♕ Métier : Duchesse de Malaga y del Infantido et Dame de compagnie de la reine Mary Tudor ♕ Age : 29 ans ♕ Religion : Catholique ♕ L'avatar a été fait par : Indi, Poison, M-J, castamere rains ♕ Mon nombre de messages est : 419 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 30 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 19/04/2015 ♕ Mon pseudo web est : Elynore ♕ Mes autres visages : Rosalie Woodley || Margaret Douglas
Une voix la fit tourner la tête vers les allées alors qu'elle attendait la réponse de sa voisine. Elle n'eut pas de mal à reconnaître la Brune qui se tenait devant elles. Ce regard et cette majesté, la princesse espagnole rayonnait dans cette cathédrale. Elena voulut se lever pour plonger dans une profonde révérence, mais le moment était mal choisi. Elle se contenta à contre cœur d'un signe de la tête et d'un sourire. Jeanne de Habsbourg, elle était magnifique tout comme sa sœur aînée. Elle se connaissait depuis que la future duchesse était entrée au service de Marie. La jeune princesse lui demanda comment elle se portait en espagnol, et s'excusa en anglais de s'être ainsi immiscée dans la conversation. Elena la gratifia une seconde fois d'un sourire et lui répondit tout d'abord en espagnol. Non pas qu'elle ne voulait pas être comprise par l'anglaise, mais l'espagnol venait naturellement, surtout en présence d'une compatriote telle que la princesse Jeanne.
« Je me porte très bien votre altesse et vous comment se passe vos journées sur ces terres ? »
Puis Elena poursuivit en Anglaise en faisait néanmoins quelques efforts pour ne pas repasser en espagnol.
« Faites, faites je vous en prie votre Altesse. Je ne voudrai pas que votre belle-sœur ainsi que l'Infant Philippe ne vous attendent par notre faute. »
Elle avait peut-être parler un peu trop fort. Elle regarda autour d'elle et reporta son attention sur la messe et le Christ au fond de la Cathédrale. Alors que l'Espagnole reprenait son latin aussi parfait que les filles dans les couvents, elle prêta l'oreille à la remarque de sa voisine. Cette dernière venait d’acquiescer ses mots. Elena eut un petit sourire. Elle ne savait pas encore si elle devait se méfier de cette jeune femme comme elle le faisait avec Lady Stanhope. Le temps le lui dirait bien assez tôt. La veuve Seymour, Elena ne comprenait toujours pas pourquoi sa souveraine, ou du moins celle qui allait le devenir bientôt accordait autant sa confiance à cette femme. Elle avait aider à instaurer cette religion que son souverain jugeait hérétique. Pourquoi la reine ne l'avait pas encore faite enfermée à la Tour comme tant d'autres ? Après tout une personne de plus ou de moins ce n'était plus gênant, si ? Mais alors que la rousse allait répondre, Elena prit conscience de ce qu'elle venait de dire. Ses paroles avaient placer la Reine sur le même pied d'égalité que sa Sainteté le Pape. Ouvrant la bouche de frayeur, elle se signa plusieurs fois. Son esprit avait fait un raccourci dangereux. Elle devait faire plus attention à ce qu'elle disait. Certes la reine en avait le pouvoir, mais parce que le pape en avait donner son accord, elle en étai persuadée. Elle répondit alors à sa voisine à voix bien basse cette fois.
« C'est exacte cet office une demande de sa Majesté la Reine Mary. À dire vrai je ne sais s'il s'agit là d'une façon de démasquer les hérétiques ou bien d'affirmer encore un peu plus son autorité. Dans tout les cas la Reine Mary sait ce qu'elle fait. Je dois avouer que je ne suis pas dans toutes les confidences et je n'y tiens pas plus que cela. Pour ce qui est de l'aide de Rome et de l'Espagne, sachez madame que son altesse Philippe est pour nous autres Espangols encore que notre prince et non notre roi. Faites bien attention à ce que vous dites. D'autres plus à cheval que moi sur ce qui se dit et ce qui ne se dit pas pourrez voir en ces propos une volonté de précipiter notre cher souverain Carlos Quintos dans les bras de notre Seigneur Jésus Christ. »
La belle brune ne poursuivit pas. Les murmures s'amplifiaient. Les chuchotements se faisaient plus présents aussi. Elena attrapa son éternel chapeler et le serra dans ses doigts. Elle en était agacée, gênée et même à présent oppressée. Elle n'aimait plus les églises et ce jour de messe allait sans aucun doute lui donner une fois de plus raison de ne plus trop les fréquenter. Ces bavardages et commérages la replongeaient inexorablement dans le passé. Ce jour maudit où elle perdit sa mère définitivement. C'est étrange comme on ne comprend la mort que lorsque l'être cher et tant aimé est mis en terre. Oui on en prend pleinement conscience que lorsque la messe est dite. Et pour sa chère mère, certains avaient eu le malheur de dire qu'elle le méritait bien, cette descendante d'hérétiques qu'étaient les musulmans. Elle serra le chapelet dans ses mains au point d'en avoir mal et une perle de larme roula sur ses joues.
Dernière édition par Elena d'Altafuente le Mar 1 Sep - 11:05, édité 1 fois
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❝ Margareth Douglas ❞
La presque Reine ♕
♕ Métier : Comtesse de Lennox ♕ Age : 43 ans ♕ Religion : Catholique ♕ L'avatar a été fait par : Mks ♕ Mon nombre de messages est : 328 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 30 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 19/05/2015 ♕ Mon pseudo web est : Elynore ♕ Mes autres visages : Elena d'Altafuente & Rosalie Woodley
Assise sur son siège, Anne de Clèves laissa son regard se perdre dans l’intérieure de l'Abbaye. Elle regarda les autres dames et Messieurs assis ça et là. Un petit groupe attira son regard. Elle connaissait l'une des femmes seulement que de nom, Helena Sheridan, elle fut portée souffrante un long moment. On disait aussi qu'elle n'avait pas encore d'enfant, tout comme elle d'ailleurs. La voix de l'inconnue qu'elle avait invité en même temps que Lady Knollys la ramena à son premier intérêt, le bien être des futures mères qui se trouvaient à présent à ses côtés. Lady de Clèves fit un léger signe de tête pour signifier qu'il n'y avait pas lieu de la remercier. Cependant elle les accepta comme elle se devait de le faire.
« Ce n'est vraiment pas grand chose Madame... »
Avec tout ceci elle en avait oublié les présentations. Elle prie donc le parti de rectifier sur le champ cette maladresse.
« Lady Anne de Clèves. Et comment se nomme cette charmante future maman que vous êtes Madame ? »
Elle avait se don de mettre en confiance. Elle sourit à la future mère et constata avec un certains mélange de crainte et de joie que la grosse devait se trouver bientôt à son terme. « Si vous ne vous sentez pas bien dites le moi Madame. Je vous ferez raccompagner chez vous sur le camp. Bien que l'idée de voir un petit être naître dans la maison du Seigneur me réjouisse, il serait préférable que cela n'arrive pas. »
Et puis ce fut au tour de Catherine Carey de remercier Lady Anne. Cette dernière lui tapota affectueusement l'avant bras. Elle a depuis leur rencontre en 1540 une profonde affection pour celle qui fut pendant un si court temps sa demoiselle d'Honneur. Catherine, c'est un peu la femme qu'elle aurait aimée être finalement. Si simple, mère de famille et vivant avec un mari adorable. Sir William Knollys, elle aurait le connaître davantage avant qu'il ne parte en exil. Fort heureusement, Anne a appris il y a peu que ce dernier se trouvait en Allemagne. Elle en touchera deux ou trois mots à son amie mais il se pourrait qu'elle puisse l'aider. Après tout, son frère est le Duc de Clèves. Mais la messe commence et Anne et ses deux voisines n'ont plus le temps de bavasser. Qu'à cela ne tienne, elles le feront après. Anne suit l'office avec attention et mais la sensation d'être observer ne lui échappe toute fois pas. Dans un premier temps elle se refuse à se retourner pour voir qui pose ainsi avec tant d'insistance ses yeux sur elle et ses deux amies du jour. Mais si Anne se retient, Catherine finit, elle, par le faire avec une discrétion quelque peu maladroite. Intriguée, Anne regarda son amie et bientôt son regard suivit celui de la mère de famille. Les yeux de la Duchesse le reconnurent, ce garde royal avec son allure si particulière. Pour qu'il est ainsi quitté la surveillance de la princesse Elizabeth, cela devait être un ordre de Mary. Anne le regarda longuement et un sourire vint se dessiner sur ses lèvres. Il n'avait beaucoup changé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, ou alors si à bien y regarder, mais en bien. Lady de Clèves allait se féliciter de l'avoir choisit pour celle qu'elle considérait comme sa fille lorsque le comportement trop aguicheur de la jeune femme aux côtés du soldat vint lui arraché une grimace qu'elle ne prit même pas la peine de masquer. Elle retourna vivement la tête avec un petit air outré et quelque peu hautain qu'elle savait si bien afficher depuis l'enfance lorsque quelque chose lui déplaisait. La scène avait durée que peu de temps. Anne était déjà repartit dans ses prières silencieuses, les yeux clos. Ses oreilles quant à elles, ne manquaient rien des bavardages incessant qui s'élevaient ça et là dans l'abbaye. Un vent de contestation qui lui déplaisait grandement. L'Angleterre était à genoux et une ère sombre s'écrivait en lettre de sang. Lorsque la messe serait finit, Lady de Clèves convieraient les deux mères à la suivre au plus vite. Elle le savait, les contestataires ne s'en prendraient pas à elle, Anne de Clèves, l'ancienne reine consort d'Angleterre que l'on savait officiellement proche de Mary Ière et officieusement dans certains cercles, aussi proche peut-être même plus de la princesse Elizabeth que tant souhaitaient voir sur le trône.
