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Nous nous situons aux alentours de mai 1558.
Il fait de plus en plus chaud les gens prennent plaisir à sortir dans les jardins.

Si vous souhaitez jouer un étranger, privilégiez les Espagnols et les Ecossais.
N'hésitez pas à regarder les PV et scénarii en priorité.
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The Majestic Rose
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The Majestic Rose
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MessageSujet: ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau.  ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau. Icon_minitimeVen 5 Juil - 15:29


La parade sur l'eau.




A vos risques et périls.

Sur la Tamise.
12 novembre 1553
« Tu ne vas quand même pas me faire monter dans cette chose ? Tu es complètement fou elle ne tient pas debout. »
« Ma chère Constance, vous avez ici la meilleure embarcation de tout Londres. » Disait l’homme avec une pointe de fierté.
« James, ton bateau, si je peux appeler ça comme ça, nous fera couler avant qu’on atteigne le cortège ! » Ajoutait la jeune femme tout en mettant sa main si sa hanche.
« Constance, je l’ai décoré pour toi, tu mourrais d’envie de voir la reine, donc je l’ai fait pour toi, viens, je t’assure, tu ne risques rien. »
« Si cette chose nous met à l’eau, je te noies ! » Craqua-t-elle, tout en montant sur la petite embarcation de pécheur.

En se réveillant ce matin, elle ne s’attendait pas du tout à participer à la parade sur l’eau, plus à la regarder, mais pas à être sur l’un des bateaux. C’était James qui était venu la chercher il y a deux heures de cela pour lui parler de son projet, Constance l’avait pendant un temps prit pour un fou, mais en le voyant aussi sérieux et en découvrant l’embarcation de pêcheur, elle comprit tout de suite que son ami était plus que sérieux. Constance connaissait James depuis sa tendez enfance, bien avant sa fugue, il faisait partie du petit groupe d’enfant et plus tard de jeune du quartier. Après son départ, elle n’avait plus eu de nouvelles du jeune homme, jusqu’à ce qu’il la croise durant la foire des moissons. Après de nombreuses menaces, la jeune femme lui avait fait jurer qu’il ne dirait à personne qu’il l’avait vu et par chance James avait tenu sa promesse. Depuis ce jour, ils se retrouvaient ensemble, se promenant dans les rues de Londres et rattrapant le temps perdu. La serveuse était heureuse de retrouver l’une des personnes de son passé, et particulièrement James.
Ce fut sans grande joie et avec beaucoup de retenue que la jeune femme monta sur l’embarcation, celle-ci était faite de bois brut et avait été décoré de centaines de fleurs des champs. James n’avait vraiment pas fait les choses à moitié. Quand elle vit que le petit bateau ne coulait pas quand tous les deux furent dedans, elle se détendit et envoya un regard boudeur à son ami. Elle s’installa sur l’un des petits bancs et regarda autour d’elle, tandis que James prit les rames et les emmena au large du fleuve. Tous deux rejoignirent le cortège des petites embarcations sommaire. L’effet était vraiment magnifique et tous avaient joué le jeu de décorer leurs bateaux de fleurs.

« Tu vois, nous ne coulons pas. » Riait le jeune homme face à elle.
« Chut et rames, je dirais seulement que ton bateau est bien une fois que nous aurons mis pied à terre à la fin de cette parade. » Disait la jeune femme d’une manière pompeuse, tout en lissant la jupe de sa robe.
« Tu es vraiment un phénomène Constance. » Eclata-t-il de rire en cœur avec la jeune femme.

Quand ils passèrent l’un des premiers ponts de la ville, les deux jeunes gens reçurent une pluie de pétales rouges et blanches. La reine n’avait vraiment pas lésinée dans les moyens pour rendre cette parade magnifique. D’ailleurs, Constance qui était principalement venue pour la voir, chercha son embarcation d’or des yeux, mais il semblerait que la reine était encore trop loin d’eux. Elle ne pouvait pas non plus forcer James à ramer plus vite, sinon le jeune homme finirait par être épuisé avant la fin de la parade. Tant pis, l’évènement n’était pas encore terminé, elle avait encore une chance d’apercevoir la souveraine anglaise.
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Elizabeth Tudor
Elizabeth Tudor
Admin ♛ « Princesse et bâtarde d'Angleterre. »
♕ Métier : Princesse d'Angleterre ♕ Age : 25 ans ♕ Religion : Celle que me dictera ma souveraine. ♕ L'avatar a été fait par : fassophy ♕ Mon nombre de messages est : 3524 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 11 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 11/09/2012 ♕ Mon pseudo web est : Mari-Jane ♕ Mes autres visages : Antanasya Cavendish - Constance Bennet - Edward Seymour ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau. Tumblr_oe67vtSxjf1tvdu5mo1_250

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MessageSujet: Re: ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau.  ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau. Icon_minitimeLun 15 Juil - 19:03


A vos risques et périls.

Sur la Tamise.
12 novembre 1553
Ce n’était pas une chose qu’on voyait tous les jours, la panique d’une foule, l’odeur du sang et de la mort. Il y avait les guerres, la maladie et la famine qui faisait souffrir le peuple, mais quand c’était lui-même qui s’infligeait les peines, la tristesse était bien plus forte. Constance avait assisté à tout sur sa petite barque en bois en compagnie de James et jamais de sa courte vie, elle n’avait vu une telle horreur. La main de James était serrée dans la sienne, tremblante, Constance sentait les larmes lui monter aux yeux à force d’entendre les cris des gens. Pourtant, il y a cinq minutes, tout était parfait, les jets de fleurs, la parade, la reine qui se trouvait non loin de là, la jeune serveuse avait même pu l’apercevoir et l’avait trouvé majestueuse. Elle était si heureuse d’avoir pu voir sa souveraine, que son bonheur retomba net quand elle entendit l’explosion. Son regard se tourna tout de suite vers la rive, une fumée noire s’échappait d’un endroit, mais on ne voyait rien, à part la foule qui se poussait, s’écrasait et tombait dans la Tamise. A cause de l’explosion, de petites vagues se formèrent dans l’eau déstabilisant l’embarcation sommaire, mais James, grâce à quelques coups de rames audacieux parvint à maintenir la barque sur l’eau. Constance ne se préoccupa pas de ce léger détail. Elle était choquée de voir la scène qui se déroulait sous ses yeux, de voir les gens commettre l’irréparable pour s’en sortir. Avec cet incident, il y allait avoir de nombreux morts.

« Il faut qu’on fasse quelque chose James, ils vont mourir. » Paniqua la jeune femme.
« Mais quoi Constance, regardes notre bateau, nous ne pouvons pas tous tenir dedans, on ne pourra quoi sauver qu’une personne et si les autres arrivent, ils nous feront couler. » Déclara James, tentant de la raisonner.

