint de tout commentaires. Elle ne s'était jamais opposée à son mari en public.

La porte du salon, où la duchesse se trouvait, était ouverte. Le domestique annonça Katelina, comme si sa visite avait quelque chose d'officiel. La jeune fille n'était décidement pas habituée à ce genre de convenances qui ne rimaient à rien pour elle.

- Anya !, s'exclama-t-elle, se dirigeant vers elle, souriante. Je suis si heureuse de vous voir, ajouta-t-elle, ne pouvant s'empêcher d'aller étreindre son amie pour la saluer, comme elle le faisait autrefois avec ses amis du peuple, comme elle le faisait tout naturellement. Mais elle savait qu'Anya ne le prendrait pas mal, elle était d'une grande simplicité, malgré son rang très élevé. Et c'était d'ailleurs une des choses qui lui plaisait tout particulièrement chez elle.

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On choisit ses amis.

On ne choisit pas sa famille, mais on peut le faire avec ses amis. Même si Antanasya n’avait aucunement à se plaindre de ses proches, elle n’avait pas à le faire avec ses amis non plus. La jolie brune aimait par-dessus tout son mari et ses enfants, tous à un même niveau. Dans son cœur, elle gardait toujours une place pour les défunts, comme ses deux bébés qu’elle n’avait pu conduire à terme, mais aussi ses parents, qui avaient fait d’elle ce qu’elle était. Son frère Edward était lui aussi toujours là, protégeant sa jeune sœur, tel un preux chevalier. Puis il y avait Héléna, cette sœur qu’elle avait perdu, Anya ne préférait pas s’attarder sur ce sujet trop douloureux, elle aimait tellement son ainée que la haine que cette dernière avait envers elle, la brisait. La duchesse de Devonshire se savait entourée de nombreux ennemis, mais elle avait aussi beaucoup d’ami, ceux en qui elle pouvait faire confiance durant ces temps douloureux. Les protestants étaient nombreux dans le pays, mais beaucoup s’était caché, certains avaient quitté le pays, d’autres s’étaient convertis au catholicisme. La confiance se donnait donc qu’en de rares individus et ces personnes se comptaient sur les doigts d’une main.

Avant que la tempête ne s’abatte sur l’Angleterre, les Cavendish se trouvaient toujours à Londres, le mari jouant de sa diplomatie à la cour, auprès de la souveraine et Antanasya en étant une épouse parfaitement catholique aux yeux de tous. Sur beaucoup de chose, elle avait fini par capituler, comme le fait d’aller à la messe régulièrement pour montrer sa bonne foi aux yeux des autres. Par contre, derrière quelques caches secrètes de sa demeure, elle conservait toujours quelques livres de théories protestants, notamment ceux qui avaient été rédigé sous les règnes d’Henry VIII et de son fils Edouard VI. Bien sûr, c’était son petit secret, personne n’était au courant de la présence de ces livres, pas même William qui pensait qu’elle les avait tous brûlé, après le couronnement de la reine Mary Tudor. Antanasya quand elle se trouvait à Londres ne s’ennuyait pas, ses journées étaient très remplies, elle avait ses enfants dont elle s’occupait, surtout en ce qui concernait leur éducation, mais aussi quand elle passait de bons moments de jeux avec eux. La jeune femme recevait aussi de nombreuses visites, des plus importantes aux plus modestes, puis elle s’occupait aussi de l’intendance des différentes terres que la famille possédait. Elle ne s’occupait pas de tout, mais elle aidait son époux à gérer les finances. Cela lui plaisait beaucoup, puisqu’ainsi elle avait connaissance de ce qu’elle pouvait confier aux bonnes œuvres ou pas.

En ce jour, les époux se trouvaient toujours dans leur demeure, attendant la visite d’amis précieux, les époux Wyckham. Tandis que William se trouvait dans son bureau, Antanasya attendait dans le salon, en compagnie de deux de ses filles, Henriette et Georgiana. En ce qui concernait Agnès et Henry, ils devaient probablement être en train de faire tourner en bourrique, les serviteurs de la demeure, cela, la mère de famille était prête à le parier. Les filles étaient dans leur coin du salon, en train de jouer avec un petit service en porcelaine, sur une table, elles jouaient sagement, si bien qu’on entendait que leur chuchotement. Anya de son côté était en train de rédiger une lettre pour son frère, quand une servante entra, annonçant la visite de lady Wyckham. La duchesse se leva et accueillit Katelina avec un grand sourire.