« Que Dieu nous garde Mesdames, les murmures sont loin d'être en faveur de sa Majesté. » fit-elle à voix basse.
FICHE ET CODES PAR ILMARË
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Mar 1 Sep - 19:17
Tous ∞ Annabeth
La comtesse de Lancastre était une femme qui amenait volontairement ou involontairement du monde à ses côtés. Annabeth était toujours admirative de la voir toujours bien entourée, même encore aujourd’hui. Elle ne connaissait pas les deux Ecossais qui s’étaient installés là, mais au moins, Héléna allait faire de nouvelles connaissances, ce qui pourrait lui apporter quelques relations dans ce pays étranger, qui était si proche de l’Angleterre. Annabeth qui était de basse condition sociale ne préféra pas se présenter à ces éminentes personnes, pour elle, elle ne le méritait pas et elle préféra rester silencieuse, s’adressant seulement à Héléna pour lui faire quelques petites remarques, qui l’amusaient. Comme par exemple, à propos de cette femme qu’elle ne connaissait pas, qui charmait un garde de la cour. D’ailleurs, comme la comtesse le fit remarquer, les deux personnes s’installèrent ensemble, ce qui allait faire jaser au sein de l’abbaye. La jeune femme, même si elle n’était pas vraiment croyante ne comprenait pas pourquoi on pouvait se comporter ainsi dans un lieu aussi pieu. « En tout cas, sa réputation est faite maintenant. » Chuchota la jeune femme, qui savait qu’Héléna était toujours très intéressée par les mondanités.
Entourée de tout ce beau monde, riche ou pauvre, Anglais ou étranger, Annabeth écouta la messe d’une oreille distraite. Elle ne croyait pas, elle ne pouvait pas croire en une religion, après avoir vu l’horreur de la vie. Peut-être avec une mère beaucoup plus prévenante, elle serait croyante, mais aujourd’hui c’était impossible. Dieu l’avait abandonné il y a bien longtemps et contrairement à beaucoup de monde dans cette abbaye, Annabeth n’était pas son enfant. Des murmures s’élevaient, Annabeth tournait parfois la tête pour regarder les visages et voir ceux qui osaient braver la quiétude de l’Abbaye de Westminster. Elle ne connaissait pas ces personnes, mais elle supposait que c’était probablement des protestants qui osaient troubler l’office. La jeune femme regardait inquiète la comtesse, mais ne préféra rien dire. Heureusement, l’office ne dura pas en longueur et dès que la jeune femme vit Héléna faire un mouvement pour se relever, elle l’aida et lui tendit son bras pour l’aider à quitter l’Abbaye. En voyant l’agitation, Annabeth pensait à sa sœur protestante. Rosemary était en danger, elle en était certaine maintenant, mais elle ne savait pas quoi faire pour la dissuader de faire une folie, qui pourrait la conduire sur un buché. Elle avait peur pour la jeune femme qu’elle venait de retrouver. Elle ne se sentait pas capable de vivre un nouveau coup du sort et perdre aussi funestement sa sœur. Mais quoi faire ? Annabeth devait lui parler, elle avait besoin de comprendre dans quoi Rosemary était impliquée et si sa vie pouvait être fortement menacée. Catholiques, protestants, non croyants, la situation de l’Angleterre les mettait tous à genoux.
code by Silver Lungs
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❝ Katherine Grey ❞
La Famille Royale
♕ Métier : Lady Katherine Grey, potentielle héritière de la couronne d'Angleterre ♕ Age : 17 années ♕ Religion : Protestante ♕ L'avatar a été fait par : zuz, tumblr & .TITANIUMWAY ♕ Mon nombre de messages est : 563 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 45 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 05/10/2013 ♕ Mon pseudo web est : Eris
Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Mer 2 Sep - 19:55
L'ANGLETERRE A GENOUX
THE COURT AND ANNE
And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. maybe just the touch of a hand. well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ J'aimais les églises. Le silence qui résonnait entre les hauts murs faits de pierre, le peu de lumière qui créait une atmosphère assez intime, la diversité des couleurs sur les vitraux, la beauté de l'architecture, tout cela me faisait aimer les églises. Depuis ma plus tendre enfance, j'avais été élevée dans la foi catholique et j'avais donc été amenée à côtoyer les lieux sacrés alors que je n'étais encore qu'un nourrisson. J'avais toujours apprécié leur quiétude et ils avaient souvent été pour moi un lieu de paix et de réflexion, un refuge lorsque mon esprit grouillait de questions dont seuls le Seigneur avait la réponse. La plupart du temps, les interrogations qui m'assaillaient ne trouvaient repos que quand je m'évertuais à chercher par moi-même et non en attendant un quelconque signe. Or, dans ces moments-là, je me plaisais à penser que c'était le Seigneur qui m'avait montré la voie. Une satisfaction teintée de vanité prenait alors place au sein de mon cœur et je m'en allais, certaine d'être destinée à de plus grands desseins que ceux que mes parents avaient décidés pour moi. Cependant, malgré la régularité que je me forçais à entretenir pour me rendre en confession ou aux messes, l'idée de devenir religieuse m'avait toujours rebutée, comme si je sentais au plus profond de moi qu'un autre destin m'attendait et non pas dans les bras de Dieu, mais dans ceux d'un époux. Or, j'atteignais dans quelques mois mes dix-huit hivers sans avoir vu l'ombre d'un contrat de fiançailles depuis maintenant deux ans. Mon cœur se serrait à cette pensée et la vue de nouveaux mariés m'était de plus en plus insupportable tout en me confortant dans l'idée que patience est mère de toutes les vertus. Ce fut donc avec une certaine patiente que je supportais la vue de tous ces Espagnols dans la magnifique Abbaye de Westminster. Ils grouillaient telles des vermines et suçaient le sang du pouvoir comme l'auraient fait des sangsues. Je les détestais car ils affaiblissaient le royaume, comme ils affaiblissaient le jugement de notre bien-aimée reine. L’Écosse aurait indubitablement été une meilleure opportunité d'alliance et il était évident que cela allait avoir des retombées sur la paix entre les deux royaumes. La frontière en partie dessinée par le mur d'Hadrien ne tarderait pas à s'effondrer sous le poids de milliers de soldats. Je le sentais. Je sentais aussi que ma journée ne commençait pas aussi bien que je l'avais espéré. Comme un jeu du sort, la seule place libre était à côté d'un de ces maudits hommes du sud, mais en véritable catholique et en brave lady, je surmontais mon inimitié envers eux afin d'assister à la messe assise et non debout. À peine me fus-je assise que je me raidis. Droite comme un i et mon regard aussi froid qu'un vent d'hiver, j'adressais à peine deux mots à l'étranger. Or, ce dernier semblait plus disposer à entamer la conversation que je ne l'étais à son égard. Un dilemme s'offrait alors à moi : soit je me comportais en parfaite lady en lui répondant, soit je suivais mes sentiments et le snobais royalement. Si Lord Percy avait été là, j'aurais suivi mon instinct, ne désirant aucunement qu'il se moqua davantage de moi, mais après un bref regard porté sur l'assemblée, je ne vis personne lui ressemblant un tant soit peu. Je me tournais alors un peu plus vers l'Espagnol et lui offris un semblant de sourire.
« Moi de même. Oh, eh bien je me porte comme un charme, merci et vous . N'avez-vous pas le mal du pays ? »
Je souhaitais secrètement que tous ces Hispaniques retournent dans leur pays d'origine, redonnant enfin l'Angleterre aux Anglais et libérant ainsi la reine de leur emprise malfaisante. Mais c'était sans compter le déplacement général de la famille royale espagnole. En effet, peu avant que la messe commença, une jeune femme que tout le monde connaissait sous le nom de Jeanne de Habsbourg vint saluer le seigneur espagnol. Certes je ne compris pas un traître mot de leur courte conversation qu'ils échangeaient dans leur langue, mais je devinais que ce n'était que des banalités. La messe commença enfin, mais vu troublée par de nombreux murmures, fusant çà et là dans l'abbaye. Je jetais des regards autour de moi et ne comprenais décemment pas comment des gens pouvaient parler alors qu'ils devaient se vouer à Dieu. Je me signais rapidement et me concentrais à nouveau sur mes prières.
« Dieu protège l'Angleterre des hérétiques et des profiteurs qui menacent de la faire sombrer dans le sang et les larmes. »
Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Jeu 3 Sep - 11:26
L’Angleterre à genoux
Désormais assise au côté de la belle Espagnole, j'écoutais sans l'entendre l'office qui se déroulait. Mes yeux parcouraient les lignes harmonieusement composées du psautier, regrettant toutefois que celui-ci soit écrit en latin. Certains chants donnaient tellement mieux dans leur version anglaise ! De toute façon, même si la messe avait été dite dans ma langue maternelle, je ne l'aurais sans doute pas suivie aussi assidûment que je l'aurais dû. Les bavardages dont le ton montait un peu partout autour de nous me préoccupaient, m'empêchant de me concentrer vraiment.