Constance regardait autour d’elle, cherchant une solution, quelque chose qui pourrait aider ses gens, mais il n’y avait rien, quelques rares bateaux tentaient de s’approcher des personnes dans l’eau, mais ils étaient combien ? Un ou deux ? Les autres restaient tous là à attendre. La serveuse voyait la reine donner ses ordres, mais que pouvait-elle faire à bord d’un bateau ? Constance, les yeux baignaient de larmes se tourna alors vers James et prit à nouveau sa main. Son regard suppliant croisa le sien, elle voulait tellement faire quelque chose.

« James, même si c’est pour sauver une vie, ça vaut la peine de le faire. Je t’en supplie, sinon je saute moi-même pour aider une personne qui ne sait pas nager. » Disait-elle déterminée.
« D’accord, mais une seule, je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose ! » Répondit l’homme, tout en gardant le contact avec la main de Constance.

Le jeune homme reprit bientôt les rames et prudemment fit glisser la barque, vers la foule de personne en train de se noyer. Constance le voyait, il cherchait quelqu’un à l’écart, pour éviter la panique et que les autres dans l’eau ne renverse la petite embarcation. Le regard de la petite brune allait partout, cherchant une personne à aider, une victime isolée. Elle en trouva une non loin, seule en train d’essayer de nager. Constance la montra du doigt et James prit la direction de la jeune femme. En peu de temps, ils arrivèrent vers elle, fluette, la jeune femme serait facile à monter sur la barque. James se chargea de stabiliser l’embarcation tandis que Constance s’occupait d’aider la femme à monter à bord.

« Venez, vous serez en sécurité. » Disait la jeune serveuse tout en l’enserrant de son châle une fois que la jeune femme fut à bord.
« Merci, sans vous, je serais probablement morte, mon Dieu avait vous vu ce qui s’est passé. » Demanda-t-elle.
« Une explosion, mais je ne sais pas, avec la foule on ne voit rien. » Répondit Constance.
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MessageSujet: Re: ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau.  ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau. Icon_minitimeJeu 1 Aoû - 18:22
Les profondeurs glacées de la Tamise attiraient inexorablement Anne à elles. L’eau avait chassé tout l’air dans ses poumons et elle pouvait voir filer les bulles d’oxygène vers la surface, sortant de son nez et de sa bouche. Les rayons du soleil qui parvenaient encore à percer les eaux troubles du fleuve s’estompaient à mesure que le corps de la blonde s’enfonçait dans les ténèbres des abysses. La morsure glacée de la Tamise était douloureuse, comme si un millier de piques traversaient sa chair. Son corps, inerte dans la chute, était maintenant semblable à une poupée de chiffon qui se mouvait nonchalamment au gré du courant. Les eaux n’allaient bientôt plus faire d’elle qu’un cadavre à la dérive.
Tandis qu’elle se sentait partir au loin, la souffrance se faisait de moins en moins vive. Le feu de la vie s’éteignait progressivement en elle et venait voiler de cendres froides le regard de la jeune fille.
Puis l’obscurité fut totale et d’une funeste froideur. Elle ferma lentement les yeux, sentant la vie quitter peu à peu son corps. Comme la mort lui semblait douce… Elle n’en avait même pas conscience à cet instant. Elle se laissa doucement submerger quand soudain, une lumière éclatante traversa la fine peau de ses paupières et la fit émerger.
Etait-ce des lumières célestes ? D’abord trop éblouie pour ouvrir complètement les yeux, Anne entrouvrit légèrement ses paupières. Elle porta sa main à son visage pour protéger son regard du puissant éclat. Ses yeux cherchèrent un environnement familier mais tout ne semblait qu’immaculée blancheur s’étirant à l’infini. Etait-ce un songe duquel elle était maintenue prisonnière ? Allait-elle se réveiller dans sa chambre, s’extirpant ainsi d’un mauvais songe ? Ou la mort avait-elle ce visage ?
Peu à peu, ses yeux s’acclimataient à l’éblouissante lumière et Anne ouvrit un peu plus les paupières. Un visage d’enfant apparut soudain dans son champ de vision. Elle aurait pu s’effrayer de sa présence mais quelque chose dans cette apparition lui semblait trop familier pour qu’elle ressente de la peur. Son cœur manqua un battement lorsqu’elle reconnut la personne qui se tenait devant elle, auréolé et immaculé.

« Edward, comment est-ce possible ? » murmura Anne en caressant délicatement le visage angélique de ce frère perdu.

Inconsolable, elle avait tant pleuré à sa mort qu’elle avait autrefois tenté de le rejoindre dans l’au-delà.
Et aujourd’hui, voilà qu’elle le rejoignait pour un ultime voyage. C’est en passant sa main sur les joues chaudes de l’enfant, qu’Anne se rendit compte que sa peau était froide comme la mort. La vie l’avait-elle quittée à son tour ? Les eaux de la Tamise seraient-elles son linceul pour l’éternité ? La blonde frissonna en songeant à son corps qui girait à jamais dans les profondeurs du fleuve.

« N’aie pas peur Anne. » fit l’enfant d’une voix vibrante en prenant la main de sa sœur dans la sienne. « Il est désormais temps de me rejoindre. »

Anne releva son regard vers l’enfant, soudain ensorcelée par l’expression mystérieuse qui était peinte sur le visage d’Edward. Ses mots, comme récités dans une langue mystique, pénétraient chaque parcelle de l’âme de la jeune fille et en faisaient les maîtres de son esprit. La frayeur en elle s’était évanouie d’un seul coup. Elle se saisit de la main que lui tendait son frère et ils se relevèrent ensembles. Elle se donnait l'impression d'être l’un de ses pétales de rose sur l'eau, qui se laissait impassiblement guider au gré du courant, en dépit de tout. Son esprit était vide de toutes pensées. Une envoûtante musique charmait ses sens et son regard coula lentement vers l’horizon éclatant.
Elle la voyait désormais. Cette lumière l’appelait à elle dans un suave chuchotement, lui intimant de rejoindre l’éclat. Elle sentait ses doux rayons caresser délicatement sa peau glacée. Elle devait aller à elle. Edward s’approcha de la lumière et Anne suivit ses pas, attirée inéluctablement vers la source de la mélopée. Le visage de la blonde était diaphane, ses lèvres devenues transparentes et pourtant, son expression n’avait jamais été si sereine, comme si elle savait qu’elle allait bientôt abandonner son âme à un bonheur intense et à la plénitude. Un doux sourire naquit sur ses lèvres à cette seule pensée.
Anne avança sa main vers la source de la lumière et elle sentit la chaleur se communiquer à sa peau glacée. Attirée et ensorcelée, elle allait faire un pas de plus vers l’horizon immaculé quand tout à coup, un murmure lointain se fit entendre. Tout d’abord étonnée, elle suspendit son geste. Puis la voix se fit plus insistante, inondant ses oreilles comme le doux clapotis de l’eau d’une rivière. Elle lui semblait familière mais elle ne parvenait à retrouver le chemin de sa mémoire. Pourtant, l’hésitation de la blonde se fit sentir. Il lui semblait qu’une autre force l’attirait loin de l’éclatante blancheur. Le sourire sur le visage d’Anne s’évanouit, tentant de se remémorer par tous les moyens pourquoi elle avait l’impression de la connaître. Cette voix l’attirait avec une force égale à celle qui s’échappait de l’éclat. Son esprit se trouvait désormais déchiré entre les deux chemins qu’elle devait prendre.

