❧ DEFI n°4 ♣ Il y a de l'amour dans l'air ▬ Jane & Isabelle

♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 28/02/2012

Vague à l'âme

The Majestic Rose n'est pas seulement le point de chute des voyageurs et des étrangers, non ce soir là, soir très particulier, on y trouvait surtout des londoniens. Repas aux chandelles pour certains mais pour d'autres, ils la portaient surtout la dite chandelle. Et ce n'est pas parce que l'on ait marié, que l'on ne peut être rester très fleur bleue, surtout lorsque son mari n'est pas le meilleur mari au monde. C'était le cas de Jane Stuart, pauvre cœur esseulé au milieu de tant de romantisme. Isabelle d'Isembourg de son côté savait que son époux ne pourrait pas l'accompagner. Ça n'était que partie remise cela dit. Mais étant enceinte, des envies typiques lui étaient venues. Passant non loin de l'auberge, elle venait d'y rentrer pour y commander une assiette. La salle des convives étant pleine à craquer, le patron lui suggéra d'aller s'asseoir en face de Jane, puisqu'il y restait une place. Isabelle s'exécuta. Qui était cette malheureuse ? Isabelle pourrait-elle lui redonner espoir au prince charmant, et la persuader qu'il n'existe pas qu'en rêve ? Ne vit-elle pas avec un ?

Mise en place du défi Faites une réponse chacune et The Majestic Rose reviendra à vous sous peu.

Malgré les temps troublés et mon état, j'avais décidé de maintenir une visite à une dame de haute naissance vivant à Londres. En effet, le mari de celle-ci disposait de quelques appuis solides dans l'Empire et il pouvait s'avérer des plus judicieux d'établir une relation courtoise avec elle, quand bien même elle ne voulait retirer de moi que des privilèges et honneurs à la Cour. Je ne vous cache pas que c'est donc avec une très grande difficulté que j'ai vécu cette rencontre. Surtout que celle-ci se retenait à grande peine de me traiter comme une servante! Non, mais vous rendez compte? Me traitez, moi, comme une moins que rien par une personne qui se déclare dame de très haut lignage?

Que je regrette de ne pas être dans l’archevêché de mon oncle! Je ne me serais guère gênée pour la remettre à sa place cette parvenue! Toutefois, c'est ce qui risque d'arriver si celle-ci continue à me traiter de cette manière et au diable la diplomatie!

Surtout qu'en plus, elle a eu l'audace de me donner tout un tas de conseil concernant ma future maternité. Merci mais je ne suis pas de glace, madame! Je sais encore prendre soin de moi! Même si Albert est particulièrement préoccupé par mon état et m'enjoint à de nombreuses reprises de me ménager pour la santé de l'enfant à venir!

A cette pensée, ma main se dirige affectueusement vers mon ventre comme pour essayer de sentir mon enfant. Je sais que je ne pourrais le sentir que dans quelques semaines si Dieu se montre clément, mais je ne peux pas m'empêcher de faire un tel geste! Tout comme Albert j'ai l'impression, au vu des nombreux regards qu'il m'adresse à chaque fois que nous sommes dans la même pièce.

-Mon ange, vous ne pouvez imaginer à quel point nous sommes impatients de vous voir! Roucoule-je alors que la voiture continue son chemin afin de me ramener à Whitehall.

Enfin, un ange... Pour le moment, je n'en suis guère convaincue puisque je ne cesse de souffrir de haut-le-coeur à des moments les plus impromptus. Sans compter que je ne cesse d'enfler telle la grenouille d'Esope malgré les paroles réconfortantes d'Albert!

-Cocher! L'interpelle-je brusquement. Auriez-vous l'amabilité de me conduire à un endroit convenable ou je puisse me restaurer?

Une pensée fugace vient de me traverser l'esprit. Au vu de l'encombrement des rues, il me semble guère possible de pouvoir atteindre Whitehall à l'heure du souper. Et je crains la réaction de mon époux s'il venait à apprendre que j'ai malencontreusement oublier de dîner. Le plus raisonnable me semble donc de m'arrêter sur le trajet pour me restaurer. Toutefois, je reconnais que je n'ai pas regardé en direction de l'horloge la plus proche qui indique seulement trois heures de l'après-midi.

-Madame, sauf votre respect, commence d'un ton hésitant le chauffeur une fois la calèche arrêté, au vu de votre état, je préférais vous accompagner.

Je suis sur le point de le renvoyer vivement mais je me retiens. Mon époux risque de me faire une scène si je n'ai pas voulu de ce chaperon et je reconnais que je n'ai guère envie d'une dispute ce soir.

-Qu'il en soit ainsi, John, Répond-je poliment alors que je passe ma cape sur ma robe de grossesse bleu.

En effet, j'ai du me résoudre il y a quelques jours à changer mes robes pour des robes de femme enceinte. Je dois reconnaître que c'est une bénédiction de ne plus avoir mon ventre compressé dans un corset! Je vérifie que j'ai bien ma bourse avant de sortir de la calèche en m'aidant de l'appui du cocher.

-Laissez-moi vous payez une consommation de votre choix en guise de dédommagement. Offre-je alors que nous rentrons dans l'établissement.

Je reste dans l'entrée alors que John se dirige vers le bar rapidement afin d'expliquer mon envie. Il me semble comprendre qu'il s'agit du patron de l'établissement puisque celui-ci écarquille les yeux dans ma direction. Je fais alors un élégant discret signe de la tête pour le saluer alors que John revient vers moi. Mon chauffeur m'explique que je dois m'installer à la table près de la fenêtre. De cette manière, il pourra se mettre à la table derrière, qui se trouve être des connaissances à lui, et me laisser ainsi un peu d'intimité. J'acquiesce avant de faire ce qu'il a été convenu.