Contrairement à ce que j'avais prétendu à la señora d'Altafuente, je n'étais pas une bonne catholique. Loin de là, même. Mais cependant que mon cœur se gonflait de joie en entendant les rumeurs enfler alentours, mon esprit s'agitait de plus en plus. Ceux qui osaient ainsi élever la voix dans un édifice sacré n'étaient certes pas des gens de la reine, encore moins des catholiques. Le ton des commérages m'inquiétait, parce que, des bribes que j'en saisissais, il était clairement hostile à l'actuelle souveraine de l'Angleterre. Or, j'étais placée à la gauche d'une des demoiselles d'honneur de celle-ci ! Et un peu plus tôt, Jeanne de Habsbourg elle-même était venue nous saluer (enfin, l'Espagnole, surtout). Je ne l'avais pas reconnue au premier regard, mais le ton déférent d'Elena ainsi que son emploi du terme "Votre Altesse" ne laissaient planer aucun doute. Et si une manifestation protestante éclatait ici ? C'était un lieu sacré, certes, et même une jeune fille aussi intérieurement révoltée que moi savait cela… Mais les personnes qui discutaient en ce moment même dans l'édifice ne semblaient en avoir cure. Et si un quelconque incident avait lieu ? Dans l'état actuel des choses, je pensais cependant qu'il valait mieux suivre les conseils avisés de Lady Stanhope : jouer les catholiques jusqu'au bout.
Ce double jeu me répugnait cependant de plus en plus, au fil des minutes qui passaient. Et l'Hispanique ne faisait rien pour m'aider. Apparemment choquée par ma remarque sur ses propres paroles, elle se signa plusieurs fois, tandis qu'intérieurement je riais de la voir ainsi prise à son propre mot. Mais cette moquerie ne fut que de courte durée, puisqu'apparemment j'avais moi-même commis un impair. Certes, pour les Anglais, Philippe était Roi, mais pour les habitants de la péninsule, il n'était encore que prince, du moins jusqu'à ce que Papa Charles passât l'arme à gauche. N'ayant aucune envide de débattre ici du bien-fondé de mes paroles, je me tus (sans me signer, toutefois... il ne fallait pas pousser, non plus). J'observai à la dérobée ma voisine, qui se crispait un peu plus chaque seconde. Si elle persistait, elle allait briser son chapelet de bois, songeai-je moqueusement. Je ressentis néanmoins une pointe de pitié lorsque je vis une larme brillante tracer son sillon sur la joue brune de l'hispanique. Le fait que les gens bavardent dans une cathédrale lui faisait-il donc si mal que cela ? Ne pouvant rester impassible devant cette scène, je posai ma main sur celle d'Elena, et lui murmurai :
Ne vous en faites pas, cela va cesser... Voulez-vous que nous sortions ?
Personnellement, j'aurais saisi la moindre échappatoire possible pour quitter l'édifice avant que n'éclate un incident quelconque, et j'espérai que l'Espagnole aurait la même présence d'esprit. Si quoi que ce soit arrivait, je ne serais certes pas en mesure (restait de plus à savoir si j'en aurais même l'envie) de la sauver. Cette fois, je n'avais aucune bouteille à ma disposition... Songer aux évènements survenus lors de ma visite à la Prison de la Fleet River me fit revenir en arrière de plusieurs mois, alors que je n'étais encore qu'une naïve demoiselle débarquée de province. Comme j'étais naïve alors ! Je croyais qu'il ne faudrait qu'une secousse pour faire tomber Mary Tudor de son trône... J'avais pu constater depuis que chaque secousse protestante était en réalité suivie d'un cataclysme catholique encore plus dévastateur. Pour l'instant, mieux valait pour moi jouer le rôle que l'on m'avait imposé, quitte à réconforter une catholique.
♕ Métier : évêque d'Oxfordshire et frère cadet du comte d'Hundington ♕ Age : 48 ans, je ne me fais pas tout jeune ♕ Religion : catholique, mais il n'est pas un puriste. Il reste tolérant à l'égard des protestants. ♕ L'avatar a été fait par : fassylover (ava) & astra (signa) & frimelda (icons) ♕ Mon nombre de messages est : 1084 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 11 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 12/10/2014 ♕ Mon pseudo web est : proserpina ♕ Mes autres visages : William Cavendish
Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Ven 4 Sep - 21:28
EVENT 14 ✢ l'Angleterre à genoux
Mars 1555, un mois de plus ici en Angleterre. J'étais toujours ambassadeur dans ce pays pour le bien de la couronne française, et à vrai dire, je commençais plutôt à m'y plaire. Enfin, mis à part les nombreuses révoltes de ces satanés protestants. J'avais aussi mon rôle à jouer par ailleurs, il ne fallait absolument pas que le pays ne tombe dans le protestantisme, sinon on y perdrait une alliance de choix contre notre plus proche ennemie : l'Espagne, notre plus grand rival dirais-je. La situation paraissait de plus en plus compliquée, surtout avec l'arrivée de ces espagnols à la Cour anglaise. Au final tout ceci n'était qu'un jeu, un jeu politique surtout. Certains seraient prêts à tuer pour sauver une vie, d'autres assassinent pour prouver qu'ils ont raison. Mais dans tous les cas ce fut la foi qui les animait, et l'abandon ne traversait jamais leur esprit. L'Angleterre était sur une balance, tentant de pencher du mauvais côté. En effet, l’Angleterre commençait à être à genoux devant les protestants, mais aussi devant ces Espagnols qui envahissent de plus en plus le pays. Ces deux choses posaient problèmes pour nous les Français en réalité. L’Espagne était notre pire ennemie, et l’Angleterre serait pour nous une alliée de choix. Le but était d’avoir une grande alliance Angleterre, Écosse France pour faire face aux Espagnols qui prennaient beaucoup trop de place en Europe, et voici que ce Philippe, fils de Charles Quint, devient Roi consort d’Angleterre. Cela ne nous arrangeait pas vraiment.
L’hiver de cette année-là, en ce dimanche matin, je me trouvais toujours dans mes appartements au palais. Je commençais à bien connaître Londres et ses habitudes. Ce jour-là une grande messe allait être célébrée à la fameuse Abbaye de Westminster, là-même où le couple royal s’est marié. J’étais plus que ravi que cet évènement soit organisé, cela était très important, surtout en ces temps où le pays se divisait de plus en plus. Je me préparais donc en conséquence et m’empressais d’aller sur les lieux. Une fois arrivé, je fus une fois de plus assez impressionné par l’architecture de l’Abbaye, mais je me faisais de même la remarque que nos bâtiments religieux étaient bien plus admirables en France. Chaque dimanche j’aimais me recueillir et prier pour ma famille resté à la maison, mais surtout pour mon défunt frère aîné. J’entrais dans cet abbaye, et y trouvait énormément de monde qui avait répondu présent à l’invitation royal. Des nobles, et beaucoup d’étrangers. Certes, je ne me sentais pas comme chez moi, mais à chaque fois que je me trouvais dans un lieu saint, j’oubliais tout ce qui était autour et n’accordai pas d’importance à ce genre de détail. Je pouvais de toutes les façons parler au Seigneur notre Dieu comme bon me semblait. Je me mis en chemin pour me diriger vers la rangée destinée aux nobles et m’y asseyais une fois sur place. La messe se déroula sans encombre fort heureusement, je restais silencieux et concentré pendant tout le long, écoutant attentivement ce que le prête prêchait.
Tout cette histoire me faisait penser à une ancienne connaissance -ancienne car nos liens avaient été rompues si soudainement- qui se trouvait non loin de moi. Marguerite de Bourbon, cette chère compatriote que je ne comprenais point. Elle avait décidé de se convertir au protestantisme, et je n’en revenais pas. Je ne savais plus quoi penser. Avait-elle perdu la tête ? Ces maudits protestants et leur influence commencèrent à devenir dangereux, pensais-je. Ce qu’il s’était passé m’irrita le coeur mais je n’avais pas le choix, ne plus lui adresser la parole. Mais je repensais aux moments passés avec elle et sa famille chez nous en France. Des souvenirs que je devais bien m’enlever de l’esprit. Ce n’était pas bon, je me retrouvais devant un dilemme qui me préoccupait. La dénoncer ? Pour moi ce n’était pas une bonne solution, et je choisissais plutôt la voie de la rédomption. Elle pouvait encore être sauvée, si ce n’est pas trop tard, et cela était en mon devoir de la remettre sur le bon chemin. À la fin de la messe, je me levais et me dirigeais vers la sortie, comme tout le monde. Soudainement, par un pur hasard je la recroisais celle qui était jadis mon amie. Je fus bien surpris et je me demandais bien ce qu’elle faisait en ces lieux, connaissant son histoire. Je tentais alors d’aller converser avec elle en toute discrétion, jouant le bon camarade, tandis que je la vis parler à une personne qui se trouvait être un garde royal, reconnaissable par ses habits. Je me demandais ce qu’elle faisait en ces lieux. Je m’approchais alors d’eux, un peu gêné ceci dit, interrompant leur petite conversation qui avait l’air assez intime de l’extérieur. « Bonjour monsieur le garde, Priam d'Anjou, ambassadeur français. » saluais-je dans un bon anglais son partenaire. « Bonjour à toi Marguerite, cela faisait bien longtemps qu’on ne s’était pas revu en Angleterre. Que fais-tu ici ? » lui lançais-je dans notre langue maternelle, sur un ton assez amical pour ne pas attirer le soupçon du garde. Même s’il ne comprenait pas un mot, il pouvait se demander ce que je venais faire auprès de la jeune Française. Cette dernière savait de quoi je parlais bien entendu.