« Anne, il n’y a plus rien pour toi là-bas. » fit Edward avec une certaine sévérité en lui tendant la main pour qu’elle le suive dans le chemin de lumière. « Ils ne veulent même pas de toi. »

La blonde songea tout à coup à son père qui l’avait abandonnée, emmenant avec lui sa nouvelle femme et ses nouveaux enfants en exile pour les protéger du règne de Mary Tudor sans chercher à sauver sa première fille. A quoi bon rester si même son père n’avait pas voulu d’elle ? Sa mère n’était plus là, son frère lui avait été arraché. Quant à Henry et Catherine, elle n’était désormais guère plus qu’un poids pour eux.
Anne se mit à considérer la main qui lui était tendue. Ses doigts s'approchèrent, tremblants vers ceux de son frère. Une part raisonnée de son esprit lui hurlait que c’était une mauvaise idée et qu’elle ne devait pas cela. Un terrible combat se livrait au fond d’elle. Le doute étreignait ses entrailles. La voix qui venait des profondeurs était envoûtante, une chose à laquelle elle voulait se raccrocher corps et âme. Elle voulait la retrouver. Peu à peu, la clarté l’effraya et alors qu’elle allait prendre la main d’Edward elle la retira brusquement, comme si la peau de l’enfant l’avait brûlée.
L’expression d’Edward quitta sa sévérité et il observa sa sœur, totalement incrédule.

« Je suis désolée. » balbutia Anne d’une voix tremblante.

Soudain, la voix venue d’ailleurs devint enfin nette à l’oreille de la blonde et elle reconnut cette voix qu’elle aimait tant et qui l’avait tant de fois rassurée : c'était celle de Lorenzo. Elle voulait l'atteindre et ne plus la quitter, comme un marin s’accrochant à un phare dans la nuit.
Elle adressa une expression emplie de tristesse à Edward avant de se sentir violemment aspirée vers le bas. La chute lui sembla vertigineuse avant qu’elle ne réintègre son corps.
Immédiatement, la poitrine de la blonde se souleva, ses poumons étant désespéramment à la recherche d’oxygène alors qu’ils étaient remplis d’eau. Son corps fut pris de convulsion avant qu’elle ne trouve la force de se tourner vivement de côté pour cracher tout le liquide qui était violemment expulsée de ses bronches. Elle toussota douloureusement, ses poumons la brûlant du terrible manque d’oxygène. Elle laissa soudain échapper un gémissement. Une douleur aiguë lui vrillait le crâne. Portant difficilement son bras endolori jusqu'à sa tête, la jeune fille remarqua alors tout le sang qui recouvrait désormais sa main. Un frisson d’effroi parcourut son corps.
Relevant finalement son regard, elle vit tous les visages qui l’observaient au-dessus d’elle. Émergeant difficilement, elle reconnut son amie Philippa avant que ses yeux ne se posent sur Lorenzo. Elle vit ses cheveux trempés, son visage dégoulinant et elle comprit qu’une fois de plus que c’était lui qui l’avait sauvée. Elle ne put contenir ses émotions plus longtemps. Contre toute décence, elle se jeta à son cou et fondit en larmes.

« Edward, il était là ! Il voulait que je le suive. Puis j’ai entendu votre voix. Je n’ai pas pu, je n’ai pas pu. » sanglotait-elle contre sa poitrine, transie par le froid et grelottante. « Je ne pouvais me résoudre à vous perdre. »

Elle était haletante, reprenant difficilement sa respiration. Ses forces étaient faibles et elle sentait son cœur plus fragile que jamais. Mais elle se raccrochait à la vie avec autant de force qu’elle se raccrochait à l’italien corps et âme. Elle ne voulait plus le lâcher. Il était sa raison d’être et sa raison de vivre, le seul qui était parvenu à l’arracher aux bras de la mort.


Dernière édition par Anne Stafford le Mer 28 Aoû - 2:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau.  ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau. Icon_minitimeSam 3 Aoû - 23:20

La parade sur l'eau.
- Tâchons de nous calmer. Nous avons besoin d'aide !

Philippa s’affairait autour de la jeune femme endormie, tentant de la faire revenir à elle en relâchant un peu les liens serrés de son corset. Mais il n’y avait rien à faire, son visage pâle ne montrait aucun signe de vie. Lorenzaccio déposa sa petite main par terre, alignant son bras avec son corps. Puis il se redressa, et s’assit à côté d’elle, l’air sombre.

- Ce n’est pas d’aide dont nous avons besoin, Pina. C’est d’un miracle.

Anne avait rendu son dernier souffle, et Lorenzo avait l’impression que le ciel entier pleurait. Il avait aimé des centaines de femmes, aussi nombreuses que les constellations dans le firmament. Certaines avaient été brillantes, d’autres plus ternes, certaines palpitaient encore car leur souvenir demeurait, d’autres s’éteignaient dans les limbes de l’oubli. Mais au centre se trouvait l’étoile polaire, la plus étincelante, celle autour de laquelle toutes les autres tournaient chaque nuit. Quand on la trouvait, elle vous guidait pour toujours, et vous n’étiez plus jamais seul, vous ne pouviez plus jamais vous perdre dans l’obscurité. Etourdi par les milliers d’autres astres dans le ciel, l’italien avait toujours pensé ne jamais pouvoir l’apercevoir, et pourtant elle lui était apparue. Sa petite étoile du Nord venait de s’éteindre, le laissant solitaire dans le noir.
Le miracle s’accomplit, bien qu’il ne fut pas homme à qui habituellement on accorde des souhaits. Sous ses yeux éberlués, Anne hoqueta, toussa, cracha de l’eau, les fixa un moment comme si elle avait vu des fantômes, avant de se jeter au cou de l’italien qui n’avait même pas eu le temps d’en revenir. Il avait à peine compris comment elle s’était retrouvé là, mais qu’importe. Ses bras se refermèrent autour de ses épaules grelottantes, dans une tentative absurde pour la réchauffer.