Avec autant de grâce que je peux, je m'assois à cette table qui ne ressemble guère à celle que j'ai l'habitude. Enfin, la vaisselle est propre et les multiples odeurs que je peux sentir des autres tables m'ont l'air tout à fait convenable! Une serveuse vient m'accoster pour me demander ce que je désire.

-Une assiette, s'il vous plaît! Demande-je poliment.

A ma grande surprise, celle-ci vient plus rapidement que ce dont j'ai l'habitude. C'est donc avec un certain empressement que je commence à déguster les différents mets. Cependant, je ne suis pas totalement perdue dans mes pensées pour ne pas remarquer que quelqu'un s'est assis en face de moi.

-Bonjour, salue-je en inclinant légèrement la tête tout en continuant à déguster mon repas.

Vague à l'âme.

La journée avait été dure et une fois n’est pas coutume, Jane Stuart avait besoin de se reposer. Le Majestic Rose fut son point de chute, ce lieu familial était très réputé à Londres et elle, cette jeune écossaise se devait d’y aller, avant son départ pour l’Ecosse. Rien ne pouvait prédire qu’elle était une personne de la haute noblesse, non, depuis qu’elle avait été attaqué sur un chemin menant à Londres, la brune, faisait en sorte de se vêtir comme une servante, pour ne plus risquer sa vie. Cette tenue était aussi un bon moyen pour pouvoir se mélanger avec le commun des mortels. Sa robe était dans les tons beiges, assez simple, personne ne pourrait voir en elle lady Jane Stuart. Son époux se trouvait actuellement dans le Sussex pour négocier avec un comte et bien sûr la jeune femme avait été mise de côté. Cela ne l’étonnait plus, Archibald était ainsi. Tôt le matin, l’écossaise avait quitté sa demeure londonienne pour se rendre sur le marché et flâner. Avec cette tenue le monde était différent et la jeune femme commençait même à apprécier les regards que les jeunes hommes lui accordaient. Elle était toujours belle et s’était ce qui comptait pour elle. Après le marché, elle avait fait un tour sur le port, pour admirer les nombreux navires et leurs cargaisons exotiques, un capitaine, lui avait même fait goûter un fruit bien étrange, mais délicieux. Pour la première fois depuis longtemps, elle s’était sentie libre, cela ne lui était jamais arrivé et elle comprenait désormais que l’argent ne faisait le bonheur de personne. Jane avait tout, les châteaux, les robes, les bijoux, mais au fond, elle n’était pas heureuse. L’amour n’avait pas frappé à sa porte et elle se doutait qu’il vienne un jour à elle. Après le port, elle se rendit ensuite dans le cœur de la ville, visiter les petits commerces, sans rien acheter. Elle reviendrait plus tard, une fois qu’elle serait accompagnée de plusieurs servantes et d’un garde. Librairie, parfumerie, boutique de tissus, elle visita tout. L’Angleterre avait beaucoup de chance d’avoir des accords commerciaux avec l’Espagne, ces derniers avaient accès au Nouveau Monde, qui faisait tant rêver tout le monde. En ce qui concernait l’Ecosse, Jane pouvait obtenir comme elle le voulait des produits français, voire même italiens, grâce à Marie de Guise.

Après sa journée, Jane se rendit pour manger au Majestic Rose, elle commanda le plat de la maison, composé de mouton et de sauces. Tout cela lui semblait bien bon. Un verre de vin accompagnait son plat. Même si ce n’était pas un repas de reine, Jane était heureuse de pouvoir goûter à cette nouvelle liberté. Le Majestic Rose était un lieu convivial, qui attiré du monde, si bien que la dernière place se trouvait devant elle. Jane appréciait ce moment qui la sortait de son triste quotidien, si elle le pouvait, elle fuirait pour toujours ses responsabilités pour vivre dans la lumière du peuple. Peu après, alors qu’elle venait à peine d’entamer son plat, une femme arriva près d’elle et s’installa, tout en la saluant. Jane se rendit vite compte qu’elle n’était pas anglaise, mais qu’elle possédait un accent très germanique. La femme commença à déguster son plat, quand Jane la salua à son tour.

« Bonsoir. » Disait-elle tout en souriant, ne sachant pas trop quoi dire d’autre, à cette femme qui lui était inconnue. Après quelques instants, elle chercha à savoir les origines de la femme. « Excusez-moi vous n’êtes pas anglaise ? J’ai cru déceler un accent germanique dans vos paroles. » Interrogea la jeune femme.

Quand Charmant débarque...

Les sérénades, ce n'est bon que pour les espagnols affublés de leurs guitares et pour les italiens et leurs regards langoureux ? Que nenni ! Charmant aussi avait la voix chaude et sensuelle et dès que ses yeux se plantaient dans ceux d'une damoiselle, il la faisait fondre. Vêtu de ses plus beaux atours, d'un luth qu'il avait bien entendu fait accorder, le sourire déjà étincelant, il s'était échauffé la voix avant de rentrer au Majestic Rose. Ici bas, il y aurait quelques cœurs en peine à réconforter. Il ne fallait pas que ces dames, noient leur chagrin d'être seules dans l'alcool, mais bien dans ses bras. A peine rentré dans l'auberge, il commença à chanter à tue tête une ritournelle amoureuse, et tout le monde surpris se tut pour l'écouter. Mais il fut déçu, il y avait beaucoup de couples ! Beaucoup trop ! Il commençait à désespérer, lorsqu'il vit à une table, deux jeunes femmes assises. Il glissa sur plusieurs mètres, genou déjà à terre, jusqu'à la dite table et s'interrompit net dans sa chanson.

"Damoiselles ! Voyez quel émoi est le mien, je ne puis finir car votre beauté à toutes deux me coupe le souffle, bien que je sois persuadé, que vous le rendriez même à un mort pour qu'il ait au moins une seconde, le plaisir de vous contempler ! " dit-il tandis qu'il sortait de son pourpoint au niveau du coeur, deux roses pour les tendre à Isabelle et Jane.