♕ Métier : duc de Devonshire ♕ Age : 42 hivers, un âge bien avancé. ♕ Religion : catholique aux yeux de tous, mais a toujours eu un coeur protestant. ♕ L'avatar a été fait par : swan (avatar) / ASTRA (signature) (& BONNIE pour les icons) ♕ Mon nombre de messages est : 2192 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 5 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 26/02/2014 ♕ Mon pseudo web est : proserpina ♕ Mes autres visages : George Hastings
Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Sam 5 Sep - 20:37
EVENT 14 ✢ l'Angleterre à genoux
Tout allait bien hier pourtant. Tout ce dont on avait besoin c'était notre foi. L'Angleterre était de plus en plus divisée, et certains mourraient pour leur croyance. D'autres criaient à l'hérésies envers ceux qu'ils considérés perdus dans leur chemin spirituel. Il fallait mieux rester discret, et moi, tout ce qui m'importait était de savoir ma famille en sécurité. J'avais pensé à tout. C'était l'histoire de ma vie, et ce furent les mensonges que j'ai créé. Je ne savais pas jusqu'à quand ce jeu allait se terminer, jusqu'à quand on devait être de parfaits catholiques. En apparence tout semblait bien, et aucun soupçon ne se tournèrent vers nous jusqu'à maintenant fort heureusement dirais-je. J'avais peur, mais cette peur devait rester à l'intérieur de moi. Nous avions traversé beaucoup d'épreuves avec Antanasya, mais nous savions rester forts. Il ne fallait en aucun cas abandonner, notre avenir était en jeu. Quelques temps auparavant Anya m'avait avoué être impliquée dans les révoltes protestantes, et je ne su contenir ma grande inquiétude pour elle. Je ne voulais en aucun cas qu'il lui arrive quoique ce soit. L'accident lors de la joute était bien suffisant pour moi, je ne voulais pas que cela se reproduise et que cette fois-ci je la perde. Je ferais tout ce qui est en mon possible pour mettre ma famille à l'écart du danger, même si cela signifie que je dois me sacrifier pour eux. Quoiqu'il arrive je me battrais, cela est certain. Il fallait à tout prix que je garde mon attention et que je fasse mon travail à la Cour, jouant le parfait catholique qui a retrouvé la lumière. Nous avions la chance d'être proche de la couronne, mais je repensais à mon défunt ami Henry Grey. Peu importe le nombre de nuits à rester éveillé, j'entendais toujours le son de cette pluie empoisonnée tomber. Mais au fil des jours, ces nuits s'enflammaient et on pouvait nettement sentir cette odeur de brulé émanant du bûcher encore debout. Certains tuent pour sauver une vie, d'autres tuent pour prouver qu'ils ont raison et ils laissent tout brûler. Je n'oublierais jamais. Je devais faire un choix, se soumettre ou se battre. Cette dernière option était le seul moyen que j'ai trouvé, le seul moyen pour nous de nous sentir vivants.
En ce dimanche d'hiver du mois de mars 1555, l'heure était à la comédie. Je me trouvais toujours à Londres, où les agitations se faisaient sentir. Jour de messe, tout le monde était venus se rassembler à l'abbaye de Westminster pour prier notre Seigneur. Le carrosse m'avait emmené jusqu'à l'entrée. J'étais arrivé un peu tard, voyant le monde déjà présent sur les lieux, mais la messe n'avait pas encore commencé. Cette fois-ci j'étais seul, Anya n'aimant pas tellement les messes catholiques, je devais pour ma part être présent. De mon côté je faisais mine d'être ravi, bien entendu, et je faisais comme tout le monde, me fondant un peu dans la masse. Alors que je me trouvais à l'intérieur de l'abbaye, peu avant que la messe ne commence, j'observais les alentours et les personnes déjà présentes. C'est ce que je craignais. "Voici la miraculée du Seigneur" lançais-je taquin comme d'habitude, quand je me trouvais en face d'Héléna Shéridan qui était déjà assise avec une jeune femme à ses côtés que je saluais également, sans plus. Elle nous avait fait en effet une frayeur lors de son accident. Nous.. enfin Anya surtout. Héléna voulait ma mort, littéralement, ce, que pour elle, pourrait bien arranger des choses. De mon côté je ne lui souhaitais pas non plus qu'elle disparaisse, mais me laisse en paix. Nous n'avions guère le temps de converser, de toutes les façons, ce ne serait pas le bienvenue au vue de notre relation sujette à discorde. Je ne pouvais pas placer un mot avec elle. Je me dirigeais donc vers une place libre devant.
La messe commença, bien évidemment j'écoutais ce que disais le prête, et étais obligé à réciter les psaumes pour éviter tout soupçon. Je restais assez silencieux, ne parlant à personne. Dans mon coeur, tout bas, je priais pour mes amis les protestants, pour leur vie. Mais surtout pour ma famille, c'est ce qui comptait le plus, même cette chère Héléna. Oui, parfois il m'arriver de m'égarer dans mon propre esprit. Dès que la messe se finissait, je me préparais à partir, sans même dire un mot à celle qui se trouvait être ma belle-soeur. Je ne voulais pas perdre de temps dans cette abbaye et retourner à mes occupations.
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Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Mer 9 Sep - 19:29
L'Angleterre à genoux, Mars 1555
Elena était perdue dans ses pensées. Elle ne savait plus où la messe en était réellement. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle devait bientôt se finir et cela valait mieux. Les messes basses et autres chuchotements se faisaient plus présent au fur et à mesure que le temps passait. Elle n'avait pas séché sa larme la laissant s'évaporer sur sa joue. C'est à ce moment-là que sa voisine en profita pour poser sa main sur la sienne serrant toujours son chapelet. Elena tourna la tête vers elle. Elle la regarda d'un air incrédule. Depuis quand on se souciait réellement de ce qu'elle pensait, ressentait, elle l'espagnole amenée dans les bagages du prince pour être dame d'honneur de la reine que tout le monde commençait à détester ? Au bien sûr ils ne la détestaient pas tous, oui les catholique l'aimaient bien, mais en ces heures noires, elles les trouvaient bien frileux à l'idée de soutenir les espagnols. L'Anglaise lui proposa de sortir tout en lui signifiant que tout ceci allait bientôt cesser. Elle s'en doutait que cela allait finir par s'arrêter mais la question était quand ? Elle tenta de lui faire un maigre sourire avant de lui répondre.
« Vous vous trompez. Cela ne cessera pas de si tôt. Et si les commérages se taisent ici, ils reprendront ailleurs. Mais non restons encore un peu. Je ne leur ferai pas se plaisir en sortant. Ils seraient bien trop content de voir une Espagnole quitter ces lieux à cause d'eux. »
De l'orgueil mal placé sûrement. Mais Elena avait cette volonté farouche de ne jamais donner raison ou de faire plaisir aux autres lorsque ces derniers ne lui voulait pas de bien. Une fierté toute andalouse qui fit naître un feu dans ses yeux. Elle ne céderait pas, à ça non, tout comme elle n'avait pas cédé ce jour-là. Elle relâcha son chapelet et réajusta sa robe, fixant de ses yeux sombre le christ en croix droit devant elle. Seulement voilà, elle n'était pas complètement folle non plus. Si cela tournait vraiment trop mal, elle se retirait dans les premiers temps. Elle entraînerai sa voisine avec elle. Sa seule chance serait qu'elle est une proche de deux membres de la famille royale espagnol, même de trois des enfants de l'empereur. C'était son salut et elle comptait bien jouer la-dessus.
« Mais si cela devait vraiment tourner mal, nous sortirons d'ici au plus vite. Si vous me le permettez, si besoin j'aimerai que vous acceptiez de me suivre au palais. Là-bas nous serons en sécurité. »
Un peu plus calme, elle reprit le cours de la messe espérant que tout cela se calme.
Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Jeu 10 Sep - 13:19
Westminster Abbay.
Le soldat observait la demoiselle badiner avec effronterie sans vraiment être gêné de son manège. Il se savait observé et se félicitait d'avoir choisi sa tenue officielle pour se rendre à l'église. Si les badinages de la dame étaient doux, les regards se portaient sur lui avec une inquiétude qui n'était pas toujours la honte du peu de piété qu'affichait cette femme. Son rôle de soldat sanguinaire jetait une ombre sur la salle, il le savait.
Il ne connaissait pas son nom et si elle s'exprimait avec une élégance des femmes du monde, elle avait une pointe fraîche dans la voix : celle qu'il connaissait aux courtisanes d'outre manche. Les française. Mark réprima un soupir. Comment faisait-il pour attirer de telles créatures ? Elle usait de ses charmes pour attirer non pas son attention sur ses paroles profanes mais sur ses formes ravissantes. Lorsqu'elle afficha ouvertement son intérêt pour notre garde royal, il ne put réprimer un haussement de sourcil. Qui était cette femme ? Comment pouvait elle dénigrer avec autant de légèreté un moment pareil ? Pour une fois, Mark n'en fut pas offusqué. Ses pensées sombres le portaient bien loin des manigances religieuses de son pays. Il devenait dangereux de penser. Oublie tes mauvaises idées Mark, joue donc le jeu de l'amour au lieu de remettre en question l'ensemble de ta vie, de ton nom. Honte à toi !
Assis sur les bancs inconfortables du lieu saint, il fixait le Christ en repensant à la phrase de la dame à ses côtés. Ce sang versé lui rappelait des souvenirs étranges, un sentiment de culpabilité propre à son âme de pêcheur mais... une pointe brûlante, une lacération infime de son cœur, quelque part. Est-ce cela l'injustice ? Il fut tiré de ses questions par le souffle chaud de la blonde coquine à ses côtés. Il caressait son cou et son parfum vint pénétrer ses narines. Autrefois, il l'aurait déjà détroussé dans un coin de l'église, peut être à l'endroit où les pêcheurs s'agenouillent pour se confier ? Où d'autre sinon là pouvait-il commettre l'irréparable ? Il allait tourner la tête pour la gronder doucement quand ses yeux tombèrent sur sa gorge. L'eau de ses iris tremblèrent. L'homme est faible, pensa Mark, je suis faible. Il leva vers elle des yeux brûlants et esquissa son fameux sourire en coin. Une chambre ? Décidément, cette coquine avait tout pour le séduire. Le front, la gorge et les mots d'une audace qui aurait fait rougir la sainte au devant. Il n'aimait pas parler dans les lieux silencieux, peu importe sa foi ou la sainteté du dallage. C'était sans compter sur la compagnie que Dieu lui envoyait, ni sur les tremblements imperceptibles de ses convictions. Ose vieil idiot, elle ne demande que ça ! Mark pencha donc son visage vers elle, ses lèvres étaient si près de l'oreille de la dame qu'elles l'effleuraient presque. L'odeur de ses cheveux éveillait en lui le désir qui tardait légèrement.