- Edward, il était là ! Il voulait que je le suive. Puis j’ai entendu votre voix. Je n’ai pas pu, je n’ai pas pu. Je ne pouvais me résoudre à vous perdre.

Il ne savait pas qui était cet Edward, et à vrai dire, il s’en fichait comme de l’an 40, il aurait bien le temps d’éclaircir la chose plus tard : tout ce qui comptait pour l’instant, c’était la petite chose recroquevillée dans ses bras qui pleurait à chaudes larmes. Resserrant encore son étreinte, le jeune homme se mit à la bercer, tout doucement, pour la calmer et lui faire recouvrer ses esprits. L’espace d’un instant, il regarda le ciel nuageux, et adressa une courte et muette prière aux cieux pour les remercier de lui avoir rendu sa belle.

- Je suis là, Anne, je ne vous lâcherai plus jamais, je vous le promets. Plus jamais !

Lorenzaccio la serrait entre ses bras à lui rompre les os, froissant ses cheveux blonds entre ses doigts, oubliant ses bonnes manières, réduites à l’instinct qui le poussait à garder Anne dans ses bras. Il resta comme cela de longues minutes, le cœur battant, attendant que sa belle sèche ses larmes. Une fois que ce fut chose faite, il se contenta de lui adresser un sourire, avant de glisser un de ses bras sous ses jambes et de la soulever en même temps qu’il se relevait, afin de la porter à quelques pas de là, pour la déposer dans le fauteuil qu’il occupait jusqu’à l’incident. Il l’installa délicatement dans la chaude et immense fourrure d’hermine qui le couvrait, avant de la rabattre sur ses jambes, pour la réchauffer. Puis il se redressa, passa derrière elle et écarta ses cheveux afin de pouvoir examiner sa blessure. Fort heureusement, ce n’était pas profond, peu de sang avait coulé et il était d’ailleurs coagulé, cela pouvait attendre qu’ils touchent terre et trouvent un médecin compétent.

- Votre blessure commence déjà à guérir, elle n’est pas profonde, lui apprit-il tout en revenant devant elle.

L’italien posa un genoux à terre devant elle pour pouvoir la contempler, et attrapa ses petites mains, qui tremblaient encore de froid, entre les siennes. Ces petits doigts, il aurait voulu les couvrir de baisers pour les réchauffer, tout comme ses lèvres bleuies et sa peau pâle, qui peinait à reprendre des couleurs.

- J’ai cru que vous alliez me quitter pour toujours, Anne.

Lorenzaccio ne savait pas au juste pourquoi il l’aimait. Il y en avait eu des plus belles, des plus intelligentes, des plus matures. Mais jamais, au grand jamais, il n’avait aimé une femme comme il aimait Anne. Et cela lui semblait naturel, comme si soudain, le monde avait enfin un sens, comme si Lorenzo, surnommé Lorenzaccio « le mauvais Lorenzo », pour ses méfaits, le bâtard de l’Eglise, la tare de sa famille avait enfin trouvé sa place ici-bas. Elle était auprès d’Anne, et si par malheur elle ne voulait pas de lui, il n’aurait plus qu’à partir le plus loin possible. Il fallait qu’il le lui dise, et sans attendre, car il ne voulait pas risquer de la perdre encore une fois sans qu’elle le sache.
L’ambassadeur eut un sourire intérieur plein d’ironie. Depuis ses seize ans, il n’avait jamais subi aucune défaite, et c’est contre une ingénue à peine sortie du nid qu’il perdait la plus grande bataille de l’existence humaine, celle de l’amour. Il était comme un gamin qui murmure ses premiers mots d'amour à la demoiselle qu'il a choisi, évitant quelque peu son regard, tant ses sentiments l'intimidaient, lui qui ne se gênait jamais avec les femmes.

- Je ne sais si j’aurais pu le supporter.

Il allait dire qu’elle lui aurait manqué, qu’elle lui était nécessaire, que la vie sans elle aurait été insipide, quand il comprit que ces paroles auraient été vaines. Il n’y avait plus qu’une seule chose à dire, et elle coulait de source, comme l’aboutissement logique, la conclusion inéluctable de son histoire en solitaire et peut-être le début d’un « nous ».

- Je vous aime.







codes par shyvana
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MessageSujet: Re: ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau.  ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau. Icon_minitimeLun 5 Aoû - 11:10
LA PARADE SUR L'EAU -

Le 12 novembre 1553 était une journée importante pour Isabelle, pour l’Eglise, et pour tous les anglais. C’était l’une de ses rares journées dont on se souviendrait des années après, et à laquelle chaque anglais ou résidant de l’Angleterre se souviendrait sur son lit de mort. Isabelle pouvait le sentir, cette parade sur l’eau s’annonçait des plus majestueuses, à la hauteur de la reine Mary et de son pouvoir.

La veille, Isabelle apprenait des autres sœurs qu’elles auraient le droit à leur propre embarcation, et qu’elles navigueraient dans le sillage de la reine d’Angleterre sur cette très chère Tamise, première spectatrice de ces incroyables festivités. Cette nouvelle égaya la journée de la jeune religieuse, impatiente d’apercevoir ne serait-ce que la silhouette de celle qui ferait revenir le catholicisme en Angleterre.
Comme chaque jour, Isabelle s’empara avec fierté de son habit de religieuse, puis enfila une cape pour se protéger du vent frais qui soufflait aujourd’hui sur Londres ; l’hiver commençait tout juste à pointer le bout de son nez. Enfin, elle brossa délicatement ses cheveux, et les noua en une tresse. Quelque temps après, Isabelle se retrouvait avec plusieurs autres religieuses sur leur petit bateau au milieu d’une foule d’autres, à suivre du plus près possible la reine Mary. Elles avaient pris soin de décorer leur embarcation à l’aide de roses blanches, et de quelques croix. Il était important de pouvoir trouver, voguant sur la Tamise, une embarcation qui représentait l’Eglise et que l’on pouvait reconnaître du premier coup d’œil, songea Isabelle.