Mise en place du défi ♠ Le comte Charmant vient d'arriver auprès de vous, comment allez-vous réagir face à cet élément perturbateur? C'est à vous de jouer ♥

J'observe attentivement la personne en face de moi. De toutes évidences, même s'il doit s'agir d'une servante, ses maîtres prennent soin de leur domestique au vu de la bonne facture de la robe.

-Excusez-moi vous n’êtes pas anglaise ? J’ai cru déceler un accent germanique dans vos paroles. Me demande la personne en face de moi alors qu'elle vient de me saluer.

De toutes évidences, elle doit avoir l’habitude de se retrouver confronter à des étrangers. Peut-être fréquente-t-elle la Cour via ses maîtres?

-En effet, je ne suis pas anglaise, je viens de l'archevêché de Trèves, dans le Saint-Empire. Mon mari a des affaires à mener ici.

Ma réponse est concise. On ne pourra pas de se plaindre que je n'ai pas appliqué le savoir-vivre si caractéristique de mon rang, contrairement à celle que j'ai visité tout à l'heure. Sans compter qu'en plus, en précisant que mon mari a des affaires à mener en Angleterre, je coupe court à des suppositions concernant à un hypothétique état de fuite de ma part à cause de mon enfant.

Cependant, alors que je lève la tête en direction de ma compagne de dîner, je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils. J'ai comme l'impression de l'avoir déjà vu à la Cour, mais en quel occasion? A ma grande honte, j'ai du mal à me souvenir dans quelle circonstance j'aurais pu la rencontrer.

-Veuillez m'excuser, je manque de politesse! Je m'appelle Isabelle de Brandebourg*. Et vous êtes?

Alors que je me présente, je la salue à nouveau de la tête. Je pose mes couverts sur la table tandis que je continue:

-Si j'osais... Ne nous serions pas déjà rencontré auparavant? J'ai comme l'impression de vous avoir déjà vu à Whitehall.

Toutefois, je ne peux pas entendre son éventuel réponse qu'un troubadour a fait irruption dans la pièce et se met à chanter à tue-tête des chansons d'amour. Si un sourire avait commencé à poindre sur mes lèvres, celui disparaît lorsque le manant se rapproche de notre table.

-Damoiselles ! Voyez quel émoi est le mien, je ne puis finir car votre beauté à toutes deux me coupe le souffle, bien que je sois persuadé, que vous le rendriez même à un mort pour qu'il ait au moins une seconde, le plaisir de vous contempler !

Je me retiens de soupirer ouvertement. Encore un manant qui cherche à faire fortune avec la dot de sa futur épouse! Certes, il est tout à fait plaisant d'entendre se faire louer sa beauté mais il croit sincèrement me faire oublier mon précieux Albert avec ses flatteries?

Je finis donc de manger ma bouchée avant de lui adresser un sourire charmeur. Auparavant, j'ai pris soin à John de signaler à John d'intervenir que si cet homme demeure un peu trop insistant à mon égard.

-Joli Damoiseau, vos compliments me touche au plus profond de mon âme. Cependant, j'ai bien peur que mon mari n'apprécie fort peu qu'un autre homme fasse la cour à la mère de son futur enfant!

Sans ambiguïté, je lui désigne la robe de grossesse sur mes épaules en mettant bien en évidence mon alliance alors que mon sourire se fait narquois à la fin de ma phrase.

Ca lui apprendra à faire la cour à une femme mariée!

Vague à l'âme.

Quand la jeune femme vint s’installer en face d’elle, Jane comprit qu’elle n’avait pas été reconnu et surtout que son déguisement était parfait. Rassurée sur ce premier point, elle put accueillir avec joie cette personne, dont le visage ne lui était pas si méconnu que cela. Au vu de la robe de la femme et de son léger accent germanique, Jane avait dû la croiser à la cour d’Angleterre, mais quand, elle n’en avait plus le souvenir. La jeune femme dégustait son plan et écouta la réponse de la femme, à sa question. En effet, cette dernière était bien étrangère, elle venait l’archevêché de Trêves dans le Saint Empire. Maintenant qu’elle entendait ça, Jane comprenait qu’elle était la femme d’Albert de Brandebourg, un ambassadeur, avec qui son époux avait déjà parlé. Cette femme était très importante et Jane ne croyait pas en sa chance de croiser une personne aussi importante. Quelques secondes plus tard, la germanique se présenta comme étant Isabelle d’Isembourg et au passage, elle lui demanda son nom. Jane hésita, pouvait-elle faire confiance en cette femme et lui dire son identité. Jane craignait un peu que tout cela revienne aux oreilles de son mari et que celui-ci prenne mal sa petite escapade en ville. Cependant, jamais la jeune femme ne s’était sentie autant libre et pour la première fois elle aurait aimé ne pas être nait bâtarde du roi d’Écosse.

« Je m’appelle Jane Stuart. Nous avons déjà dû nous croiser à la cour, votre visage met aussi familier. » Murmura-t-elle avec un léger sourire aux lèvres. « Par contre, s’il vous plait, ne dites à personne que vous m’avez vu par ici, je voudrais éviter les problèmes. » Ajouta la jeune femme à voix basse.

Depuis que son mari avait emmené sa maîtresse avec lui, Jane voulait tout faire pour éviter à nouveau la crise. Elle savait maintenant qu’elle ne pouvait plus rêver à un mariage joyeux. Elle n’avait plus d’espoir pour cela. Tout ce qui comptait pour elle maintenant, c’était de tomber enceinte et d’avoir un enfant à aimer. Aujourd’hui, Jane se sentait si seule et elle ne savait pas à qui elle pouvait confier ses malheurs. Elle n’osait même pas parler à Marie de Guise, de sa déconvenue. Alors que les deux jeunes femmes discutaient tranquillement, un homme charmant arriva vers elle et les couvrit de compliments. Les joues de Jane se couvrirent de rouge, mais elle se reprit bien vite en entendant Isabelle éconduire le galant.

