♕ Métier : Dame de la Cour, Mécène et Comploteuse. ♕ Age : 27 ans. ♕ Religion : Protestante. ♕ L'avatar a été fait par : Maquizz ♕ Mon nombre de messages est : 291 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 0 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 17/03/2013 ♕ Mon pseudo web est : Menthe. ♕ Mes autres visages : Thomas Howard
Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Sam 22 Juin - 21:47
‘Who will not mercy unto others show, How can he mercy ever hope to have?’ Faerie Queene. Edmund Spenser
Peu habituée à tout ce cérémonial aux accents de ferveurs catholiques, Mary se sentait comme une pièce rapportée au milieu de cette assemblée chantant les louanges de la nouvelle reine. L’émotion était certes contagieuse, mais ne gagnait point le cœur de lady Sidney, trop occupée à scruter les agissements de son frère et des gardes qui le malmenaient. Elle crût voir Robert s’adresser à l’un deux, mais de là où elle se trouvait, elle ne parvenait point à entendre ce qui se disait. Nul doute que son frère devait fanfaronner—une habitude qu’elle détestait chez lui, même si elle ne pouvait s’empêcher d’admirer sa répartie et son bon mot—l’attitude des gardes, visiblement irrités par leur prisonnier, le lui démontrait bien. Perdue dans ses pensées, Mary se fit gentiment rappeler à l’ordre par son époux après que l’assemblée, précédemment invitée à se lever, fut autorisée à se rasseoir. La jeune femme s’exécuta avec une ou deux secondes de retard, et même si cela ne fut remarqué que par quelques personnes assises aux alentours des Sidney, elle courba un peu plus la tête, comme une petite fille prise en faute. Le reste de la cérémonie se déroula sans encombre, autant pour elle que pour la souveraine. Mary obéissait comme un automate, psalmodiant distraitement les prières, jusqu’à ce qu’enfin, l’assemblée fut invitée à se lever et à se rendre dans l’abbaye de Westminster. Au bras de son époux, lady Sidney se sentit à nouveau protégée. Henry n’était point un Dudley, et grâce à ses sœurs et au zèle dont il avait fait preuve au sein du gouvernement de feu le roi Edward, il était parvenu à s’extirper du filet qui étouffait la famille de son épouse, et par la même occasion, préservait Mary du sort de ses frères. La jeune femme savait bien qu’elle ne devait son salut qu’à son mariage, mais elle se voyait néanmoins incapable de renier le nom de Dudley qu’elle avait porté pendant près de vingt années. Comme c’était pitié que de voir ces courtisans la saluer poliment lorsqu’elle s’affichait au bras d’Henry ! Elle était alors lady Sidney, et non plus la fille de ce traître de Northumberland, du moins aux yeux de la majorité d’entre eux. Le couple Sidney s’écarta pour laisser passer Marie de Guise, et Mary plongea dans une profonde révérence devant la régente d’Ecosse. C’était purement hypocrite. La Guise ne supportait point les protestants, et Mary lui avait préféré la compagnie de James Stuart, avec qui elle avait secrètement pactisé. Elle lui promettait de l’aider à gagner la couronne écossaise si Jane ou Elizabeth montait sur le trône d’Angleterre, tandis que lui s’assurerait justement d’offrir la couronne anglaise à l’une ou l’autre de ces candidates pour le titre de reine d’Angleterre s’il parvenait à s’asseoir sur le trône d’Ecosse.
Mary se releva, croisant brièvement le regard de Marie de Guise, puis se remit en marche aux côté de son époux. La tête haute, le pas sûr, la jeune femme ne voulait pas donner à ceux qui la croiseraient le spectacle de son désespoir. L’exécution de son père l’avait bouleversée, au point qu’elle s’était enfermée pendant plusieurs jours dans sa chambre, n’admettant qu’à grand peine la présence d’Henry ou Rebecca auprès d’elle. Mais aujourd’hui, rien ne devait laisser songer qu’elle ou le clan Dudley était vaincu. D’ailleurs, son frère semblait s’y employer avec toute la hardiesse dont il était capable. La mine de ses gardes aurait presque fait sourire Mary si l’évènement n’avait été aussi tragique. Adressant un regard suppliant à Henry après qu’un énième ‘ami’ des Sidney l’eut salué, la jeune femme obtint l’aide qu’elle espérait. D’un pas rapide, le couple s’approcha du groupe formé par Robert et ses ‘gardes du corps’, après que la princesse Elizabeth eut elle-même dépassé ces derniers. Mary remarqua qu’elle s’était adressée à Robert, et que—oh non !—celui-ci répondit à son tour. Lady Sidney n’avait pu entendre leur conversation, mais à la vue des regards qu’ils s’étaient échangés, cela n’augurait rien de bon.
‘Messieurs, mon épouse souhaite s’entretenir avec votre... 'protégé'. En privé si possible,’ commença Henry en s’adressant aux gardes d’un ton qui se voulait amical mais néanmoins autoritaire.
‘Impossible my lord,’ répondit l’un d’eux, ‘nous avons reçu des ordres de ne pas le laisser communiquer avec quiconque. Et puis, il a le diable au corps, on ne voudrait pas prendre le risque de le laisser filer. Ça pourrait nous priver d’une autre décapitation.’
Cette réponse fit frissonner Mary, mais Henry n’en sembla pas plus troublé, et continua sur le ton de la conversation.
‘Allons-donc, pensez-vous qu’il puisse s’enfuir, au milieu de tout ce monde ? L’Angleterre compte suffisamment de gentilshommes qui se feront un plaisir de vous le ramener, si toutefois il parvenait à vous glisser entre les doigts. Allons messieurs, c’est jour d’allégresse, soyez de bons chrétiens, et autorisez mon épouse à s’entretenir avec son frère. Tenez, je me porte garant de votre prisonnier.’
Les gardes hésitèrent, puis semblèrent se satisfaire de la proposition de lord Sidney. Ni une ni deux, Mary s’éloigna, tirant doucement son frère par le bras.
‘Comment vas-tu ? Est-ce qu’ils te traitent bien ? As-tu reçu des nouvelles ? Que veux-tu que je te rapporte lors de ma prochaine visite ? Je comptais voir Guildford la semaine prochaine car depuis… depuis la mort de notre père il va de plus en plus mal et…’
Mary ne parvint pas à finir sa phrase et détourna le regard pour cacher les larmes qui commençaient à gagner ses yeux. Elle fit mine de fixer les alentours, comme pour vérifier que personne n’espionnait leur conversation, laissant son frère répondre aux multiples questions avec lesquelles elle venait de l’assommer. Puis, apercevant au loin Elizabeth, elle se retourna à nouveau vers Robert—cette fois-ci sans aucune larme—et répondit d’une voix qui se voulait plus sévère, puisqu’après tout elle était cette grande sœur sérieuse : ‘tu n’aurais pas dû la rudoyer. Je sais qu’entre vous ce n’est pas la grande amitié, mais tu devrais prendre garde.’ Elle baissa légèrement d’un ton. ‘Qui sait si un jour elle ne deviendra pas… Elizabeth I.’
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❝ The Majestic Rose ❞
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Dim 23 Juin - 20:56
Le couronnement.
La cérémonie prenait fin, et les invités sortaient un à un de l'Abbaye de Westminster.Mary Anne Abbot restait avec la noblesse, et répondit à Marie de Guise qui suivait elle aussi le cortège, et qui allait assister au grand banquet organisé en l'honneur de la nouvelle souveraine. Mary et Katherine se serraient les coudes, promettant de mettre fin à leur calvaire. Elizabeth alla toucher deux mots à Robert Dudley, juste pour le plaisir de provoquer le prisonnier. Celui-ci n'hésita pas une seule seconde à rétorquer. Ainsi que Lavinia, le prisonnier suscitait l'attention de tous ! Mary Sydney en présence de Lord Sydney négociaient avec les gardes pour pouvoir parler à Robert, ce que Mary pu faire, prendre des nouvelles de son frère, c'était l'occasion ou jamais. Les acclamations envers la nouvelle reine continuèrent, jusqu'à ce que son carrosse fut suffisamment éloigné de la foule.
Plus tard, vint la cérémonie du banquet auquel Elisabeth assiste à côté de la nouvelle reine. Personne ne le sait encore, mais le couronnement de la reine Mary représente la dernière apparition publique d'Anne de Cléves. Celle-ci tire sa révérence, il est temps pour elle de se retirer de la scène de la Cour pour s'occuper de ses propres affaires, et de ses propriétés. Le vin coule à flot, de grandes tables sont installées, place aux festivités ! C'est l'heure de fêter comme il se doit l'avènement de cette nouvelle reine. Les invités dansent, parlent, et festoyent, des animations sont là pour divertir tout le monde et que cette soirée soit marquée à jamais dans toutes les mémoires. Sir Edouard Dymoke, un gentilhomme campagnard désigné comme champion d'Angleterre; jette à terre son gantelet en justification des revendications de Marie. Personne ne relevant le défi, Marie récompense son chevalier en lui faisant présent d'une coupe dorée. Mary Tudor récompense les chevaliers les plus méritants, les dames parlent et cancanent. Une fête haute en couleurs qui marque le début du règne de Mary Tudor.
INFORMATIONS Ce dernier tour va durer jusqu'au 7 juillet 2013, Vous pouvez répondre plusieurs fois à ce tour et il n'y a pas d'ordre de passage. Vous avez quitté l'Abbaye pour rejoindre le banquet, décor grandiose, bref le grand jeu par excellence. Vous profitez du banquet, vous parlez, et vous vous amusez
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Dim 23 Juin - 22:38
Je me souvenais de chaque regard, chaque visage, chaque personne qui croisait ma route. C’était rare chez une reine de se souvenir des personnes, mais moi j’y arrivais – seulement les visages, je ne pouvais pas mettre de noms sur les visages c’était pour cela que j’avais des gens à mon service. Ils étaient ma tête et mon emploi du temps à la fois. « La lady a dit : Vous direz à sa Majesté la régente d’Ecosse que c'est un honneur qu'elle se soit souvenue de moi... Je m'appelle Mary Anne Abbot, elle se souviendra de mon nom...Du moins, j'ose l'espérer.» Je souris à ma servante, et lui demanda de disposer. Je n’avais plus besoin d’elle. Mary Anne Abbot… non ce prénom ne me disait strictement rien et pourtant, j’avais déjà vu ce visage quelque part. Je cherchais dans mes connaissances faisant partie de la noblesse, j’étais loin de me douter que la servante assignée à mes services lors de mon séjour en France était devenue une duchesse en seulement deux ans.
« Une Mary Anne Abbot, ce prénom vous est-il familier, très cher ? » Je demandais à voix basse à Henri. Il me répondit à la négative, il n’avait pas fait le voyage en ma compagnie pour la France, il ignorait donc qui elle était. J’étais perplexe, et je devais mener mon enquête sur cette étrange personne !