Il n’y avait pas une seule ombre au tableau, aucun faux pas depuis le début de la parade. La reine était splendide sur son navire d’or décoré de roses rouges et blanches, et nous autre nous étions soit à la suivre sur l’eau, ou à l’acclamer sur les rives. Ces dernières étaient noires de monde, et des cris s’élevaient de la foule. Soudain, Isabelle comprit que les derniers cris qu’elle venait d’entendre n’étaient pas ceux d’une population heureuse d’accueillir une nouvelle souveraine, mais ceux d’un peuple affolé. Elle se retourna vers ce qui semblait être la source de ces éclats. Une explosion venait d’avoir lieu, et une large fumée noire s’emparait du rivage. Cette invité surprise provoqua la tombée de plusieurs personnes dans l’eau, les gens se bousculaient et n’hésitaient pas à envoyer leur prochain dans l’eau froide pour sauver leur propre peau. Devant ce spectacle, Isabelle et les autres sœurs étaient horrifiées. A quelques mètres d’elles seulement, des personnes commençaient à se noyer. Isabelle ne pouvait pas rester de marbre devant cette représentation de ce qu’il y a de plus animal chez l’homme. Elle se devait, en tant que catholique, et en tant que femme de valeurs, de sauver ces personnes tombés contre leur gré dans la Tamise, mais aussi ceux qui s’y sont jetés volontairement afin d’éviter les piétinements d’une assemblée déchainée. Leur bateau se mit alors à ramer en direction de ces pauvres gens, tandis qu’une autre faible poigné de navires prenait le même chemin qu’eux. Isabelle releva ses manches et se précipita sur le bord de son embarcation. Avec d’autres sœurs, elle sauva plusieurs personnes de la noyade, tandis que leur rameur tentait de faire garder l’équilibre à leur petit bâtiment, au fur et à mesure qu’il se remplissait de voyageur trempés et effrayés…
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Arthur Wayne
Arthur Wayne
the sword in the darkness
♕ Métier : Soldat de la garde royale, second du capitaine John Herbert. ♕ Age : 26 ans ♕ Religion : Catholique ♕ L'avatar a été fait par : Poison Ivy ♕ Mon nombre de messages est : 982 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 88 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 27/06/2013 ♕ Mon pseudo web est : BloodyWonder ♕ Mes autres visages : Lavinia Tyburn & Théodore Wolmar Administratrice en uniforme de garde royale.

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MessageSujet: Re: ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau.  ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau. Icon_minitimeLun 5 Aoû - 15:36
La parade sur l'eau


Katelina regardait au loin le peuple qui saluait la reine avec tant d'enthousiasme. Ils étaient venus nombreux, très nombreux pour assister à cet hommage donné en son honneur. Elle reporta son regard sur l'une des lady avec qui elle partageait cette embarcation et lui adressa un léger sourire aimable. La barque tanguait un peu et la jeune lady semblait en être particulièrement indisposée. Katelina, elle, ne l'était pas le moindre du monde. Elle avait grandi à Bruges, la Venise du nord, une ville faite de ponts et d'eaux, et avait même vécu tout près du port. Elle aimait l'eau, synonyme de liberté, surtout pour elle qui, en prenant la mer, s'en était allée rejoindre son destin et changer littéralement de vie.

- Respirez doucement, vous vous sentirez mieux, lui conseilla-t-elle gentiment, non sans réprimer un petit accent étranger.

Katelina avait malheureusement eu à se séparer de Jeremy pour cet évènement. Il avait du embarquer à bord d'une barque où se trouvait d'autres chargé de commerce avec l'un ou l'autre pays. Jeremy avait voulu aller se plaindre qu'on ne lui ai pas autorisé la présence de sa femme à ses côtés mais Katelina l'en avait dissuadé, ne voulant pas faire d'histoire. Elle savait à quel point Jeremy détestait la reine, détestait devoir être présent à cet évènement pour faire bonne impression et détestait mentir sur sa véritable loyauté.  Il le fallait pourtant, par sécurité...Et pour mieux pouvoir agir dans l'ombre.
Même si Jeremy restait chargé de commerce avec la Flandre, la reine n'avait pas oublié qu'il avait soutenu la cause Grey. Il n'était donc pas en position de force pour discuter de ce qui avait été convenu. Katelina préférait éviter des ennuis inutiles et avait donc dit à Jeremy qu'elle serait très bien là où on avait choisi de la placer, en compagnie d'autres lady, et qu'il ne devait pas s'en inquiéter. La vérité était bien sûr qu'en ce moment, elle aurait voulu être auprès de son mari afin de le soutenir dans ce qu'elle savait difficile pour lui; mentir et faire bonne impression. Mais bon...Depuis le début du trajet elle avait échangé quelques mots avec les jeunes filles qui lui tenaient compagnies et elles n'étaient pas bien méchantes. Il s'agissait de courtisanes dont le titre n'était pas très important et à qui Mary Tudor n'accordait guère d'attention, ce qui expliquait qu'on les aie relayée là, dans les dernières embarcations. Jeremy n'était pas non plus très près de la reine. Tant mieux, car plus loin de lui elle était, mieux il se portait, disait il.

La fête se déroulait jusque là sans encombre jusqu'à ce que tout à coup, une explosion se fit entendre suivis par des cris du peuple. Non plus des cris enthousiastes comme quelques secondes auparavant, mais des cris de terreur.

« Mijn God !... » murmura Katelina, portant sa main à son cœur et regardant avec effroi le spectacle qui se déroulait devant leur yeux. Suite à cette étrange explosion, des gens étaient tombés à l'eau et se débattait pour ne pas finir noyé. Elle resta quelques secondes incapable d'agir, son regard fixé sur ce spectacle effrayant. Mais des cris perçant attirèrent son attention. Un enfant était tombé à l'eau suite à la violence de l'explosion et sa mère hurlait pour qu'on l'aide.  
C'est à ce moment là que la jeune lady qui se sentait assez mal en bateau se retourna vers elle et demanda :
« Qu'est ce qui s'est passé à votre avis ?! »
Elle n'avait pas le temps de réfléchir à cela. Se noyer était l'affaire de quelques secondes. L'eau pouvait être aussi dangereuse qu'elle pouvait être bénéfique.
Pour toute réponse, Katelina retira rapidement ses chaussures, se leva, ce qui fit davantage tanguer la barque et se jeta à l'eau. Ce n'était peut-être pas des manières de lady, et sa nouvelle robe, si belle, en subirait certainement les conséquences mais c'était sans importance. Elle avait la chance d'avoir appris à nager, elle se devait d'agir ainsi.
Elle avait appris avec l'un des enfants  de son orphelinat, une après-midi ensoleillée d'été.
Gerrit était plus jeune qu'elle et pourtant, il avait très vite su nager. Il faut dire qu'il n'avait pas eu le choix. Il était tombé dans l'eau lui aussi, un jour où il était poursuivit par un marchand à qui il avait volé quelque chose. Il avait paniqué d'abord, lui avait il dit, mais avait su rester calme et avait pu rejoindre l'autre rive. Sans lui, qui lui avait appris plus tard comment faire, elle n'aurait jamais pu se jeter à l'eau.