« Peut-être est-ce dans une chambre que vous voulez voir votre foi s'éveiller ? » Il dit cela sur un ton mêlant adroitement innocence et perversion. Lui aussi savait jouer les jeux de charmes. Il les connaissait sur le bout des doigts...
La messe se terminait. Un souffle de haine envahissait la foule. Mark se leva, donna deux coups vifs sur ses cuisses pour tendre le tissu et marcha d'un pas rapide au devant de la foule pour contenir les excès qui pouvaient être produits sur le parvis. La dernière chose dont il avait envie c'était de devoir gérer une bousculade. Il priait en son for intérieur les croyants de se considérer en tant que tel et donc d'avoir la bienséance de se calmer. Il y avait des dames et des enfants nom de Dieu ! Il posa sa main gantée sur la garde de son épée, prêt à dégainer. Une pression le tira un peu en arrière, il fit volte face en une seconde et se retrouva nez à nez avec la dame dont la présence l'avait envoûté tout à l'heure. Toute cette agitation avait faillit lui faire oublier son badinage. Elle voulait savoir son nom. Cette femme était intéressante. Sa liberté lui plaisait, à n'en pas douter, et concorder avec son envie de changements.
« Je me nomme Mark Earnshaw. »
Il ôta ses doigts de sa garde et prit doucement la main de la dame pour la lâcher peu après. C'était un geste délicat mais empreint d'une certaine fermeté non dissimulée. Il n'aimait pas qu'on touche à ses affaires et bien qu'il lui pardonna son impertinence par sa beauté, il fit un effort pour lui plaire encore. Sa chair était tiraillée entre l'envie de la voir vêtu du plus simple apparat et celle de faire respecter l'ordre. Mais un regard de plus suffit à le rendre plus fiévreux qu'il n'était déjà. Il s'avança avec plus de douceur vers elle et lui demanda :
« Puis-je avoir le vôtre ainsi que l'audace de vous demander de vous revoir, si vous souhaitez que l'on se retrouve peut-être dans un endroit moins pieux que celui-ci.»
C'était malheureusement sans compter sur un intrus. Un homme de belle allure qui vint à leur hauteur. Priam d'Anjou. Mark connaissait son nom, et son rang. Il avait eu quelques fois affaires avec des français et il se devait de connaître les proches de la couronne. Il s'écarta donc machinalement de Marguerite et s'inclina respectueusement devant l'ambassadeur.
« Mark Earnshaw, garde royal. »
Priam d'Anjou s'adressa ensuite à la dame en français. Si Mark avait eu plus d'intérêts pour l'enseignement des lettres que pour ses bêtises d'enfance et les femmes, il aurait certainement compris leur conversation. Mais il n'avait pour vocabulaire que les maigres souvenirs des leçons de la jeune Elizabeth et les mots moins prononçables de ses amantes.
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Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Jeu 10 Sep - 22:22
Je ne sais pas pourquoi, mais je sentais que la situation dans cette église pourrait se mettre à rapidement dégénérer. Je le sentais, comme lors de nombreux combats, lorsque je sentais la défaite poindre le bout de son nez, alors je sonnais le replis défensif avant que les dommages ne soient trop difficiles à surmonter, comme un sentiment qui s'imprégnait de mon être, et ici, cela semblait être le cas. Si l'Angleterre s'était embrasée, elle allait maintenant finir par perdre la tête, ce serait une suite logique à tout ces événements malheureusement. En tout cas, j'avais pris place et une jeune femme s'était assise à mes côtés. Je l'accueillais donc bien volontiers, lui souhaitant tout le bien que je pouvais lui souhaiter dans un endroit pareil. La jeune femme qui était à mes côtés ne semblait pas trop apprécié ma présence, du moins, c'est ce que j'en conclus avec sa petite pique bien sentie en fin de tirade. En vérité, j'en étais même persuadé mais je n'allais pas notifier cette remarque que beaucoup jugerait désobligeante.
" Parfois c'est le cas, mais je pense que je ne suis pas le seul à le penser. En tout cas, je me sens bien ici en Angleterre. Je me porte bien également. "
Du moins pour le moment parce que je doutais être en odeur de sainteté éternellement. Les choses pourraient commencer à être difficile d'ici peu de temps, je le pensais, je le sentais. La princesse d'Espagne passa alors non loin de moi et nous nous saluions dans notre langue maternelle. J'étais heureux de la voir, cela faisait un petit moment déjà que je ne l'avais pas croisées, mais elle était à présent en Angleterre, peut être pour un petit bout de temps finalement. Je la saluais donc.
" Je suis heureux de vous voir, je me porte fort bien, il semblerait que cela soit aussi votre cas, vous m'en voyez ravi. "
Et déjà elle était partie. Il faut dire qu'elle était conviée dans les premiers rangs avec son frère et sa femme, avec le roi et la reine donc. La messe commença alors que beaucoup étaient encore en train de parler, de murmurer dans leur coin. Ce n'était pas très reluisant, mais je ne disais rien, je tentais d'écouter ce qui se disait, en silence.
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❝ Lavinia Tyburn ❞
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Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Dim 20 Sep - 19:46
L'ANGLETERRE A GENOUX.
;">Abbaye de Westminster. -La chasse aux protestants avait maintenant débuté pour de bon, et officiellement. En ce mois de mars 1555, Lavinia Tyburn avait été conviée comme beaucoup de mondes, à la messe organisée par la reine. Une occasion parfaite pour qu'elle sache qui étaient ou non dans son camp.
La comtesse de Westmorland arriva juste à temps avant le début de la messe. Ce retard, elle le devait au simple fait que sa servante la plus fidèle, Rosalie, s'était trouvée indisposée et trop malade pour prendre soin de l'héritier du Westmorland, le petit Nicholas, neuf mois. Cela tombait très mal car étant la veuve d'un protestant, Lavinia devait faire au mieux pour bien montrer à la reine qu'elle n'était nullement une adhérente au protestantisme. D'autant plus que, depuis les attentats de la joute, en février, tout le monde était suspect.
Rater la messe aurait été un véritable affront alors, même si elle devait finalement, à cause d'un imprévu de dernière minute, s'y rendre avec son fils, elle décida de le faire tout en espérant qu'il ne se mette pas à pleurer en plein milieu de l'office. Si cela arrivait, toutefois, elle se verrait dans l'obligation de sortir du lieu sacré, et serait couverte de honte...Mais garderait la tête haute.
Préférant prendre toute les précautions pour être certaine que Nicholas reste calme pendant la messe, Lavinia l'avait bercée avant de venir, quitte à se mettre en retard, jusqu'à ce qu'il s'endorme. La belle écossaise arriva donc son fils endormi dans ses bras, dans une robe belle mais simple et qui lui allait à ravir, et se dirigea discrétement à la recherche d'une place libre parmi les nobles.
La comtesse savait qu'elle n'était guère appréciée de tous. Elle qui venait de la petite noblesse écossaise, qui était parvenue à épouser un comte...Dès son arrivée à la cour, les rumeurs avaient circulés à son sujet comme quoi elle avait épousé son mari uniquement pour son argent. Anne Stanhope s'était même fait le plaisir d'inventer à qui voulait l'entendre que Nicholas était un batard. Chose que sans doute, Anne Somerset avait aimé colporter. Mais Lavinia avait su se faire un bon nombres d'amis également, loin de ces femmes jalouses et malintentionnées,...Des anglais comme Thomas Howard, des espagnols comme Gomez, le comte de Feria qui, elle le savait, la trouvait à son gout, et plus récemment, un ami de taille mais qui, par son amitié, risquait de lui attirer bons nombres d'ennemis...Le roi lui même, Philippe, qui lui faisait l'honneur de lui réserver des entretiens privés, afin qu'elle puisse servir de modèle à son peintre personnel.
Enfin, elle repéra un visage qui lui était familier. Elle vint s'installer auprès de Gomez, le saluant d'un léger sourire. Sourire qu'elle faillit perdre en remarquant qui se tenait à ses côtés...Anne Somerset. Mais il était trop tard pour changer de place. Après avoir fait son signe de croix comme elle le pouvait, ce qui n'était pas chose simple avec un enfant dans les bras, Lavinia écouta la messe, espérant que celle-ci ne durerait pas trop longtemps car Nicholas n'était pas aussi léger qu'il en avait l'air...
Spoiler:
( PS : J'ai essayé de trouver une excuse valable pour le retard de ma réponse parce que je voulais vraiment que Lavinia participe J'éspère que je n'ai pas mal fait de répondre malgré tout et que vous saurez intégrer mon perso dans l'event sans trop de problèmes )
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❝ The Majestic Rose ❞
Admin
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" La répression n’a pour effet que d’affermir la volonté de lutte de ceux contre qui elle s’exerce et de cimenter leur solidarité…. "
Mars 1555 Marguerite de Bourbon a attiré bien des regards et des médisances en allant parler au garde Mark Earnshaw. Une idylle soudainement coupée par l’arrivée importune de Priam d’Anjou. Il tombait à pic ! L’Espagnole Elena d'Altafuente ressortit quelque peu choquer de cette messe anglaise qui prit assez vite des allures de places de marché, accompagnée par Catherine Holmes qui acquiesce ses paroles et comprend que c’est bien plus que ça. Jeanne de Habsbourg était également présente, les Espagnols font honneur de leur présence. La petite princesse salua d’abord l’héritière du Duc de Malaga puis le Comte de Feria, ce dernier en charmante compagnie avec la catholique Anne Somerset. Lavinia Tyburn s’assit à côté deux, une erreur ? Probablement, si la belle avait vu Gomez ce n’était pas le cas en ce qui concerne sa voisine Anne Somerset. Joane Barrow, contrariée par la venue de son enfant plus que de se trouver là où elle ne devrait pas être, écoutait à peine la messe. Pourvu qu’elle n’accouche pas en pleine messe...Le rang d’Héléna Shéridan était plein : Archibald, Agnès et Annabeth étaient près d’elle. Une messe ? Quoi de mieux pour faire de nouvelles connaissances...C’était sans compter William Cavendish qui vint se placer face à eux. La suite risque d’être exaltante pour eux tous...