« Katelina, quelle joie de vous revoir. Les filles dites bonjour à lady Whyckham. » Les deux fillettes qui s’étaient déjà levées, firent toutes les deux une petite révérence et saluèrent la jeune femme, avant de retourner en riant à leur jeu. La mère de famille ria aussi devant la joie de ses filles et invita Katalina à s’asseoir sur l’un des fauteuils du salon. « Alors nos maris sont-ils en train de comploter sans nous inviter ? » Demanda-t-elle en riant à son amie.

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We all need friendship

Katelina salua les filles de son amie le sourire aux lèvres et vint prendre place.
Elle savait qu’Henriette était issue du premier mariage de William Cavendish, mais elle comprenait parfaitement qu’Anya la considère comme sa propre fille. Elle aurait fait de même si Jeremy avait déjà des enfants. Katelina qui n’avait pas eu de parents, auraient aimé à vrai dire, que l’on fasse comme cela pour elle. Une fois, elle avait cru avoir trouvé une figure paternelle en le maître-peintre Maartens, pour qui elle travaillait du haut de ses treize ans. Une illusion et rien de plus. Elle l’avait amèrement compris quand il s’était mis à lui faire des avances assez claires.

A chaque fois qu’elle voyait des enfants, Katelina sentait son désir de devenir mère grandir de plus belle. Elle s’était toujours sentie faite pour cela, elle avait toujours rêvé d’ailleurs de rester travailler à l’orphelinat où elle avait grandit et s’occuper des orphelins plutôt que de devenir servante, ce à quoi elle avait été contrainte. Bien sûr à l’époque, elle n’aurait jamais imaginé devenir un jour l’épouse d’un lord. Ni même d’un bourgeois. C’était fou ce qu’un simple titre, une appellation et rien de plus, pouvait changer la perception des gens à l’égard de quelqu’un. Avant elle était invisible et maintenant, tout les yeux à la cour, restait braqué vers elle, la jugeant.
Avant, elle avait été jetée hors de la maison d’un peintre et maintenant, il ferait des courbettes devant elle et l’inviterait à prendre le thé s’il la revoyait. Mais Kat n’était pas de nature rancunière. Elle ne comptait pas profiter de sa position pour tenter de se venger de quiconque lui avait fait du mal autrefois. Elle aspirait à une vie tranquille et n’avait nul besoin de tourments supplémentaires.

« Alors nos maris sont-ils en train de comploter sans nous inviter ? » , demanda Antanasya en riant.

A ce qu’elle avait pu en déduire, William ne tenait pas autant sa femme à l’écart des événements que Jeremy le faisait avec elle. De toute façon, connaissant Anya, elle n’avait pas le tempérament pour supporter de rester passivement dans l’ignorance. Chose qu’elle admirait.
Anya était une femme qui n’avait pas la langue dans sa poche et qui n’acceptait pas d’être traitée « selon sa condition ». Katelina, elle, n’osait risquer d’offenser son mari, de s’opposer à certains de ces choix ou de réclamer certaines choses de sa part. C’était un homme bon et elle estimait qu’elle n’était pas en position pour s’opposer à lui. Elle n’était rien par rapport à lui, et il l’avait épousée malgré tout. Il lui avait déjà tout donné. Que demander de plus ?

« Je le crains. », répondit elle en souriant à son amie. « Jeremy n’a pas voulu me dire quel était la raison de cet entretien mais peut-être l’apprendrez-vous par votre mari. »

Elle s’exprimait dans un bon anglais, même si un accent étranger demeurerait toujours, car elle avait beaucoup travaillé à l’apprentissage de la langue nationale. Elle en connaissait déjà les bases avant qu’elle n’atteigne les îles britanniques mais, l’anglais parlé par le peuple était différent de celui que parlait l’entourage de son mari. Le plus dur était sans doute de s’habituer aux tournures plus soutenues, qu’elle ne connaissait pas même dans sa langue maternelle puisque celle-ci n’était pas parlée par l’élite. Mais cela viendrait sans doute, avec le temps. Il le faudrait bien si elle voulait pouvoir apprendre à parler à ses enfants.