L'eau était glacée et sa robe la ralentissait considérablement, si bien qu'elle se surprit à se demander si il n'aurait pas été plus simple d'ordonner à l'homme qui ramait de s'approcher de l'enfant en détresse. Mais comme elle savait nager, cela lui était venu naturellement de sauter. Elle arriva cependant à temps près de l'enfant qui ne devait pas avoir plus de neuf ans et le ramena jusqu'au bord, près de sa mère. Des gens du peuple les aidèrent chacun à leur tour à remonter sur la terre ferme. Katelina était trempée et sa robe, toute mouillée, lui donnait l'impression de peser dix kilos de plus, mais elle était arrivée à temps pour sauver cet enfant de la noyade, là était l'important.
Alors que la mère de l'enfant et d'autres gens du peuple la remerciait, Katelina continua de regarder l'eau, afin de voir si personne d'autres n'avait besoin d'aide. De là où elle était, et avec cette foule qui l'entourait, elle ne distinguait plus grand chose. Elle chercha du regard l'embarcation de Jeremy, mais ne la vit pas non plus. Maintenant qu'elle était hors de l'eau et tremblante de froid – un homme qui avait assisté à la scène posa d'ailleurs sa veste sur ses épaules -, elle se posait la question. Que s'était il passé ?
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MessageSujet: Re: ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau.  ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau. Icon_minitimeMar 6 Aoû - 12:56
Anne savait qu’à jamais le visage d’Edward resterait gravé dans sa mémoire. Elle avait lu toute l’incrédulité et la tristesse qui s’étaient peintes sur son visage. Elle avait refusé de suivre ce frère qu’elle avait autrefois tenté de rejoindre dans la mort, folle de chagrin. Il était son frère adoré. Il était le seul qui était fait exactement du même sang qu’elle. Elle l’avait aimé comme personne d’autre. Elle aurait dû le suivre et se laisser guider par lui tandis qu’elle était perdue dans les limbes. Elle aurait dû prendre sa main et traverser l’éclatante blancheur à ses côtés. Elle n’aurait pas dû se raviser comme elle l’avait fait. Le cours de l’histoire aurait dû être écrit différemment. Et pourtant, elle avait choisi de se raccrocher à la vie. Elle n’avait choisi ce monde que pour une seule et unique raison : Lorenzo.
Sa voix avait envahi chaque parcelle de son corps. Hypnotisée par la mélopée qui s’échappait de l’éclat, les paroles de l’italien avaient pourtant été plus fortes pour interrompre son ensorcèlement et la ramener à la vie. Elle était persuadée que c’était uniquement lui qui l’avait arrachée à son funeste destin.
Elle avait senti la mort l’appeler à elle. Son contact avait été si proche qu’Anne en frémissait encore. Elle ne parvenait à faire taire les tremblements et la terreur qui étreignaient son corps et son âme. Elle était totalement tétanisée, à la fois par son refus et par le froid. Quelques secondes de plus et elle disparaissait dans la lumière, main dans la main avec son frère.
Mais une fois de plus Lorenzo avait été là et il lui promettait de ne plus jamais la quitter.
Lovée tout contre sa poitrine, elle pouvait sentir son cœur battre intensément. Le battement de son cœur la rassurait, tout comme son étreinte la réconfortait. Elle s’accrochait à lui de toutes ses maigres forces tandis que le bercement régulier de l’italien calmait peu à peu son trouble. Ses sanglots s’atténuaient progressivement et ne devenaient plus que de faibles frémissements. Totalement épuisée, elle avait la sensation que se jeter au cou de Lorenzo lui avait demandé un effort considérable. Fermant les yeux, elle écoutait les paroles de l’homme. Sa voix basse et grave la rassurait. Elle aurait souhaité rester à jamais aux creux de ses bras. Il la serrait de toutes ses forces, mais elle ne ressentait même pas la douleur, transie par le froid. Elle grelottait, les lèvres tremblantes et bleuies.

« Lorenzo… » souffla-t-elle, dans un murmure presque inaudible et dépourvu de souffle.

Soudain, il se leva, emportant Anne dans ses bras. Ses petits doigts s’agrippèrent désespéramment au veston somptueux mais trempé du jeune homme, comme si la mort allait la rappeler à elle si elle le lâchait. Il la transporta jusqu’à un large fauteuil où il la recouvrit d’une chaude fourrure. La blonde esquissa un geste vers l’italien quand elle sentit son contact lui échapper. Bêtement, elle avait l’impression de le perdre dès qu’il se dérobait à elle ou qu’il s’échappait de son champ de vision. Mais cette fois-ci, ce ne fut que pour examiner sa blessure. Anne retint difficilement un gémissement lorsqu’elle sentit ses cheveux moites êtres décollés de sa plaie. Revenant auprès d’elle, il lui apprit que ce n’était pas une ouverture profonde, pourtant, une douleur lancinante s’abattait sur son crâne mais elle était encore bien loin de la douleur que lui infligeait le terrible froid qu’elle ressentait jusqu’à la moelle. Elle avait la sensation qu’elle ne pourrait jamais parvenir à se réchauffer en dépit du vêtement chaud dont l’italien l’avait couverte.
Ses mains tremblantes trouvèrent celles de Lorenzo et son contact fut chaud sur sa peau glacée. Elle aurait voulu se trouver à nouveau dans ses bras. Elle aurait souhaité qu’il la serre tout contre lui, mais elle n’eut la force de le faire.
Elle se contentait alors de le contempler. Son visage était si beau, si grave en cet instant. Chaque phrase qu’il prononçait réchauffait un peu plus le cœur de la blonde. Ainsi, elle lui aurait été indispensable ? Les larmes lui montèrent aux yeux. Sa perte aurait été un manque aussi insupportable pour l’italien ? Anne n’y croyait plus depuis que son père l’avait abandonnée. Et pourtant, ses mots brûlaient de sincérité. Les yeux d’Anne devinrent bientôt brillants de larmes, prêtes à assaillir ses joues, mais elle voulait les retenir bravement. Pour Lorenzo. Pour l’homme qu’elle aimait plus que tout au monde.
Elle aurait tant aimé pouvoir répondre à ses paroles mais les mots ne parvenaient à franchir la frontière de ses lèvres frémissantes. Cependant, ce que sa bouche taisait, son cœur le criait. Sa respiration elle-même était encore sifflante et haletante.
Quand soudain, les mots la foudroyèrent comme un éclair déchirant le ciel.