J’admirais le couronnement, un moment clé, un moment historique, un moment gravé à tout jamais dans nos mémoires, dans nos têtes et dans nos cœurs. Trois couronnes furent placées sur la tête de la reine, tour à tour. Des hommages, des emblèmes, la messe… puis, la cérémonie se termina. Mary Tudor était enfin la reine d’Angleterre, elle pourrait asseoir son pouvoir et diriger son pays de manière officielle. Après la messe, et les traditions Mary sortit en traversant la grande allée pour que le peuple l’acclame. Je sortis peu après elle, et me mis non loin d’elle pour admirer le spectacle. L’heure du banquet arrivait. Nous pourrions discuter, faire connaissance, festoyé. Fêter comme il se doit l’avènement de Mary Tudor.
Je montais dans mon carrosse, Henri a cheval et mes gens à ma suite. J’étais invitée au grand banquet pour célébrer le couronnement. Une fois arrivée au palais, place à la fête ! Je me permis de manger un peu, cette dure journée avait creusé mon appétit. Henri m’invita à danser, je lui accordais une danse. Je pris le temps d’aller féliciter Mary pour son couronnement, et cette soirée très réussit. Ce soir, j’oubliais tout, je ne pensais à rien. Ce banquet était l’un des rares moments de détente que je mettais autoriser. Loin de mes obligations de reine, j’oubliais tout. C’était l’occasion pour moi de me détendre, et de me changer les idées. Ce soir, je n’étais plus la reine. Ce soir, j’étais seulement une noble parmi tant d’autres. La reine c’était Mary Tudor, elle avait le poids du pouvoir sur ses épaules. Je comptais profiter de ce banquet, car les jours de fêtes se feraient de plus en plus rares. Je me sentais entourer, oppresser, enterrer sous une masse protestante contre qui je devais lutter. Profiter du moment présent, car demain serait un autre jour…
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Mer 26 Juin - 3:37
Alors qu’Elizabeth Tudor s’éloignait sa grâce et son élégance toujours telles, les deux gardes relâchèrent leurs étreinte. Ceci put donner quelques instants de liberté à Robert Dudley. Tous les nobles sortaient de l’église à la suite de leur reine, mais ne bougeaient pas ses gardes du corps. Un soupire s’échappa d’entre les lèvres de notre fort peu humble jeune homme. Puis, il n’aperçut que trop tard la venue du couple Sidney. Il n’avait d’yeux que pour les Tudor, une en particulier et le désir foncièrement interne de suivre ses traces jusqu’à les siennes retourneraient, pantois, à la Tour de Londres moisir comme il savait si bien le faire depuis plus d’un moi.
Mais sa sœur aînée, Mary, semblait avoir d’autres plans à l’esprit pour le moment. Fait étrange, ses gardes ne lui mordirent pas à coups d’ongles carrés les bras. Ils répondaient sagement, mais avec un ton trop peu intéressant pour Robert. Ce dernier regarda ailleurs … Vers le cortège qui continua à se rassembler au-dehors pour voir partir la reine. Il n’était rien ici pour argumenter aussi et su, bien avant la venue d’Henry Sidney près d’eux, que ce dernier gagnerait la joute oratoire. Un soldat n’avait aucun droit sur la volonté d’un noble et moins encore les gardes de la Tour de Londres si mal payés, peu gratifiés. Il se sentit tiré empoigné doucement, le regard se releva pour avancer docilement vers où Mary s’arrêta. Un mince sourire parcourut ses traits.
- Je me porte bien. Que veux-tu qu’il m’arrive en prison ? Je suis nourri et logé aux frais de la Reine. Ainsi, je vois là le départ de sa longue déchéance.
Ses paroles se portèrent sur un ton léger et arrogant. Son cœur prenait peur et voulut raconter ses cauchemars, ses pleurs en prison suite à la mort de leur père. Les mauvaises nouvelles sur Guildford et sa propre fierté lui en coupa l’envie. Doucement, il prit doucement les mains de sa sœur entre les siennes et sourie tout simplement. Robert avait l’envie d’une caresse, de bras chaleureux autour de son corps, mais il ne demandera en rien. Jamais ! Haussant les épaules de retour à son sourire en coin, il pouffa un peu de rire.
- Elizabeth et moi, c’est très ancien et je t’avoue la connaître très bien. Elle a adoré et … Je doute qu’elle puisse un jour devenir reine.
Lâchait-t-il alors un petit sourire en coin et un clin d’œil sûr de sa personne en ce qui concernait le dernier point. Certes, les paroles prononcées par sa sœur ne le lâchèrent plus une seule seconde par la suite. Et pour cause, ses deux parfaits gardes du corps eurent la parfaite envie de le provoquer à leur tour : l’emmener au banquet. Fut-il une décision de la reine ? Avant de quitter l'abbaye, il vit une jeune demoiselle venir à lui et le saluer bien noblement. Robert hocha poliment de la tête, mais s'en était trop pour les gardes. Deux femmes en moins de cinq minutes, pas question. Ils observèrent sévèrement Lanivia et dans un murmure lui dirent de ne pas chercher à parler avec le prisonnier qu'il n'était là que sur ordre de la Reine.
Robert était assis en retrait de l’agitation générale. À la plus grande et belle table loin de sa position se trouvait la Reine Mary Tudor et non loin … Elizabeth. Il se mordilla la lèvre inférieure incapable de penser à autre chose que ces paroles. Elles lui tournaient dans la tête ne trouvant jamais la sortie. Il semblait avoir un air absent.
- Puis-je vous confier un secret ? … Si je deviens Roi un jour, j’aimerais que la Princesse Elizabeth soit ma reine.
Énonça-t-il ces dires les plus naïfs depuis fort longtemps dans un murmure rêveur alors que les musiciens, les cris, la joie couvrirent l’ensemble de ses paroles. Les deux soldats l’entendirent et, aussitôt, un coude entra en son côté gauche lui faisant lâche une plainte sourde. Robert Dudley se tâta le membre sans, en apparence, révéler quelque émotivité que ce soit. Dans une voix rauque, le garde sur sa droite rétorqua bien maladroitement même :
- Vous aurez quelques difficultés. Vous vous êtes en prison et elle elle est une bâtarde, mais je vous souhaite la meilleure des chances quand même !
Un large rire rauque et guttural termina la tirade. Les soldats cognèrent solidement leur coupe ensemble et burent longuement ne s’occupant plus de leur prisonnier – attaché à l’un d’eux par une chaîne. – Robert roula des yeux sur ces imbéciles et détourna le regard d’Elizabeth Tudor, car ceci lui faisait visiblement songer à des âneries. Il se dirigea plutôt vers Mary et Katherine puis, vers sa sœur.
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Jeu 27 Juin - 21:04
-Père, je ne veux pas vous quitter! Je resterai sage, je ne ferai aucune bêtise! Je vous le promets! La cérémonie du couronnement venait de prendre fin, et les yeux encore remplis d’or, d’argent, de brocards et de cramoisi, Charles s’accrochait si bien à son père qu’il fallu toute les diplomatie écossaises et anglaises pour le faire lâcher prise. Dans un regard boudeur, il croisa les bras, marmonnant un vague “C’est injuste! Moi aussi je veux boire du vin”, sous l’oeil amusé de Matthew qui se pencha enfin vers lui. -Je vous en ferai goûter demain si vous rejoignez votre frère dès maintenant. Charles baissa les yeux, contrit, hochant enfin la tête, alors que son père se redressait en ébouriffant doucement ses cheveux bruns. Il se rappela un instant ce 9 septembre 1543, le jour du couronnement de la si jeune Mary d’Ecosse, tenant le sceptre royal remis à sa nièce. Les couronnements se suivaient...et se ressemblaient peu.
Les banquets de couronnement, avait sagement décrété le comte, n’étaient décidément pas un lieu pour des enfants, encore moins pour l’innocent Charles qui pourtant s’efforçait de paraître bien plus grand qu’il ne l’était. Il avait ouvert de grands yeux émerveillés au passage de la reine, dans la cathédrale, saluant Mary Tudor comme un jeune lord se devait de faire. Pour lui, bien plus que pour son père, Mary 1ère était sa reine, celle qu’il devrait honorer et respecter, celle qu’il servirait lorsqu’il serait en âge et pour qui il se battrait si l’avenir le commandait. Telle était cette nouvelle jeunesse, bien loin des rancoeurs qui gardaient pour eux leurs ancêtres. Matthew ne pouvait nier qu’il se réjouissait du couronnement de Mary Tudor. Après de longues années protestantes, la paix catholique reviendrait enfin en Angleterre mais plus qu’une affaire de foi, son épouse devenait, sans enfant royal, héritière d’un trône peu négligeable.
Tous les arguments étaient réunis pour que Matthew se félicite de cette journée, que nul nuage ne devait pouvoir gâcher. Encore vêtu de sa tenue d’apparât, assortie aux vêtements de son épouse qui accompagnait sa royale cousine, le comte de Lennox, en entrant dans la salle du banquet, savait de nombreux regards portés sur Margareth; les regards de ceux qui lisaient l’avenir, de ceux qui, à chaque monarque couronné, espéraient le suivant. Tel était ces courtisans, pétris d’intrigues et d’espérances inavouées, dans une cour qui semblait enfin reposée. L’hypocrisie était de mise pour ne point gâcher les festivités. En ce jour, il n’y avait plus de protestants, de Tour de Londres ou de Dudley. Il n’y avait plus de Grey ou de sombres sires dont les visages rappelaient de douloureuses heures. Il fallait, aujourd’hui, oublier ce qui déchirait le pays, et qui le déchirerait à nouveau. A ce jeu de rôle, Matthew n’était pas l’un des plus piètres joueurs et depuis son enfance, il avait été élevé à se plier face à l’Anglais, alors que son père tombait assassiné. Etrange sort que celui de l’exil, forçant les âmes à accepter de côtoyer l’ennemi! L’avènement de Mary Tudor avait toutefois changé la donne dans sa perception de la vie anglaise. Son ambition avait goûté à un nouveau met exquis: celui de la proximité d’un trône. A cette seule pensée de savoir sa digne épouse aussi proche d’un tel but, Matthew se réjouissait de devenir anglais pour un temps!
S’il était entré dans la salle du banquet en compagnie de Margareth, il n’avait tardé à la libérer de ses obligations, qu’elle puisse retrouver quelques...amies, si le mot était bien choisi. Il l’observa s’éloigner, si resplendissante qu’elle en pouvait supplanter la reine. Margareth en possédait l’étoffe, la grâce, les manières et la fermeté. -Lord Stuart, le coupa un jeune comte dont le prénom lui avait totalement échappé! Votre épouse ferait de l’ombre à la reine si elle s’était décidé à une tiare, ce soir, lança l’homme dans un sourire amusé. -Nul besoin de tiare lorsque le sang suffit, répondit Matthew d’une voix qui n’attendait aucune réponse. Excusez-moi, je suis attendu. Il salua faussement l’homme, ayant dans la foule aperçu quelques visages à saluer pour éviter toute disgrâce inutile. Des traits en particuliers avaient attiré son attention, juste à l’instant où un visage d’ange attirait son regard. Quelques cheveux blonds soigneusement coiffés, une bouche innocente, un regard azuré bien trop confondant...et Margareth au loin. Matthew hocha poliment la tête vers l’adorable inconnue, préférant hélas des obligations à des menus plaisirs. Si la chance ne se jouait de lui, il reverrait la jeune femme dans la soirée.
