Lorenzaccio Carafa

" Il y a ceux nés pour aimer, et ceux nés pour vivre. " TON PERSONNAGE PRÉNOM & NOM ♦ Lorenzaccio Carafa AGE ♦ 21 ans DATE DE NAISSANCE ♦ Mai 1532 ORIGINE ♦ Italienne (Né à Venise, a grandi à Rome) SITUATION FAMILIALE ♦ Céibataire MÉTIER ♦ Pseudo-Ambassadeur GROUPE ♦ Étrangers CRÉDITS ♦ Avatar: moi. Reste: Tumblr LE JOUEUR PSEUDO ♦ Sugar Princess AGE ♦ 16 ans. OU AS-TU CONNU LE FORUM? ♦ Un top-sites TON AVATAR ♦ Mark Ryder ♥ VOTRE PERSONNAGE EST-IL HISTORIQUE OU FICTIF? ♦ Fictif, mais sa famille est historique VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? ♦ Oui, si quelqu'un veut bien de moi ♥

▬ QUELLE EST VOTRE RELIGION ET QUE PENSEZ-VOUS DES CHANGEMENTS RELIGIEUX DU PAYS? ♦ Avec un père cardinal, je peux difficilement être autre chose que catholique. Mais, honnêtement, je me préoccupe plus de ma vie sur Terre que de celle que je mènerai là haut. Alors les changements de religion de l'Angleterre... Franchement, pourquoi ne laisse-t-on pas les gens croire en ce qu'ils veulent? Du moment qu'ils vénèrent Dieu, selon moi, peu importe. Pour tout dire, je pense que c'est du gâchis, car dans le tas de protestants ou de catholiques envoyés à la mort à cause de telle ou telle religion, il y avait des hommes qui auraient pu accomplir de grandes choses. Regardez, rien que Thomas More, tué parce qu'il était catholique. Pas de chance pour lui, si il avait attendu un peu, il aurait pu de nouveau crier sa foi en la Sainte Eglise. Si vous voulez mon avis, je pense que cette suite de changements est illogique et sans intérêt.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE LA NOUVELLE REINE D'ANGLETERRE? ♦ Je trouve que c'est un peu austère, par ici. La débauche de Rome me manque, alors j'aimerais bien que la Reine lâche un peu la bride, ici. A part cela, je l'admire, car elle a été capable de ce que certains hommes n'auraient même pas tenté. Elle prouve au monde que les femmes ne sont pas que de faibles créatures, n'est-ce-pas? La reine sort de l'ordinaire, et je trouve cela amusant! Cela me donne envie d'assister aux événements futurs, afin de voir comment la situation va évoluer.

▬ QUE PENSEZ-VOUS DE JANE GREY? ♦ J'en pense que la pauvre fille n'aurait pas du monter sur le trône. Elle n'avait à mon avis pas les tripes pour diriger un pays, pour parler franchement. Néanmoins, elle ne méritait pas le sort qui lui était réservé. Certes, elle manquait de carrure, mais de là à l'enfermer dans un cachot! En somme, mon avis est qu'elle n'aurait pas dû monter sur le trône, mais qu'elle a sans doute obéit aux ambitions d'autres qu'elles, de sa famille. La vie a été bien cruelle avec elle, alors qu'elle ne le méritait sans doute pas.

▬ AGISSEZ-VOUS DANS L'OMBRE POUR VOTRE CAUSE OU VOTRE FOI, SI OUI QUE SERIEZ-VOUS PRÊT A FAIRE ? ♦ Je suis censé espionner pour Rome, afin de voir si par hasard, le protestantisme ne montrerait pas de nouveau le bout de son nez. Donc oui, on peut dire que j'agis dans l'ombre. Et bien entendu, je n'hésiterais pas à faire pire si cela pouvait servir mes intérêts. Mais pas trop longtemps dans l'ombre: ceux qui agissent en se cachant sont à mon avis des lâches, ou des femmes (Ce qui est normal, dans ce cas, entendons-nous bien. De plus, une femme complotant est toujours délicieuse.) Je suis un homme d'action, voyez-vous. J'aime confondre les gens en public, accomplir des actions d'éclat.