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On choisit ses amis.

Il y avait de nombreuses choses qui importaient beaucoup pour Antanasya Cavendish, mais les plus importantes étaient bien sûr sa famille, mais aussi ses convictions. Qu’ils soient de son sang ou non, ses enfants étaient ce qui lui importait le plus, avec son mari. Pour ce qui était de ses convictions, c’était un combat de tous les jours et de toujours. Elle n’avait que onze ans, quand elle s’inquiétait à propos des pauvres du village proche de sa demeure familiale. Jeune, elle voulait à tout prix les nourrir, aider les enfants pour qu’ils aient un avenir meilleur, elle luttait pour ça auprès de sa famille, mais elle n’avait jamais pu leur faire changer d’avis. Pourtant, cela n’aurait pas dû les choquer, après tout Antanasya n’était-elle pas la petite sauvage de la famille, celle qui voulait patauger dans la marre et jouer avec les grenouilles. C’était elle et non Hélèna qui revenait toujours avec ses robes couvertes de boue. Les prémices étaient là, mais les Heywood n’avaient pas voulu les voir, pensant que leur cadette finirait par changer et devenir une femme responsable. Maintenant duchesse avait peut-être changé, mais elle n’avait rien perdu de ses convictions, elle dépensait beaucoup d’argent pour les pauvres et les bonnes œuvres, de quoi faire blanchir plus rapidement les cheveux de son époux, mais elle s’en manquait. Les Cavendish avaient les moyens et Anya les utiliserait pour ce qu’elle pensait de plus juste.
Recevoir Katelina dans sa demeure londonienne était une vraie joie pour la mère de famille, la jeune femme venait à peine d’arriver à Londres et elle connaissait peu de monde, Anya était heureuse de pouvoir l’aider à mieux s’adapter à ce pays, mais surtout à cet univers noble qui n’était pas du tout celui de la flamande. Katelina n’était pas venue seule, mais en compagnie de son mari qui était actuellement avec William, dans le bureau de ce dernier. Alors qu’Henriette et Georgiana étaient retournées jouer dans leur coin, Antanasya demanda à la flamande, si leurs maris étaient en train de comploter, ce que l’invitée répondit par l’affirmatif. La duchesse proposa alors d’un geste à son amie de s’installer et elle demanda du thé à l’une de ses servantes.

« J’espère que vous aimez le thé ? Je n’ai pas pensé à vous le demander. » Demande la brune à l’intention de Katelina. « Ne vous inquiétez pas, je vous en ferais part à notre prochaine rencontre, même si je doute qu’il s’agisse de la révolte qui se prépare. »

La révolte Wyatt, un doux rêve, une utopie qui pourrait s’avérer vraie, si les forces en présence étaient assez fortes pour faire chuter Mary Tudor de son trône. Antanasya et William en avaient déjà parlé, ils étaient prêts à fournir financièrement cette révolte, pour que Wyatt puisse obtenir des armes, mais aussi des hommes. Une armée devait toujours être fournie en mercenaire, qui était bien souvent des soldats qualifiés, prêt à tout pour la guerre, mais bien sûr, ils coûtaient très cher. Cela pouvait être un véritable atout dans ce conflit et pour la duchesse, il fallait absolument que le camp des rebelles gagne. Même s’ils ne se compromettaient pas tellement dans ce conflit, les Cavendish voulaient absolument que la reine perde son trône pour ainsi éviter que les espagnols ne s’approprient de l’Angleterre. C’était un combat, une rébellion que tous les Hommes partageant leurs convictions devaient mener à bien, pour la victoire et au nom de Dieu.

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We all need friendship

Katelina prit place à côté de son amie, alors que les deux filles de la duchesse repartaient jouer dans leur coin. A la demande d’Antanasya, la servante apporta du thé.

- J’espère que vous aimez le thé ?, lui demanda son amie. Je n’ai pas pensé à vous le demander.