Il avait toute la journée pu éviter de croiser le regard de Marie de Guise, mais son éducation le forçait ce soir à lancer quelques mots de politesse à la reine douairière d’Ecosse. Etrange rencontre, lorsque les années, les conflits et les frontières les avaient séparés. Repoussant dans un geste discret quelques courtisans qui se courbèrent obséquieusement en le laissant passer, il salua profondément la française, sans pouvoir empêcher un sourire peu franc. -Votre Grâce, fit-il en se relevant. Les années n’ont rien ôté de votre grâce, et c’est un plaisir que de vous accueillir à Londres. Portez à la jeune princesse Mary tous mes hommages, ajouta-t-il bien plus sincèrement.[color=darkred]J’espère que La soirée n’était aux discussions ennuyeuses, aussi Matthew se retint de demander narquoisement si Hamilton avait fait repousser l’herbe écossaise, et préféra laisser la reine sur ce salut de pure courtoisie.
Par ailleurs, n’avait-il pas une innocente chevelure blonde à retrouver ?
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❝ Mary Sidney ❞
La Noblesse Anglaise
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Sam 29 Juin - 19:44
‘Who will not mercy unto others show, How can he mercy ever hope to have?’ Faerie Queene. Edmund Spenser
Tout au long de la conversation avec son frère, Mary avait scruté chez ce dernier le moindre signe de faiblesse, la moindre blessure que la prison et les ‘bons soins’ prodigués par les gardes auraient pu occasionner. Robert se voulait rassurant, mais ses commentaires désinvoltes sur la vie à la Tour de Londres ne trompaient pas Mary. Elle n’avait que trop vu les effets de l’incarcération sur Guildford. Et pourtant, Robert ne pouvait s’empêcher d’ironiser, lui qui avait autrefois tant charriée sa sœur à propos de son ‘premier’ mariage secret avec Henry. Elle aurait presque pu risquer un sourire si la situation n’avait été aussi dramatique. A ce jour, un Dudley avait déjà perdu la tête, qui savait ce qu’il adviendrait des autres ? Mary aurait voulu mettre en garde Robert, le supplier de cesser ses effronteries auprès des gardes mais déjà, ces derniers se dirigeaient à nouveau vers le frère et la sœur, empoignant violemment leur prisonnier sous le regard horrifié de Mary.
‘Où l’emmènent-ils ?’ demanda-t-elle inquiète à Henry tandis que celui-ci revenait à nouveau vers elle. ‘Il semble que votre frère soit convié aux festivités,’ répondit-il. Devant l’étonnement de son épouse, il poursuivit : ‘je ne sais si la décision vient de la reine Mary ou s’il ne s’agit que d’une lubie de ces deux pauvres ânes pour venger leur honneur bafoué. Apparemment Robert leur donnerait du fil à retordre, c’est eux-mêmes qui me l’ont confié.’ Mary crût voir le spectre d’un sourire s’afficher sur le visage d’Henry, mais connaissant sa nature réservée et son éternel souci de la prudence, elle en déduisit qu’il ne s’agissait là que d’une illusion. ‘Robert ne changera pas, vous le savez bien. Il se comporte de la même façon avec la princesse Elizabeth, et j’ai bien peur que s’il ne continue ainsi il…’ La voix de Mary se perdit dans un murmure. Le souvenir de la décapitation de son père s’imposait de nouveau à elle, et elle eut pendant une fraction de seconde la vision de son frère sur l’échafaud, posant sa tête sur le billot. Elle ferma les yeux pour chasser cette terrible image, et lorsqu’elle les rouvrit, elle aperçut au loin Robert, flanqué de ses gardes qui le trainaient sans ménagement. ‘Votre frère ne sera pas exécuté Mary,' murmura Henry. 'Certes, il est une plaie pour ses gardes, mais il ne représente pas une grande menace pour la reine tant qu’il est en prison. Avec un peu de chance, nous pourrons le faire sortir, ou commuer sa peine en exil. La France pourrait peut-être l’accueillir. Son orgueil pourrait s’étendre à loisir dans ce pays…’
Pour la première fois depuis longtemps, Mary Sidney esquissa un sourire en imaginant Robert au cœur de joutes verbales avec quelques gentilshommes de la cour d’Henry II. Elle se prit même à espérer que les relations d’Henry et l’influence de ses sœurs auprès de la reine puissent mener vers cette issue. Robert serait loin, mais sauf. Tout en élaborant ces plans—elle en était venue à imaginer naïvement que Jane et Guildford puissent trouver exil aux Pays-Bas—la jeune femme suivit le cortège qui se dirigeait en carrosse ou à cheval vers le banquet. La tension qu’elle avait ressentie lors du couronnement se fit de moins en moins forte à mesure que le couple approchait de l’arrivée. La solennité cédait à présent le pas aux festivités, et même s’il faudrait alors afficher une sourire de circonstance aux yeux de tous—ce qui pour Mary s’avèrerait profondément hypocrite puisque tout courtisan l’ayant déjà aperçue et connaissant son affiliation au clan Dudley devinerait aisément que si elle se rendait au couronnement de Mary I, ce n’était pas de gaîté de cœur mais bien par convention—elle aurait au moins le loisir de déambuler où bon lui semblerait et éviter de croiser les personnes qu’elle ne portait guère en affection. Du moins le croyait-elle.
Lorsque le couple Sidney pénétra à son tour dans la salle du banquet, les festivités avaient déjà commencé, et Mary remarqua avec soulagement que l’on ne prêtait guère plus d’intérêt aux nouveaux arrivants. Elle espérait pouvoir se fondre dans la masse et qui sait, retrouver quelques connaissances protestantes ? N’ayant pas le cœur à s’amuser à la manière de tous ces catholiques célébrant l’avènement de leur souveraine—pour sa part, Mary avait bien du mal à considérer son homonyme Tudor de la sorte, et continuait à l’appeler par son nom, sans ajouter de ‘reine’ ou de ‘majesté’ lorsqu’elle était seule avec son époux—elle observait les danseurs, la mine sombre. Henry était toujours à ses côtés, mais cela devait au moins faire la cinquième fois que des courtisans ou ambassadeurs s’étaient approchés pour l’entretenir de quelque sujet soit-disant important, ou tout simplement, songea Mary avec amertume, pour vérifier que les Sidney, toujours protestants, célébraient eux aussi le couronnement de Mary Tudor. En épouse calme et docile, Mary Sidney se retenait de soupirer face à ces hypocrites, jusqu’à ce que l’un d’eux finisse par… l’inviter à danser. C’était terriblement inconvenant, surtout devant son époux, mais celui-ci lui en donna contre toute attente la permission, soufflant à Mary qu’il s’agissait d’Henri Cleutin d'Oysel, ambassadeur français en Écosse. Lady Sidney et son cavalier n’échangèrent que quelques mots durant la danse, danse qu’ils exécutèrent cependant dans une harmonie presque parfaite. Cleutin était bien plus âgé que la jeune femme, mais il maîtrisait encore cet art, probablement nécessaire pour compléter celui de la diplomatie. Mary sautillait, tournait, posait sa main sur celle de son cavalier lorsqu’ils se croisaient. Elle n’avait certes pas dansé depuis bien longtemps mais retrouvait avec aisance le souvenir des pas à effectuer. A dire vrai, elle aurait sans doute apprécié la danse si elle avait été au bras de son époux et non de cet ambassadeur silencieux. Lorsqu’enfin les musiciens achevèrent leur morceau, Mary crût pouvoir tirer sa révérence et retrouver Henry, mais Cleutin l’invita à le suivre, lui offrant à nouveau son bras qu’elle ne put refuser. Ils se dirigèrent vers un groupe un peu plus compact où l’on riait à gorge déployée et trinquait en l’honneur de la nouvelle reine, puis bifurquèrent vers un endroit moins peuplé. Il n’y avait qu’une seule personne, mais sa présence suffisait à en imposer. En un instant, Mary reconnut la régente d’Ecosse, Marie de Guise. Et tout en maudissant sa naïveté pour s’être laissée entraînée en ce lieu par cet ambassadeur de malheur, elle plongea dans une révérence.
‘Votre majesté,’ fit-elle en se relevant. Elle avait envie de tourner les talons, retrouver Henry et quitter ce lieu au plus vite, mais la bienséance la retenait, captive, auprès de Marie de Guise. Avec un peu de chance, l’entretient se terminerait vite, la régente d’Ecosse ne souhaitant sans doute pas s’éterniser dans une conversation avec un membre de la famille Dudley.
Spoiler:
Marie, je me suis permise d’organiser cette rencontre entre nos deux perso, mais si jamais tu avais autre chose de prévu ou qu’un détail cloche dis-le moi et j’éditerai mon message .
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❝ Elizabeth Tudor ❞
Admin ♛ « Princesse et bâtarde d'Angleterre. »
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Dim 30 Juin - 13:54
Demain ne meurt jamais.
Le couronnement de Mary Tudor. Octobre 1553
La princesse Elizabeth ne releva pas les paroles du charmant Robert Dudley, elle le jaugea quelques secondes, puis parti, reprenant le chemin qu’elle avait débuté. Quel affront ! Cet homme était vraiment pénible et terriblement agaçant. Et si ses gardes répétaient ses paroles à la reine, elle serait directement envoyée à la Tour. Avait-il aussi peu de respect pour sa personne ? A sa sortie de l’abbaye de Westminster, la jeune femme fut acclamée tout comme la reine et Anne de Clèves. Même si elle n’avait été que reine moins d’une année, Anne avait marqué les esprits par sa bonté, mais aussi par son dévouement pour ses belles filles, Mary et Elizabeth avaient été comme des filles pour elle. Femme de courage, Anne avait toujours été accueillie avec bienveillance à la cour, comme durant de telles festivités. En compagnie de son ancienne belle-mère, Elizabeth remonta à bord de son carrosse d’argent pour se rendre au banquet qui avait été prévu au palais de Whitehall. Comme à l’allée, le peuple acclamé le cortège et la jeune femme le saluait, comme une femme de son rang le devait. Même si Mary possédait le trône, Elizabeth représentait la couronne anglaise durant ses déplacements. Elle était la sœur de la reine et se devait de ne faire aucun faux pas. A son arrivée au palais de Whitehall, Elizabeth se rendit dans ses appartements, pour revêtir une nouvelle robe. On lui ôta sa robe couleur argent pour lui faire revêtir une robe couleur or, parsemé de nombreuses broderies réalisées avec la même couleur, mais d’un or plus sombre. Ses servantes lui peignèrent à nouveau ses longs cheveux, qui désormais pendaient savamment sur son dos, on lui plaça une tiare sur le sommet, qui renforçait son titre de princesse, mais aussi d’héritière du trône. Quand elle se rendit dans la salle du banquet, Mary n’était pas encore arrivée et Elizabeth salua les nombreux invités. Marie de Guise, Robert Dudley, Mary Sidney, Matthew Stuart et sa cousine Margareth, les sœurs Grey… Ils étaient tous présents et Elizabeth avait comme l’impression de se trouver dans la fosse aux serpents. Elle ne put s’empêcher de remarquer que les époux Stuart/Douglas tentaient coûte que coûte d’effacer la grandeur des Tudor. La reine arriva, aussi resplendissante que jamais et le banquet pouvait commencer. Elizabeth était placée à ses côtés, surplombant le reste des invités. Le regard de Robert Dudley se posait régulièrement sur elle, agacée, elle lui envoya un regard noir. La jeune femme se tourna alors vers Anne et débuta une conversation animée avec elle tandis que la reine accueillait les ambassadeurs espagnols, français et italiens.