Et débordement, il y eut... la messe toucha à sa fin. Une libération, un soulagement pour certains et pour d’autres une offense rien de plus. Une mascarade, était-ce donc cela qu’était devenu l’Angleterre ? Alors que les gens commençaient à se lever pour sortir de l’enceinte de l’édifice des cris même pire des accusations, venues de nul part retentirent au sein de la maison de dieu. « C’est la faute des Espagnols. C’est eux, c’est à cause d’eux tout ceci. » Des paroles qui vont certainement finir de contrarier Elena d’Altafuente, ou poignarder en plein cœur la princesse Jeanne de Habsbourg présente pour l’occasion. Personne ne savait qui avait prononcé ces mots, chacun regardait son voisin, une chose était certaine c’était une voix d’homme ! Cela avait jeté un froid dans l’assemblée.
Et si c’était véritablement leur faute tout cela ? Depuis l’arrivée de Philippe de Habsbourg les persécutions s’étaient multipliées... avait-il l’intention d’instaurer une Inquisition dans le pays de Mary Tudor ? Une nouvelle tension était née, les regards n’étaient plus dirigés vers les Protestants désormais mais cette fois, les Espagnols étaient visés... On sentait bien qu’une haine envers les Espagnols commençait à voir le jour parmi les Anglais, un désamour de l’Espagne, un roi tueur d’Anglais et toujours pas d’héritiers malgré de nombreuses rumeurs de bébé royal ... Les Espagnols étaient-ils en danger dans cette Angleterre prête à la rébellion ? Un sentiment anti-espagnol était bien présent. Tout le monde sortait petit à petit de l’Église et évidemment, ce qu’il venait de se passer était sur toutes les lèvres...
Information sur le jeu : Et voilà le dernier tour de l'évent, c'était un petit évent en trois tours dans le but d'en arriver là, faire naître un sentiment anti-espagnol, sinon ce n'est pas marrant vous comprenez Ce troisième tour durera jusqu'au 5 octobre 2015, merci d'avoir participé. Vous avez été géniaux, n'hésitez pas à réagir à ce qu'il vient de se passer, à conclure vos réponses et peut-être à devoir aider en urgence Joane à accoucher
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❝ Invité ❞
Invité
Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Ven 25 Sep - 19:38
L’Angleterre à genoux
J'avais toujours, quelque part au fond de moi, ce feu, plutôt flamme désormais, qui brûlait d'envie de rendre la monnaie de sa pièce à notre souveraine si catholique et si détestée. Mais cette flamme, infime lueur d'espoir en ces temps sombres pour ceux qui ne partageaient pas la foi royale, n'était pas de celles que l'on voulait voir briller en plein jour… Aussi devais-je sans cesse me dissimuler derrière des masques, sans certitude de pouvoir un jour laisser ceux-ci éclater en morceaux. Serais-je un jour rétablie dans mon droit, celui de pratiquer ma foi sans crainte ? Je ne pouvais guère qu'en douter, d'autant plus alors que cette fichue messe des plus catholiques avançait.
Les voix autour de moi enflaient encore. L'Espagnole avait donc raison : tout cela n'était pas près de finir. Et pourtant, c'était cette même Espagnole qui désirait rester, encore un peu. À quoi tout cela rimait-il ? Les gens ici présents n'avaient-ils rien d'autre à faire que de jouer à ce combat implicite du "premier qui baisse le regard a perdu" ? D'autres, qui n'avaient pourtant provoqué que de moindres troubles, étaient morts sur les bûchés pas plus tard que le mois dernier… Les avait-on déjà oubliés ? Têtue, certes, mais pas stupide pour autant, la dame d'Altafuente me glissa toutefois qu'en cas de dégénérescence de la situation, je pouvais compter sur elle pour m'escorter vers la sortie. Où donc pensait-elle que j'irais me réfugier ? Le Nottinghamshire était bien loin de Londres, je n'avais pour seul bastion que mon minuscule appartement privé au palais, moi aussi...
La messe cependant touchait à sa fin. Peut-être n'aurions-nous pas à sortir par une porte dérobée ? Alors que les robes des dames reprenaient leur froufrou familier, et que les bottes des hommes claquaient sur le sol de l'abbaye, une voix s'éleva. Une voix d'homme, forte et décidée, qui perça au travers du bruit de fond comme un épée tranchant un tissu de soie.
C’est la faute des Espagnols. C’est eux, c’est à cause d’eux tout ceci.
Était-il fou ? Suicidaire ? Protestant ou simplement anglais révolté ? J'étais bien en peine de le dire, tout comme je n'aurais pas su, même sous la torture, dire où se trouvait l'inconscient. Nous n'avions plus le choix, désormais : la seule option qu'il me restait, ainsi qu'à l'héritière hispanique, c'était la fuite en avant. J'avais été vue en sa compagnie, et même en celle de la princesse de Habsbourg, je ne pouvais plus que rester avec la première et espérer que la seconde ne nous retrouve pas dans la foule. Levée à mon tour, je me tournai vers celle qui avait été ma compagne pour cet office des plus agités.
Souhaitez-vous toujours rester ? Ou bien pouvons-nous nous en aller ?
L'exaspération pointait dans ma voix, et pas tant à cause de ma sortie désormais retardée de l'édifice. Non, j'enrageais de ne pouvoir moi aussi prendre part au soulèvement qui se faisait de moins en moins timide dans mon beau pays. J'aurais voulu être de celles qui affirment leur foi haut et fort, mais je ne pouvais que finir de jouer le rôle que l'on m'avait imposé dans cette farce désormais sinistre et dangereuse. J'aurais certainement dû montrer plus de déférence à Elena d'Altafuente, qui après tout était d'un rang plus élevé que le mien, mais je n'en avais cure. Il me fallait sortir d'ici, avant de commettre une quelconque folie. Je devais rentrer au palais, je devais écrire à ma famille, je devais voir Anne Stanhope, je devais faire tant et plus de choses qui me distrairaient de mes folles pensées révolutionnaires !
Sans regarder si la dame de compagnie de la Reine me suivait ou pas, je me dirigeai d'un pas décidé vers la sortie. La fuite en avant, et advienne que pourra !
Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Sam 26 Sep - 11:35
l'angleterre à genoux
Plus mon regard se posait incessamment sur le garde assis à mes côtés sur le banc en bois inconfortable de l'église, plus je tentais de découvrir pourquoi il m'attirait autant. Bien qu'il ne fasse pas exception parmi le nombre incalculable d'hommes que j'avais pu rencontrer dans ma courte, mais mouvementée vie, il y avait quelque chose dans ses yeux, dans sa voix ou bien même dans son comportement teinté d'une certaine dévotion envers son grade tout en reflétant la passion de la vie- ou des femmes-qui animait son cœur qui faisait vaciller toutes mes bonnes résolutions. Moi qui avais sagement décidé de ne plus faire de vagues dans ce charmant pays qu'était l'Angleterre pour ne pas m'attirer les foudres de sa reine, je me retrouvais à flirter ouvertement avec un garde royal en plein milieu d'un lieu sacré. Je sentais les regards acerbes de catholiques autant que de Protestants se poser sur nous et bien loin de me remettre dans le droit chemin, ils me poussaient davantage au vice. Leurs jugements me touchaient peu. Après tout, voilà bien des années que j'avais innocemment offert ma vie sur un plateau d'argent au diable sans que personne, de n'importe quelle foi, ne me vienne en aide. Alors, leur satanée morale, ils pouvaient bien se garder de me l'afficher sous le nez comme si je ne me doutais absolument pas du caractère très peu vertueux de ma conduite. Voilà pourquoi cet homme à l'air sombre et charmeur me séduisait tant. Il ne cherchait à couper court à ce petit jeu enjôleur, mais au contraire y instaurait les règles avec moi. Tandis que par ma réplique je venais audacieusement de titiller la corde sensible du désir qui se tendait entre nous, je sentis son regard d'un bleu captivant se poser quelques secondes sur ma poitrine d'un blanc naturel et immaculer avant de poser sur moi des prunelles hantées par l'avidité. Son sourire en coin découvrit des dents de carnassier. Lorsqu'il se pencha vers moi, je sentis son souffle chaud effleurer le creux de mon cou puis mon oreille dont ses lèvres n'étaient qu'à quelques millimètres. Un frisson me parcourut l'échine à l'idée de tourner ma tête vers celui qui était l'objet de mon entière attention pour ces courtes minutes pour goûter le goût de ses lèvres devant tout ce beau monde. L'interdit excitait l'effronterie qui pointait au fond de mon cœur et sa réponse ne fit que l'aiguiser davantage. Je me contentais néanmoins de lui glisser un regard en coin et de lui rendre ce sourire qu'il devait offrir à toutes les femmes qu'il espérait mettre dans son lit.