« My lord, nous sommes toutes les deux mariées, cela est inconvenant et nous ne sommes vraiment pas du genre à nous laisser charmer, comme de vulgaires filles faciles. Même si vos paroles sont flatteuses, vous devriez trouver facilement une jeune femme, qui n’a point d’époux. » Sourit-t-elle pour ne pas paraître méchante.

Jane ne le dira pas, mais elle avait été touché par les paroles de l’homme, cela faisait longtemps qu’un homme ne lui avait pas parlé ainsi. D’ailleurs son époux ne le faisait plus depuis plusieurs mois. Elle était tout de même heureuse d’être charmé ainsi, même par un galant qui avait dû avoir beaucoup de femmes dans son lit.

Quand Charmant débarque...

Le coup classique du mari aurait pu faire rire sous cape le Comte Charmant. C'était une tactique que ces dames avaient, pour lui montrer un peu de résistance. Il adorait ça, que ses proies ne se rendent pas aussi facilement. C'était d'autant plus attirant. Car elles mentaient c'était sûr. Et puis même si c'était peut-être vrai dans le cas d'Isabelle, car il venait de voir qu'elle était en effet enceinte, l'autre ne semblait pas de glace face à son charme. Ce qu'elle disait n'avait aucune importance, il savait voir par des petits rien, quand il ne laissait pas indifférente une femme. Il en fallait donc beaucoup plus pour freiner les ardeurs de notre bourreau des cœurs, qui décocha une série de sourires étincellants à celles qu'il convoitait.

« Miladies, allons, soyons sincères une minute ! Si vous étiez vraiment mariées, où sont donc passés les heureux élus ? Si j'avais eu la chance de passer une alliance à vos doigts si gracieux ... » Dit il en baisant galamment la main d'Isabelle puis celle de Jane « Je ne vous aurai pas quitté une seule seconde, puisque je n'aurai eu d'autres priorités que de passer ma vie entière avec vous ! Des hommes invisibles ou des goujats impardonnables, voilà ce que sont vos époux ! Et vous, vous êtes cruelles de piétiner ainsi mon coeur, alors que contrairement à eux, je suis à vos pieds comme un assoiffé peut l'être au rive d'une source. Mais heureusement, vous avez le pouvoir de le guérir ! N'est ce pas ? Vous ne pouvez pas me laisser dans cet état lamentable ! »

Mise en place du défi ♠ Le Comte Charmant est toujours aussi en forme, comment allez-vous réagir ?

Je hausse discrètement les sourcils en entendant la personne qui se trouve en face de moi. Effectivement, c'est tout à fait normal que cette personne me semble familière. J'ai eu l'occasion de voir Jane Stuart dans l'entourage de la Reine-régente d'Ecosse.

-Par contre, s’il vous plait, ne dites à personne que vous m’avez vu par ici, je voudrais éviter les problèmes.

Sa demande me laisse un temps perplexe sur une telle volonté. Puis je me souviens de certains des commérages de la Cour que me rapportent mes demoiselles de compagnie. Il se dit que le mariage de la bâtarde de feu le mari de la Reine-régente d'Ecosse n'a pas été aussi béni que le mien par Dieu. Je reconnais que ce genre de commérage m'importe peu car ce sont malheureusement des choses que trop fréquente parmi les cancans royaux. Toutefois, il semblerait que je doive reconsidérer la chose à son égard si j'en juge sa mine.

-Soyez sans crainte, mon amie! Déclare-je avec un hochement de tête. Désiriez-vous vous confesser auprès de moi vos chagrins? Peut-être puis-je vous aider d'une quelconque manière?

Je reconnais que mon aide n'est pas totalement désintéressée. Après tout, cela pourrait être un élément des plus importants pour asseoir davantage la position d'Albert à la Cour et éviter une éventuelle disgrâce auprès de sa Majesté qui serait une horrible déconvenue pour mon oncle!

En parlant de déconvenue, je dois reconnaître que l'homme se trouvant à mes pieds en train de déclamer qu'il veut m'aimer. C'est tout simplement très grossier de courtiser une femme mariée, enceinte qui plus est!

Je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils à la réponse de Jane. Maintenant, aucun doute est possible: le mariage de la bâtarde de feu Jacques V est malheureux. Je ne peux m'empêcher de compatir: je n'ose imaginer la douleur que cela doit être de vivre au quotidien un mariage qui n'est pas heureux.

Malgré nos réponses polies signifiant que nous sommes pas intéressées, le manant revient à la charge à grand renfort de sourire qui se veulent charmeur.

-Miladies, allons, soyons sincères une minute ! Si vous étiez vraiment mariées, où sont donc passés les heureux élus ? Si j'avais eu la chance de passer une alliance à vos doigts si gracieux ...

-Ce qui ne sera justement jamais le cas rassure-vous! Déclare-je d'un sourire alors que mon ton se fait glacial alors qu'il m'embrasse la main.

Toutefois, il ne semble guère perturbé par ma remarque puisqu'il continue à déclamer:

-Je ne vous aurai pas quitté une seule seconde, puisque je n'aurai eu d'autres priorités que de passer ma vie entière avec vous ! Des hommes invisibles ou des goujats impardonnables, voilà ce que sont vos époux ! Et vous, vous êtes cruelles de piétiner ainsi mon coeur, alors que contrairement à eux, je suis à vos pieds comme un assoiffé peut l'être au rive d'une source. Mais heureusement, vous avez le pouvoir de le guérir ! N'est ce pas ? Vous ne pouvez pas me laisser dans cet état lamentable !

Je soupire fort bruyamment pour montrer ma lassitude. Dieu, Albert que vous me manquez en cet instant! De toutes évidences, il n'est pas prêt d'arrêter sa Cour. Je tourne alors la tête gracieusement vers Jane.