« Le comte et la comtesse de Lennox semblent d’être d’une humeur royale. Ca ne m’étonnerait qu’ils rêvent tous les deux à la couronne. » Déclara Elizabeth à son ancienne belle-mère. « Vous ne devriez pas dire cela Elizabeth, la comtesse est une personne distinguée. » « Peut-être, mais pendant un temps, elle a été l’héritière de mon père. Elle et son époux sont deux ambitieux, je me méfie autant de l’un que de l’autre. »
Les deux femmes cessèrent leur conversation, quand les ambassadeurs vinrent se présenter à elles. Elizabeth les accueillit avec sagesse, elle savait que ses hommes étaient tout aussi important que les rois. Puis une fois qu’ils furent partis, elle interrogea sa sœur à propos de la présence de Robert Dudley, mais elle n’obtenue pas de réelle réponse. Dans la salle du banquet, les musiciens firent leur entrée et bientôt des danseurs commencèrent à se montrer dans la pièce. Ils étaient ducs, comtes, marquis ou encore barons, mais tous profitaient de ce moment. Elizabeth fut l’invitée de nombreux hommes, puis à un moment, une idée lui vint en tête. Elle quitta son partenaire actuel et se dirigea vers sa sœur pour lui demander l’approbation de son projet. Une fois qu’elle obtint son accord, la princesse bâtarde se dirigea vers Robert Dudley, toujours surveillé par ses gardes.
« Monsieur Dudley, j’ai entendu dire qu’auparavant vous étiez un excellent danseur. » Débuta-t-elle. « Une volte vous tenterait-elle ? A moins qu’avec la prison vous ne soyez plus capable de faire danser une femme. » Continua-t-elle avec un sourire malicieux aux lèvres.
"Bon, voilà une bonne chose de finie", grommela Mary à sa sortie de l'Eglise. Bientôt, ce sera définitivement derrière, la messe, le couronnement, le banquet, tout ce tralala insupportable qui lui donnait envie de vomir.
Main dans la main, les soeurs Grey traversèrent la nef dans le sens opposé à celui qu'elles avaient pris plus tôt. Sortir de cette église, c'était déjà une petite victoire pour la fillette, qui était devenue une fervente partisane du protestantisme depuis l'emprisonnement de son père. Alors le décorum et la pompe des cultes catholiques, très peu pour elle. Un peu plus loin, elle aperçut Lady Sidney et son frère, Robert Dudley, qu'elle connaissait fort bien. Elle avait salué de la tête la Lady peu de temps avant, mais espérait s'éclipser pour les saluer de vive voix, elle et son frère... Sauf qu'au moment même où elle se dirigeait vers eux, une main s'abattit sur son épaule.
" - Restez ici, Mary. - Mère, il y a Lady Sidney et Lord Duldey là-bas, j'aimerais... - Vous restez ici. Tous deux seront au banquet, vous aurez tout le temps de leur parler une fois là-bas, mais par pitié, soyez discrète. Si Lady Sidney s'en est réchappée grâce à son mariage, ce n'est pas le cas de son frère, qui n'est pas vraiment en odeur de sainteté en ce moment. Alors éviter de vous faire repérer."
Mortifiée, la fillette baissa la tête et continua de progresser vers la sortie, notant intérieurement d'aller dire quelques mots aux Dudley-Sidney dès que l'occasion s'en présenterait. Autrement dit, dès que Frances Brandon aurait les yeux ailleurs.
Mary se débarrassa de sa cape vert foncé avant de pénétrer dans la salle du banquet, toujours entourée d'une floppée de personnes qu'elle connaissait de vue sans savoir leurs noms, pour la plupart. Son père les lui avaient énoncés, au temps de leur gloire, mais elle les avait oubliés. Comme elle le regrettait, à présent ! Car tous ici avaient fait des courbettes devant Lord Grey pour finalement lui retirer tout soutien lors de la prise de pouvoir de Mary Tudor. Et à présent, ils courbaient l'échine devant cette pseudo-Reine catholique ! Mary aurait voulu se souvenir de leurs noms à tous, pour venger les affronts faits aux leurs. Elle aurait ajouté leurs identités à la longue liste des personnes à abattre.
Contre toute attente, le banquet fut moins ennuyeux qu'elle l'aurait cru. Inséparable de son aînée, Mary s'installa juste à sa droite et s'attaqua aux mets qui leur étaient présentés. Un peu plus loin, surplombant la pièce admirablement arrangée pour l'occasion, était installée la Reine Mary, Anne de Clèves et la princesse Elisabeth, en pleine conversation avec son ancienne belle-mère. Les ambassadeurs défilèrent, puis ce fut au tour des divers nobles et grands du royaume. Mary vit la comtesse de Lennox et son époux, et évita soigneusement de croiser le regard de cette femme qui l'effrayait presque autant que la souveraine. Des yeux, elle chercha leur fils aîné, Henry, avec lequel elle s'entendait à merveille, mais ne le vit pas. Elle nota avec satisfaction l'entrée des époux Sidney, la présence de Robert Dudley, qui la faisaient se sentir un peu plus confiante. Au moins Katherine et elle n'étaient pas entourée uniquement d'ennemis !
"Ça n'était pas pareil, pour le couronnement de Jane, pas vrai ?" murmura Mary à sa soeur. "Moins de pompe et de faste, c'était moins grandiose."
Un rigorisme a mettre sur le compte du protestantisme radical de Lord Henry Grey, sans doute. Et il ne fallait pas omettre que la grandeur du couronnement de Mary était aussi là pour faire oublier l'autre couronnement, quelques mois plus tôt, de celle qu'on surnommait déjà la "Reine de neuf jours". Une façon comme une autre de montrer que Mary Tudor était la souveraine incontestable et incontestée du pays.
Après le défilé des étrangers et des nobles vint celui des musiciens et des danseurs. Nombreuses furent ces dames à être invitées où a porter leur attention sur les festivités. Du coin de l'oeil, Mary vit sa cousine Elisabeth prendre part aux danses. La fillette cala son dos contre le dossier de bois de son siège.
"Bon, et bien moi, je n'ai plus qu'à attendre mon tour si je veux parler à Lord Dudley ou Lady Sidney", fit elle en constatant que l'un et l'autre étaient occupés, lui avec la princesse Elisabeth et elle avec Marie de Guise. "Personne ne t'a invité, Katty ?"
Des acclamations, des vivats... Pouvait-on imaginer à quel point l'énergie de cette foule était puissante, dévastatrice ? La bonne vieille cathédrale de Westminster en aurait presque tremblé sur ses fondations, ancestrale bâtisse bien trop vieille pour ce genre de chahut intempestif. Les murs étaient trop hauts et trop froids pour seulement être touchés par toute cette humanité joyeuse, cette chaleur de cœurs unis dans le même cri scandé encore et encore... Gui sentait ses camarades se laisser peu à peu gagner par le lien invisible qui unit tous les êtres lors d’événements de cette ampleur, où tous se trouvaient emportés par un même émerveillement, par la même sensation grisante de voir l'Histoire s'écrire sous leurs yeux. Cela ne leur valut point le mépris du Lord, au contraire : au moins oubliaient-ils pour un court instant ce qui les avaient tous mené ici, la survie de leurs fiefs et la sécurité de leurs familles demeurées au Nord ; ainsi que la présence de la Reine douairière d'Ecosse, contre laquelle leurs voix à l'unisson ne feraient peut-être pas le poids. Fleming, en tant que plus titré de leur délégation, voyait la réalité en face : même si leurs provinces reculées comptaient comme toutes les autres Ducs et Comtes, pour l'heure, les seigneurs rassemblés autour de lui ainsi que lui-même ne pesaient pas bien lourd, perdus au milieu de cette mer de courtisans tous plus influents les uns que les autres, et aux dents démesurément longues. Qu'était une poignée de braves hommes se souciant de la survie des leurs, contre la soif de pouvoir, la course à la couronne ! Mais comme de bien entendu, ça n'était pas réellement le moment de jouer aux sceptiques désillusionnés : comme tout le monde, Guildford salua de sa voix puissante et grave la naissance du règne de Mary Ière.
Son regard pourtant s'accrocha à une silhouette, et le bien né s'étonna de sentir son attention ainsi captée. Quelque chose au fond de lui assurait que cette personne avait de l'importance, ma sa mémoire ne parvenait à lui expliquer pourquoi. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit sa fiancée, Marianne, auprès de cette femme brune lui rappelant quelque chose, mais quoi ! Sourcils froncés, l'Anglais se reprit bien vite : ça n'était pas le moment d'arrêter d'applaudir, ni de paraître sincèrement heureux ; les deux demoiselles étaient trop loin de lui pour pouvoir les rejoindre discrètement. Et les scruter d'un regard trop appuyé lui aurait attiré plus de soucis que de réponse... Par chance, Marianne n'avait pas encore été présentée à la Cour, si bien que personne en s'étonnerait de ne pas la voir paraître au bras de son futur conjoint, puisque personne ne la savait promise au Lord. Il n'en restait pas moins vrai que trop détailler l'inconnue avec qui elle conversait lui vaudrait quelques ragots bien sentis... Fleming décida donc d'aller à leur rencontre une fois la cérémonie terminée. Las ! Alors que l’Évêque et ses assistants abandonnaient leur masque de sérieux rituel pour retrouver leur habit de Cour, entre sourires mielleux et préciosité maniérée, la presse fut telle qu'il perdit de vue miss Foster ainsi que son intrigante amie, ce qui lui laissa un impression étrange d'avoir raté une occasion qui ne se représenterait peut-être plus. Ses compères, désireux de se changer avant le banquet, le saluèrent et s'en allèrent, tandis que Guy s'attardait un peu dans la cathédrale encore pleine de monde ; étrangement, il avait envie de parler à quelqu'un, de se retrouver en terrain connu. Il avait entraperçut la Princesse Mary Abbot, n'est-il pas ? Lui reparler serait une bonne chose ; il avait un certain intérêt à entretenir une bonne relation avec la Française, de qui d'autre part, toute entreprise politique mise à part, obtenait de lui un avis plutôt positif. Malheureusement, son idée fut tuée dans l’œuf par la Princesse elle-même, en grande discussion avec Marie de Guise. Cette Reine ne lui faisait pas peur, cependant les rejoindre serait risquer une âpre conversation qui n'avait pas lieu d'être en ces lieux, et en ces circonstances.