« Seulement si vous me montrez comment faire une telle chose. »
Notre badinage ne s'éternisa pas davantage et à peine la messe fut-elle terminée que l'homme se leva et se dirigea vers la sortir afin de maîtriser la foule qui menaçait d'exploser tant le bourdonnement qui s'en échappait résonnait comme un air de désastre entre les murs de l'église. Décidée à ne pas le laisser retourner à ces activités aussi facilement, je me levais à sa suite et me hâtais de lui attraper le bras d'une main ferme. Il se retourna d'un bloc et son regard se posa sur moi avec une étincelle de dureté. Il attrapa ma main entre ses doigts avant de la lâcher sans plus de cérémonie. Sa peau était froide comme celle d'un reptile et loin de me rebuter, cela me donna envie de continuer ce jeu que nous avions commencé. Plus proche l'un de l'autre que nous aurions dû l'être- après tout, nous étions de parfaits inconnus- une tension s'instaura entre nos deux corps et un sourire enjôleur éclaira mon visage.
« Eh bien Mark Earnshaw, appelez-moi Marguerite. Juste Marguerite. Quel charme y aurait-il sinon si vous connaissiez tout de moi ? » ajoutais-je dans un rire. « Quant à l'audace dont vous faites preuve, nous verrons si elle sera récompensée lorsque les pans de mon passé auront fini de ressurgir un par un. » Ces derniers mots étaient chuchotés tellement bas que je doutais que mon compagnon Mark les entende. Toute trace de félicité disparut de mon visage lorsque je vis apparaître le comte du Maine, Priam d'Anjou. Je l'avais connu dans mes jeunes années, alors que nos familles étaient proches et que mon frère Claude était promis à sa jeune sœur. Une amitié qui s'était disloquée lorsque la rumeur de notre conversion au protestantisme s'était rependue dans tout le pays. Je fixais donc Priam avec des yeux ronds, même si la panique qui s'emparait de moi restait cachée derrière l'expression impassible de mon visage. Je ne m'attendais pas du tout à le revoir tant je m'étais évertuée à l'éviter. Et maintenant, je me demandais s'il allait me jeter dans la gueule du loup sans aucune once de sympathie. Or, il demeura courtois et le ton de sa voix n'avait rien d’hostile contrairement à ce que j'aurais pu imaginer. Un élan de nostalgie s'empara néanmoins de moi lorsque ses quelques mots furent prononcés dans ma langue maternelle. Combien de temps n'avais-je pas parlé Français avec d'autres personnes si ce n'est Béatrix ? Bien des années hélas. Je jetais un coup d'oeil au garde qui nous regardait sans vraiment comprendre avant de répondre au comte.
« Priam … J'assiste à une messe, comme tu peux le voir. Ne me fixe pas avec de tes grands yeux, tu sais tout comme moi que tout ce qui n'est pas catholique aux yeux de la reine se doit de brûler et cela n'est certainement pas dans mes plans. Alors, je m'adapte, je tente de survivre sur cette terre qui n'est pas la mienne. Me le reprocherais-tu ? Préférerais-tu me voir réserver le sort qui est destiné à tous les Protestants de ce pays ? »
Mes paroles étaient dites sur le ton de la badinerie, un sourire sur mes lèvres charnues pour ne pas éveiller les soupçons du soldat anglais sur ma situation, mais mon regard en disait long. J'étais reconnaissante à Priam de ne pas crier sur tous les toits que j'étais protestante, bien que cela soit plus par soutien envers ces pauvres gens qui mouraient sans raison valable, que par conviction, mais cela ne m'empêchait pas de lui en vouloir encore de nous avoir tourné le dos, à moi et à ma famille. Soudain une voix grave s'éleva dans la foule et reporta la faute des troubles qui se déroulaient dans le pays sur les Espagnols. Je voyais ici le moment opportun pour fuir. Cela était devenu ma spécialité. Je me rapprochais alors de nouveau de Mark Earnshaw, le tissu de ma robe effleurant délicatement sa jambe et ajoutais en anglais en direction de Priam.
« Malheureusement, je n'ai pas le loisir de demeurant plus longtemps dans cette église, mais j'ai été ravi de te revoir. » Puis me tournant vers le garde : « désirez-vous me raccompagner ou bien avez-vous à faire ici ? »
Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Sam 26 Sep - 19:43
L’Angleterre à genoux
Feat. Beaucoup de monde
Cette célébration n'est qu'une mascarade, je le sais pertinemment. C'est l'une des machinations comme Mary les aime, qui lui permettent d'étaler ce pouvoir retrouvé à la face du monde. Sauf que cette fois, cela semble bien mal parti pour les catholiques… De nombreuses voix s'élèvent dans les travées, ne prenant même pas toujours la peine de chuchoter, et les propos qui ressortent de tout cela sont, comme l'a si bien formulé Anne de Clèves, "loin d'être en faveur de sa Majesté". Nul doute que tout ceci ne restera pas impuni : Mary, en digne fille d'Henry Tudor, fera retomber son courroux sur tous ceux qu'elle estimera responsables de sa débâcle publique. Pour cette raison, je suis satisfaite de m'être assise en compagnie de l'ancienne reine consort d'Angleterre : sa proximité avec l'actuelle souveraine devrait dissiper tous les soupçons que cette dernière pourrait porter sur ma famille… Mes enfants, pour leur part, sont assis bien sagement quelques rangées plus loin. Ils m'avaient gardé une place, mais d'où je suis, je ne saurais dire si quelqu'un est à leur côté. Je ne peux m'arrêter de les surveiller, même en un moment comme celui-ci : ils sont la prunelle de mes yeux, ce qu'il me reste encore de Francis. Mais je leur fais suffisamment confiance pour ne rien dire de stupide ou de compromettant pendant l'office, ils sont grands maintenant… Ils savent désormais que le moindre faux pas dans ce genre de situation peut mener bien plus loin que l'on ne le souhaiterait.
Apparemment, d'autres personnes ne sont pas aussi bien élevées que mes bambins chéris : une voix masculine, forte et décidée, s'élève soudain, sans que l'on puisse déterminer d'où précisément. Alors que la messe touche à sa fin, que les premiers prennent la direction de la sortie, et que je surveille la jeune femme enceinte jusqu'aux yeux qui se tient non loin, il crie que tout ceci est la faute des Espagnols. Qu'espère donc ce fou ? Se mettre à dos la moitié de l'abbaye (et de la Cour aujourd'hui gangrenée par les Hispaniques ramenés dans les bagages du roi) ? Nous le savons, tous autant que nous sommes : les conditions de vie plutôt précaires en ce moment sont dues aux Espagnols… Mais pas qu'à eux ! Certes, leur arrivée n'a rien fait pour arranger les choses, dans ce pays où le catholicisme a toujours peiné à s'implanter ; mais la fautive principale pour notre déclin actuel, c'est bien Mary, ma propre cousine !
Ne pensant plus qu'à mes enfants, que cette intervention avait dû secouer, je me levai avant mes compagnes de banc : et laissant là l'ancienne reine, qui j'en étais sûre me comprendrait, je fis mes adieux à la délicate Joane, dont j'ignorais toujours le nom.
Au revoir Madame. Fasse le Seigneur que nous nous reparlions bientôt, et bon courage pour la naissance de votre enfant ! Madame poursuivis-je, m'adressant cette fois à Anne de Clèves, j'espère que nous nous retrouverons nous aussi très bientôt, et dans des circonstances plus paisibles, j'ose le croire...
Puis, sans plus de formalités, je me mis en chemin vers la sortie de l'église, déjà encombrée d'une foule discutant des derniers évènements. Je ne cherchais pour ma part qu'à retrouver ma progéniture, qui m'attendait bien sagement près d'une colonne. Prenant les mains de William et de Lettice, invitant du regard Henry et Mary à me suivre, je fendis la foule de plus en plus dense, quittant l'abbaye et son parvis, marchant le plus vite possible vers notre demeure. Je refusais d'être mêlée, et surtout de mêler mes enfants adorés, à une telle agitation... Même si, un jour ou l'autre, ces derniers n'auraient plus le choix, pour l'instant je pouvais encore les protéger, les garder auprès de moi. Encore quelque temps, quelques instants...