- Sans doute moins que les gens d’ici. Je ne connaissais pas le thé avant d’arriver en Angleterre. D’où je viens, on ne jure que par la bière, voyez-vous…Mais j’aime bien, oui, répondit Katelina en souriant, alors que la servante lui présenta le plateau sur lequel se trouvaient les tasses et la théière.

Elle se servit et remercia aimablement la domestique. Que c’était étrange de se faire servir…Rester assise pendant que des domestiques lui préparaient ses affaires, lui remplissaient son verre, faisaient toutes sortes de choses qu’elle pouvait très bien faire toute seule, lui donnait toujours une impression de gêne. Elle avait envie de se lever et d’aller les aider dans leur travail, ce travail qui fut le sien autrefois, et s’en empêcher lui était toujours très difficile.

- Ne vous inquiétez pas, je vous en ferais part à notre prochaine rencontre, même si je doute qu’il s’agisse de la révolte qui se prépare, ajouta Antanasya au sujet de ce dont Jeremy et William s’entretenaient à l’instant.

A l’énonciation du mot révolte, Katelina faillit lâcher sa tasse de thé. Bien sûr, elle savait que les réunions auxquelles Jeremy participait avaient pour but d’en organiser une. De destituer Mary Tudor de ses fonctions, de mettre quelqu’un d’autre sur le trône. Mais elle ignorait que ces plans étaient devenus sérieux. Que la révolte approchait véritablement. Il ne lui en avait rien dit. Il ne lui disait jamais rien. Quand comprendrait il qu’il ne pouvait pas la laisser dans la l’ignorance éternellement ? Elle était sa femme, maintenant.

D'ailleurs, lle enviait beaucoup Antanasya sur ce point. Son mari discutait de politique avec elle. Il la mettait au courant des choses qui se passait.. Mais Anya était mariée depuis bien plus longtemps qu’elle…Peut-être qu’avec le temps, Jeremy se confierait davantage à elle. Peut-être, quand elle lui aurait donné un fils. Mais la révolte n’attendrait pas. Si Anya en parlait, c’est qu’elle était imminente.

- Une révolte ? Vous voulez dire, une vraie révolte ? Est-ce prévu pour bientôt ? Et qui la commande ?

C’était surtout cela qu’elle désirait savoir. Qui la commandait ? Elle espérait de tout cœur que le nom par lequel Anya répondrait à cette question ne serait pas celui de son mari. Mais elle en avait peur…Têtu comme il était, il en était bien capable

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On choisit ses amis.

Les deux jeunes femmes se trouvaient dans le salon des Cavendish à discuter toutes les deux, tandis que deux des filles de la duchesse se trouvaient dans un coin du salon où elles jouaient ensemble. Katelina était venue en compagnie de son mari, qui se trouvait en compagnie du duc de Devonshire, probablement en train de comploter et parler politique, loin des oreilles indiscrètes de leurs épouses. Les épouses de leur côté buvaient le thé et Antanasya demanda à Katelina si cela ne la dérangeait pas. La jolie flamande lui répondit que ça lui allait et que de là où elle venait, les personnes buvaient beaucoup de bière. Cette remarque fit rire la duchesse de Devonshire, ici aussi beaucoup préférait boire de l’alcool et la bière anglais était très prisée. Anya n’était pas tellement friande d’alcool, en dehors du vin, elle ne buvait pratiquement pas, cela en raison des habitudes qu’elle avait pris par le passé, sa mère disait toujours que l’alcool nuisait à la fertilité. Du coup la jeune femme avait fini par garder cette habitude. A ce que la duchesse pouvait voir, Jeremy Wyckham ne devait pas trop évoquer la politique avec son épouse, d’ailleurs Anya fut vraiment étonnée de voir que Katelina n’était pas du tout au courant de la révolte. Antanasya était au courant, puisqu’elle devait représenter les Cavendish auprès des réunions protestantes, tandis que son mari sauvait la mise du côté de la couronne anglaise. C’était une stratégie efficace, qui pouvait les sauver tous. La présence d’Anya à ces réunions n’étaient que minime, elle ne participait pas à tout et bien souvent, elle correspondait avec ses amis, avec des lettres codées. Cela étonnait la mère de famille que Jeremy ne partage pas plus avec son épouse, peut-être devrait-elle demander à William qu’il conseille son ami. Le rôle de l’épouse était essentiel dans ce genre d’affaire, que cela soit pour soutenir le mari ou encore de faire fructifier les affaires. Antanasya s’en voulait d’avoir parlé trop vite, mais elle ne pouvait plus faire marche arrière, elle devait tout avouer à Katelina, tant pis pour Jeremy, il aurait dû se confier bien avant.