Gui sortit donc à son tour, pas vraiment comblé par ces heures qui au fond ne s'étaient jamais promises comme potentiellement passionnantes : il avait un brin perdu son temps, et acquis plus de questions que d'informations. La fête qui serait donnée par la suite serait-elle du même acabit ? Fleming avait décidé que non, avec cette inconsciente volonté en sourdine de plier l'Univers à ses besoins et souhaits ; ainsi, après s'être lui-même rafraîchi et avoir gagné la salle des fêtes, il prit l'initiative d'aller saluer la demi-sœur du Roi Henri :
-Mademoiselle la Duchesse...énonça Gui sur un ton poliment élégant, avant de s'incliner respectueusement.Je suis heureux de vous revoir. N'ayant eu la chance de converser en votre compagnie lors du Couronnement, j'espère que nous ne serons pas placés trop loin l'un de l'autre lors du repas.
Pour converser, quoi de plus pratique que de siéger côte à côte, même si le protocole les obligeait à adresser la parole à tous leurs voisins à tour de rôle ! Ne restait plus qu'à prier que, places imposées ou non, Marie de Guise reste à distance de la Princesse...
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Jeu 4 Juil - 23:29
Le faste du banquet réussit à peu près de lui faire oublier ses pensées obsédantes voir obsolètes selon son esprit, mais pas son cœur. Certes, le cœur ne comptait jamais dans la balance et cela Robert Dudley le comprit depuis très longtemps. Il se laissait aller … Parfois et en compagnie de belles demoiselles toutes plus charmantes les unes que les autres. Ah ! Mais n’était-ce pas l’une d’entre-elles qu’il vit passer ? Il arqua un sourire charmeur, séducteur au visage elle le remarqua ne pouvait jamais faire autrement avec Robert. Un petit regard aguicheur puis, … Oh ! Elle tourna brusquement la tête son visage aussi dur que celui de Robert fut doux et aimable. Ne baissant pas les bras pour autant, plusieurs autres ladies de sa connaissance passèrent … Pour lui accorder chacune un regard glacial. On eut même la forte impression que ce dessina sur les lèvres de l’une d’entre-elles « traître ». La demoiselle sembla même heureuse d’avancer cela. Robert Dudley ne les quittait, néanmoins, pas du regard soupirant un peu désespérément par le peu d’attention qu’on lui accordait. Il était toujours le même … Il se trouvait à nouveau à la cour aussi peu longtemps il le serait. Le jeune Dudley voulait en profiter.
- Pourriez-vous aller jouer ailleurs ? Vous faites peur à mes jolies demoiselles ... Comme si vous en aviez vous.
Son corps fut las tout comme ses mots, mais l’on savait qu’il se payait la tête des gardes une fois de plus. Que Robert n’était pas vraiment malheureux malgré son mensonge et que ces deux gardes devaient plus l’être, car pas à leur place dans cet endroit faste, de noblesse et de danse. On tira un coup sec sur sa chaine et Robert alla s’écraser sur le corps du dit garde. Il l’observait alors que cet homme démontra un sourire presque sadique. Une odeur d’alcool soufflait, mais le jeune homme endurait le tout.
- Je crois que la seule danse que vous aurez ce soir sera avec nous my lord.
Avait-il lâché dans une rétorque tout aussi sarcastique que celle de Robert Dudley. L’homme rigola largement et en compagnie de son compère de surcroît pour repousser la chaine, par le fait même, son prisonnier qui alla presque choir au sol sous la table. Oh merci brusques hommes que vous êtes songea ce dernier tout en optant pour un effort pénible à s’asseoir correctement. La musique s’était fait depuis un moment et la plupart de ses douces demoiselles dansaient. Subitement quelque chose d’improbable se produisit. Dieu devait certainement y être pour quelque chose. Aimait-il notre coureur à un point tel ? Robert venait tout juste de ramener ses fesses sur le banc qu’Elizabeth Tudor était devant lui et proposant une volte.
- Ce serait avec plaisir, mais voyez-vous très chère Elizabeth, nous la ferons probablement à trois cette danse.
Renchérit-il sur un ton arrogant et souriant de manière espiègle incapable d’en faire autrement au-devant de la jeune Princesse. Il avait, sur un coup sec, - et probablement en guise de vengeance – soulevé sa chaîne pour bien la montrer à Elizabeth. Alors que son ami pestait contre Robert et ce mouvement, l’autre garde observa du côté de la Reine Mary. Fut-elle au courant des idées farfelues de sa sœur ? Apparemment, c’était un coup monté : la Reine observait par ici. Devait-il libérer Robert Dudley le temps d’une danse ?
- Ma Lady, il en sera fait selon vos désirs. Je vous laisse donc le prisonnier le temps de cette danse. Ne vous en déplaise, mais je me devrais de rester non loin.
Fit-il une révérence bien malgré qu’assit ce qui fit lever les yeux au ciel à Robert Dudley par ces mots n’ayant aucun sens. Il ne pourrait même pas s’échapper. Une horde de soldats protégeait les sorties de cette pièce. À la suite de quoi, il sentit un déclic et le fer rester sur la table. Robert aurait du se sentir plus léger, mais c’était bien le contraire. Son regard observait le beau visage d’Elizabeth Tudor paisiblement. Il tremblait en son intérieur.
Restait-il craintif de marcher sur les pieds de la parfaite Reine de son cœur et cela devant toute l’Angleterre réunie ? Probablement.
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Dim 7 Juil - 21:51
Demain ne meurt jamais.
Le couronnement de Mary Tudor. Octobre 1553
Elle pouvait risquer gros et déclencher les foudres de sa sœur, même si elle avait son approbation, cependant Elizabeth ne pouvait pas s’empêcher de se jouer un peu plus de Robert Dudley, en ce jour. La dernière boutade du jeune homme lui était restée entre la gorge et elle espérait bien qu’il s’humilierait lui-même en dansant. Après tout en prison, il ne devait guère avoir le loisir de danser, à moins qu’il bénéficie d’un régime spécial, mais d’après les rumeurs ce n’était pas le cas. De là où elle se trouvait elle avait pu voir l’homme s’entourer de ses admiratrices que même la présence de ses gardes n’avaient pu faire fuir et encore moins les chaines qu’il portait. Amy Robsart devait se faire des cheveux blancs, la pauvre avoir un mari si infidèle, voilà une des raisons qui poussées Elizabeth à ne pas se marier plus tard. Cela se voyait sur son visage que l’homme était prisonnier, mais son regard ne manquait pas de fougue, ce qui devait agacer plus d’un de ses geôliers, d’ailleurs ces derniers semblaient vouloir tuer l’homme sur place. Alors qu’elle était venu quémander une danser à Robert Dudley, les gardes semblaient hésiter pour vouloir détacher leur prisonnier, d’ailleurs celui-ci ne s’empêcha pas de plaisanter sur le sujet. Elizabeth lui envoya au passage un regard noir avant d’indiquer aux gardes que sa sœur était d’accord avec cela. Les hommes se plièrent rapidement à ses exigences, même s’ils ne devaient pas moins en penser sur son étrange comportement.
« Ne vous inquiétez pas monsieur, je doute que lord Dudley puisse s’échapper de cette pièce, vous pouvez rester à distance et profiter de notre bon vin. » Répondit-elle d’une façon autoritaire à l’homme.
La jeune femme ne voulait certainement pas d’un garde dans ses jambes, surtout que cela était tout bonnement ridicule, la salle était pleine de gentilhomme de la reine, qui serait bien heureux d’apporter Robert Dudley à Mary, si celui-ci venait à s’échapper. En tout cas, on ne pouvait pas dire que l’homme ne prenait pas sa tâche à cœur, Elizabeth venait même à plaindre son futur compagnon de danse, enfin juste un peu. Elle jeta alors un regard sur la piste de danse, pour regarder quelques instants les danseurs, puis elle se tourna vers l’homme qu’elle détestait à la fin de la musique.
« Monsieur Dudley, il est temps de nous montrer vos prouesses. » Disait la jeune femme malicieuse.
Elle s’avança vers la piste de danse, les mains dans son dos, puis une fois qu’elle fut à une distance acceptable, elle se retourna et attendit que la musique débute. D’autres dames de la cour firent comme elle, la volte était une danse très prisée à la cour, que beaucoup aimait danser. Elizabeth ancra son regard dans celui de Robert et attendit que celui-ci avance et surtout que la musique démarre. La musique commença et Elizabeth débuta les premiers pas de danses, en cœur avec les autres femmes. Elle sauta vers sa gauche, puis vers la droite, tout en leva avec élégance ses pieds à chacun de ses pas. La volte était une danse vive pratiquée dans toutes les cours en Europe, elle était la danse des couples, une danse virevoltante qu’était très prisée par la princesse. Elle dansait la volte depuis de très nombreuses années et c’était même l’une des premières qu’elle avait pu apprendre. Son idée d’avoir pour une danse Robert Dudley comme partenaire était complètement folle et désormais, alors qu’elle avait toujours son regard dans le sien, elle se demandait bien qu’elle était la vraie raison de son choix. Maintenant, elle ne pouvait plus faire machine arrière, surtout que sa sœur était présente et regardait attentivement les prochains évènements.
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Jeu 18 Juil - 1:42
Qui songerait en la volonté de Robert Dudley pour s’esquiver ? Il vit encore ce regard si caractériel appartenant à la forte Elizabeth Tudor. Ce regard laissant pencher dans les yeux de la lady une fureur sans nom envers lui, mais attisant son sourire. Toutes ses pensées obsédantes lui revinrent un peu trop brusquement alors que son cœur battait … Battait comme un diable enfermé dans une boîte scellée par un cadenas du meilleur serrurier d’Europe. Robert Dudley avait apparu un peu las à prime abord et lâchement incapable d’observer Elizabeth Tudor dans les yeux. Son propre regard scrutait machinalement au loin et cela vers le bas cherchant certainement un point d’appui pour pourvoir à une force supérieure.
Hochant de la tête lentement, on vit là une révérence. En un bon, Robert Dudley fut debout arrachant la surprise aux gardes ayant certainement parié silencieusement quelques piécettes sur le dégonflement du prisonnier, mais ce dernier ne les voyait même plus. Un sourire charmeur tout en restant poli et noble s’offrait envers Elizabeth alors que son corps en entier suivant la jeune lady au centre de la pièce sous cet œil inquisiteur : la reine Mary Tudor. Robert Dudley jeta justement un coup d’œil rapidement sur cette dernière : interrogateur comme il se doit. Elle fomentait quelque chose ?