♕ Métier : Duchesse de Malaga y del Infantido et Dame de compagnie de la reine Mary Tudor ♕ Age : 29 ans ♕ Religion : Catholique ♕ L'avatar a été fait par : Indi, Poison, M-J, castamere rains ♕ Mon nombre de messages est : 419 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 30 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 19/04/2015 ♕ Mon pseudo web est : Elynore ♕ Mes autres visages : Rosalie Woodley || Margaret Douglas
Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Dim 4 Oct - 12:07
L'Angleterre à genoux, Mars 1555
Elle l'avait vraiment espéré, mais il fallait croire que cette messe n'était pas destinée à bien se dérouler dans le calme et le silence. Les voix continuaient comme si leur propriétaires se moquaient bien du lieu dans lequel ils se trouvaient tous. La maison de dieu prenait une allure de place de marché. Bientôt ils allaient sûrement se mettre à brailler à qui mieux-mieux. Espéraient-ils ainsi couvrir le sermon du prêtre.Elle pensait alors que l'office avançait inexorablement. Et puis il se termina enfin. Un supplice qui se finissait et Elena laissa échapper un soupire discret. Finalement elle aurait tenu bon jusqu'au bout. Ces fous n'auraient pas eu raison d'elle et de sa foi. Elle regarda sa voisine et sourit enfin calmement. Mais comment avait-elle pu oser croire qu'elles pourraient sortir sans encombres. À peine la messe s'était-elle terminé que déjà des contestations et des critiques ouvertes se faisaient à l'encontre des siens, les Espagnols. Oh, critiquer les espagnols en général, Elena en avait l'habitude mais cette fois-ci, la phrase qui s'éleva dans les murs de la cathédrale lui glaça le sang. Et en même temps ses racines bouillonnaient, curieux mélange de sentiments. Un homme ou une femme, mais il semblait plus que ce soit un homme avait crié ces quelques mots : « C’est la faute des Espagnols. C’est eux, c’est à cause d’eux tout ceci. »
Elena en était restée muette de stupeur. Elle était restée assise sans bouger et avait simplement regarder Catherine Holmes se lever à son tour. Elle n'avait pas oser se hisser sur se jambes de peur qu'elles ne se dérobent sous elle. L'Anglaise, elle lui demanda avec une pointe d'agacement si elle consentait maintenant à quitter les lieux. La jeune espagnol acquiesça : « Oui sortons. Je ne tiens pas à être mêlée davantage à tut ceci ! » fit-elle. Puis elle se leva elle aussi pour suivre sa voisine. Les conversations allaient bon train et elle capta quelques remarques désobligent que son passage. Pour qui se prenaient-ils donc tous. Heureusement que tout ceci n'arrivait pour le moment qu'à ses oreilles à elle. Si son altesse la princesse Jeanne ou l'infant Philippe en avait vent cela serait terrible. Remontant les allées, elle siffla en espagnols quelques mots à hauteur d'un groupe de commères. « Vous êtes fous. Les dernières exécutions n'ont-elles donc servi à rien... »
Puis les deux femmes étaient sorties. Sur le parvis, ceux qui avaient assisté à la messe discutaient des derniers événements. Elena, elle, se concentrait pour ne pas faire attention aux regards qui se portaient sur elle. Avec sa robe noir, elle était l'archétype des espagnols dévots et presque fanatiques comme ces anglais le croyaient. Mais ce n'était pas cela. Elle l'avait choisit pour rappeler à tous qu'il n'y a pas si longtemps, des hommes mourraient dans les flammes en place publique. Elle voulait juste accorder sa tenue à son état d'esprit, elle l'avait toujours fait, elle ne changerait pas ici. Mais un regard appuyé la fit faire volte face. Ses prunelles sombres sondèrent ceux qui se trouvaient non loin d'elle. Tous des anglais, ou presque. Elle cherchait un visage familier, autre que celui de sa voisine de messe. Mais elle ne vit pas encore celui du comte de Fiera, ou celui de leur altesse espagnols. Soutenant les commérages, elle lança d'un ton exaspéré dans un anglais mélangé à de l'espagnol. « ¡Basta ! » s'écria-t-elle. « Ne rejetez pas la faute sur nous ! Nous en sommes pas responsables des décisions de sa Majesté. Elle est seule à décider et nous ne lui imposons rien. Oseriez-vous sous-entendre que nous Espagnols, sommes seuls responsables de ces derniers troubles ? »
Elle avait sûrement parler un peu trop. Mais les choses étaient enfin dites. Elle ne supportait plus leur arrogance, leur façon de penser. Ils rejetaient la faute sur ses compatriotes, mais étaient-ils à ce point aveugle pour ne pas voir la méfiance qui régnait au sein même d'entre eux. Ce n'était pas les espagnols qui dénonçaient les protestants, mais bien souvent les anglais catholiques soucieux de se faire bien voir de leur reine. Elle avait sûrement été trop insolente et elle le payerait peut-être. En attendant, elle avait fini de dire ce qu'elle avait sur le cœur. Un cœur meurtrit par le comportement des hommes. Elle se sentait bien seuls et elle regrettait d'être venue ici. Mais elle n'avait pas le choix, tel était son devoir. Soudain elle sentit un souffle chaud non loin d'elle. Un éclair de lame de fer, elle s'écarta un peu trop tard. Assez rapide pour éviter d'être blessée, pas assez pour éviter que sa manche soit abîmée. Lança un regard inquiet, elle quitta précipitamment les lieux sans savoir si quelqu'un tentait de trouver ou non l'auteur de l'acte.
Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Ven 23 Oct - 9:21
Westminster Abbay.
« C'est la faute des espagnols. C'est eux... » Mark n'eut pas l'opportunité d'entendre la suite des ses accusations ni de découvrir leurs provenances car un brouhaha indigné s'éleva de la foule. Il soupira intérieurement. Cette idée de messe, en ces temps sombres, avait été une piètre idée. C'était enfermé la haine en bouteille. Il en avait parlé à son supérieur quand on lui avait annoncé qu'il devait assister à la messe. Ce n'était pas dans son caractère (ni ses attributions) de discuter les ordres mais il était respecté même par ceux dont il était le subordonné et le capitaine avait écouté ses doutes sans sourciller. Puis il avait hoché la tête et conclu froidement par un « ce sont les ordres ». Mark avait sourit. Un sourire de guingois. Quelle drôle d'idée. Cette insulte envers les espagnols ne le touchait pas directement. Que ce soit eux ou d'autres, il n'en avait cure. Mais c'est un roi qu'ils insultaient, et un hôte de l'Angleterre. Il fallait que cela cesse. Evidemment, c'était trop tard pour agir. Ou réagir. Des murmures approbatifs avaient fait leur apparition et la fierté des invités espagnols avait déjà été mis à mal. Tant pis. Il devait simplement éviter les débordements violents.
Il s'éloigna un peu de Marguerite (elle lui avait donné son nom dans un élan mystérieux). Elle était désirable certes mais n'avait pas cette pureté aimable des anglaises. Tant pis. Il s'en contenterait. Si il était vraiment mécontent de ces femmes-là il accepterait enfin les entrevues avec les élues de sa mère. Mark chercha des yeux quelque chose... ou quelqu'un. Ah ! Le voilà ! Il saisit par le bras un enfant dont il avait sauvé la mise un peu plus tôt dans l'année et qui lui était resté fidèle. Il chuchota à son oreille et lui glissa une petite pièce. « Si tu entends quelqu'un dénoncer les espagnols une nouvelle fois, retient son visage et son habit et vient me le dire. » Mark avait comprit que tous et toutes tenaient leur langue face à l'habit de la garde.
Il pensa suivre le mouvement et accompagner la foule dans sa dispersion quand il sentit de nouveau le parfum de la française. Elle l'avait rejoint. Marguerite l'invitait à la suivre et en lui rendant son regard appuyé il ne put s'empêcher de hausser un sourcil. Cette femme était une surprise. Il était rare, exceptionnel même d'être courtiser aussi ouvertement par une dame. Il s'inclina en souriant. « Puis-je vous rejoindre plus tard ? Je dois attendre que la foule se soit complètement dispersé avant de pouvoir vous tenir compagnie. Dites-moi où je dois vous retrouver et je ferai le nécessaire pour vous prévenir de ma venue. »
Le soldat attendit sa réponse puis la regarda s'éloigner. Il resta un temps avant de quitter le parvis de l'église. Ces événements ne présageaient rien de bon.
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Sujet: Re: ❧ EVENT n°14 ♣ l'Angleterre à genoux. Ven 23 Oct - 21:12
Tous ∞ Annabeth
Annabeth n’apprécia guère la présence de William Cavendish face à sa maîtresse. La comtesse de Lancastre avait déjà eu beaucoup d’inquiétude et de peine à propos de cet homme et voilà qu’il prenait place au rang juste devant et se permettait de faire une remarque sur son état de santé. Même si ce n’était pas digne de son faible rang, la jeune femme lui envoya un regard noir, montrant ainsi, qu’elle n’appréciait pas ce qu’il venait de faire. Cet homme n’avait donc aucune dignité, il ferait mieux de retourner auprès de sa femme et de ses enfants. Heureusement que la duchesse de Devonshire avait fini par se racheter en rendant visite à sa sœur et en prenant soin d’elle, au moins, elle avait su adoucir un peu plus le cœur de la comtesse. Annabeth écouta distraitement la messe et fut étonnée de voir qu’elle se termina très rapidement. Sa maîtresse voulait quitter l’Abbaye et la jolie brune l’aida à se relever et à se rendre dans l’allée, pour sortir de l’endroit. Annabeth en avait conscience, depuis les premiers buchés, l’Angleterre n’était plus le même pays, un climat d’incertitude s’était installé, provoquant des actes que personne ne pouvait contrôler. Alors que la messe s’était déroulée dans un calme relatif, la jeune femme fut témoin de la terrible rumeur, celle qui en un instant pouvait dévaster de nombreuses vies. La rumeur était contre les Espagnols, qui sont actuellement de plus en plus nombreux à la cour depuis le mariage royal. Pour certains, la cause de la mise à mort des protestants, viendraient des Espagnols. Annabeth ne s’exprimerait pas, mais elle avait le sentiment, que dans cette affaire, le roi Philippe avait été d’une grande influence auprès de la reine. Des Espagnols étaient présents en ces lieux et Annabeth put en entendre certains protester, contre les accusations émises sur leurs personnes. La jeune femme sentait que rien de bon ressortirait de tout cela, pour elle, il était vraiment temps de partir et elle souhaitait y pousser la comtesse.
« Madame, nous devrions partir avant que tout ceci ne dégénère. » Disait la jeune femme tout en montrant d’un regard la scène de discorde qui se jouait. Si les Espagnols ou plutôt le roi était aussi néfaste pour les protestants, Annabeth ne pourrait s’empêcher de continuer à s’inquiéter pour sa jeune sœur, qui semblait tremper le pied depuis un moment dans la rébellion contre la reine. La belle courtisane n’osait pas trop questionner sa sœur à propos de cela, de crainte d’entendre la vérité, mais un jour, elle devrait le faire. Elle n’avait plus qu’elle et même si leurs retrouvailles remontent à il y a peu, elle ne voulait la perdre pour rien au monde. Sur ces pensées et tout en entendant encore des protestations contre les Espagnols, Annabeth quitta l’Abbaye de Westminter en compagnie de sa maîtresse la comtesse de Lancastre. Aujourd’hui, en raison de la promiscuité de Rosemary avec le camp protestant, elle avait le sentiment d’entrer au cœur des troubles religieux qui agités le pays depuis quelques temps.