« Oui une vraie révolte. » Souriait Antanasya. « Le mouvement a commencé à s’organiser depuis que la reine a officialisé ses fiançailles avec Philippe de Habsbourg. Après je n’ai pas encore connaissance du leader de ce mouvement, mais c’est un protestant comme nous. J’en apprendrais plus prochainement, pour le moment ils tentent de rester discrets, par crainte qu’il n’y ait des fuites. » Murmura la jeune femme pour ne pas se faire entendre de ses filles.

Henriette était intelligente, elle comprendrait bientôt que quelque chose allait se préparer, mais la petite Georgiana devait être préservée de tout cela, tout comme Agnès. Les enfants méritaient de continués à vivre dans l’insouciance, ils ne pouvaient comprendre les enjeux qui se jouaient autour d’eux. De cette révolte, Antanasya espérait qu’une chose, que Mary Tudor quitte enfin son trône, que le protestantisme revienne dans le pays comme cela avait été construit par les règnes précédents.

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We all need friendship

Katelina nourrissait une grande admiration pour son amie. Elle se battait pour la cause qu’elle soutenait, et malgré sa condition de femme, elle n’hésitait pas à prendre les devants. Cependant, la jeune fille ne pouvait comprendre pleinement l’enthousiasme qu’elle devinait sur son visage, vu son sourire, à l’idée de cette révolte. Cela lui était étranger. Les révoltes, elle n’y connaissait rien, pour n’en avoir jamais vu. D’où elle venait, les gens se contentaient de vivre leur vie sans se préoccuper des jeux auxquels se livraient la noblesse qui dirigeait le pays. Après tout, Charles Quint n’avait pas qu’un seul pays à diriger. Les Pays-Bas Autrichiens ne lui avaient jamais causé trop d’ennuis, et de même, le peuple des Pays-Bas ne nourrissait pas non plus de grande rancune envers lui.

Bien sûr, elle avait épousé Jeremy et son combat était le sien. Bien sûr, elle désirait de tout cœur que leur croyance commune soit tolérée en Angleterre et ailleurs. Bien sûr, l’idée que Mary Tudor envoie sur les échafauds des innocents dont le seul tort était d’avoir une autre religion que la sienne lui était intolérable. Mais si Mary Tudor venait à changer d’avis et à tolérer la religion protestante, alors toutes ces révoltes lui paraîtraient inutiles. Cela ne risquait pas d’arriver, certes, mais le fait était qu’elle n’avait que faire de l’identité de la personne qui gouvernait le pays. Jane Grey, Mary Tudor, ou n’importe qui d’autres qui revendiquait ses droits à la couronne…Peu importe ! Du moment que cette personne était juste, et gouvernait bien.

La jeune fille se sentait un peu ridicule de ne pas être au courant de cette révolte qui se préparait alors qu’Antanasya en savait tant à ce sujet. Elle désirait tant que Jeremy se confie à elle davantage, elle désirait tant être mise au courant de la situation…Mais depuis leur mariage, il lui cachait pratiquement tout ce qu’il faisait pour sa religion. Pour la protéger, disait-il. Cela la rendait surtout folle d’inquiétude. Mais que pouvait-elle réclamer de lui ? Il avait déjà tant fait pour elle. Et inconsciemment, cette idée de la société toute entière selon laquelle elle lui était inférieure, de part sa naissance, restait ancrée dans une petite partie de son esprit.