Grâce au ciel et cela malgré son court retard, ce n’était pas la première fois que Robert dansait la volte. Elizabeth fit ses quelques premiers pas de côtés, des pas connus parfaitement de Robert pratiquant petit avec ses sœurs et … Aucun besoin de vous renseigner avec qui le jeune noble pratiquement dorénavant. Elles avaient toutes leurs yeux sur sa partenaire. Parfois de manière excitée, mais d’autres fois une jalousie dans le regard : parce que Lady Elizabeth Tudor était Princesse et sœur de la reine, elle pouvait se permettre toutes les convoitises. L’injustice était palpable surtout en ce qui concernait les protestantes. Toutefois, Robert Dudley riva ses yeux en Elizabeth Tudor ayant fait une révérence digne des plus grands princes d’Europe et apportant les quelques pas de danses suivants. Son sourire hautain, arrogant restait néanmoins malgré ses pensées et les battements de son cœur tous autres. Il, prisonnier de la Tour de Londres, démontrait à tous ici présent être le mieux nanti pour la Princesse Elizabeth. Observez-moi ! Il n’avait fait aucun faux pas et mieux, son corps paressait si élégant bien malgré ses habits aux couleurs des Tudor.
Si vite, on ne fut pas les seuls à danser. Ce fut tout comme en ce qui le concernait lui cependant. Il avait hâte de se joindre aux bras de la Princesse et soulever cette dernière dans les airs comme il le fit des dizaines de fois s’imaginant l’actuelle comme le paradis. Son esprit s’abandonna un instant à son cœur et un regard observateur remarquera le sourire arrogant disparut remplacé par tout autre, plus sincère, lui faisant oublier sa condition et le ressentiment de légèreté se fit total. Toutefois, ce sourire devait agacer un jeune serviteur, car aux yeux et au su de tous il avait glissé quelque chose sur le sol juste devant les pas de danse de Robert Dudley qui une fois s’élança vers Elizabeth se sentit glisser maladroitement n’ayant eu aucun moyen de comprendre sa chute. La musique s’arrêta aussitôt les musiciens intéressés par le problème. Atterrit sur les genoux, il sentit tout d’abord la douleur transparaître en tout son corps puis, une chaleur s’installer peu à peu en celui-là alors qu’une hilarité générale, plus posée chez les grandes familles, plus tonitruantes chez certains – comme ses deux gardes. - Robert Dudley avait eu le souffle coupé et donc ne put pas redresser la tête de suite éliminant, ainsi, sa honte par un sourire provocateur.
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❝ Mary A. De LaCroix ❞
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Jeu 18 Juil - 20:32
EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Ft. les nobles
Les vivas en l'honneur du couronnement de la nouvelle souveraine d'Angleterre faisait presque trembler les fondations de l'abbaye de Westminster. Du coin de l'oeil, elle avait remarqué que celle qu'elle avait jadis servi en tant que servante ne se souvenait pas d'elle.. Ho! Et puis, quelle importance?
La maintenant Reine Mary avait reçu les insignes lui accordant les droits sur le pays de la rose. Une fois la cérémonie religieuse catholique terminée, elle sorti de l'abbaye pour rejoindre sa monture qui la conduirait jusqu'au banquet. Comme un fait exprès, elle se retrouva un bref instant à côté de Marie de Guise. Elle souhaitait lui dire où elle l'avait rencontrée? Mais comment le dire avec tact? Cela valait bien la peine de prendre des cours de bonne manière! Pour finir, alors qu'elle allait monter à cheval et la Reine d'Ecosse dans son carrosse, elle lui dit: "pour répondre à votre question, nous nous sommes rencontrées à la Cour de France mais, je vous l'accorde votre Majesté, j'ai grandement changé". Ha, ça! Oui on pouvait le dire, Mary Abbot avait bien changé! De petite paysanne devenue servante élevée par une mère célibataire, elle était passé à Duchesse de France et Soeur bien aimée du Roi de France.
Une fois qu'elle eu dit ça, un serviteur l'aida à remonter sur sa jument et elle parti au palais royal où elle était invitée au banquet. Elle espérait que ce n'était pas une manoeuvre de la toute nouvelle Reine pour l'enfermer et garder un oeil sur elle et, accessoirement, ceux qui en voulait à la vie de sa petite Duchesse de personne! Elle était tout aussi bien en sécurité à White Swan puisque personne ne pouvait y pénétrer comme dans un moulin et sans une invitation écrite de la châtelaine.
Une fois arrivée dans les lieux superbement décorés, elle retira sa coiffe et la petite cape qu'elle avait placé sur ses épaules pour se préserver du vent automnale et les confia à un serviteur venu à sa rencontre pour la descendre de cheval et prendre ses affaires. Elle le remercia d'un doux sourire à en faire rougir plus d'un et s'engouffra dans les lieux où un autre serviteur vint à sa rencontre pour lui offrir un verre de vin qu'elle prit. Alors qu'elle avait prit le parti de ne pas aller vers les gens, ce fut un lord qui vint à elle:
-Mademoiselle la Duchesse... Elle se retourna et reconnu Guildford Fleming, l'homme qu'elle avait rencontré alors qu'elle tentait d'échapper à ses gardes alors qu'elle avait prit la fuite de la Cour ayant craqué de la trop grosse surveillance qu'on faisait à son égard. Elle failli rougir. En le rencontrant, elle n'avait rien eu d'une lady. D'abord, elle lui avait parlé méchamment (l'agressant presque verbalement pour s'être trouvé sur son chemin) et, de plus, sa course poursuite l'avait décoiffée et déchirée un pan de sa robe. Elle était radicalement différente de la fille des bois qui échappait à ses geôliers à celle qui se trouvait, aujourd'hui, pour le couronnement de la reine catholique et tirée à quatre épingles! Je suis heureux de vous revoir. N'ayant eu la chance de converser en votre compagnie lors du Couronnement, j'espère que nous ne serons pas placés trop loin l'un de l'autre lors du repas. Prenant garde à ne pas bafouiller comme une jouvencelle devant son premier élan du coeur, elle reprit contenance et dit:"Je serais absolument ravie de diner à vos côtés lord Fleming et Je le suis encore plus à l'idée que vous vous soyez souvenu de moi...""Surtout que à notre première rencontre, j'étais loin d'être présentable" aurait elle été tentée d'ajouter! Mais elle n'en fit rien et conclu sa tirade d'un de ses sourires enjôleurs à en faire craqué plus d'un.
Dernière édition par Mary A. Abbot le Lun 29 Juil - 13:44, édité 5 fois
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Sam 20 Juil - 13:34
Demain ne meurt jamais.
Le couronnement de Mary Tudor. Octobre 1553
C’était de la pure folie, mais Elizabeth était heureuse de la commettre, un jour elle pouvait détester Robert Dudley pour tout ce qu’il représentait et le lendemain, elle pouvait l’apprécier pour son courage. En effet, elle plaignait beaucoup les geôliers de ce dernier, tellement il devait être infernal avec eux. Enfermer un noble en prison ne devait pas être chose facile, surtout quand ce noble venait d’une fière et grande famille. Ils se trouvaient à une distance acceptable l’un de l’autre, Elizabeth accomplissant ses pas avec grâce, tout en riant de joie. Elle adorait danser et cela depuis qu’elle se tenait debout sur ses deux jambes. La jeune femme avait cela dans le sang et elle aimait se montrer accomplissant ses pas sous les yeux ravis des spectateurs, même ceux qui ne pouvaient la supporter. Sous le règne de Mary Tudor, la cour était beaucoup plus pieuse, mais jamais on ne pouvait bannir la danse qui était toujours un moyen pour les courtisans de se montrer. Le monde autour n’existait plus, il ne restait qu’Elizabeth et Robert, elle n’était plus une bâtarde et lui plus un prisonnier. Ils étaient deux cavaliers qui se jaugeaient du regard. La volte était une danse de couple, un spectacle impressionnant qui montrait beaucoup, mais qui cachait à la fois. Cette danse théâtrale pouvait se montrer sensuelle, mais aussi haineuse. Elizabeth essayait de ne rien transparaître, sauf la joie de pouvoir danser. Elle était jeune et avait tout juste vingt ans, pour elle la danse était un loisir qu’il fallait profiter jusqu’au bout. Vive, elle sautait, envoya sa jambe à droite ou à gauche, tapant dans ses mains, riant de joie, à l’unisson avec les autres dames qui dansaient avec elle. Robert Dudley n’était pas en reste, il voulait montrer qu’il n’était pas un prisonnier raté, un homme abimé par ses mauvaises conditions de vie. En découvrant ses manières, on pourrait dire qu’il avait l’allure d’un prince. Cependant, les Dudley avaient toujours été des princes en apparences, mais jamais dans la réalité. Le moment fut de courte durée, puisqu’un serviteur eu la malveillance de renverser quelque chose sur le sol, ce qui fit tomber Robert Dudley par terre. Elizabeth fut choquée par la scène et d’autant plus outrée par le fait que tout le monde se moqua. La musique ne jouait plus, le moment était terminé. Au fond d’elle-même, elle était furieuse, mais sur son visage de porcelaine ne reflétait que la neutralité. Elle ne devait absolument pas montrer ses émotions, sinon elle pourrait y perdre sa tête. Avec la dignité d’une reine, elle s’avança jusqu’au jeune homme et lui tendit sa main, tout en ancra son regard dans celui de Robert. Tout le monde devait se demander ce qu’elle pouvait bien avoir dans la tête, mais n’avait-elle pas eu l’accord de la reine pour danser avec le prisonnier ?
« Cela a été un plaisir de danser avec vous, même si ce moment fut de courte durée. » Disait-elle d’une voix douce.
Prendrait-il sa main ? La rejetterait-il ? En tout cas si un jour elle était souveraine de l’Angleterre, elle ne permettrait pas qu’un serviteur tâche l’honneur d’un noble. Chacun avait sa place dans la société et il était temps que certains l’apprennent. Même si les Dudley appartenaient à une famille de traître, ils n’en restaient pas moins des nobles et déshonorer un noble, c’était toucher à la couronne. Elizabeth se doutait bien que sa sœur se délecta du spectacle, et devait prendre aussi plaisir à voir sa sœur se compromettre auprès d’un traître. En ce moment même, Elizabeth devait être décidément bien folle, pour prendre autant de risques.
Les sourires puis, le rire de Lady Elizabeth Tudor tournaient autour de sa personne pour ne lui laisser aucun repos. Ce fut à l’évidence la totale de la volte reçue au court de toute sa vie. Il n’y eut pas une danse telle celle-ci plus entraînante encore qu’en compagnie de la Princesse. Il faut comprendre ce fait étrange emportant l’esprit de Robert Dudley par son cœur parfois. Qu’il souhaitait voir la Lady sur le trône. S’il deviendrait Roi, elle serait sa Reine. Sa pensée le poursuivait inlassablement tant la force de caractère d’Elizabeth Tudor restait présente. Le pouvoir l’attirait souvent, mais en cet instant même il s’accompagnait.
Pas pour longtemps. Ce fut un bref moment de total extase auquel car, il avait voulu commettre l’irréparable. Le manque de relation avec les femmes commençait sincèrement à lui couter. Il ressentait encore son cœur battre fortement tout contre sa poitrine, mais ce fut la peur cette fois. L’émotion première vécue par Robert Dudley changea. Puis, accourut la honte et une chaleur monta à ses joues. Il ne fut plus Dudley, mais simplement Robert un pauvre prisonnier n’ayant nullement vraiment fourni de crime pour en arriver là.