L'enfant terrible de Rome

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Né à Venise, le rejeton Carafa répondant au doux prénom de Lorenzo grandit à Rome, où son père résidait en sa qualité de cardinal. Il l’avait reconnu peu d’années après sa naissance, après que le Pape l’eût élevé à son rang, car toute l’Italie connaissait l’existence de ce fils, bien qu’il soit si médiocre. Rondouillard, un peu trop grand, lent, et passif ; Lorenzo grandit sous les moqueries de ses camarades du collège où on l’avait envoyé. Le pauvre ne possédait pas non plus de qualités intellectuelles extraordinaires, et semblait ne s’intéresser à rien. Son visage ne lui rendait pas service non plus : une peau pâle, de grands yeux bleus, une tête d’ange enfin, qui achevait de le décrédibiliser.
Mais le pauvre garçon était habitué aux injures où aux regards pleins de mépris qui pleuvaient sur lui. Sa mère et son père le regardaient comme les autres, au reste. Ils n’aimaient pas ce fils si encombrant, qu’ils ne pouvaient pas exhiber avec fierté. Et Lorenzo s’y faisait : il avait toujours vécu comme cela.

Jusqu’à l’incident. Ce jour-là, le Soleil brûlait Rome, et la chaleur s’abaissait comme un couperet sur quiconque s’aventurait dehors, sans qu’aucun nuage ne puisse l’en empêcher. Abruti de Soleil, Lorenzo s’avançait dans les rues sinueuses de la ville, tentant de trouver de l’ombre en rasant les murs.

- Hé, gros porc, où tu vas, comme ça ?

Une voix avait retenti à son oreille, et le garçon se retourna lentement pour faire face à celui qui l’insultait. Il s’agissait d’un garçon qui était dans la même classe que lui, un de ses voisins également, prénommé Antonio, et entouré d’autres pré-adolescents qui riaient de son interjection. Grand sportif, déjà admiré par de nombreuses demoiselles, il possédait tout ce qu’Lorenzo n’avait pas.

- Allez, répond, ton père a oublié de te donner des couilles ?

La jalousie brûlait son cœur. Pourquoi n’avait-il pas le droit d’être comme eux ? D’être supérieur aux autres, de malmener qui bon lui semblait ? Le sang battait contre ses tempes, et le Soleil l’empêchait de penser clairement, quand Lorenzo comprit enfin que sa médiocrité ne dépendait que de lui.

- Peut-être qu’il n’a pas voulu en léguer à son bâtard !

Alors, Lorenzo se jeta sur lui, avec un cri de bête féroce qui contenait treize années de moqueries. Antonio ne s’ébranla même pas, malgré le poids du rondouillard. Au contraire, il éclata de rire et le renvoya rapidement rouler à terre. Lorenzo fut corrigé par toute la joyeuse bande, qui s’empressa de le bourrer de coups de pieds, avant de s’éclipser, une fois son forfait accompli.

Il avait perdu, mais il avait découvert quelque chose en lui. L’instinct le plus bas de l’homme était né dans son esprit ; celui de la bête sauvage ; celui qui pousse à tout détruire. Il en ferait sa force. Alors Lorenzo secoua la sueur et le sang qui dégoulinaient dans ses cheveux et sur son front et se releva, en se jurant que c’était la dernière fois qu’on l’humilierait. Il allait devenir fort, plus fort que tout le monde. Son nom serait prononcé avec des tremblements, on n’oserait plus relever les yeux sur son passage.

Ce jour-là, avec son insolente avidité de gamin qui découvrait le monde, Lorenzo se fit le serment de devenir Dieu. Et de conquérir le monde.

Les trois années suivantes furent consacrées à devenir cette idée qu’il se faisait de la force. Le jeune homme se forgea un corps et un esprit. Les débuts furent difficiles, il s’évanouissait aux entraînements, s’essoufflait après avoir couru dix minutes. Mais à chaque fois que l’envie lui prenait de renoncer, il repensait à la joie féroce qu’il avait ressenti en attaquant Antonio et il se relevait. Il tenait à afficher une imposante musculature et un esprit sans pareil. Il se prit de passion pour l’histoire de la mythologie grecque, et pour les grands conquérants, sur qui il prenait exemple. Il tint absolument à apprendre le français, ainsi que l’anglais, afin de pouvoir paraître cultivé même avec des étrangers.