-Que diriez-vous de m'accompagner? Je viens de me souvenir que j'avais une ou deux courses à faire et dans mon état, il serait plus sage pour moi d'être accompagnée. Bien sûr, je vous dédommagerais de la manière que vous voudrez!

Je me mets à prier Dieu que ma compagne de table accepte ma proposition, je ne pourrais guère supporter plus longtemps ce malotru!

Vague à l'âme.

« Je doute que mon histoire vous soit passionnante, madame. » Disait la jeune femme sur un ton peiné, tout en continuant de manger lentement son assiette.

Elle avait beau avoir le titre et l’argent, Jane ne pensait pas avoir la vie la plus exceptionnelle du monde, après tout, elle subissait son mari, comme d’autres femmes et elle ne devait pas être la seule épouse, dont le mari avait une maîtresse. Non, elle ne voulait pas ennuyer la femme d’ambassadeur, avec ses histoires, surtout qu’elle était enceinte et qu’elle arborait un charmant ventre arrondi. Elle-même aimerait pouvoir tomber enceinte et avoir un enfant à aimer. Elle espérait aussi qu’avec cet enfant, elle pourrait attirer les faveurs de son mari et que celui-ci abandonne sa maîtresse. Cet enfant de la providence, elle l’attendait et le priait chaque soir. Dans ses lettres Marie de Guise lui expliquait que cela pouvait être long, mais que si on priait beaucoup, la grossesse finirait par arriver.
Les deux femmes mariées reçurent bientôt la visite d’un personnage haut en couleur, qui se voulait charmeur et qui voulait à tout prix les courtiser. Si Jane se sentait gênée, ce n’était pas le cas d’Isabelle, qui ne manquait pas de répartie et l’envoya balader du début à la fin. Les mots de l’allemande ne semblèrent pas gêner l’homme, qui prit les mains des deux femmes et les baisa, toujours en montrant son profond intérêt pour elles. L’homme était charmant, mais il semblait être un coureur de jupon et un grand connaisseur en ce qui concernait les dames. Tout cela montrait bien, que ce noble n’était en rien sincère, il voulait juste ajouter deux nouvelles femmes sur son tableau de chasse. Les hommes étaient tous les mêmes, toujours en quête de femmes, pour les mettre dans leur lit. Décidément n’y avait-il pas d’hommes honnêtes en ce monde ?

« Vous êtes vraiment sans gêne, même si nos époux ne sont pas là, ça ne veut en rien dire qu’ils nous abandonnent. Croyez-moi, ils seraient capables de tout, si vous nous importunez encore ! » Disait la jeune femme, tout en accordant un regard noir à l’homme.

Ce qu’elle venait de dire était un mensonge, son mari n’irait pas jusqu’à se battre avec le noble anglais pour elle. Il avait d’autres chats à fouetter et une autre femme à entretenir. Cependant, Jane n’hésitait pas à utiliser quelques mensonges pour se débarrasser de cet inopportun. Pourtant, elle était presque sûre que l’homme n’était pas du genre à abandonner si vite. Bonne complice, Isabelle d’Isembourg joua jusqu’au bout la carte de la femme enceinte, proposant à Jane de l’accompagner pour quelques courses.

« Bien sûr, j’accepte de vous accompagner et cela sans contrepartie. » Disait-elle ne mettant dans sa bouche, la dernière bouchée de son assiette. Jane ignora totalement l’homme qui se trouvait toujours à leurs côtés et qui devait sûrement chercher ses mots pour tenter de convaincre les deux dames de céder à ses avances. C’était peine perdue en ce qui la concernait, Jane n’était pas désespérée au point de se jeter dans les bras du premier inconnu venu.

Quand Charmant débarque...

Sans gêne le comte ? Bien sûr voyons, c'était même sa signature ! Pourquoi aurait-il dû avoir des scrupules ? Si certains n'en avaient pas en politique ou pour les affaires, lui cela concernait les histoires de coeur ! A la guerre comme en amour, tout est permis non ? Les reproches de ces dames ne firent que faire ricochet et ne le blessèrent pas ! Il se releva, n'insista plus pour l'instant et les laissa prendre comme elles le voulaient le chemin de la porte. Pourtant, il n'avait pas dit son dernier mot, c'était mal le connaître. Il faut parfois montrer une fausse soumission pour revenir avec brio à la charge ! C'était même une de ses stratégies favorites ! Et là, il avait tout pour y arriver : une auberge pleine à craquer, des gens que l'on refoulait par la force des choses et qui étaient très mécontents, même une queue de personnes s'était formée ! C'était du pain béni ! Il décida de passer comme si de rien n'était, aux côtés d'un homme qu'il savait protestant et sans que celui-ci n'ait eu le temps de le voir, il maugréa discrètement mais de façon à être entendu par lui :

« Même ici, il y a des histoires de religion ! Pas le droit de manger quand tu es protestant, c'est une honte ! » Comme prévu L'individu s'insurgea et voulant aller dire ses quatre vérités à l'aubergiste, força le passage bousculant tous ceux qui le lui bloquaient. Ce fut le cas d'Isabelle et de Jane qui furent donc poussées sans ménagement. Charmant n'aurait pas pu espérer mieux ! Le temps était venu de jouer au sublime héros volant à leur secours, les femmes raffolent lorsqu'on se bat pour elles, c'est bien connu ! Il sortit donc son épée, prêt en découdre avec le malotru qu'il avait lui même provoqué ! « Dites donc vous ! Vous malmenez des femmes, dont une enceinte et vous ne présentez pas même vos excuses ! En garde manant ! Restez derrière moi, mesdames ! »

Mise en place du défi ♠ Le Comte Charmant est toujours aussi en forme, comment allez-vous réagir ?

Je soupire de soulagement en entendant Lady Stuart acceptait de m'accompagner. Je reconnais que je suis guère tranquille à cause de cet homme dont les manières laissent à désirer. Je lui adresse un sourire avant de m'emparer délicatement de sa main afin de l'entraîner à ma suite. En me voyant me lever, John, semble finir sa boisson rapidement avant de quitter ses compagnons de tablées.