« Je n’en savais rien…», avoua-t-elle, même si son interlocutrice l’avait déjà compris. « Jeremy ne se confie pas à moi comme William avec vous. Peut-être que cela changera quand je lui donnerais un enfant. Parce qu’à ce moment, il estimera sans doute que j’ai besoin de savoir, pour pouvoir le protéger. Mais pour l’instant, il me tient à l’écart de tout cela. Pour me protéger, dit-il…Cela ne fait pourtant qu’une seule chose, me rendre terriblement inquiète. », dit elle. Elle avait confiance en son amie, c’était probablement l’une de seules personnes avec qui elle pouvait parler à cœur ouvert, sans craintes. « Enfin. », conclu-t-elle. « Pensez vous que cette révolte atteindra son but ? »

Une chose était certaine...Si la révolte échouait, les conséquences pour ceux qui l'avaient entreprises et pour ceux qui seraient reconnus coupables d'y avoir participé serait terrible. Comment dès lors, s'en réjouir de la même manière qu'Anya le faisait ? Katelina l'ignorait...

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On choisit ses amis.

Antanasya craignait d’avoir fait une erreur en révélant tout à Katelina, elle ne voulait absolument pas mettre en péril le couple de la jeune femme, surtout que cette affaire était très importante et que si Jeremy n’en avait pas parlé à son épouse, cela devait être pour une raison. Le mari voulait peut-être protéger son épouse en ne lui avouant rien. Malheureusement, il était trop tard et la duchesse de Devonshire ne pouvait plus faire marche arrière. La jeune femme le voyait bien que cette situation gênait beaucoup Katelina, surtout vis-à-vis de la duchesse, qui était mise au courant de tout, grâce à son mari. Anya savait qu’elle avait une relation privilégiée avec son mari, ce qui n’était pas le cas de toutes les femmes mariées, pour elle, rien n’était mieux qu’un couple qui s’aidait et se soutenait. Après tout, à deux on était toujours plus forts et c’est ensemble qu’ils pouvaient se protéger. La brune posa sa mère sur celle de son amie pour la réconforter, puis son regard s’attarda sur ses deux filles, Henriette et Georgiana. Les fillettes étaient calmes, assises dans un coin de la pièce et elles chuchotaient pour ne pas déranger leur mère et son amie. Antanasya avait les enfants les plus adorables du monde et pour cette chance, elle ne remercierait jamais assez Dieu. Même si la peine d’avoir perdu deux enfants était toujours présente, elle était heureuse d’avoir à ses côtés quatre enfants tous en bonne santé. A cette heure, son fils Henry devait être à ses études, pour ce qui était de sa deuxième fille Agnès, elle devait être Dieu sait où, à faire tourner en bourrique les servants de la demeure familiale. Sa deuxième née était probablement l’enfant qui lui ressemblait le plus, pleine de vie et sauvage, Anya avait beaucoup de mal à blâmer son comportement qui était calqué sur sa propre enfance. En effet, la duchesse de Devonshire n’a pas toujours été la femme raisonnable qu’elle était aujourd’hui. Désobéissante, presque garçon manqué, elle avait tous les défauts possible et imaginable selon sa mère, cela ne l’avait pourtant pas empêché de se faire aimer de William.
Katelina lui exposa alors que son mari ne lui confiait rien pour pouvoir la protéger. Antanasya avait beaucoup de mal à comprendre l’argument de l’homme, Jeremy ne protégeait absolument pas son épouse en la laissant à l’écart de tout. Mais ce n’était pas son couple et la duchesse ne pouvait pas prodiguer des conseils à l’homme, cela serait terriblement indécent de sa part. La flamande de son côté espérait que quand elle donnerait un enfant à son mari, ce dernier serait plus dans la confidence avec elle.

« Katelina, je doute qu’un enfant change cette situation, parlez-en à votre mari, autant de fois qu’il faudra, pour lui montrer que vous êtes là pour l’aider. Montrez-lui qu’il n’est plus seul maintenant. » Disait la duchesse d’une voix compatissante. Puis à la question de la jeune femme à propos de la révolte, elle répondit : « J’espère qu’elle aboutira, mais l’avenir est si incertain que je ne peux me prononcer. Nos amis sont équipés, mais leurs forces n’égalera peut être pas celle de la reine. Le sort de notre pays est entre les mains de courageuses personnes, mais est-ce que cela suffira ? En tout cas, avec mon époux, nous ferons tout pour soutenir notre camp et votre mari aussi d’après ce que j’ai pu entendre. » Souriait Antanasya, s’attendant à d’autres questions de la part de son amie.

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