A seize ans, il était devenu quelqu’un. Ce quelqu’un qu’il avait toujours désiré être. Il pouvait à présent se regarder avec satisfaction dans un miroir, et ne plus rougir de son ignorance. Occultant sa tête d’ange derrière une barbe, il était même parvenu à changer son regard, à le faire plus dur, plus cynique, plus froid. Un orgueil démesuré avait grandi en lui, en même temps qu’une insolence exacerbée. Tous craignaient sa colère, qui pouvait débuter n’importe quand s’il se trouvait contrarié. Ces périodes étaient terribles : une sorte de folie surhumaine, dépassant l’entendement, semblait emporter Lorenzo. Il détruisait tout ce qu’il pouvait, frappant qui se trouvait sur son passage, hommes, femmes ou enfants. A ces moments, Lorenzo était un démon. Son père et sa mère ne l’aimaient pas plus qu’avant, mais au moins, ils lui témoignaient le respect qu’on témoigne à plus dangereux que soi. Il aimait beaucoup sa jeune sœur, mais elle le craignait en retour. Au sein même de sa famille, le jeune homme faisait régner la loi du plus fort.

C’est ainsi qu’on commença à le surnommer Lorenzaccio, « le mauvais Lorenzo ». Et à force d’entendre ce surnom dépréciatif sur son passage, Lorenzo finit par y prendre goût. La transformation était achevée. Le misérable Lorenzo était devenu le terrible Lorenzaccio.

Au nouveau personnage qu’il s’était d’abord créé, et qui avait finit par devenir lui-même ne pouvait correspondre qu’à un quotidien de débauche. A Rome, tout lui semblait lui être fourni pour cela. Il courait les bordels, séduisait les jeunes filles de bonne famille dans le seul but de les avilir. A chaque rixe qui éclatait, que ce soit dans un palais ou une taverne, on pensait à lui en premier comme déclencheur, tant sa réputation le suivait. Il va sans dire qu’il avait profité de la première occasion pour démolir littéralement Antonio, et avait mis tant de cœur à la tache que le jeune homme était resté inconscient plusieurs jours.

Lorenzaccio prenait la revanche sur le monde que Lorenzo avait toujours voulu accomplir.

Cette douce existence continua pendant cinq années, au terme desquelles le Cardinal Carafa réussit enfin à éloigner ce fils dont il ne voulait plus. Un matin, on remit tout simplement à Lorenzaccio une missive officielle du Pape, lui ordonnant de se rendre en Angleterre afin de présenter ses hommages à la nouvelle Reine catholique, et à espionner pour Rome. Sa volonté de s’instruire avait fini par lui jouer des tours, en faisant de lui le candidat parfait pour cette mission, car il connaissait fort bien la langue parlée dans le Royaume d’Angleterre. Forcé de se plier à la volonté du souverain pontife, mais se doutant que derrière lui se trouvait son père qui était parvenu à ses fins, Lorenzaccio partit quelques jours plus tard. La seule personne à qui il dit au revoir fut sa sœur, voulant lui montrer encore une fois son affection, et l’enjoignant à lui rendre visite à Londres. Mais le mal était fait, et force lui fut de constater que même sa petite sœur chérie, la seule qu’il traitait avec respect et douceur, était également impatiente qu’il parte.

Lorsque le bateau emportant l’enfant terrible de Rome largua les amarres, la ville s’autorisa enfin à souffler de soulagement. Lorenzaccio, quand à lui, contemplait les murs de la cité depuis le pont, avec dans les yeux ce mélange d’amour et de haine qu’il éprouvait pour cet endroit qui l’avaient vu grandir. Avec un rictus, il se souvint de chaque mauvais tour qu’il avait joué aux habitants et à son entourage, depuis ses seize ans. Tous avaient été aveuglés par ses actions, et pensaient qu’il incarnait le mal. Mais aucun de ces ignorants ne se doutaient qu’au fond, il lui restait encore un petit bout de cœur, la secrète faiblesse de ceux qui ne sont pas nés mauvais.