Seulement, avant d'avoir pu atteindre la sortie, un homme se met à nous bousculer violemment, entraînant la cohue dans l'établissement. Je gémis de douleur tout en plaçant mes bras autour de mon ventre pour protéger mon enfant. La panique m'envahit et l'angoisse fait apparaître des larmes à mes yeux. Affolée, je cherche du regard John afin de le supplier d'intervenir. Mes bras se referment plus fortement autour de mon ventre et peu à peu, j'en oublie le monde qui m'entoure. Je serais incapable de dire si on me parle tant mon attention est focalisée sur le fait de protéger la petite vie qui grandit en moi.

Je ferais tout pour ne pas perdre mon enfant à nouveau.

Difficilement, je tente de prendre pied dans la réalité mais je n'y arrive pas. La peur paralyse mon être.

Oh Albert, si seulement vous pouviez être là!

Spoiler:

Vague à l'âme.

Jane avait toujours rêvé du prince charmant, elle avait même imaginé que son époux Archibald en était un, mais ça, c’était bien avant, qu’elle ne soit devenue son épouse. Ses rêves s’étaient vite transformés en cauchemar et aujourd’hui, il n’y avait plus de princes, plus de nobles chevaliers, plus de destriers blancs. L’homme qui les importuné, était peut être beau, mais il était loin d’être un noble homme, au vu de ses intentions et de son empressement, il voulait surtout mettre l’une des deux ladies dans son lit. Isabelle avait beaucoup plus d’aplomb, et le fait qu’elle était enceinte n’arrangeait rien son histoire. Plus les deux jeunes femmes le repoussaient, plus il revenait à la charge, toujours aussi galant, mais toujours aussi embêtant. Les deux femmes allaient partir, ne voulant pas rester auprès de ce malotru, qui finit par partir plus loin, à leur plus grand soulagement. Jane termina son petit verre de vin et se leva pour tendre le bras à Isabelle et l’aider à quitter ce lieu. La germanique a beaucoup de chance, elle avait le bonheur de pouvoir être mère, ce qu’elle-même ne parvenait pas à arriver.

« Vous avez déjà des prénoms pour votre enfant ? » Demanda-t-elle, pour engager la conversation sur un sujet plus joyeux.

Du coin de l’œil Jane surveillait le comte Charmant, pour voir s’il ne les suivait pas, mais c’est un autre homme qui vient à elles. Comme une furie, il les bouscula, la jeune femme trébucha violemment au sol, tandis qu’Isabelle prise de panique tenait son ventre. Le bébé avait-il quelque chose ? Jane se releva et se dirigea tout de suite vers Isabelle, celle-ci paniquait et l’Ecossaise comprit qu’elle avait déjà perdu un enfant. La jeune femme posa une main sur son épaule et lui demanda si elle se portait bien.

« Vous allez bien ? » Demanda la brune inquiète.

En cet instant, le comte Charmant arriva et tel un chevalier s’apprêta à affronter l’homme qui les avait bousculés. Cette fois, s’en était trop pour Jane qui prit son courage à deux mains et se dirigea vers le comte.

« Mais vous vous prenez pour qui, nous n’avons pas besoin d’être défendu par vous. » Criait-elle tout en giflant le comte bien trop encombrant. « Mon amie ne se sent pas bien et en plus pour la perturbait en voulant engager un combat. Allez-vous en, vous avez fait assez de dégâts comme ça. » Ajoutait la jeune femme, tout en se dirigeant vers le dirigeant du Majestic Rose, elle lui demanda un verre d’eau et se dirigea vers Isabelle.
« Buvez un peu, cette eau est pure et vous fera le plus grand bien. » Disait-elle tout en tendant le verre avec un sourire léger.

Quand Charmant débarque...

Le comte Charmant ne perdait en rien l'espoir de pouvoir conquérir ces deux belles femmes, même si elles le repoussaient toujours assidument. La dame enceinte voulait fuir et pour la retenir, le comte avait engagé une esclandre avec un manant. Cette tentative avait échoué, puisque la belle dame s'était sentie encore plus mal, ce qui attirant la colère de l'autre jeune femme. Aussitôt le comte se précipita vers la belle malade, prenant des mains de l'autre jeune fille le verre d'eau, pour l'aider à boire.

" Ma lady, si vous le désirez, je peux vous conduire chez un excellent médecin, ne prenons pas de risque pour ce petit être. " Disait-il tout en prenant le risque de toucher le ventre arrondie de la belle étrangère.

Le comte Charmant jouait gros, soit ça passé, soit ça cassé. Entre temps, il en profita pour envoyer quelques clins d'oeil à l'autre jeune femme, pour ne pas la délaisser.

" Ma lady, vous avez une belle présence d'esprit, votre mari doit être heureux de voir les nombreuses qualités que vous possédez. " Complimentait l'homme.

Charmant voulait avoir les deux et pour cela, il ne pourrait s'empêcher de jongler entre l'une et l'autre, d'habitude cela marchait, puisque les dames étaient sous son charme, mais cette fois-ci, il aurait sûrement beaucoup plus de mal, pour les amadouer. L'homme pensait pouvoir faire plier la plus jeune, mais il doutait de lui. Foi de comte Charmant, il les aurait ces belles ! Quoique qu'il lui en coûte !

Mise en place du défi ♠ Le Comte Charmant est toujours aussi en forme, comment allez-vous réagir ?

-Vous avez déjà des prénoms pour votre enfant ?

La question de Lady Jane a le don de m'arracher un sourire. En effet, j'ai déjà quelques idées de prénoms que je n'ai pas encore soumis à Albert. Si nous avions une fille, j'aimerai beaucoup qu'elle ait le prénom de Sa Majesté la Reine Marie de Guise. Cela ne serait que justice envers cette femme qui a su me prodiguer moult conseil à la suite de mon arrivée en Angleterre.