Mais étant lui-même, Robert Dudley ne pouvait pas s’empêcher de relever la tête fier lançant quelques regards à ses gardes qui eux s’évertuaient pour rire, rire … Lady Elizabeth lui avait tendu la main. Un sourire presque en coin se dressa à la commissure des lèvres du jeune Dudley. Ce fut une courte danse, un court moment. Jamais, il ne vécut une aussi belle danse, un aussi beau moment. Fier, on n’observait que trop ses mimiques de jeune homme hautain et rien d’autres. Oh ! Malheur sur nous !
- Moi de même Lady Elizabeth. Si vous le désirez, venez me voir. Ce moment de plaisir pourra ainsi continuer.
Fit-il après être debout à nouveau. Un petit ton ironique et espiègle. Il la provoquait une fois de plus en ce jour du couronnement. Si elle aimait à ce point danser avec lui, aurait-elle le courage de se rendre à la Tour de Londres. Courage que la Reine Mary Tudor ne possède point. Elle fut bien incapable de venir à l’exécution de son père et incapable de voir ses prisonniers. Quelle piètre excuse pour une reine.
Peut-être légèrement de trop, Robert fit un baisemain à Elizabeth Tudor. Cependant, ses manigances ne se terminèrent pas là. Redressé, il l’observa tâchant de comprendre en quoi elle était la même … Celle de ses souvenirs.
- J’ai rêvé à vous ce mois dernier. À notre argument en juillet 1552.
Ce fut un dernier sourire ravageur que donna Robert Dudley à Elizabeth Tudor. Le garde – plus sérieux que son ami – s’empara de lui remettant le poignet de métal. Un peu plus loin alors qu’il fut obligé de retourner à sa place Robert fit une oh trop magnifique révérence à la Reine Mary Tudor. Un sourire en coin trôna vers cette dernière. Je prends pour vous ma chère … Sachez-le murmura-t-il tout bas sans que l'on sache si ces paroles étaient sarcastiques ou non. Probablement. La Reine devait bouillir sur place face à sa sœur en compagnie de l’un des prisonniers Dudley. Robert en jubilait.
Dernière édition par Robert Dudley le Lun 29 Juil - 22:10, édité 2 fois
Rétrospectivement, en y repensant, Guildford n'aurait sans doute jamais imaginé que sa relation avec Mary Abbot puisse prendre un tour aussi favorable que celui emprunté dans les faits : avouez que leur première rencontre avait été des plus étranges ! Et qu'il aurait été fort aisé pour la jeune femme d'agir comme si elle ne le connaissait pas, espérant ainsi faire disparaître un épisode peu reluisant de sa mémoire... Et, bien entendu, limiter ainsi les risques que quiconque à la Cour n'apprenne jamais ladite aventure. Mais à l'inverse, la noble lui était demeurée reconnaissante envers sa rouerie commise à l'encontre des gardes qui avaient fait de leur mieux afin de la protéger, elle l'indépendante et décidée demoiselle dont la conduite ne saurait être édictée par personne d'autre qu'elle-même. Peut-être était-ce parce que le Lord, en lui apportant son concours, lui avait par là même montré qu'il respectait ce choix de vie, loin de toute conception obscurément dominatrice de la relation homme-femme. Même s'il fallait avouer que jouer les grands défenseurs de la liberté féminine ne constituait pas le personnage pour le moins atypique de Fleming... Alors quoi, son "sauvetage" improvisé au parfum de forfaiture enfantine ne serait que le fruit d'une intuition particulièrement fine, de son instinct tacticien prévoyant que gagner la sympathie de la Princesse lui serait utile tôt ou tard ? En tout cas, pour le moment, il ne s'agissait que d'une réception mondaine, rien de plus. Seul l'avenir nous renseignerait véritablement quant aux conséquences définitives de leur folle escapade dans les bois.
Un sourire ayant en tout cas tous les signes de la sincérité ourla ses lèvres, en réponse à celui pour le moins charmant de son interlocutrice. Peu d'aristocrates en effet à Londres le portait dans leur coeur, du fait de ses origines ancrées en des contrées reculées -et donc aussi archaïques que sauvages-, son caractère un peu trop bien trempé, ou encore sa réputation de l'ombre, façonnée par maints esclandres de taverne. En réalité, il s'avérait bien plaisant de converser avec quelqu'un sans éprouver le besoin viscéral de se montrer démesurément froid avec lui. La sociabilité n'était pas sa plus grande qualité, mais il n'était pas non plus un ours... Enfin, pas tous les jours.
-Vous m'en voyez à la fois ravi et honoré, My Lady,lui répondit Guildford avec une nouvelle inclinaison de son large buste, cette fois moins profonde.
Bien sûr que l'Anglais jouait le même jeu que sa vis-à-vis. Allons, ils étaient à la Cour de la Reine ! Ne pas agir comme un courtisan aurait été une pure hérésie. Et qui dit "courtisan"... Dit "courtiser". Et "courtisé", aux vues de l'attitude enjôleuse de la demoiselle. Le bien né l'avait remarqué, bien sûr. ça n'était pas parce qu'il ne collectionnait pas les maîtresses que l'art de la séduction manié par le beau sexe lui devenait parfaitement étranger ; il avait tout de même rencontré lors de nombreux mois plusieurs damoiselles de bonne famille, et toutes n'avaient pas été rebutées par l'idée de devenir sa femme... Guildford pourtant allait bel et bien se marier, ce dernier aurait dû poliment rappeler à la Princesse qu'il était inutile de se montrer si aimable avec lui, la place étant, pour le moment, déjà prise sur le papier. Seulement voilà, comme pour leur rencontre dans la forêt, les intérêts personnels primaient sur toute chose. La vexer en repoussant ses discrètes avances ne lui apporterait rien, au contraire ; le Lord risquait de perdre Mary, dont rang pouvait potentiellement se montrer profitable pour celles et ceux s'entendant bien avec s'entendant bien avec elle, mais aussi leur début d'amitié, aussi ambigu soit-il. Ses manières, quoi que ceintes de la réserve polie propre aux gens ayant reçu une éducation stricte, n'étaient donc pas sans rappeler celles de miss Abbot, tout en non-dits et assentiments silencieusement échangés. Au nom de quoi ce petit jeu se serait-il arrêté, si aucun d'entre eux ne lui imposait d'entraves ?
-Les circonstances de notre entrevue étaient pour le moins... Inhabituelles,expliqua le Lord avec une certaine connivence.Quoi que fort plaisantes, à n'en point douter.
Eh oui, tout loup solitaire qu'il soit, le Britannique savait parfaitement jouer la carte de l'affabilité... Son sang noble aidait sans doute beaucoup. Gui par la suite détourna les yeux, observant d'un regard circulaire la vaste salle : sa haute taille lui permit de discerner, au dessus des têtes des nantis plus petits que lui, la demi-sœur de la Reine achevant une danse accordée à Robert Dudley, petit manège qui visiblement passionnait bon nombre des invités. Lui-même ne s'en émut point ; les prisonniers de la Tour ne constituait en effet pas encore une affaire requérant son attention ou son avis.
-La Princesse Elizabeth semble avoir terminé de danser... Je ne sais quand il est prévu que nous nous attablions.
Ses yeux d'un bleu si clairs se reposèrent sur Mary, avant qu'un nouveau sourire n'éclaire doucement ses traits.
-Peut-être aurais-je le temps ainsi que l'audace de vous demander si votre retour à White Swan après votre bref séjour en mon humble demeure fut de tout repos...?
Ses domestiques ainsi que ses gardes avaient dû littéralement s'arracher les cheveux durant son absence d'une nuit, avant de la voir réapparaître comme par magie, sans pour autant pouvoir ouvertement la questionner ni la sermonner, différence de rangs obligeant.
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❝ Mary A. De LaCroix ❞
Dame de cœur
♕ Métier : Duchesse de Lyon, Baronne de Bridgestone-Prescott et fondatrice-directrice/gérante de la Cross School, pensionnat pour jeunes filles défavorisées ♕ Age : 27 ans ♕ Religion : catholique tolérante. La religion n'est pas ce qu'il y a de plus important. ♕ L'avatar a été fait par : avatar:proserpina/ Signature:FRIMELDA./ Bannière: Mari-Jane ♕ Mon nombre de messages est : 812 ♕ Mon nombre de Livres Sterling : 44 ♕ Je suis arrivé(e) sur TGA le : 12/03/2013 ♕ Mon pseudo web est : ReineSoleil, Naomi, Lucrezia ♕ Mes autres visages : la nourrice - gouvernante des Cavendish //en pause//
Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Ven 9 Aoû - 18:55
EVENT n° 3 ♣ Le couronnement.
Elle avait toujours senti une drôle d'atmosphère autour de Guilford Fleming. Comme si il s'était fait un défi de la conquérir mais elle n'avait jamais su si c'était la vérité ou une désagréable impression. Cela l'avait toujours mise mal à l'aise mais aujourd'hui, elle pensa mettre ses impressions au placard. -Vous m'en voyez à la fois ravi et honoré, My Lady, Dit il en faisant une courbette ce qui arracha un nouveau sourire à la Duchesse de Lyon. Elle dit:Lord Fleming, je vous en prie! Ne soyez pas si cérémonieux avec moi, cela me met mal à l'aise! Dit elle, gênée, elle savait que les personnes en dessous de sa nouvelle condition sociale lui devait le respect mais elle avait l'impression d'être traitée comme une déesse vivante et cela la mettait mal à l'aise. Elle ne se considérait pas comme supérieure à qui que ce soit mais dans ce monde, c'était l'impression qu'on lui donnait:J'espère, cependant, qu'on nous a mis l'un à côté de l'autre!-Les circonstances de notre entrevue étaient pour le moins... Inhabituelles. Quoi que fort plaisantes, à n'en point douter.C'était le moins que l'on puisse dire! Elle rougissait quand elle repensait au fait qu'un Lord l'avait vu à cheval à moitié débraillée et au fait qu'elle lui avait hurlé dessus quand elle a failli lui rentrer dedans!Oui, je vous demande encore pardon! Je n'ai pas été très aimable ce jour làElle s'approcha et chuchota:Et merci d'avoir gardé cette rencontre secrète!avec un sourire en coin charmeur. Le reste de la salle était, fort heureusement, obnubilée par la danse de la fille d'Anne Boleyn et de Robert Dudley qui se terminait:
-La Princesse Elizabeth semble avoir terminé de danser... Je ne sais quand il est prévu que nous nous attablions.