« Je vous aime. »

Un instant, la respiration d’Anne se coupa et son cœur rata un battement. Elle observait l’italien, incrédule devant la scène qui était en train de se jouer devant elle. Une telle chose pouvait-elle être réelle ?
Sans s’en rendre compte, elle avait porté instinctivement sa main glacée à son pendentif. La clef semblait pulser tout contre sa poitrine, comme si elle avait une vie propre.
Puis tout à coup, un sourire naquit sur le pâle visage de la blonde, se muant bientôt en un petit rire de surprise et de joie. Son regard s’envola un moment, puis revint sur la scène, afin d’être sûre que ce n’était pas un mirage qui allait s’évaporer devant elle.
Les larmes balayèrent ensuite le rire sur son visage. Faisant fi du froid, elle laissa glisser la fourrure d’hermine de ses épaules et tomba à genoux devant l’italien. Ses yeux étaient baissés, comme cherchant une issue où se dérober. Le poids de l’aveu l’intimidait. Et pourtant, elle choisit de relever son regard larmoyant dans celui de Lorenzo, puisant sa hardiesse dans la force de ses sentiments.
Très lentement, elle posa sa main sur son propre cœur avant de la faire voyager jusqu’à la poitrine de l’ambassadeur, comme dans un geste d’offrande.

« Ma vie, mon cœur, mon âme… je vous les offre pour l’éternité, Lorenzo. »

Les mots s’imposaient d’eux-mêmes à Anne. Elle n’avait pas besoin de les chercher. Malgré le froid, elle sentait une douce chaleur embraser la totalité de son cœur. Son autre main gagna la joue de l’être tant aimé et la caressa avec douceur.

« Une éternité sans vous m’aurez été insupportable. Je ne comprends que maintenant que vous êtes ma seule raison de vivre ici. »

De chaudes larmes dévalaient ses joues. Des larmes d’émotions, des larmes de bonheur. Elle comprenait désormais pourquoi elle avait choisi la vie à la mort, paisible et douce. Lorenzo était parvenu à surpasser tout le reste. Il était le seul à faire d’Anne un être suffisamment complet pour qu’elle ne souffre plus autant du manque de son frère et de sa mère. Il était le remède à tous ces maux. Il était sa raison de subsister. Il était le prince dont elle avait rêvé toute son enfance, celui qui viendrait l’arracher à la souffrance. Aujourd’hui, il venait de trouver un visage : celui de Lorenzo.
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MessageSujet: Re: ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau.  ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau. Icon_minitimeDim 11 Aoû - 21:09


La parade sur l'eau.



Certains bénissent ce jour saint. Ils clament haut et fort leur appartenance à la nouvelle Reine. Heureux de pouvoir de nouveaux exécutaient librement leur religion . Leurs yeux brillent de milles petites pallaittes devant la magnificence de leur nouvelle souveraine. Pauvres fous. Mary Tudor est pour eux leur sauveuse et toutes ses actions sont celle de Dieu. Mais l'on ose même se retourner contre Dieu. Même Lucifer, un ange puissant s'est retourné contre le créateur. Les protestants ne resteront pas là sans rien faire devant le massacre de leur nouvelle religion. Les sanctions vont pleuvoir. Mais, déesse pénitentiaire, le monde des hommes ne pourra jamais être gouverné par de simples châtiment. Toujours le désir vaincra la peur de la punition, aussi puissante soit-elle. Tu veux rendre à Dieu et surtout à la religion catholique sa splendeur sa splendeur. Et dans le même temps, tu donnes plus de prise aux démons. L'habituelle persiflage de Louise ne tardât pas à revenir à la charge. Tout de même, la Reine à la teint bien pâle. N'est-ce pas encore de nouvelle ride qui plisse son front. Pourtant, elle semble rayonner. Le peuple l'acclamait à grands renforts de cris enthousiastes. Encore une belle bande d'abrutis.

Louise soupira ostensiblement. Il fallait bien quelqu'un pour représenter avec honneur cette belle patrie de France. Mais elle s'ennuyait. Quelle besoin y avait-il a parader des heures. Remplir ses devoirs auprès d'une foule en liesse. Le mot devoir arracha un nouveau soupir à Louise. Cette dernière s'attira le regard outré de la Lady avec qui elle devait partager sa barque. Que croyait donc cette pimbêche ? Elle ne concevait qu'on ose la darder d'un pareil regard. Quelqu'un avait décidé de la coincer entre une lente d'esprit et des serviteurs pas plus malin.Elle remarqua que sa compagne volontaire d'infortune avait le teint verdâtre. Un fin sourire, le premier en vérité, apparut sur les lèvres de la Dame.

"-Ma chère, vous semblez malade. Votre teint ne cesse de m'évoquer irrémédiablement un avocat. Mais il vous va à merveille et s'accorde avec votre robe. C'est le principal."

Ce moquait distrayait toujours Louise de son ennuie. Mais le manque de répliques de sa proie la fit rapidement devenir sans intérêt. Voilà ce qu'il arrive aux femmes trop bien élevées. Les quelques étincelles de caractère qu'elles auraient pu avoir. Sacrifiées pour n'en faire que des femmes faciles. Louise leva les yeux aux ciel devant le hoquet cette fois-ci offensée de sa compagne. Le regard de la jeune femme se posa sur la Reine Régente d’Écosse puis sur Mary à qui elle fit un signe. Louise était parfaitement à l'aise. Elle adorait rester sur le bord de la Loire et profiter de chaque occasion pour piquer une barque et partir à l'aventure. C'était si loin.

La Duchesse d'Aumale rêvassait encore quand une explosion retentit. Elle tourna la tâte, parfaitement maîtresse d'elle-même. De la poudre. L'odeur était directement reconnaissable. La joyeuse parade était bien moins heureuse d'un seul coup. La foule hurlait, la terreur perçant dans chacune des voix. La panique était lancé et c'était pire tout. Ils allaient se noyer entre eux. Mais d'abord, ces propres affaires. Son embarcation tanguait dangereusement. L'autre femme était déjà tomber à l'eau. Louise ne priait pas pour survivre mais pour qu'elle se taise enfin. Elle jura dans sa langue natale. Et remercia tout ce qu'on pouvait remercier lorsqu'un serviteur la rattrapa et l'éloigna d'elle. Comme avec regret, Louise fixa sa tenue, dépitée de devoir la salir. Seulement, elle était en plein cœur de la rivière. Elle en avait presque oublier qu'elle devait quitter la barque. Elle allait sauter lorsqu'une barque rentra violemment dans la sienne et qu'elle s'écroula dans la rivière. Ruinée, elle rattrapa son collier qui dans sa chute s'était cassée. La Dame savait nager depuis son plus jeune âge, elle n'avait pas voulu se ridiculiser devant Melchior. Un Lord lui adressa soudain la parole.

"-Besoin d'aide, Milady ? demanda-t-il en lui tendant la main.