Seulement, je n'ai guère le temps de répondre qu'un malotru me pousse sans ménagement. Le temps semble s'arrêter alors que l'angoisse me prend concernant mon futur enfant. Alors que je me replie sur moi-même, je sens une main douce se poser sur mon épaule. Je lève les yeux afin de croiser ceux de Lady Jane. Mes larmes continuent de couler alors que j'essaye de me reprendre.

-Vous allez bien ?

Sa question est pleine de sollicitude à mon égard. Difficilement, je hoche la tête alors que j'essuie mes larmes d'un revers de main tremblant.

-Albert, je veux le voir...

Ma voix tremblante laisse inconsciemment échapper des mots allemands sous le coup de l'émotion. A cause de ma terreur, je ne remarque même pas ceci, trop focalisée à vouloir prendre le verre d'eau tendu par ma compagne. Je pense qu'à l'avenir, je lui enverrai un cadeau afin de la remercier de m'avoir secouru.

Toutefois, lorsque je sens une main se posait sur mon ventre, je réagis vivement en administrant une gifle monumentale à l'opportun. Je n'ai alors pas fait attention qu'il avait à nouveau complimenté Lady Jane.

- Ne me touchez pas, vile manant ! Crie-je en perdant toute contenance. Vous venez de vous faire éconduire par deux dames vertueuses, l'une d'elles étant enceinte mais vous continuez à les courtiser quitte à risquer de me faire perdre l'enfant à cause de votre entêtement ? Vous n'êtes qu'un être abject monsieur ! Vous avez de la chance de vivre dans ce beau pays ! J'ai ouï dire que, dans le Nouveau Monde, les indigènes n'hésitaient pas à tuer le responsable d'un accouchement prématuré de leur femme !

Ma harangue envers cet homme a été entendu dans tout l'établissement devenu silencieux. Je sais qu'il n'est guère de bon ton pour une noble femme comme moi de crier ainsi mais au vu de la situation, je ne pouvais guère faire autrement.

Je sourie lorsque je vois John approcher afin de m'aider à me relever. Je m'appuie plus que je le voudrais sur Lady Jane. En me redressant, un haut-le-cœur me prend.

-Madame, je crois que je me sens pas bien ! Murmure-je à l'attention de ma compagne.

Il ne manquait plus que mes hauts-le-coeur de maternité reviennent...

Spoiler:

Vague à l'âme.

Isabelle et Jane ne savait plus comment elles allaient pouvoir se débarrasser de cet homme qui prenait beaucoup trop ses aises. Cette situation était déplaisante et l’Ecossaise se mettait à la place de la femme enceinte, qui devait avoir qu’une envie gifler cet homme, même s’il était issu de la noblesse. Isabelle semblait complètement bouleversée, apeurée à propos de son enfant. Jane ressentirait-elle un jour ce sentiment ? Elle désirait tant tomber enceinte que la peine et la douleur de l’étrangère, lui tenait beaucoup à cœur. Cet enfant ne devait pas souffrir, certainement pas à cause d’un âne de comte, qui ne souhaitait pas être éconduit. Jane commençait à être de plus en plus furieuse, surtout en voyant l’état de la femme enceinte, qui était bien trop surmené. Si le comte continuait, il allait finir par lui faire perdre son bébé, avec tous les soucis qu’il lui causait. C’était une honte, pour un homme de son rang, jamais en Ecosse, les hommes agiraient d’une telle manière. La jeune femme ne ressentait plus de pitié à l’encontre de ce comte, mais de la colère, d’ailleurs, elle se demandait bien pourquoi personne n’avait osé mettre cet opportun dehors. Il ne méritait pas de se trouver ici, sa place était en prison. Isabelle était tellement inquiète et paniquée, qu’elle finit par prononcer des mots en allemands, que Jane ne comprenait pas. A cet instant, le comte revient à la charge, s’adressant à Isabelle, tout en faisant à l’Ecossaise des œillades charmeuses. Jane n’en revenait pas, mais elle n’était pas préparée au pire. L’homme se permit de toucher le ventre arrondi de la femme enceinte. La réaction d’Isabelle ne se fit pas attendre, elle poussa une colère, à faire peur n’importe qui, insultant de tous les noms, le vil comte. Jane n’en menait pas large et quand l’homme revient vers elle, vantant ses bonnes qualités, l’Ecossaise le gifla purement et simplement. Aussitôt elle reporte son attention vers Isabelle qui était au plus mal, John son serviteur arriva alors à son secours et la releva. Quand elle vit le teint de la germanique passait du blanc au verdâtre, Jane comprit aussitôt, ce qui allait se passer. Tout se passa très vite. Isabelle eut des hauts de cœur et comme le comte était toujours à leurs côtés, pour faire son malin, la femme enceinte lui vomit dessus. Cela eut le don de la soulager, mais aussi d’humilier le comte. En voyant son état, Jane ne put s’empêcher de rire, puis elle se tourna à nouveau vers Isabelle, lui soutenant le bras.

« Je pense, que vous irez mieux, maintenant que vous avez rendus votre repas sur ce malotru. Nous ferions mieux de partir, vu dans l’état où il est et l’humiliation qu’il a reçue, il ne devrait plus revenir à la charge. » Disait la jeune femme, tout en montrant le comte couvert de vomi.

Pendant quelques temps, ce comte allait être la risée de tout Londres, ce qui n’allait pas faire de mal à son égo surdimensionnés. Jane n’en revenait toujours pas d’avoir rencontré un tel individu, ici dans cette petite auberge. Elle espérait vraiment ne plus jamais avoir affaire avec cet homme, qui était bien trop dangereux pour les autres. Si ça ne tenait qu’à elle, le comte serait déjà en prison. Tout en sortant au dehors, la jeune femme ne put s’empêcher de regarder une dernière fois l’homme et de rire, en voyant sa mine dégoutée.