Elle senti comme une drôle de tension et se tourna vers ce qui lui semblait être sa provenance. Dans son dos, se trouvait deux catholiques qui avaient entendu le Lord employait le terme de "Princesse" envers la princesse protestante. Ce qui ne leur plaisait pas. Elle mit fin à cette détestable sensation par un sourire qui leur arracha une crise de rougissement. Elle retourna à son partenaire de soirée:
J'avoue qu'on ne m'a pas dit quand on allait pouvoir diner mais cela ne serait trop tardéElle s'approcha de manière que seul le Lord l'entende, d'un sérieux à surprendre: A la cour, la princesse n'est qu'une Lady! J'avoue que, en tant que illégitime, je vis ça comme une injustice pour elle mais tant que nous sommes ici, on devrait se plier aux règles Après ce petit incident, le lord lui demanda:-Peut-être aurais-je le temps ainsi que l'audace de vous demander si votre retour à White Swan après votre bref séjour en mon humble demeure fut de tout repos...?Elle pouffa de rire avant d'exclamer:Quand je suis revenue, ils avaient tous des poches sous les yeux! Cela répond t'il à votre question?Ils avaient tous passé une nuit blanche et ils avaient failli faire un malaise en la voyant ré apparaitre le lendemain matin comme une fleur! Heureusement, elle ne s'était pas fait remontée les bretelles! Etre une Duchesse et la demie soeur d'un roi avait ses avantages...Mary savait les utiliser. Me réserviez vous une danse dans la soirée?
Pauvre Mary… En fin de compte, l’existence s’avérait particulièrement cruelle avec elle. Il y avait eu son monde puissamment chamboulé par une terrible vérité, pour ensuite perdre sa chère mère, et franchir la mer pour s’installer, pour un temps ou un peu plus, en pays étranger. Et son cœur si doux avait fini par s’endurcir, pour la rendre prête à affronter ce que le monde lui avait encore réservé… Les sourires qu’elle offrait à Guildford semblaient pourtant sincères, autant qu’ils avaient le droit de l’être dans une réception royale où l’hypocrisie se portait avec autant de charme qu’une parure de pierres précieuses. C’était sans doute là le plus triste, car le Lord, lui, n’était peut-être pas si honnête qu’elle.
Ne me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit. Fleming n’avait jamais profité des femmes, et avait toujours agi selon ses propres codes, dans le respect de la bienséance mais sans se soucier plus que cela des petites sensibilités des précieux et précieuses, scandalisés par ce noble qui à leur yeux n’avait justement rien de noble. Un rustre, un homme du Nord qui avait perdu toute élégance à force de courir dans la brume de ses forêts ! Ils se trompaient cependant, car il avait bien conservé une élégance, mais sombre, propre à son cœur qui comme cela de la Duchesse, voire même très certainement encore, s’était emprisonné lui-même dans une armure que plus rien ou presque ne parvenait plus à transpercer, pas même les airs à la fois effarouchés et outrés de certains. Alors même s’il était un homme honorable, la cruauté de la situation demeurait brûlante : la belle avec grâce jouait les jouvencelles, auprès d’un être qui n’avait plus la capacité de s’émouvoir de telles marques d’intérêt. Pire encore : la politique se mêlait à l’histoire, amenant Gui à se montrer aimable, trop peut-être pour ne pas l’induire en erreur. Il avait si peu de réels appuis à Londres… Etait-il donc le genre de personne à penser que la fin justifiait les moyens ? Pas complètement, puisque le souvenir de Marianne, et surtout de leur mariage à venir, constituait en plus de tout le reste une excellente raison de ne franchir aucune limite. Et cela impliquait de continuer à respecter une certaine Etiquette, aussi ennuyeux cela soit-il pour la Française, et aussi gentiment lui ait-elle demandé de raccourcir les distances invisibles entre eux.
-Je vous en prie, mademoiselle, vous étiez en une fâcheuse posture, il serait d’une mesquinerie sans nom de vous en tenir rigueur. Nul ici ne pourrait vous juger, croyez-moi. Un gentilhomme de plus sait garder de semblables récits pour lui, et j'ose espérer être digne de ce titre.
Une Princesse bâtarde avait des libertés que beaucoup lui aurait enviées, le pouvoir suffisant pour agir relativement à sa guise en se moquant des conséquences… Pour ceux aspirant à avoir les mains aussi déliées qu’elle, il restait la clandestinité, et pour avoir écumé –et même écumer encore certains soirs- à la nuit tombée les auberges et tavernes de Londres, Guildford savait pertinemment à quels petits travers la haute et belle noblesse de la capitale se laissait aller une fois à l’abri des regards indiscrets. De l’alcool… Jusqu’à des dérives des plus innommables.
Loin du souvenir des ombres pernicieuses des ruelles, la réflexion de Mary concernant le titre exact de la sœur de la Reine tira un fin sourire sibyllin à Fleming :
-Mais n’avons-nous point d’ores et déjà commencé à les briser… ?lui glissa-t-il, tout aussi malicieux que lorsqu’il lui avait proposé à demi-mots de l’aider à fuir au monastère, et en faisant ici référence aux fameuses règles qu’elle évoquait.
Un protocole appliqué à Elizabeth, mais pas à miss Abbot… Deux poids deux mesures, en parfaite illustration des iniquités que parvenait à créer un système tel qu’une monarchie. La réponse que lui proposa la jeune femme lui tira un aussi discret que bref petit rire amusé, assez inhabituel de sa part, nous laissant toujours dans l’indécision quant à sa sincérité réelle ; répondre à une question par une autre question, quelle jolie répartie…
-Si fait, je vous en remercie. Et puisque me voici votre débiteur… Je vous promets de réfléchir, pour la danse. J’avoue qu’il ne s’agit point d’un loisir que j’affectionne… Mais pour vous, je tenterai de faire un effort.
Imaginez-le, lui, en train de danser… Ciel, Gui ne craignait pas de créer des remous de par sa conduite, mais là, même lui admettait qu’il n’apprécierait pas, et ce même au bras de la ravissante Mary. Il ne lui avait pourtant pas dit non, ni oui d’ailleurs non plus, en bon courtisan, pour se préserver une courte portion de marge de manœuvre, tout en se drapant de mystère qui éventuellement engendrerait une attente à son endroit. Cela finissait par rentrer, finalement, ces petits jeux de Cour…
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❝ Elizabeth Tudor ❞
Admin ♛ « Princesse et bâtarde d'Angleterre. »
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Mar 10 Sep - 16:54
Demain ne meurt jamais.
Le couronnement de Mary Tudor. Octobre 1553
Robert Dudley, même prisonnier, ne perdait en rien de sa fougue et certainement pas ses humeurs provoquantes. Si elle le voulait, elle pourrait tout rapporter à sa sœur la reine et envoyer le jeune lord une bonne fois pour toute sur le chemin de l’exécution. John Dudley avait perdu il y a peu sa tête et ses fils pourraient, selon la bonne volonté de la reine, suivre le même chemin. Elizabeth ne savait pas pourquoi Mary les gardait tous à la Tour, après tout sans leur père, ils ne pouvaient plus rien faire, ils seraient démunis de tout pouvoir et devraient se montrer discrets, tout comme leur sœur Mary Sidney le faisait. D’ailleurs cette dernière était dans la salle et Elizabeth aurait aimé pouvoir la saluer, mais elle ne pouvait pas prendre de risque, sa sœur pourrait voir en son geste une trahison. La jeune femme était en danger à la cour et même si elle se faisait discrète, elle ne perdait en rien sa fougue, on ne pouvait pas dire qu’elle était heureuse, de toute façon, elle ne l’avait jamais été, elle survivait ici, ni plus ni moins. Alors qu’il se trouvait toujours au sol, lord Dudley se releva, toujours en gardant ses airs provocateurs, ce qui avait don d’énerver une grande partie de ses ennemis. Décidément, il ne cesserait jamais de se mettre en danger et c’est cela qu’elle appréciait chez lui, même si par moment, elle rêvait de le gifler. Pour ajouter une couche en plus à sa provocation, Robert lui proposa de venir le voir à la Tour de Londres. La jeune femme en cet instant, voulut le tuer sur place, mais se contient, de toute façon quelqu’un pourrait le faire à sa place à la Tour, elle pourrait même soudoyer un garde, pour qu’il mette le lord dans la pire des cellules.
« Votre invitation est plus que généreuse lord Robert, mais voyez-vous, j’ai d’autres choses à faire que de venir vous rendre une visite. » Disait-elle pour montrer au jeune homme qu’il ne comptait pas dans sa vie.
Elizabeth n’avait pas besoin de se tourner pour voir que les regards étaient tous sur eux, surtout celui de la reine, dont la jeune femme se méfiait particulièrement. Mary pourrait penser n’importe quoi, voir même imaginer qu’elle complote avec un traître, la rousse allait devoir retourner à sa place, si elle ne voulait pas avoir plus d’ennui que cela. Alors qu’elle allait s’éloigner, l’homme lui fit un baisemain et s’approcha d’elle pour lui murmurer quelque chose. Au fond d’elle-même la jeune femme était heureuse d’écouter cela, mais il n’aurait pas dû dire ces mots.
« Evitez de rêver de moi, cela pourrait vous porter malheur lord Robert. » Disait-elle sur un ton glacial avant que les gardes ne viennent remettre l’homme à sa place pour lui mettre les fers.
Elizabeth de son côté reçut l’invitation d’un autre cavalier, un comte catholique, qui était depuis longtemps dans les petits papiers de la reine. Ce nouveau cavalier devrait sûrement plaire à sa souveraine, que la jeune femme n’osait pas regarder. Son cœur n’était plus à la danse, mais auprès de Robert Dudley, ainsi, elle effectuait donc ses pas machinalement, tout en parlant avec son nouveau cavalier. La nuit s’enchaîna ainsi, la rousse vit lord Robert être reconduit à la Tour et avant cela, elle ne lui avait plus accordé d’attention de la soirée, allant de cavalier en cavalier. La reine de son côté quitta aussi la pièce, saluant une dernière fois son peuple et peu de temps après la fête prit fin, mais pour tous, ce n’était que le début de longues festivités, qui allait mettre à l’honneur la victoire de la reine et du catholicisme. Comme beaucoup, lady Elizabeth retourna dans ses appartements, mais cette nuit-là, elle ne trouva pas le soleil, ses pensées étaient bien loin, auprès d’un homme qui se trouvait actuellement dans une cellule.
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❝ The Majestic Rose ❞
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Sujet: Re: ❧ EVENT n° 3 ♣ Le couronnement. Sam 18 Jan - 15:33
Le couronnement.
Le couronnement était terminé, Mary Tudor avait reçu les saints sacrements, elle était à présent la Reine d'Angleterre, assise sur le trône de Jane Grey « la reine de neuf jours. ». Les Catholiques étaient heureux, les protestants beaucoup moins. La Reine avait été très claire, les protestants n'avaient pas leur place en Angleterre - elle ne le disait pas directement, mais tout en elle le sous-entendait. Vieille querelle. Vieille rancoeur du temps où sa mère Catherine d'Aragon a été écartée du trône en faveur d'Anne Boleyn, maîtresse du roi et protestante. Le banquet touchait à sa fin, une dernière fête, une dernière danse avant les événements sanglants du règne de Marie la Sanglante, Bloody Mary. Un règne tâché de sang. Un mariage stérile. Une reine sanglante. Une nouvelle reine. Un avènement. Tout le monde ignorait quel maux venait de toucher l'Angleterre, l'heure était à la fête mais pour combien de temps encore... ?