Elle aurait sursauté si elle n'avait pas été dans l'eau. Elle acquiesça et attrapa la main salvatrice. L’embarcation la ramena rapidement sur la terre ferme. L'odeur de la mort arracha à Louise un geste de recul. Coincée entre l'eau et la mort. A choisir, elle aurait sauté volontiers et se serait offerte aux bons soins de Neptune. Le regard des autres la retenait et la situation était passionnante. La générosité de Louise ne prenait jamais le pas sur sa vie de cour et son observation continue. Dans ces moments-là, elle n'était qu'un monstre froid, presque une raison d’État. Pour un seul, le sien. Et dans ses moments-là, pas d'amis, ni de véritables ennemis, seulement des apports et des pertes. Le calme disparut tout de même et La duchesse finit par s'épouvanter du massacre.

"-Sainte Mère de Dieu, aie pitié de nous et surtout des pêcheurs."

La Reine passait pour une Sauveuse, ces gens ayant sauver les pauvres sujets tombaient à l'eau. Mais le bulletin était catastrophique. Sans fin, les corps s'alignaient sur le long de la berge. Jeunes ou vieux, riches ou pauvres, femmes et hommes, personne n'avait été épargnées. Il devait y avoir des âmes que nul ne regrette. Mais ici un enfant, le pauvre ne doit même pas avoir plus 10 ans. Pourquoi ? Les larmes de Louise jaillirent seules. Aucun effort, juste un surplus, elle prit le corps de l'enfant et le serra tout contre elle. Pour le réanimer, elle lutta longtemps et finit par obtenir un petit crachotement. Elle continuait de pleurer, sans savoir pourquoi et demanda des médecins de suite à son chevet tout en ordonnant qu'on lui donne un sac de pièces. Elle se releva, lui caressant une dernière fois le visage à la recherche d'un visage connu, elle aperçut au loin Mary et s'approcha d'elle. Louise priait pour les âmes innocentes, tous. Jamais elle n'avait trouvé plus stupide les querelles intestines entre catholiques et protestants. Dieu leur donne une religion pour qu'ils s'aiment et s'entraident et ils trouvent encore le moyen de s'entre-tuer. Est-ce dont une malédiction ou les hommes sont-ils foncièrement allergiques à la paix ? Comme les personnes ayant commandités l'attentat contre la tête du pouvoir. Ils savaient que la Reine ne serait pas forcément touchée, elle en est même sortit grandit, et que le peuple payerait le plus. Et ils l'on quand même fait. Rien ne les fait donc reculer. Ni Dieu ni les hommes et encore moins les châtiments. N'ont-ils peur que de Lucifer ? pensa Louise en arrivant devant Mary.

©Leris
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Constance B. Wayne
Constance B. Wayne
LA FILLE DU BOURREAUle petit oiseau des rues.
♕ Métier : Ancienne serveuse au Flying Dutchman et désormais mère au foyer ♕ Age : 29 ans ♕ Religion : Catholique ♕ L'avatar a été fait par : 400 Lux ♕ Mon nombre de messages est : 1622 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 3 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 14/04/2013 ♕ Mon pseudo web est : Mari-Jane ♕ Mes autres visages : Antanasya, Elizabeth, Edward ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau. Tumblr_oom8oeRwxk1vcvupko1_400

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MessageSujet: Re: ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau.  ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau. Icon_minitimeDim 18 Aoû - 18:57


A vos risques et périls.

Sur la Tamise.
12 novembre 1553
Sur la petite barque, ils ne pouvaient prendre personne d’autre et bientôt James s’éloigna, pour éviter que certaines personnes ne fassent chavirer l’embarcation. La jeune femme à leurs côtés était plus que jamais reconnaissante pour avoir été sauvée, mais Constance gardait l’image amère de toutes ces personnes mortes noyées. Elle se sentait impuissante, elle qui aurait aimé tant faire, peu de personne avait bougé pour sauver les victimes, quelques bateaux à peine, alors que beaucoup de nobles auraient pu sauver de nombreuses vies. Elle ne quittait pas du regard la scène qui continuait de se dérouler autour d’elle, les cris, les pleurs, la peur que tous ressentaient. Les larmes aux yeux, elle s’en voulait tellement de ne pas avoir pu faire plus. Quand tout fut plus calme, James revint vers la rive, la parade était gâchée, terminée. La reine Mary Tudor avait fini elle aussi par rejoindre la rive, constatant l’état du drame, comme Constance. Dans l’eau il y avait de nombreux corps tout comme à la surface. Une fois qu’elle eut mis pied à terre, Constance galopa jusqu’au lieu de la catastrophe. Elle vit alors une charrette en flamme, de laquelle une forte fumée s’échapper. Dire que tous ces morts venaient de cette petite charrette qui d’après les rumeurs contenaient de la poudre pour la Tour de Londres. Au loin, elle vit une charmante tête blonde de sa connaissance, Anna Danford qui devait suivre à pied la parade comme beaucoup de monde.

« Anna, mon Dieu tu as vu ce qui s’est passée ? » Demanda Constance, tout en continuant de regarder la charrette en feu.

Puis la foule sembla converger vers un tout autre endroit, plus loin. Constance posa son regard sur la Tamise, la reine venait d’accoster, elle allait sans doute à la rencontre de son peuple. Intriguée, la petite brune prit la main d’Anna dans la sienne et l’entraîna avec elle, à la rencontre de la reine. Malgré l’horreur de la catastrophe, la serveuse voulait voir ce que la reine allait dire ou faire. En s’approchant, elle ne vit rien, elle était petite et une foule déjà dense se trouvait devant la reine qui était protégée par sa garde royale. Face à son peuple, la reine se mit alors à prier pour les morts et ceux qui avaient perdus un proche, Constance l’imita tout de suite, priant pour ne pas connaître l’une des nombreuses personnes qui avaient perdues la vie. Cet évènement triste, la jeune femme aurait préféré ne pas le connaître. Après que la prière fut terminée et que la reine eut quitté les lieux, la brune se rappela, qu’elle avait complètement abandonné James qui devait la rechercher à l’heure qu’il est. Constance se dressa alors sur la pointe des pieds pour apercevoir le jeune homme et c’est là, qu’elle le vit au loin : son père. Tout de suite, elle se fit toute petite se cachant derrière Anna et espérant que l’homme ne l’avait point vu. Elle tenta un regard, il était toujours là, scrutant la foule, à la recherche de Dieu sait quoi.

« Anna caches-moi je t’en prie. » Supplia la jeune femme tout en utilisant son amie comme rempart. Son passé commençait à la rattraper, mais elle ne voulait plus avoir affaire à cet homme, pas maintenant, pas aujourd’hui.
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MessageSujet: Re: ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau.  ❧ EVENT n°4 ♣ La parade sur l'eau. Icon_minitime
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