Spoiler:

Quand Charmant débarque...

Repoussé, humilié, jamais le comte Charmant n'avait été traité ainsi, par des dames. S'il s'était attendu à cela, jamais il n'aurait été voir ces deux laiderons qui surtout n'avaient rien pour elles. L'homme était fou de colère et pour cette journée, il ne s'en remettrait pas. Il regardait les deux dames, outré, puis les gens qui se trouvaient dans l'auberge, puis ses bottes et ses bas couverts de vomi. L'homme n'en revenait pas et il devait partir coûte que coûte. Il ne voulait certainement pas, qu'une autre personne le voit dans cette difficile position.

" Vous me le paierez très cher ! " Disait l'homme, tout en lançant un regard froid à Isabelle et Jane.

Puis il quitta l'auberge, humilié, il ne voulait pas rester plus longtemps et il ne désirait qu'une chose aller se nettoyer. L'homme enfourcha sa monture et au galop fila jusqu'à sa demeure, sous les rires des personnes qui avaient tout vu de la scène.

Mise en place du défi ♠ Et voilà la fin de votre défi mesdames, j'espère qu'il vous a plu et surtout que vous êtes impatientes de revoir notre comte en pleine action.

Diantre, mes nausées ne pouvaient pas revenir au pire moment ! Alors que ce comte ne cesse de nous importuner, je n'ai tout juste le temps de prévenir Lady Jane que mon estomac régurgite son contenu. La tête qui tourne, j'entreprends d'essayer de me redresser. Je ne cache pas un sourire lorsque je me rends compte que j'ai malencontreusement vomi sur le comte. A mon soulagement, la situation amuse aussi ma compagne.

-J'aimerai dire que je suis désolée, monsieur le comte ! Déclare-je légèrement moqueuse. Mais ce serait mentir sur l’honnêteté de mes sentiments. En tout cas, que cela vous servent de leçons vil manant !

-Je pense, que vous irez mieux, maintenant que vous avez rendus votre repas sur ce malotru. Nous ferions mieux de partir, vu dans l’état où il est et l’humiliation qu’il a reçue, il ne devrait plus revenir à la charge. Me glisse Lady Jane alors que le comte nous jette un regard des plus assassins avant de prendre la fuite.

-Je suis d'accord avec vous, madame. Acquiesce-je. Néanmoins, avant de partir, pouvez-vous m'excuser de vouloir me débarbouiller la bouche ? J'aimerai beaucoup me débarrasser de cet effroyable gout de ma bouche.

Je tus à la femme que si je ne le faisais pas, je risquais de tout simplement recommencé et cela serait des plus irrespectueux mais si cela a bien servi à faire fuir le comte. Avec un sourire, je demande à John de me ramener à boire. Toutefois, ce brave homme a eu l'extrême intelligence d'anticiper mon désir. Une fois cela fait, j'attrape le bras de Lady Jane afin de lui demander :

-Pardonnez ma conduite fâcheuse à l'auberge. Je suis confuse que vous ayez assister à une telle scène. Souhaitez-vous que je vous dépose en un quelconque endroit pour me faire pardonner ?

Ce n'était guère la moindre des choses que je pouvais faire après que Lady Jane ait été exposé aux affres de ma maternité...

Vague à l'âme.

Vomir sur les chaussures du Comte Charmant était probablement la meilleure idée involontaire qu’Isabelle d’Isembourg aurait pu avoir, en cette situation très délicate. D’ailleurs, la femme enceinte se sentait soulagée par ce fait et cela amusa beaucoup la douce Jane. Surtout le visage du Comte qui était passé du blanc au vert en peu de temps. Si elle n’était pas une noble dame, la jeune femme se serait mise à rire ouvertement au nez du comte, surtout quand Isabelle montra à l’homme qu’elle n’était pas prête à s’excuser. Charmant était humilié et cela lui servait bien de leçon, l’homme était trop confiant et pensait sûrement repartir avec l’une des deux femmes, mais c’est bredouille qu’il repartira. Jane était soucieuse de la santé de sa compagne et évoqua le fait qu’elle devait maintenant se sentir mieux, ce qu’Isabelle confirma. L’Ecossaise lui accorda un sourire ravie et se tourna à nouveau vers le Comte pour observer ses réactions. L’homme humilié par les rires, des personnes présentes au Majestic Rose, menaça les deux jeunes femmes avant de partir en courant, sûrement pour nettoyer son royal costume.

« Le Comte semble courir plus vite que son ombre quand il s’agit de fuir. » Souriait la jeune femme.

Quelle idée de se promener avec de si beaux atours ! Avec un peu de chance des enfants le saliront de boue en le voyant ainsi vêtu et salie. Cette idée faisait rire intérieurement la jeune femme, qui ne s’était certainement pas attendue à faire une telle rencontre. Le Comte était un homme ridicule et même s’il était charmant, elle n’oublierait jamais la scène d’aujourd’hui, ce qui n’était pas prêt de changer l’image qu’elle avait de lui. Isabelle demanda à son serviteur de pouvoir se rincer la bouche et une fois cela fait, la femme enceinte lui demanda si elle pouvait la ramener quelque part.

« Votre gentillesse me touche, mais je préfère rentrer en toute discrétion, peu de personnes savent que je suis partie dans une telle tenue dans Londres. » Disait la jeune femme tout en montrant sa modeste robe. « Mais j’espère tout de même pouvoir vous revoir à la cour, on pourra ainsi discuter de notre petite aventure et humilier un peu plus ce malotru. » Riait Jane.

Le jeune femme prit alors le reste de ses affaires et sortit de la taverne avec Isabelle et son serviteur. Elle dit au revoir à la jeune femme et continua son chemin jusqu’à la demeure des Campbell à Londres. Elle redoutait plus que tout de revoir son mari, qui contrairement au comte Charmant n’avait aucune attention pour elle.

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